Au détour d'un livre

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N'oublie pas de te souvenir, de Jean Contrucci

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Résumé : Ce roman historique est allé puiser ses sources et ses personnages dans les archives mêmes des services secrets anglais. Les personnages principaux ont eu une existence réelle et leur sacrifice ravive la mémoire d'un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale : le rôle joué par les réseaux anglais auprès de la Résistance française.

Auteur : Jean Contrucci
Nombre de pages : 279
Edition : Hervé Chopin
Date de parution : 12 septembre 2019
Prix : 19€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2357204799

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Avis / Critique :

Ce livre relate le mouvement de la Résistance mis en place durant la Seconde Guerre mondiale en l'année 1943 à Marseille et ses accointances avec les espions britanniques infiltrés qui leur étaient envoyés pour servir d'agent de liaison auprès des maquisards.
Le roman débute par la mort de l'une de ces espionnes, l'imprudente Hélène Newman dont nous allons suivre les actions au travers de deux témoignages, ceux des résistants Julien Villecroze et  Marguerite Gounod. Celle-ci rencontrera l'amour avec un de ces résistants, puis se fera dénoncer, ce qui l'amènera à la mort au camp de Dachau. 

Tout ici rappelle combien il était difficile d'être résistant, car le moindre mot prononcé, le moindre geste, pouvaient être mal interprétés et valoir de se retrouver devant les hommes de la Gestapo.
Le réalisme du roman tient au fait que Jean Contrucci a puisé ses informations dans les archives des services secrets anglais et mêle son histoire en nous faisant rencontrer sous couvert d'alias de réelles grandes figures de la résistance comme Marguerite Gounod (Maryse Hilsz)membre français du réseau Junkman (en fait, le réseau Monk).
Ce livre est un témoignage d'hommes et de femmes au cœur d'une ville, Marseille, qui se sont sacrifiés pour que la France soit libérée du joug allemand. Tour à tour, le lecteur se met dans la peau de ces héros, des traitres qui font face au danger, à la peur, au courage, à l'amour, à la mort et ce, jusqu'à la libération où la vengeance va à son tour s'inviter et la peur changer de camp.

En plus de cette histoire, la deuxième héroïne après Hélène est sans contexte Marseille. L'auteur aime cette ville et cela se ressent. Il nous fait parcourir ses rues, ses impasses, ses alentours, nous conte des anecdotes et permet de la découvrir sous un tout nouvel angle.

La force de ce roman tient en ces personnages et le détail des faits. Le lecteur apprendra énormément d'informations sur ce réseau Junkman (alias le réseau Monk) qui nous ferons sourire et en même temps montrera à quel point il était dangereux et parfois inconscient d'en faire partie, entre les faux papiers à émettre, le faux travail à trouver, le logement, tout cela pour dissimuler les espions.
Une anecdote que raconte Jean Contrucci par exemple est celle qui relate l'arrivée d'un espion britannique à l'accent bien prononcé vêtu comme un gentleman, souliers cirés, et donc parfaitement repérable par l'ennemi. Un véritable casse-tête pour les résistants.

Pour ceux qui aime cette période, les faits historiques, l'espionnage et la romance, "N'oublie pas de te souvenir" vaut la peine d'être lu, malgré la première partie un peu décousue. Mais le prologue et les cent dernières pages sont vraiment captivants et valent qu'on s'accroche à ce livre pour le terminer et découvrir les aventures de ces résistants de Marseille.

 

Du même auteur : Le vol du Gerfaut

Merci à Agnès Chalnot pour la découverte de ce livre.

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Extrait :

La première fois que j'ai vu Hélène Palmier, j'ai pensé : "ces Anglais sont fous !".
Je croyais qu'un agent secret devait être invisible - n'avoir sur soi ni en soi rien qui se remarque. Etre une ombre parmi les ombres. Surtout si cette ombre était celle d'une femme.
Or, c'était comme si Londres nous avait envoyé une vedette de cinéma en lui demandant de passer inaperçue !
Avez-vous vu le films La Bête humaine de Jean Renoir, avec Simone Simon dans le rôle de Séverine ? Hélène ressemblait beaucoup à cette actrice célèbre avant guerre pour son irrésistible sourire et son caractère "sauvage tendre", disait-on à l'époque.
Hélène Newman - c'était son vrai nom, je l'ai vu bien plus tard - avait une allure folle avec ses pommettes hautes, sa bouche bien dessinée soulignée par l'éclat du rouge à lèvres, son teint clair en contraste  avec le casque sombre de sa chevelure enroulée haut sur le crâne et ses yeux bleus-violet à faire craquer le héros du film dès la première scène.
C'est à cette créature de rêve que ses chefs  comptaient confier le rôle de courrier du réseau Junkman ? Autrement dit, son agent de liaison - comme on disait dans la Résistance ? C'est à cette gravure de mode qu'ils allaient confier des messages dont dépendrait le rôle des saboteurs, la survie du maquis ? Folie pure ! Les Fritz sont des hommes comme les autres, pensais-je. Les officiers voudront l'inviter  dans un restaurant de marché noir, le moindre Feldgrau lui emboiter le pas pour lui proposer " eine kleine promenade, Madmoizel". Bref, deux pas dans la rue et elle sera repérée même si le fridolin n'a pas fait ses classes dans l'Abwehr !
Décidément, à Baker Street où se nichait le siège du Special Operations Executive, à un jet de pierre du bureau où Conan Doyle avait logé le Sherlock Holmes, ils étaient fous de nous envoyer ce prix de beauté pour assurer les liaisons du réseau. Ou plutôt, le chef de la section France du SOE, le colonel Maurice Buckmaster, devait s'en foutre. Il ne s'embarrassait pas de tels détails : jeunes, vieux, beaux ou moches, hommes ou femmes, après quelques mois d'une formation expédiée à la Finishing School for secret Agents de Beaulieu, près de Southampton, il les déclarait bons pour le service. Entretemps, ils avaient appris par cœur les consignes de sécurité, à s'inventer une autre vie que la leur, à se comporter lors d'un interrogatoire musclé. Entre deux jets de grenade et trois sauts en parachute, Buckmaster leur faisait signer l'Official Secrets Act, l'engagement au secret absolu, leur demandait de prévoir de serrer les dents sous la torture au moins quarante-huit heures, pour que les autres membres du réseau aient le temps de se mettre à l'abri. Le reste n'était plus son affaire. Une nuit de pleine lune, le patron de la section F du SOE balançait ses agents depuis la carlingue d'un bombardier Lancaster prêté par la Royal Air Force. Ils touchaient le sol comme ils pouvaient dans un coin de préférence perdu de la France occupée, "in the Field", en terre ennemie, où les frizous grouillaient depuis qu'ils avaient mis le pays à genoux en trois semaines à la mi-juin 1940.

 

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