27 Décembre 2015
Résumé :
C'est un bien étrange équipage que celui de la baleinière Lunglance. Son capitaine, Nils Desperandum, n'a qu'une idée en tête : savoir quels monstres hantent l'océan de poussière dont est entièrement couverte la planète Nullaqua. Son cuistot, John Newhouse, ne s'intéresse quand à lui qu'à la baleine des sables, dont l'huile donne une drogue pourvoyeuse de rêves et d'hallucinations.
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Auteur : Bruce Sterling
Nombre de pages : 218
Editeur : Denoël
Collection : Présence du Futur
Date de parution : 1997
Prix : 6.40 euros (Broché) - 3.99 euros (poche)
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Avis / Critique :
Premier roman de Bruce Sterling traduit en Français, la Baleine des Sables nous emmène dans un monde qui aurait rencontré les influences d'un Jules Verne mâtiné d'un Frank Herbert. Dans ce baleinier, se côtoient notamment, Dalusa, une femme chauve-souris hyper canon et le héros, paumé, drogué à la "flamme". Entre les deux, un amour attraction-répulsion qui s'installe au milieu du cratère de Nullaqua, à la profondeur de plusieurs kilomètres que les baleiniers arpentent pour chasser les fameuses baleines des sables, dont l'huile donne une drogue qui permet de faire de puissant rêves.
Ce n'est pas qu'il se passe grand-chose dans ce livre. Non. Il n'y a à proprement parlé pas d'"action" et ce n'est d'ailleurs pas ce qui aurait apporté plus de charme à l'histoire. Celui-ci tient en grande partie à l'histoire de ces deux principaux protagonistes et à la narration, un poil lente mais qui n'enlève rien au style de son auteur qui a voulu lui donner cette évanescence. Le lecteur passe donc son moment de lecture à se demander sur quoi ou qui, de la drogue ou de la femme, le capitaine va finir par porter son choix final.
Un texte étrange, attachant, bien loin de ce que l'on peut rencontrer maintenant en matière de science-fiction. Un Moby Dick version moderne mais aux accents poétiques. Un très bon Présence du Futur.
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Extrait :
Il était étrange, mais pratique, que le sang humain fût un poison mortel pour la baleine des sables. Mais cela n'avait rien de plus étonnant que la production de Flamme par la baleine. Comme toutes les bonnes choses, la syncophine devient poison mortel à partir d'une certaine quantité.
On approchait de la créature qui devenait de plus en plus grosse. Il me semblait qu'aucun être vivant n'avait droit à une telle énormité.
Il y eut une sourde détonation à tribord. La masse encore lointaine se hérissa aussitôt d'un harpon. Un cri aigu rompit le silence. C'était la baleine.
La bête, éperdue, se mit à nager dans notre direction. Blackburn saisit l'occasion de planter un deuxième, puis un troisième harpon empoisonnés dans le vaste dos blindé. Après un ultime cri de frayeur, le monstre se laissa couler à quelques mètres seulement de notre proue. Il resta en profondeur moins d'une minute, puis il remonta pour flotter à la surface, bien mort.
La baleine des sables est une grosse bête ressemblant à un carrelet, mais mesurant environ vingt-cinq mètres de long sur une dizaine de large. La partie la plus énorme de son corps est la gueule, une immense creuvasse hérissée de durs fanons.