Au détour d'un livre

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La machine Ernetti, de Roland Portiche

" La machine Ernetti, le secret le mieux gardé du Vatican""www.audetourdunlivre.com"

 

Résumé :

L'incroyable histoire vraie d'une machine à explorer le temps, cachée dans les archives secrètes du Vatican !
Mars 1938. Le physicien italien Ettore Majorana disparaît au large de la Sicile.
Avec lui, le projet secret sur lequel il travaillait depuis des années.
Automne 1955. On retrouve par miracle les notes du physicien disparu.
Elles inspirent au père Ernetti une idée folle : construire une machine à voir dans le temps. Un chronoviseur.
Sur ordre de Pie XII, le prêtre plonge deux mille ans en arrière. L'objectif est simple : prouver l'existence du Christ.

Auteur : Roland Portiche
Nombre de pages : 448
Édition : Albin Michel/Versilio
Date de parution : 3 juin 2020
Prix : 21.90€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2226451545

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Avis / Critique :


Chronoviseur.
A quoi cela vous fait-il penser ? A la série télé "Au coeur du temps" où à l'émission de Jacques Martin "Les voyageurs de l'histoire ?", avec son histronef.
Vous vous dîtes que tout cela n'existe pas, et pourtant, imaginez que deux prêtres, le père Léonardo qui a enregistré accidentellement sa voix provenant du passé en créant un magnétophone à fil électrique et son adepte, le père Ernetti qui va continuer ses travaux vont  créer une machine à voir le passé. Les enjeux sont énormes : remonter le temps jusqu'à voir Jésus et confirmer la crucifixion pour réactiver une chrétienté en perte de vitesse. 
Nous sommes en pleine guerre froide et les papes se succèdent dans ce livre relatant une histoire riche en faits historiques et qui tente de remettre en avant le projet du père Ernetti avec son chronoviseur.
Alors vérité ou affabulation ? Cette histoire a-t-elle existé ou bien n'est-ce en définitive que le projet d'un homme qui a voulu tenter quelque chose et qui a construit un mythe sur ses expériences.
Seul le Vatican le sait puisque l'engin serait bel et bien enfermé dans les archives secrètes du saint siège et que selon certains, des essais auraient bien eu lieu.
Ici, l'auteur, relate donc cette histoire depuis la conception de l'engin jusqu'à son démembrement. Il nous fait voyager à travers les différentes ères qui vont amener le lecteur jusqu'en Palestine et Israël à la découverte de Jésus. Mais la question qui se pose est la suivante : est-ce bien le bon Jésus ? N'est-il pas celui d'un monde parallèle ? Que se passe-t-il vraiment au point de vue quantique ? L'histoire en sera-t-elle changée ?
 

Sur fond d'espionnage entre Vatican, Mossad, KGB, CIA, Roland Portiche tente de retracer l'aventure du père Ernetti et de sa prétendue machine. Bien sûr, comme il lui manque de la matière, il essaye de combler celle-ci et parfois cela tient plus du film de série Z ou du documentaire que de véritable thriller historique. Mais finalement, entre deux invraisemblances, quelques chapitres un peu faciles du point de vue de la narration, un style pas toujours au top, on se laisse embarquer dans ce roman qui nous fait passer somme toute plutôt un bon moment.

Ce n'est donc pas le roman du siècle, mais la thématique et les personnages sympathiques font qu'ont ne s'ennuie pas. Un livre à feuilleter sur la plage ou durant les longues soirées d'hiver. 

 

 

 

 

"La machine Ernetti, le secret le mieux gardé du Vatican" "www.audetourdunlivre.com"

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Extrait :

1

Quelque part au nord-est de la Sicile, dans la région de Messine, un homme regardait la mer. Il faisait froid et la pluie tombait en rafales. Nous étions au mois de mars 1938. La guerre était déjà dans l’air, comme une mauvaise odeur impossible à chasser.

L’homme attendait le ferry qui devait le conduire à Reggio de Calabre. Il s’appelait Ettore Majorana et n’avait que trente-deux ans. Qui aurait pu se douter que ce Sicilien grand et très maigre, au visage blême de désespéré, vêtu d’un pauvre manteau qui le protégeait mal du froid, était l’un des plus grands physiciens du vingtième siècle ?

Deux jours auparavant, il avait écrit une lettre au directeur de l’Institut de chimie et de physique de Naples, où il enseignait, pour lui annoncer qu’il avait pris une « décision inévitable » et qu’il voulait disparaître. Il ne voyait que ce moyen pour barrer la route à une idée qui le rongeait comme un cancer. Hélas, il n’avait pas eu la force d’âme de se tuer. « La mer, écrivait-il encore, m’a refusé. » Alors, il fuyait. Mais comment se fuir soi-même ?

Dans son esprit avait germé l’intuition d’une invention terrifiante, une machine issue de cette nouvelle physique, si étrange, qu’on appelait la mécanique quantique. Sa puissance de destruction serait infinie, car elle touchait au plus profond de l’âme humaine.

Pour l’instant, ce n’était qu’une idée. Mais quoi de pire qu’une idée quand elle est inspirée par le Diable ?

2

Quatre frères capucins entouraient le lit étroit sur lequel le padre Pio semblait dormir. On attendait un miracle. Un frémissement parcourut la foule qui s’allongeait depuis la petite chambre du bienheureux jusqu’à la sortie de son couvent de Pietrelcina.

– Regardez ! Ses mains…

Le padre, âgé de soixante-sept ans, souffrait d’un mal singulier que beaucoup d’Italiens tenaient pour un prodige. Ses mains, ses pieds et sa poitrine se couvraient régulièrement de stigmates qui faisaient irrésistiblement penser aux plaies du Christ sur la croix. Ils étaient accompagnés de vives douleurs, parfois de saignements.

