Au détour d'un livre

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La cause du peuple, de Patrick Buisson

La cause du peuple, de Patrick Buisson

Résumé :

Pourquoi, depuis quarante ans, la France traverse-t-elle une crise politique, sociale et morale sans précédent ? Comment sont advenus le règne de l'idéologie, le déni du réel, la trahison du peuple par les élites ? Et nous faut-il nous résigner au déclin ?
Pour répondre à ces questions cardinales et découvrir le pouvoir de l'intérieur, voici le livre tant attendu de Patrick Buisson, le conseiller privilégié et controversé de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.

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Auteur : Patrick Buisson
Nombre de pages : 464
Editeur : Perrin
Date de parution : 28 septembre 2016
Prix : 21.90 euros (Broché) - 14.99 euros (epub)

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Avis / Critique :
Personne n'allait le lire ce livre, et pourtant le voici n°1 des ventes. C'est qu'un livre portant un bandeau avec le nom de Nicolas Sarkozy quoiqu'on en dise, cela fait vendre : qu'il en soit l'auteur ou qu'il en soit le "héros" bien malgré lui des livres. A quelques semaines des primaires de la droite, voilà encore un peu plus de soufre dans la marmite du candidat-président qui, à l'instar des vrais-faux passeports, est un vrai-faux pourvoyeur de sa perte ou au contraire de la poussée des pros sarkosystes en sa faveur, qui tels des chevaliers blancs viennent sauver leur Sarko préféré. Après tout, qui pourrait leur jeter la pierre, quand on sait que les confidences (puisque des confidences, des off ne sont pas censés arriver sur la place publique) sont étalées dans la presse et dans ce livre, écrit par celui qui fut l'un des bras droits du 6ème président de la 5ème république (comme le rappelle lui-même Buisson).

Alors qu'en est-il exactement de ce livre ? Eh bien, il n'y a pas tant à en dire que ce qui a déjà été produit dans les divers journaux et qui ont alimenté le buzz. Sur la première partie, Patrick Buisson dresse pour commencer un état des lieux de la politique française de la fin de Mitterrand et de la décrépitude de la gauche avec l'arrivée au pouvoir en 2007, d'une nouvelle droite (on fait ici l'impasse sur l'ère Chirac) avec Sarkozy.
Alors, pêle-mêle, voilà le Sarkozy qui s'augmente de salaire pour payer la pension alimentaire de Cécilia de laquelle il vient de se séparer, une Carla qui trifouille les cheveux de son mari dans le bureau présidentiel en pleine réunion et qui ne pense qu'à l'argent et à placer ses amis, un couple qui aime les caméras et se prend pour de nouveaux Kennedy d'une télé-réalité nommée république, et ainsi de suite...

Puis dans un second temps, Patrick Buisson dresse et dépeint un tableau de la politique dans son ensemble, prenant des faits du quinquennat, de celui du précédent, du suivant, faisant un compte-rendu et amenant son avis sur la question, alimentant le tout de nombreuses références qu'elles soient littéraires, politiciennes, économiques ou autres. 
D'ailleurs, il n'est pas étonnant d'y retrouver mention de Charles Péguy que chacun cite depuis deux ans comme un étendard porté au firmament de la République. Cette année, entendez bien, lisez bien, vous trouverez du Maurras (le terme Maurrassien est devenu presque inévitable) tout comme Tocqueville, à toutes les sauces. Là aussi, il y a semble-t-il, des effets de mode.
Bref, ce livre n'est pas un livre sur Nicolas Sarkozy, pas du tout. C'est un livre sur la politique en général et de buzz, il n'y a pas à en faire étalage. Ce buzz n'existe que par ce qu'en en ont fait les journalistes. 

Tout au plus, ceux à qui cet apport est indispensable se régaleront des deux, trois anecdotes savamment narrées. Mais rien qui ne pourrait être dit dans la vie de tous les jours par chacun d'entre nous.

Il reste donc à ce livre politique, sa qualité d'écriture. Patrick Buisson a un réel talent dans la construction des phrases et son côté érudit s'en fait ressentir. C'est assez plaisant à lire, mais cela peut devenir vite redondant quand trop de références enlèvent de l'intérêt et monopolise la lecture qui est faite du sujet principal, pour le coup, passé au second rang.

