Au détour d'un livre

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Mort à crédit, de Louis-Ferdinand Céline

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Résumé : Dans ce roman, Céline raconte l’enfance et l’adolescence de Ferdinand Bardamu, son double en littérature. Après un prologue situant son présent, médecin dans les années trente, le héros narrateur, se rappelle ses jeunes années, dans un milieu petit bourgeois, vers 1900.

Auteur : Louis-Ferdinand Céline
Nombre de pages : 622
Edition : Gallimard
Collection : Folio
Date de parution : 1936 (1ère édition) - 24 septembre 1985  (Folio)
Prix : 10.50€ (Poche) - 9.99€ (epub, mobi) - 6€ (occasion)
ISBN : 978-2070376926

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Avis / Critique

 

Ferdinand, un médecin aigri et vieillissant, nous raconte sa jeunesse. Il grandit dans une galerie commerciale parisienne dans une famille de petits bourgeois. La mère, boiteuse, tient comme elle peut une boutique d’articles de décoration en tous genres tandis que le père est employé de bureau dans une compagnie d’assurance. Cette petite famille vit médiocrement et très vite on sent que ça ne va pas forcément bien se passer pour le petit Ferdinand. Ses parents le prennent pour un voyou et un incapable. Son père le lui répète en permanence, et malgré son amour maternel, la mère ne le dit pas, mais le pense aussi un peu. Du coup, ses premiers pas dans la vie sont un peu ratés… Tout ce qu’il entreprend – petits boulot, voyage linguistique – se termine tragiquement, jusqu’à ce qu’il arrive à trouver une situation plus stable, mais également plus aventureuse.
 

On se demande bien où Céline va chercher tout ça.
Bien sûr, comme le livre "Mort à crédit" est sur le ton de la biographie, cela doit sûrement être inspiré par tel ou tel passage de sa vie, mais tout est follement exagéré. Difficile de raconter sans déflorer l’histoire, mais certaines scènes comme la meute des inventeurs venue détruire les locaux du journal pour lequel travaille Ferdinand sont complètement délirantes. Et ce qu’il raconte est passionnant, tant par les évènements que par l’évocation de l’époque dans laquelle il vit : travail, rapport à l’argent, foi dans la science. Il faut ajouter à cela certains passages scatologiques ou vomitifs dont l’excès force le respect.
 

Et puis il y a le style Célinien, basé sur la restitution du langage parlé. Certes, on a beaucoup revu ça depuis, mais un petit retour aux source ne fait pas de mal. Ce style ne se laisse pas faire : il faut quelques pages avant de s’habituer aux fréquents sauts du coq à l’âne de l’auteur ou à un argot qui est maintenant désuet. Mais quel plaisir une fois qu’on s’y est immergé. Et cela donne au récit une force qu’il n’aurait pas eu autrement.

C’est réellement un grand livre !

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Extrait 

L'oncle Édouard, à force de me voir en pantaine, baratiné dans tous les sens, il a fini par prendre pitié, il était extrêmement bon fiote. Je marnais au fond de la mouscaille... Il a remis ses relations en route, il a retrouvé un expédient... Même que c'était une malice pour me faire barrer... le coup des langues étrangères…

ll a déclaré comme ça, qu’il faudrait que j'en sache au moins une... Pour trouver une place dans le commerce... Que ça se faisait a présent... Que c’était une nécessité... Le plus dur à faire venir ce fut l'agrément de mes vieux… Ils en revenaient pas du tout d‘une proposition pareille... Édouard résonnait pourtant juste... On y était plus habitués au cabanon à écouter du bon sens… Ce fut la sacrée surprise... Mon oncle était pas d'avis qu'on s’entête dans les rigueurs… Il était plutôt conciliant. il croyait pas à la force… Il croyait pas que ça donnerait... Il leur a dit mot pour mot…

« Moi, il me semble pas qu'il le fasse exprès d'être aussi malencontreux... Il a pas de mauvaises intentions, je l'observe depuis toujours... mais il est plutôt abruti... Il comprend pas bien ce qu'on lui demande... Ça doit être des « végétations »… ll faudrait qu’il aille au grand air et qu’il y reste assez longtemps... D'ailleurs votre médecin l’a bien dit… Moi, je l’enverrais en Angleterre... On chercherait une Pension convenable... quelque chose de pas très coûteux… ni très loin surtout... peut-être même une combine « au pair »?... Qu’est-ce que vous diriez ? En revenant il parlerait la langue... Ça serait facile pour le caser... Je lui trouverais quelque chose dans le détail. Chez un libraire... Dans la chemiserie... Une partie où on le connaît pas. Gorloge ça serait oublié... On n’en parlerait plus du tout !... »

Ils en étaient comme du flan, mes darons, en entendant ça... Ils ruminaient le pour et le contre... Ça les prenait au dépourvu… Y avait d’abord tous les risques et puis surtout y avait les frais… Il restait plus rien de Caroline, que quelque mille francs de l’héritage... Et c’était la part à Édouard... Tout de suite, il les a offerts. II les a mis sur la table... On lui rendrait quand on pourrait... Il voulait pas qu’on fasse d’histoires... Il voulait même pas de papier... « Décidez-vous ! qu’il a conclu... Je reviendrai, moi, vous voir demain. D’ici là, j’aurai des tuyaux... »

L’émoi était à son comble !… Mon père il voulait rien chiquer… Il était buté « mordicus » que tout cet argent serait foutu, que c’était du gaspillage en plus d’une folle aventure... Que si j’échappais une semaine à leur surveillance attentive, je deviendrais le pire des apaches... C’était dans la fouille ! Il voulait pas en démordre... J'assassinerais en Angleterre aussi rapidement qu’à Paris ! C’était tout cuit !… Enveloppé d’avance !… Il suffirait qu’on me laisse un mois la bride sur le cou ! Ah ! Ah ! On en voulait des catastrophes ! On en aurait ! et davantage ! On en serait écrabouillés ! Couverts de dettes ! Un fils au bagne !… L’extravagance sur toute la ligne !… Les conséquences ?... Effroyables !… Jamais ils seraient assez attentifs. assez malins les gens de là-bas ! Les malheureux ! Ils en verraient de toutes les couleurs ! Et les femmes alors ? Je les violerais toutes ! C’est bien simple !... « Dis-moi donc tout de suite, que je déconne ! »…

 

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