Au détour d'un livre

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Nos très chers émirs, de C. Chesnot et G. Malbrunot

Nos très chers émirs, de C. Chesnot et G. Malbrunot

Résumé : Alors que le débat est lancé sur nos alliances avec ces monarchies, ce livre-enquête s'attache à répondre aux questions que se posent les Français. Ces pays financent-ils le terrorisme ? Quels sont leurs liens avec l'islam de France ?  Que penser des dirigeants français qui " se couchent " devant les responsables de ces monarchies pour obtenir des contrats ? Cette enquête révèle par exemple comment la France, sous la pression d'un de ces pays, a changé sa politique vis-à-vis de l'Égypte à l'été 2013.

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Auteurs : Christian Chesnot et Georges Malbrunot
Nombre de pages : 299
Edition : Michel Lafon
Collection : Document
Date de parution : 20 octobre 2016
Prix : 12.99€ (epub-mobi) - 13.90€ (Broché)

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Avis / Critique :
Les pays du Golfe.
Tantôt aimés, tantôt détestés. Coupable de tout acheter en France, de restreindre les droits de la femme, de financer les quartiers, les mosquées. Christian Chesnot et Georges Malbrunot tentent avec ce livre de nous éclairer un peu plus sur ces divers sujets, et certains sont explosifs. Où tout du moins ne vont pas réconcilier les Français avec leur classe politique. C'est que d'entrée de jeu, les deux journalistes fustigent ces mêmes politiques que les pays du Golfe ont décidés de ne plus arroser. Restriction de budget, surtout du côté du Quatar qui n'est plus aussi riche qu'avant et passe en mode économie. Et là, c'est un florilège de noms qui tombe : Jean-Vincent Placé qui pleure parce qu'il n'a plus d'accès gratuit aux quartiers VIP pour les matchs du PSG, un Jean-Marie le Guen, qui vend ses démentis sur les financements de terroristes de ces mêmes monarchies à coup de billets, le socialiste Nicolas Bay qui demande pour ses vacances, le vol, le gîte et le couvert pour sa famille, un Jack Lang qui réclame des billets en Business class, une Rachida Dati qui cherche à financer une association à coup de 400 000 euros et qui ne comprend pas quand Doha lui dit non. Et on en passe et des meilleurs... 

"On est dégoûtés. Ces gens-là viennent proposer leurs services. Vous leur dîtes non, et après, ils crachent sur le Quatar !" raconte un proche de l'ambassadeur. "Le robinet est fermé !" "Entre eux", racontent les auteurs "les ambassadeurs arabes se racontent toutes ces histoires se demandant quelle image les politiques français donnent de leur pays". Mais les français ne sont pas les seuls. La famille Blair en Angleterre et la Fondation Clinton aux Etats-Unis peuvent remercier elles aussi les princes pour leur largesse.
Mais attention, l'Arabie Saoudite et les émirats tirent aussi sur la ficelle à leur manière. Elles savent que chacun veut des parts de marché et elles en profitent pour faire baisser les prix, faire des demandes exorbitantes, voire demander à ce que les démocraties ferment les yeux sur la politique intérieure de leur pays. L'Arabie joue souvent un double jeu. Ryad signe des contrats, se dédie, donne un peu d'argent, puis change d'avis... et cela peut durer plusieurs années. C'est que les princes se tirent tous dans les pattes là-bas. C'est à celui qui supplantera l'autre, lui mettra des bâtons dans les roues, bloquera les transactions. Et puis pour faire avancer la cause de l'islam, certains achètent sur leurs deniers personnels des terrains sur lesquels ils font ériger une mosquée, à l'instar de celle de Nice. Arrive aussi celle de Mulhouse, la plus grande d'Europe.

Christian Chesnot et Georges Malbrunot parlent donc aussi beaucoup de religion dans ce livre. Ils nous dépeignent la réalité des émirats. Et force est de constater que c'est bien différent de l'un à l'autre de ces royaumes. Si l'Arabie Saoudite est complétement sous le joug des wahhabites rigoristes où femmes et hommes sont séparés au travail, à l'université, dans les magasins, ou sévit la police religieuse (bien que les femmes commencent doucement à gagner des droits grâce à l'économie), il en est tout autre dans d'autres monarchies. Certaines ne mélangent pas religion, pouvoir et économie. Dubaï pourrait passer pour l'une des plus laïcs d'entre elles. Dans certains Emirats, on fait la chasse aux frères musulmans et les Imans doivent se conformer aux lois de l'Etat et non l'inverse (l'état forme les Imans, réglemente les prêches). Au Koweit, c'est le contraire. Les islamistes font partie des élites du pays et au Quatar, on finance tout le monde comme en Arabie. La guerre en Syrie en est un parfait exemple. Fabius a fermé les yeux sur l'islamisation des rebelles que l'Arabie Saoudite arrose contre "poussée de barbe". "On fera le ménage parmi les plus fanatiques plus tard", disent les princes. La priorité étant l'islamisation du pays et de mettre Bachar El-Assad, dehors.
Mais en Arabie Saoudite, on a la religion versatile. En privé, les princes ramènent de leur voyage, alcool, drogue ou passent leur week-end à Dubaï où l'alcool est autorisé dans les restaurants. La musique inonde aussi les palais d'été. En public, on reprend un visage de circonstances. La police religieuse ne fait pas de cadeau. Tous les plaisirs étant banni.