– Regardez, cria à nouveau la femme, sur ses pieds aussi !

Elle s’agenouilla et se mit à prier fébrilement. Les pieds et les mains du moine se couvraient de taches rougeâtres. Un bourdonnement emplit alors la chambre et le couloir du couvent, fait de dizaines d’Ave Maria prononcés à voix basse. Généralement, les croyants venaient se confesser, d’autres quémander une guérison miraculeuse. À certaines périodes, le padre recevait jusqu’à cent vingt visites par jour !

Au tout premier rang, le père Pellegrino Ernetti ne manqua rien du prodige. Ce tout jeune homme avait gardé une allure d’étudiant, avec des petites lunettes cerclées de métal, ses cheveux châtains, frisés, et son regard malicieux. Quand il vit les stigmates apparaître sur les membres du padre, il sentit ce parfum suave qu’on disait être celui du sang du Miraculé et il tomba à genoux. Les larmes aux yeux, il se mit lui aussi à prier avec intensité.

À ce moment, il prit conscience que le père Leonardo, l’envoyé du pape, le regardait. Ses joues s’empourprèrent. Le prenait-il pour un niais, aussi crédule que les pauvres paysannes qui l’entouraient ? C’était probable. D’un signe de la main, l’homme du Vatican proposa au jeune Ernetti de se lever et de sortir avec lui.

Le père Leonardo était à la fois un psychologue reconnu et un membre éminent de l’Académie pontificale des sciences. Il s’était illustré dans l’effort que tentait alors le Vatican pour réconcilier la culture scientifique avec la foi chrétienne. Ce croyant sincère était aussi un redoutable polémiste qui combattait avec énergie les superstitions et les croyances irrationnelles. Le curriculum vitae du père Ernetti avait attiré son attention. Il lui avait donc proposé une rencontre à Pietrelcina. Hélas, le jeune homme pensait avoir gâché ses chances en cédant naïvement à la ferveur générale.

Ils firent quelques pas en silence dans le jardin du couvent. En bredouillant, le père Ernetti tenta de se rattraper.

– C’est la première fois que j’assiste à une telle scène. J’avoue que je… j’ai été très impressionné !

– Vous êtes excusable. Il s’agit pourtant d’un phénomène psychique. Un ami à moi, un spécialiste de l’hypnose, m’a parlé d’une expérience étrange avec une médaille en métal. En avez-vous entendu parler ?

– Non, je ne crois pas.

– Au cours d’une séance, il a convaincu une patiente qu’il allait lui poser une médaille brûlante sur l’avant-bras. La médaille était normale, mais la patiente a développé tous les signes d’une brûlure sérieuse, avec apparition d’une belle cloque.

– De l’autosuggestion ?

– Exactement. La médecine psychosomatique n’en est qu’à ses débuts, mon fils. Un jour elle éclairera bien des maux dont souffrent les humains. Et elle expliquera les stigmates du padre Pio.

Le père Ernetti n’était qu’à moitié convaincu. Ce qu’il avait vu, trente minutes auparavant, était si bouleversant qu’il peinait à croire qu’il ne s’agissait pas d’un miracle.

– Pourtant, j’ai bien vu les plaies sur le corps du padre. Elles saignaient. Vous croyez vraiment que c’était son imagination ?

Leonardo s’arrêta et regarda son interlocuteur, amusé.

– Voulez-vous que je vous le prouve ?

Le jeune prêtre fut un peu désarçonné par son assurance.

– Euh, oui…

– Il y a une vingtaine d’années, un médecin anatomiste a étudié expérimentalement le supplice de la crucifixion. Il a démontré que les paumes du condamné ne pourraient pas supporter le poids du corps, qu’elles se déchireraient immédiatement. Il en déduisait que Jésus avait été cloué par les poignets ou que ses bras avaient été simplement attachés. Ce sont les peintres qui ont imaginé Jésus cloué à la croix par les paumes. Où sont les stigmates dupadre Pio ?

– Sur ses paumes, admit le jeune homme.

– C’est donc qu’ils ne sont pas inspirés par la réalité du Christ, mais par les images qu’il a en tête, celles des tableaux de Rubens, de Rembrandt ou de Tiepolo.

La démonstration était impeccable, impossible à réfuter.

– Les hommes aiment se raconter des histoires, reprit Leonardo en recommençant à marcher. Et après, ils y croient. Vous avez étudié les rituels de l’exorcisme, n’est-ce pas ?

– Oui, pendant deux ans, au séminaire.

– Vous voulez devenir exorciste, père Ernetti ?

– Pas à temps plein, plutôt en complément de mon travail.

– C’est bien de connaître les rituels, c’est encore mieux de développer son intuition. J’ai moi-même mis du temps pour le faire. Je sens quand j’ai en face de moi un faux possédé, c’est-à-dire dans quatre-vingt-dix-huit pour cent des 

cas. Les vrais miracles sont très rares, mon ami. Heureusement. Sans quoi le monde serait invivable, ne pensez-vous pas ?

– Sans doute, mon père.

Il y eut un nouveau silence. Visiblement, le père Leonardo avait autre chose à lui dire.

– Père Ernetti, je ne vous ai pas fait venir ici pour vous faire la leçon. Il me reste de nombreuses recherches scientifiques à mener, dans un certain nombre de domaines. Je crois savoir que vous êtes musicologue et que vous avez aussi étudié la mécanique quantique. Pourquoi cet intérêt pour la physique moderne ?

– Parce que la science d’aujourd’hui rejoint les plus anciennes intuitions de la métaphysique. Elle nous donne les moyens de percer les grands secrets de l’univers, la nature de la matière, du temps, de l’espace, le commencement du monde. C’est cela qui me passionne.

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