Au détour d'un livre

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Tout ce qui est sur terre doit périr, de Michel Bussi

 

Résumé : Une masse sombre, inexpliquée, prise dans les glaces millénaires du Mont Ararat...
Un livre interdit, gardé sous clé dans l'enfer du Vatican...
Un animal de bois, énigmatique, portant au front une corne unique...
Les indices sont là, éparpillés. Un gigantesque puzzle à reconstituer pour remonter à l'origine de toutes les religions du monde.

Auteur : Michel Bussi
Nombre de pages : 768
Edition : Pocket
Collection : Thriller
Date de parution : 10 octobre 2019
Prix : 8.95€ (poche) - 22€ (Broché) - 12.99€ (epub, mobi) - 0€ (avec essai audiolibre)
ISBN : 978-2266285490

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Avis / Critique :

 

Le secret de l'arche d'alliance, la réalité de Noé, le mont Ararat, les licornes gardiennes du temple sacré. Certains sont à leur recherche, d'autres en sont les gardiens, d'autres n'y voient qu'un moyen de détenir le plus sacré des sacrés pour le revendre et des religieux cherchent coûtent que coûtent à maintenir tout cela au secret afin que le mythe de la Genèse ne soit jamais remis en question.
Idée germée dans l'esprit d'un Michel Bussi quand il avait 15 ans, il en a fait un premier roman sous le titre "La Licorne" réédité chez Pocket pour s'appeler ensuite "Tout ce qui est sur terre doit périr", faisant référence cette fois non plus à l'animal mythique, mais aux circonstances qui ont valu aux hommes de périr au cours du déluge.

Alors, avant de vous lancer dans la lecture de ce roman, il faut savoir qu'il est assez conséquent : 768 pages, autant dire un pavé.
L'auteur a scindé son livre en neuf courses, découpées elles-mêmes en plusieurs étapes où vont se rencontrer différents personnages, les bons et les méchants qui ne vont  avoir de cesse de se courir les uns derrière les autres pour arriver finalement au mont Ararat. Bref, c'est à celui qui arrivera le premier pour que soit révélé ou non le secret de l'Arche. Mais cette Arche, qu'est-ce donc au juste ? Un bateau ou autre chose ? Vous le découvrirez en le lisant, mais l'hypothèse de Bussi est assez intéressante même si les néo-évhéméristes l'ont à plusieurs reprises évoquée.

L'action au coeur du livre est omniprésente, on ne s'ennuie pas un moment et on se demande même comment les personnages font pour résister à tout ce que l'auteur leur fait endurer : les balles fusent, la torture s'invite, les mensonges sont omniprésents, et les coups tombent au milieu des cadavres qui s'amoncellent au fil des pages, rendant le tout peu crédible à la fin.
L'humour est là aussi, et amène une tentative de légèreté. Malheureusement, certaines situations sont tirées par les cheveux et contribuent à faire retomber l'intérêt du thriller, ce qui est dommage.
La romance entre les deux principaux protagonistes est elle aussi un peu cliché et manque de substance, un peu enfantine du côté du personnage de Zak Ikabi et on se dit que pour une doctorante, Cécile l'autre personnage clé, ne comprend et ne sait pas grand-chose.
Par contre, le travail de recherche de Michel Bussi est à retenir ainsi que ses connaissances géographiques qui parviennent parfaitement à nous transporter dans l'histoire en se basant sur l'anomalie Ararat de 1840.

Dans l'ensemble, c'est donc un livre plutôt sympathique qui se laisse lire avec plaisir. A la fin d'un chapitre, on a envie de poursuivre la lecture et ça, c'est plutôt bien. Pas de temps mort, l'action est là pour nous faire tourner les pages, on voyage, on apprend. Le tout est bien documenté et globalement intéressant. Le bémol se situe finalement dans l'histoire d'amour entre les deux protagonistes aux allures d'ados boutonneux (surtout le personnage de Zak Ikabi) qui vient desservir le contenu. Dépeints autrement et sans cet humour potache, Michel Bussi aurait signé alors un très bon livre. 

 

 

 

A lire aussi sur ce blog :
- Le code Lupin, de Michel Bussi

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Critique du livre "Tout ce qui est sur Terre doit périr" de Michel Bussi

Extrait :

