13 Mars 2018
Résumé : « Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l'eau courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi, avec ses îles, ses navires.
Fils de la Nation, Mémoires - Tome 1
Auteur : Jean-Marie Le Pen
Nombre de pages : 450
Editeur : Muller Editions
Collection : MUL.MULLER
Date de parution : 28 février 2018
Prix : 22.90€ (Broché) - 16.99€ (epub, mobi)
ISBN : 979-1090947214
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Le fondateur du Front National, au crépuscule de sa vie signe la première partie de son autobiographie qui s'étendra sur deux tomes.
Que dire de ce premier jet ?
Que l'on soit en accord ou pas avec ses idées, foi est de reconnaître à Jean-Marie le Pen un certain talent d'écriture qui permet de découvrir non seulement sa propre histoire, mais aussi celle d'un monde et d'un temps qui s'éloignent.
Le jeune Jean-Marie Le Pen naît d'un père marin et d'une mère au foyer dans la belle Trinité-sur-Mer, Morbihan. C'est la vie d'une famille aimante qu'il nous conte, la dureté de celle des marins qui se perdent et meurent en mer comme le fera son père, alors que Jean-Marie sera âgé de 14 ans. C'est l'adolescence chez les Jésuites à Vannes, le retour sur une généalogie qui nous fait découvrir des grands-parents qui vivront côté à côte tout en se battant froid, la privation de la Seconde Guerre mondiale, le premier allemand qui arrive au lendemain de la défaite française. La vie d'un garçon rebelle de 14 ans qui se transforme et passe de l'âge de l’adolescence à l'âge adulte en une nuit.
Sans plus de père, l'argent est à gagner. Il rallie le bateau de son grand-père tout en essayant de poursuivre ses études. Il rejoint à 16 ans, à la libération, Paris, y rencontre Boris Vian, Zizi Jeanmaire, Serge Lifar, Claude Chabrol, Orson Welles, entre autres et commence à se faire un réseau.
Plus tard, il sera ambulant des PTT, métreur d'appartement, mineur en Belgique en 1949, étudiant en droit, président de la Corpo , légionnaire parachutiste en Indochine jusqu'en 1955, soit un peu plus d'un an, puis député à Paris avant de repartir comme sous-lieutenant pendant six mois comme volontaire en Algérie, à Zéralda. Peu à peu l'esquisse de ce qui sera le Front National se tisse. D'abord ce sera l'éphémère MNACS (Mouvement national d'action civique et social) puis un mouvement pour l'Algérie française "Le Front National de l'Algérie Française" (FNAF), le Front National des combattants dont il est secrétaire général, et enfin celui que l'on connaît.
Dans ces mémoires, Jean-Marie le Pen s'explique sur son "désamour" du mouvement communiste ; son amour pour un maréchal Pétain qui a fait, selon lui, ce qu'il fallait pour la France mise à terre par les Allemands pendant que De Gaulle se trouvait à Londres ; ses combats idéologiques avec Poujade puis sans ; sa passion pour la patrie France ; ses amitiés et ses inimitiés...
C'est aussi un Jean-Marie le Pen qui appelle Vincent Auriol à l’Élysée en 1953, et fonde un groupement universitaire de secours immédiat pour partir aider les Hollandais victimes des inondations et de la tempête.
Dans ces mémoires, c'est un Jean-Marie le Pen plus posé que sur les plateaux télés que l'on découvre. L'homme explique ses positions, raconte tel qu'il a vécu la Seconde Guerre Mondiale, l'Algérie, l'Indochine, la politique et s'arrête en 1974.
Plus qu'un livre autobiographique, c'est un livre sur l'émergence dans le monde politique d'un petit breton aux idées forgées par l'histoire qui ont façonné sa vie et ses convictions.
Je finis cette chronique par une phrase citée dans son chapitre sur les animaux qui ont accompagné sa vie, et qui m'a faite rire en la lisant quand on connaît ses bisbilles avec les médias : "Plus je connais les journalistes, plus j'aime les chiens".
