14 Février 2022
Mardi 31 juillet 2018. Depuis dix jours, la canicule écrase la capitale. En ce début de soirée sur la ligne 1 pourtant bondée, la clim qui tourne dans la rame où ils s'engouffrent est un répit pour Célia et Maxime. Jusqu'à ce que le système d'urgence se déclenche et immobilise brutalement le train entre deux stations. Sur l'ensemble de la ligne, 3 000 personnes sont bloquées en pleine voie dans des trains vite transformés en étuve...
Auteur : Nicolas Nutten
Nombre de pages : 408
Édition : Pocket
Date de parution : 13 janvier 2022
Prix : 7.95€ (poche)
ISBN : 978-2266321877
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Célia et Maxime sont amoureux. Ils se retrouvent, comme bien d'autres dans le métro une journée de canicule. Et voilà qu'un incident à priori technique apparaît bloquant les rames de la station 1. Deux heures se passent avant que les usagers prennent le taureau par les cornes et décident d'ouvrir les portes de force et de sortir sur les voies. Mais voilà, une explosion retentit et Maxime est séparé de Célia. Les heures s'écoulent et Célia ne réapparaît pas. Que s'est-il passé ? Où est-elle ? A-t-elle disparu dans l'explosion ou l'a-t-on enlevée ?
Maxime qui croyait connaitre Célia va alors se rendre compte que celle-ci lui mentait. Partant à sa recherche, il va tomber tour à tour sur des drogués dans les bas-fonds du métro, sur un géant pharmaceutique, un gang de Russes, des photos compromettantes. Mais quel est le rapport avec Célia ? Et voilà que son meilleur ami est tué, son appartement retourné. Que cherche-t-on ?
Disparition a été le premier roman de Nicolas Nutten qui depuis a écrit Comme deux gouttes de sang sorti en janvier de cette année, et il faut dire que l'on rentre facilement dedans. Impossible de lâcher les premières pages et l'atmosphère décrite des tréfonds du métro parisien nous plonge littéralement à l'intérieur. Puis, peu à peu, et c'est un peu dommage, le roman perd son souffle. Le héros, Maxime, type lambda au demeurant se révèle presqu'être un super héros. Quand on lit sur quels types il tombe dans ce roman, on se dit qu'il est quand même sacrément fort le gaillard, presque un Tom Cruise dans Mission Impossible. Bon, à part cela, l'histoire se tient globalement. Le suspens est là, les rebondissements aussi et la fin se termine comme tout bon roman d'aventures ou de thriller se doit.
Pour un premier roman, c'est plutôt une réussite. On rentre dans l'histoire. Les personnages sont bien campés, on adhère à ce que l'auteur veut nous faire passer. Il y a des rebondissements et même si parfois, on se dit "bon là... il pousse", ça passe finalement parce que la trame est bien ficelée.
Plutôt pas mal donc.
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Disparition, de Nicolas Nutten - "www.audetourdunlivre.com"
Mardi 31 juillet 2018, 19h30.
Combien de personnes pouvait-on croiser en une seule journée lorsque l'on habitait une ville comme Paris ? Métros, gares, rues, parcs, expositions, cinémas, restaurants, la vie foisonnait. Partout. Derrière chaque regard une existence, une histoire avec ses envies, ses espoirs, ses attentes, ses peurs, sa part de lumière et parfois de ténèbres. Maxime observait ces âmes qui arrivaient toujours plus nombreuses sur le quai de la ligne 1. Cela faisait quatre ans qu'il vivait et travaillait à Paris, mais il était toujours impressionné par le flux incessant de voyageurs qui allaient et venaient dans les couloirs du métro. Maxime se souvenait de ses premiers mois de vie parisienne, lorsqu'il laissait filer les rames bondées en espérant que les suivantes seraient moins chargées, mais c'était peine perdue. Les métros s'enchainaient, transportant toujours autant de visages fatigués. Les mois passant, il avait fini par se résoudre à faire comme tout le monde et se fondre dans la foule afin d'y dénicher une hypothétique place, coincé entre des inconnus qui, comme lui, prenaient leur mal en patience le temps de quelques stations. Puis la routine s'était installée et progressivement il était, lui aussi, devenu un anonyme, noyé dans la masse, se laissant porter par le train du quotidien qui l'éloignait chaque jour un peu plus d'une vie passée qu'il avait choisi d'oublier.
Durant la période estivale où les fêtes de fin d'année, il arrivait que le nombre de voyageurs diminue un peu, la cohorte des travailleurs aux regards usés laissant place à des groupes de touristes aux sourires inoxydables, ravis de passer quelques jours dans une des capitales les plus prestigieuses du monde. Mais ce soir, ils étaient aussi nombreux que le reste de l'année à supporter la touffeur qui régnait dans le dédale des couloirs du métro. Des travaux sur la ligne A du RER avaient contraint la RATP à renforcer le nombre de rames sur la ligne 1 pour absorber l'affluence des voyageurs.
Depuis dix jours la canicule s'était installée sur la capitale, faisant grimper en flèche les pics d'ozone et multipliant les alertes pollution. Les journées brûlantes et les nuit chaudes malmenaient les organismes. Au fil des jours la fatigue s'accumulaient, faisant monter progressivement la tension nerveuse qui en devenait presque palpable. Dans les rues, les coups de klaxon se faisaient plus agressifs, des insultes fusaient, des inconnus se jetaient des regards noirs pour des broutilles auxquelles ils n'auraient pas prêté attention en temps normal.
Patientant à ses côtés, Célia avait posé la tête sur l'épaule de Maxime qui la tenait par la taille. Indifférente à cette tension et au tumulte environnant, elle semblait plongée dans ses pensées, son regard accroché à un point imaginaire flottant au-delà des murs qui les entouraient. Maxime avait remarqué que depuis plusieurs semaines son attitude avait changé : elle était fatiguée et semblait nerveuse. Mais chaque fois qu'il abordait le sujet, elle restait évasive, répondant qu'elle travaillait tard sur sa thèse. Maxime n'était pas dupe, quelque chose n'allait pas, mais il n'insistait jamais, feignant de se contenter des explications qu'elle lui donnait en espérant qu'elle saurait le trouver le jour où elle voudrait parler. Conscient de ne pas être non plus un modèle de dialogue et de communication, il se voyait mal lui faire quelque reproche à ce sujet.
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