4

Etchmiadzine, Arménie

Les quatorze mercenaires, arme au poing, pénétrèrent dans la cathédrale Sainte-Etchmiadzine. Immédiatement, la maigre assistance cessa de chanter. Elle se réduisait à une douzaine de personnes. Des vieilles femmes pour la plupart. Une mère avec ses deux enfants. Quelques hommes.
Au fond de la cathédrale, près de l’autel, le prêtre et son diacre se figèrent, telles deux statues de cire dans leur soutane rouge vif cousue d’or. Les mains du prêtre se crispèrent sur la lourde croix de bois devant lui. A ses côtés, seul l’encensoir d’argent continuait de se balancer au bout du bras du diacre.
— Le Khengargoutioun, glissa Jalil en pointant son arme. La cérémonie de l’encensement. Le début du rite byzantin.
Le timbre rauque du prêtre déchira le silence.
— Qui êtes-vous ?
Kyrill embrassa d’un regard circulaire l’intérieur de la cathédrale, indifférent au charme des mosaïques persanes. Il devait faire vite, ne laisser aucun témoin derrière lui. Sa réponse claqua.
— Ce ne sera pas long. Les clés du reliquaire. Celui qui contient le fragment de l’arche.
Kyrill avait étudié les plans avec précision. Le reliquaire reposait dans le transept nord. La voix du prêtre tonna à nouveau.
— Vous êtes dans la maison de Dieu ! La plus vieille église au monde. Cette relique est…
Sans même attendre la fin de la réponse de l’ecclésiastique, Kyrill esquissa un signe de tête vers Morad. L’adolescent passa sa main dans sa tignasse blonde pour l’ébouriffer, serra le poignard de corne dans sa main et avança vers l’homme le plus proche, un vieillard courbé et ridé qui n’avait pas cessé, depuis le début de leur entrée, de murmurer des prières.
L’homme comprit.
Ses lèvres remuèrent plus vite encore. Il ne fit aucun autre mouvement à part écarquiller vers Morad ses immenses yeux bleus et serrer ses mains sur sa casquette de velours. Un souffle d’air. Le geste du bras de Morad ressembla à celui que l’on fait pour écarter un moustique. Presque élégant.
La lame du poignard trancha net la gorge du vieillard. Il s’écroula en renversant trois chaises.
La mère couvrit les yeux de ses enfants. Une vieille se signa. D’autres chaises grincèrent. Le prêtre lâcha la croix de bois qui tomba dans la nef dans un vacarme assourdissant.
— Mon Dieu, qui êtes…
— Pressés. Nous sommes pressés. Les clés du reliquaire, vite…
Derrière eux, des pas résonnèrent sur le pavé. Le son d’une course désespérée. Kyrill ne prit même pas la peine de se retourner. Zeytin s’en chargea. Le fuyard sortait d’une chapelle du déambulatoire, dissimulé par un pilier. L’homme devait avoir une cinquantaine d’années, il était vêtu de ce costume gris usé que portent les miséreux qui n’ont pas encore vendu leur dignité. Il eut juste le temps de poser la main sur la lourde porte de bois. La rafale le cloua sur place. Une vingtaine de balles se plantèrent indifféremment dans le corps de l’homme et dans la porte de chêne.
— Pauvres fous, fit le prêtre.
Sa main glissa sous sa soutane rouge. Il en sortit un jeu de clés.
— Soyez maudits…
A son côté, les maillons de la chaîne de l’encensoir s’entrechoquaient en un carillon obsédant au bout de la main tremblante du diacre.
— Voilà qui est plus raisonnable, murmura Kyrill.
Le chef des mercenaires pivota vers Morad et Zeytin, distribuant ses ordres à voix haute.
— Finissons-en. Morad, tu m’égorges le prêtre et son diacre sur l’autel. Zeytin, tu me fais sortir tout ce beau monde dehors, on va les fusiller derrière l’église.
Au commandement de Kyrill, treize fusils-mitrailleurs se braquèrent sur les fidèles, interdisant tout mouvement de panique. L’Arménienne hurla en serrant ses enfants contre elle. Soudain, dans la nef, un homme se jeta à genoux.
— Non. Je vous en supplie.
Zeytin pressait déjà la détente de sa kalachnikov, visant le cœur de l’homme à terre. Kyrill tendit le bras.
— Stop…
L’homme agenouillé avait supplié en français !
Kyrill prit quelques secondes pour réfléchir. Il pouvait se permettre de tuer douze Arméniens, des femmes, des enfants, un prêtre… Cela déclencherait une vive émotion dans tout le pays, mais ils auraient alors passé la frontière depuis longtemps… La communauté internationale se ficherait de ce massacre, une boucherie presque quotidienne chez ces barbares orientaux.
Mais en revanche, s’il tuait un Français…
Il avait beaucoup appris de ses longs séjours en Europe. Les hommes politiques occidentaux étaient prisonniers des médias et les médias prisonniers de l’émotion publique. Un Français assassiné en Arménie… Il connaissait l’engrenage. Un juge antiterroriste serait désigné, un président de la République en ferait une affaire personnelle, ainsi que des associations, des journalistes, la famille, la diaspora. Un mandat international serait lancé contre le commando.
Une affaire d’Etat ! Ils ne lâcheraient pas l’affaire avant d’avoir un coupable à livrer en pâture à l’opinion occidentale.
Kyrill marmonna un juron pour lui-même. Un Français dans l’église ! Le grain de sable imprévu. Ce type avait déjà vu un Arménien se faire égorger et un autre se faire cribler de balles. Il ne pouvait pas se permettre de le laisser assister au reste du massacre, mais le tuer, c’était se coller un gros sac d’emmerdes sur le dos.

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