Un livre passionnant pour apprendre à mieux connaitre ces états dont on se fait parfois une fausse idée et qui confortera pour d'autres ce que l'on sait déjà.
Passionnant.

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Extrait : Kuwari lui-même se plaignait pourtant de la sollicitude intéressée de certains de ses interlocuteurs politiques. Un de ses amis banquier d’affaires s’en souvient : « Il me disait : mais ces politiques français, ils prennent mon bureau pour un distributeur de billets de 500 euros ou quoi ! »

Une chose est sûre, ces méthodes ont fini par irriter les dirigeants au Qatar, à commencer par le nouvel émir, Tamim, qui donna à son cousin le nouvel ambassadeur Meshaal une consigne claire pour son arrivée à Paris : « Fais le ménage à l’ambassade. Le show, c’est fini. Le distributeur de billets de 500 euros est fermé. »

Après son long séjour en France, Mohammed al-Kuwari se retrouve nommé ambassadeur aux États-Unis. Une promotion ! Pourtant, ce francophile s’y ennuie. D’autant qu’il a perdu son mentor en la personne du Premier ministre Hamad bin Jassem (HBJ), le cousin de l’émir-père qui a quitté le pouvoir avec le souverain. 

Hamad bin Jassem était une sorte de Talleyrand moderne, sans le moindre scrupule vis-à-vis de l’argent, un leader pour qui « tout s’achète, y compris les hommes, ce n’est qu’une question de prix », nous disait, avant sa mort, son vieil ami Christophe de Margerie, le défunt patron de Total.

Sans Hamad bin Jassem et loin de Paris, Mohammed al-Kuwari a perdu ses repères. Il se morfond à Washington, où le personnel politique est moins réceptif aux petits cadeaux. Heureusement, il a gardé son appartement dans un arrondissement chic de la capitale où il revient très souvent pour organiser, comme au bon vieux temps, des soirées mondaines.

Son successeur se plaint d’ailleurs qu’al-Kuwari lui savonne la planche. Entre les deux hommes, c’est la guerre. Les mauvaises langues jurent que, lors de ses fréquentes visites, l’ancien diplomate continue de « voir du monde ». Qu’il est resté une sorte d’ambassadeur de l’ombre, taclant sans vergogne son successeur auprès de ses anciens amis influents !

Quelle mue pour ce Bédouin devenu un épicurien, amoureux de la vie parisienne où il se sent comme un poisson dans l’eau. Entre pouvoir, influence, argent, plaisirs divers, al-Kuwari s’épanouit, vibrionne. Courant les iftar de la communauté musulmane. Distribuant 10 000 euros à l’Association de la presse diplomatique. Assistant au Grand Prix de l’Arc de triomphe parrainé par le Qatar, et entouré lui-même d’une brochette de stars du petit écran, comme Daniela Lumbroso et son mari, Éric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement.

« Il a surtout donné de très mauvaises habitudes aux hommes politiques en les arrosant », reconnaît-on à l’ambassade du Qatar. « Dans quelle m… il a mis le Qatar, peste un habitué des lieux. On subit toujours ses errements. » La liste de ses cadeaux est longue. Un jour, il offrait un sac Louis Vuitton à une collaboratrice, un autre, il proposait de financer les travaux de réfection de la cuisine d’un haut fonctionnaire.

Aujourd’hui encore, l’ambassade reçoit régulièrement des sollicitations de parlementaires, qui vont s’empiler dans les sous-sols de la représentation diplomatique. « Chaque semaine, des députés ou des sénateurs font parvenir des demandes pour financer des mosquées, des associations, parfois des écoles privées dans leur circonscription », révèle le proche de Meshaal al-Thani, qui sourit devant tant d’hypocrisie alors que l’émirat est copieusement accusé de financer le terrorisme.

Meshaal al-Thani a donc coupé les liens trop visibles avec la plupart des politiques, préférant se concentrer sur les patrons de presse, et des industriels qu’il a rassemblés dans un club d’affaires, Qadran.

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