15 Novembre 2015
Résumé :
"Neandertal : à la recherche des génomes perdus" est une magnifique odyssée qui commence au début de la carrière de l'auteur - alors qu'il étudiait l'ADN des momies égyptiennes dans les années 1980 - jusqu'au fameux séquençage du génome de Neandertal qu'il réalisa en 2009. Cette découverte constitue une véritable révolution scientifique. Elle révèle notamment que de l'ADN de Neandertal est présent dans l'ADN d'une grand partie de l'humanité d'aujourd'hui.
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Auteur : Svante Pääbo
Nombre de pages : 400
Editeur : Les liens qui libèrent
Date de parution : Octobre 2015
Prix : 24 euros (broché) - 15.99 euros (epub)
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Avis / Critique :
Ce livre est le récit d'une aventure extraordinaire qui parle de nous, sapiens, mais aussi de ceux dont nous portons encore les traces dans notre ADN. Ce livre est une entrée directe dans l'histoire de l'humanité, dans la recherche scientifique, dans les laboratoires, au coeur d'une équipe de chercheurs.
Cette équipe qui fit une découverte incroyable.
Il lui a fallu près de 30 ans, des dizaines d'extractions d'ADN, d'une technologie toujours plus en avance, mais aussi et surtout d'esprits scientifiques sous l'égide de Svante Pääbo, qui ont su prendre le temps d'écarter les mauvais résultats, les contaminations pour enfin conclure leur recherche et finir par la publier.
1 à 3% de notre ADN.
1à 3 %, c'est le taux que nous portons en nous de Neandertal, ce lointain cousin pas si lointain en fin de compte puisque l'union physique entre lui (venu d'Europe et d'Eurasie) et Sapiens (venu d'Afrique) s'est vraisemblablement produite au Moyen-Orient, il y a quelque 50 000 années. Union avec les premiers Sapiens qui eux-mêmes s'uniront avec la deuxième vague de sapiens, sortis à leur tour d'Afrique. C'est donc de ces premiers Sapiens que nous tenons ces traces d'ADN Néandertalien.
Comment le savent Svante Pääbo et son équipe ? Grâce à des os retrouvés en Sibérie, en 2008. En 2010, une autre découverte créer la surprise : dans une grotte ou a été retrouvé un fragment de néandertalien, une autre espèce surgit : Denisova. Et là, encore une stupéfaction. Alors que nous avons de l'ADN néandertalien dans nos gènes, les aborigènes d'Australie, les Papous de Nouvelle-Guinée, les philippins ancestraux, notamment, détiennent en plus, près de 5% d'ADN de Denisova, un autre lointain cousin.
A, T, G et C : Adénine, thymine, guanine et cytosine sont les unités nucléotides qui constituent notre ADN. L'ordre dans lequel ils apparaissent apporte l'information nécessaire à la constitution de notre corps et de notre fonctionnement. Quelle partie concerne celles que nous détenons de ces lointains cousins ? Qui était Neandertal ? De qui lui-même était-il constitué ?
C'est cette enquête, à travers l'histoire de l'espèce humaine, de notre histoire, que nous propose de découvrir le chercheur Svante Pääbo.
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Extrait :
"Nous avions étudié deux génomes de formes éteintes de l'humain. Dans les deux cas, nous avions trouvé un flux de gènes vers les humains modernes. Par conséquent, lorsque les humains modernes se sont disséminés dans le monde, un métissage léger avec des formes antérieurs d'humains semble avoir été la règle et non l'exception. Ni les Néandertaliens ni les Dénisoviens ne sont donc tout à fait éteints.
Ils continuent à vivre un peu en nous. Les Dénisoviens devaient être autrefois répandus sur un vaste territoire, bien qu'il soit curieux qu'ils ne se soient métissés avec les humains modernes ni en Mongolie, ni en Chine, ni au Cambodge, ni nulle part ailleurs en Asie continentale. Peut-être avions-nous trouvé la trace d'un métissage avec les premiers humains modernes à être sortis d'Afrique : ils auraient avancé le long de la côte sud-asiatique avant que le reste de l'Asie ne soit colonisé par leurs congénères. De nombreux paléontologues et anthropologues ont spéculé sur une migration côtière très précoce d'hommes modernes partis du Moyen-Orient en direction de l'Inde du Sud, des îles Andaman, de la Mélanésie et de l'Australie. Si ces populations ont rencontré les Dénisoviens et se sont métissées avec eux, peut-être dans l'actuelle Indonésie, leurs descendants en Papouasie-nouvelle-Guinée et sur l'île de Bougainville, et probablement les arborigènes d'Australie, pourraient être porteurs d'ADN dénisovien.
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