J’ai toujours vécu en chantant. Je chante partout. Sous la douche, comme tout le monde, à la cuisine, en banquetant avec mes amis bien sûr, au bureau, à la tribune de l’Assemblée Nationale, à la radio si on me laisse faire, sur les bateaux, en marchant, je chante partout. Et de tout. Des berceuses apprises de ma mère, des cantiques de ma grand-mère, des chants de marin de mon père, de la variété française de Tino Rossi à Céline Dion, des chansons à boire, du carabin gaillard, de tout vraiment, de quelque bord et de quelque inspiration que ce soit, des chants de Légion dont certains viennent de la Wehrmacht, les chansons de la Commune de Paris ou des républicains espagnols, d’autres anarchistes, quelques-unes fascistes et monarchistes bien sûr, à l’enterrement de mon ami Gubernatis je m’en suis souvenu :
Les rois ont fait la France
Elle se défait sans roi
Si tu veux la délivrance
Pense clair et marche droit.
Mon répertoire en a étonné plus d’un et m’a souvent servi. Je me rappelle être entré un jour étudiant dans un bistrot à Nogent farci de types de gauche qui commencent à chantonner en me voyant arriver :
C’est la lutte finale, groupons-nous et demain… euh… L’Internationale, sera euh… le genre humain.
Je leur ai jeté :
– C’est tout les gars ? Attendez, je vais vous aider, on va la chanter ensemble.
Et je commence le premier couplet :
Il n’est pas de sauveur suprême
Ni Dieu ni César ni tribun
Faisons notre salut nous-mêmes
Décrétons le salut commun (etc.)
Ils se sont sentis tout bêtes et m’ont laissé en paix.
Cet amour du chant, ce sont mes parents qui me l’ont donné, avec leur amour tout court. Ils chantaient sans arrêt, bien, fort et juste, parce qu’ils étaient heureux, et ils étaient heureux parce qu’ils s’aimaient et qu’ils aimaient ce qu’ils faisaient. Ma mère chantait dans sa maison parce qu’elle aimait s’en occuper, et s’occuper du bonheur de son époux et de son fils. Mon père chantait sur son bateau car il aimait la pêche en mer. Leur ambition commune se bornait à acheter un bateau plus gros, faire construire un jour une maison et m’offrir de bonnes études pour que je devienne, qui sait, officier de la marine marchande. Moi, je rêvais en secret du Grand Corps de la Royale, et je mettais les étrennes qu’on me donnait sur un livret de Caisse d’Épargne pour « aller aux grandes écoles ».
Je n’ai jamais cru que les hommes naissent égaux ni indépendants. Ils dépendent de leurs parents, de l’amour et de la chance qu’on leur donne, et je rends grâce au ciel d’avoir habité une forteresse d’amour et de tendresse. Quand plus tard je lus Maurras, je m’acceptai héritier, accédant grâce à ma famille et à mon pays au trésor incalculable de l’expérience humaine. Depuis, j’ai toujours trouvé ridicules et bébêtes les Jivaros tel Vincent Peillon qui veulent à toute force réduire les têtes des enfants, en décrétant que ce trésor ne doit passer que par l’école : il passe aussi, heureusement par la famille, la maison natale, l’armée, l’église, et tant d’autres endroits où la vie se propage.
Notre nid de La Trinité était le centre de ce biotope propice. Parmi les souvenirs les plus doux je garde celui du mois de janvier. Mon père ne naviguait pas au cœur de l’hiver. Bien que le gel épargnât la côte, le froid suffisait à chasser le poisson de nos eaux peu profondes. Et puis le temps était trop mauvais, on cassait plus qu’on ne gagnait. Mon père ne restait pourtant pas inactif. Dans la salle commune, il préparait lui-même ses chaluts en arrondissant ses mailles sur un moule de buis lisse, avec
de longues aiguilles de bois garnies d’un chanvre dévidé de lourds écheveaux. Nous travaillions ensemble le soir, après la classe – la nuit tombe vite en hiver. Je faisais mes devoirs, tandis que mon père faisait ses filets et ma mère du tricot. Chaque fois qu’il serrait le nœud de maille d’un coup sec du poignet, la table tremblait et ma plume faisait un sursaut. À l’école, j’étais grondé.
J’étais le préféré de mon grand-père Le Pen. D’abord j’étais le fils de Jean, son fils préféré qui avait choisi comme lui le métier de pêcheur, et j’étais aussi l’aîné de ses petits-fils. Il venait presque tous les soirs me raconter des légendes bretonnes, ou sa guerre, malgré les gros yeux que lui faisait ma mère.
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