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Extrait :

L’identité n’est plus un gros mot

Si autistes fussent-ils par ailleurs, les principaux compétiteurs de la campagne présidentielle de 2007 avaient humé l’air du temps. En réhabilitant la notion de terroir, chacun à sa manière parla identité. François Bayrou choisit la place de Serres-Castet, son village natal et le berceau de ses ancêtres, pour déclarer sa candidature, le 2 décembre 2006, avec vue imprenable sur la plaine de Pau et la chaîne des Pyrénées. Un mois auparavant, Ségolène Royal avait fêté sa victoire aux primaires du PS par un « apéro-chabichou » à Melle, sa terre d’élection des Deux-Sèvres, en se posant comme la candidate des provinces : « Moi, si je suis élue, je réunirai l’ensemble des régions de France, parce que la totalité des régions de France, c’est la France ! » Quelle était cette voix qui, venue de l’inconscient ou de quelque lointaine réminiscence, lui faisait paraphraser Charles Maurras, presque mot pour mot, quand celui-ci écrivait en 1898 dans L’Idée de la décentralisation : « Il faut concevoir la France comme une fédération des provinces de France » ?

Entre irradiation et transfiguration, la sémiologie du royalisme renvoyait à un univers politico-mystique de droite : l’allure racée, le code vestimentaire, le vocabulaire et jusqu’à la famille de quatre enfants, objet non identifiable pour une gauche d’essence malthusienne. Si la crise née de la mondialisation tenait bien dans ce moment où, n’ayant plus conscience de ce que l’on est, on n’a plus confiance en ce que l’on est, si la réponse politique réclamait, comme je le croyais et le crois encore, de redonner aux Français les moyens de reconquérir leur identité déniée ou compromise, alors l’incarnation réussie de Ségolène Royal en « fille de France » faisait d’elle une candidate redoutable. Bien plus, en tout cas, que ne l’imaginaient certains esprits rudimentaires de l’UMP qui se plaisaient à la représenter en clone de Bécassine, la petite bonne bretonne à la fois godiche et bornée dont les aventures firent les beaux jours de La Semaine de Suzette au début du siècle dernier.
En regard, le profil de Nicolas Sarkozy proche par bien des aspects de celui des élites cosmopolites et désarrimées du pays, le sobriquet de « Sarko l’Américain » qu’il avait laissé se répandre moitié par insouciance, moitié par complaisance, la syntaxe capricante dont il s’était fait une habitude risquaient d’apparaître beaucoup plus labiles dès lors qu’il s’agissait de porter une « certaine idée de la France ». Surpris par la bonne résistance de la championne du PS, déstabilisé par l’émergence de François Bayrou qui, après avoir longtemps fait du surplace, grimpa jusqu’à 24 % des intentions de vote dans la première semaine de mars 2007, le candidat de l’UMP n’accorda pas la même attention aux deux phénomènes. Parce qu’imprévisible, et en tout cas inattendue à ce niveau-là, la percée du Béarnais l’inquiéta davantage. Filmé à sa demande au volant du vieux tracteur de son père, Bayrou labourait avec bonheur les sillons d’un populisme rural et moissonnait les applaudissements des Français modestes avec ses tirades tantôt contre l’arrogance des bureaux parisiens, tantôt contre l’assujettissement des médias à l’argent et, plus encore, contre Sarkozy l’« ami des milliardaires du CAC 40 et des vedettes du showbiz ».
Pour entraver la montée en puissance du candidat du Modem, une carte avait été tenue en réserve : le ralliement de Simone Veil, figure historique de l’UDF, adulée par les médias, mais dont la popularité toute platonique ne bénéficia jamais que d’une très faible encaisse électorale. L’ancienne ministre de la Santé devait annoncer le 8 mars, après avoir pris congé du Conseil constitutionnel, qu’elle acceptait la présidence du comité de soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy. Ce jeudi-là précisément, ce fut un candidat en proie à la plus grande fébrilité qui nous convoqua dans son bureau de la place Beauvau.

Invariablement, ce genre de réunion débutait par une litanie d’imprécations destinées à illustrer la tragique solitude d’un chef d’exception desservi par une brigade de médiocres aussi peu combative qu’inventive :

 Qu’est-ce qu’ils font au siège de campagne ? Hein ? Moi, je vais vous dire ce qu’ils font au siège de campagne. Ils me bombardent de notes de vingt pages totalement illisibles et définitivement inexploitables. Des trucs de technos ! Et puis la vérité, c’est que c’est une équipe de mous. Moi, j’ai besoin de pitbulls, pas de sommeillants.

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