29 Décembre 2019
Résumé : Fait divers le plus retentissant de la seconde moitié du xxe siècle, le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, le 16 octobre 1984 dans les Vosges, restait un cold case, une énigme non résolue que l'on croyait embourbée à jamais dans les eaux vaseuses de la Vologne.
Quand soudain, le 14 juin 2017, l'histoire rebondit...
Auteure : Patricia Tourancheau
Nombre de pages : 256
Edition : Le Seuil
Collection : Les Jours
Date de parution : 11 janvier 2018
Prix : 18€ (Broché) - 12.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2021389562
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Quel gâchis. C'est ce que l'on peut retenir à la lecture de ce livre. Je ne parle pas du contenu, mais de l'affaire en elle-même. Quand on lit ce récit de Patricia Tourancheau et celui du capitaine Sesmat ( Les 2 affaires Grégory ), on ne peut que le penser.
Un magistrat en-dessous de tout, des avocats et des journalistes qu'on ne voudrait pas croiser tant on se demande où est passée leur déontologie, un commissaire qui veut briller et qui n'hésite pas à orienter les faits pour prendre sa revanche sur la gendarmerie, une scène de crime secondaire bâclée, une famille déchirée, des ressentiments exacerbés par une situation professionnelle gagnée.
L'affaire Gregory a fait la une des médias des années 1984-1993 et a ressurgi en 2017 avec la garde à vue de Murielle Bolle et des époux Jacob.
C'est à partir de cette date que Patricia Tourancheau, journaliste, fait connaitre sa vision de l'affaire. Elle repart donc du début et déroule les évènements, s'appuyant sur les procès verbaux des uns et des autres, des mises en examen, des gardes à vue.
Au vu des pièces, des nouveaux témoignages, des histoires cachées des diverses familles : enfant bâtard, inceste, alcoolisme, rancœur, jalousie, menaces, on comprend mieux comment l'omerta qui s'est installée dans cette affaire.
La première moitié du livre recouvre l'histoire meurtrière : que sait-on, que s'est-il passé, comment les uns vivaient avec les autres, la jeunesse des protagonistes, le meurtre, les investigations du petit juge, les polémiques, les emprisonnements des uns et des autres.
La seconde moitié propose les avancées de l'enquête au travers des deux juges suivants : le juge Simon et l'actuel avec la réouverture du dossier, de nouvelles pièces amenées, de nouveaux témoignages qui viennent esquisser la vérité sur cette malheureuse affaire et faire comprendre comment on en est arrivé là.
Plus que le meurtre du Petit Gregory, c'est un air nauséabond qui se dégage de cette affaire en voyant comment se sont comportés certains et notamment la presse de l'époque, n'hésitant pas à inventer des faits pour faire monter des tirages, et les avocats en rajoutant sans la moindre hésitation pour sauver la tête de leur client, quitte à mettre en prison une innocente.
Tout cela est raconté sans fioritures dans le livre de Patricia Tourancheau qui se veut être une enquête dans l'enquête. Pas le meilleur sur cette malheureuse affaire, mais voilà un livre qui a le mérite de remettre certains faits dans leur contexte et de faire un point actuel sur le meurtre de Gregory et la machination familiale qui en a découlé.
A lire.
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Fait divers le plus retentissant de la seconde moitié du XXe siècle, le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, le 16 octobre 1984, dans les Vosges, restait un cold case, une énigme non résolue que l’on croyait embourbée à jamais dans les eaux vaseuses de la Vologne. La dernière apparition publique des parents de l’enfant, Christine et Jean-Marie Villemin, au printemps 1994, dans l’émission La Marche du siècle, n’était plus qu’un lointain souvenir. Et les vaines tentatives de la justice de relancer l’affaire grâce aux progrès scientifiques de la génétique dataient des années 2000. Depuis, plus rien. Enfin le croyait-on.
Quand soudain, le 14 juin 2017, l’histoire rebondit avec les arrestations de membres de la famille Jacob, des personnes âgées de plus de soixante-dix ans. Ce crime sur un enfant où s’entrechoquent chaos judiciaire, délire médiatique et secrets de famille, ressurgit de façon spectaculaire plus de trente-deux ans après les faits. Passionnée par ce fait divers survenu pendant mes études de journaliste, je ne l’avais pas couvert à l’époque, mais je dévorais les articles de presse sur le sujet. En stage à Libération pendant l’été 1985, j’avais suivi au sein de la rédaction l’élaboration du « reportage » de l’écrivain Marguerite Duras, titré « Sublime, forcément sublime » qui désignait sans précaution Christine Villemin, tout juste inculpée pour infanticide, comme la coupable, forcément coupable… L’attitude de certains chefs et intellectuels, qui accablaient « la mère » mais la trouvaient « absolument géniale », m’avait laissée perplexe.
Et puis dans les années 2000, j’ai eu l’occasion d’écrire sur les expertises en ADN de pièces à conviction qui n’ont rien donné. Mais ces actes scientifiques m’ont permis de mesurer à quel point Christine Villemin avait été victime d’une erreur judiciaire. La parution, en 2006, du livre de l’ex-capitaine de gendarmerie d’Épinal, Étienne Sesmat, chef d’enquête à ses tout débuts, que j’ai alors interviewé, a achevé de me convaincre du monstrueux gâchis humain généré par cette affaire. Aussi, lorsqu’elle revient dans l’actualité en 2017, je cherche à comprendre comment les enquêteurs ont remonté le temps pour en arriver là, par quel miracle ce dossier qui relève de l’archéologie judiciaire a pu en ressortir. Je me replonge dans les archives de Grégory et je pars en quête des procès-verbaux récents, pour le raconter comme un feuilleton pour le site d’information Les Jours.
Persuadée que ces rebondissements ne peuvent se lire qu’à l’aune du passé, je dois me reporter plus de 315 000 heures en arrière, aux origines d’une haine souterraine, fossilisée dans les fondations d’une famille. Je commence par le commencement, par le corbeau à deux voix – l’une, rauque de mâle, et l’autre, déguisée de femelle – qui a déversé ses fielleuses menaces sur les Villemin, parents, grands-parents et frères, de 1981 à 1983, dans des centaines d’appels téléphoniques et trois lettres anonymes. Jusqu’à l’éruption de la fureur du corbeau qui signe le crime contre le fils du « chef » Jean-Marie Villemin : « Voilà ma vengeance pauvre con ! » J’emboîte le pas des gendarmes qui privilégient à nouveau, près d’un tiers de siècle plus tard, la première hypothèse du coup monté par un clan d’exclus au sein de la lignée familiale. À l’époque se profilait déjà cette piste d’un meurtre intrafamilial. L’enquête se déroulait à l’échelle de quelques villages des Vosges et d’une soixantaine de personnes apparentées, ce qui laissait présager un dénouement rapide. Plus facile à élucider que les homicides commis au hasard des pérégrinations d’un « routard du crime » éclectique, comme Francis Heaulme, ou d’un tueur en série itinérant, tel Michel Fourniret, l’assassinat de Grégory Villemin était pourtant resté irrésolu trois décennies plus tard. Quels longs détours ont donc empruntés les magistrats et enquêteurs pour revenir ainsi au point de départ ? Je vais m’attacher à décrypter les stratégies des uns et les lacunes des autres, les errements policiers et les égarements judiciaires, qui ont abouti à ce fiasco. C’est la course contre le temps gâché qui traverse cet ouvrage.
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