15 Avril 2018
Résumé : Août 1918, deux soldats décident de fuir le front.
Sur le front de la Somme, la guerre n'en finit plus de finir. Vasseur et Jansen, deux lieutenants français terrorisés par l'imminence d'une dernière grande offensive qu'on annonce terriblement meurtrière, décident de fuir le front.
Auteur : Michel Moatti
Nombre de pages : 269
Edition : HC Editions
Date de parution : 22 mars 2018
Prix : 19€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2357203631
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La guerre 14-18.
Vasseur et Jansen sont deux lieutenants au milieu des tranchées dans la Somme. Une dernière offensive doit avoir lieu. Une offensive dont ils savent qu'elle leur sera certainement fatale. Il faut fuir pour préserver leur vie. Cela peut se faire, après tout, Vasseur est un tueur... un tueur psychopathe... un tueur en série qui n'aura aucun égard pour les témoins qui croiseront leur route.
Oui, mais voilà, leur fuite ne sera pas tranquille. Ils pensent avoir un peu de temps devant eux en revêtant l'identité de deux médecins, mais ils ne savent pas que le capitaine Delestre s'est lancé sur leur piste. Le fameux limier a l'habitude de trouver et de ramener les soldats déserteurs.
La désertion de Jansen et Vasseur sera-t-elle menée à bien avec le plan qu'ils se sont fixés ? Pas sûr. Alors que la famille de Givray les accueille à bras ouverts, après qu'ils aient sauvé la vie du chien de la fille du propriétaire, leur destin va prendre une tournure bien différente de celle escomptée au départ.
Michel Moatti décide avec "Les retournants" de s'intéresser aux soldats qui ont fui les bombardements des tranchées. Des soldats poursuivis pour crime alors qu'ils cherchaient d'une manière ou d'une autre à sauver leur peau. Et on les comprend à voir la description du champ de bataille qui nous rappelle le début du film de Dupontel, tiré du roman de Pierre Lemaître, "Au revoir là-haut". Mais si le début nous emmène dans ce dédale de sensations glauque, la suite du roman est un peu moins vivante. Peut-être en cause les nombreuses descriptions qui le jalonnent, et aussi un train-train qui vient s'installer dans la vie de nos deux protagonistes. La vie de château, même en temps de guerre, les ramollit. Alors certes, il y a les rencontres de Vasseur avec des personnages qu'il occis, mais c'est un peu plan-plan. On ne sent pas de réelle tension dans la vie de nos retournants. Ils savent qu'il leur faut se cacher, mais une fois arrivés chez les de Givrais, voilà qu'ils s'installent, à peine bousculés par l'idée de se faire remettre la main au collet.
La fin reprend un peu de couleur quand Vasseur commet l'irréparable. La tension psychologique ressentie par Jansen, ses remords, et la peur de se faire prendre alors que la guerre est finie vont l'amener jusqu'aux confins de la folie.
Les revenants est un roman qui se lit bien, mais où l'action manque. On aurait aimé ressentir la peur de se faire prendre, voir le capitaine Delestre les talonner au point de les faire basculer ou assister à une confrontation entre les trois.
Certes confrontation il y aura avec l'un d'entre eux, mais elle se déroule très furtivement.
Il manque à ce livre du peps, du tonus, de la psychologie. C'est dommage parce que les romans de Michel Moatti sont d'habitudes mieux servis en terme de retournement de situation.
Bref, un thriller qui n'en est cependant pas vraiment un, mais qui se laisse malgré tout lire avec plaisir.
Merci à l'agence Agnès Chalnot, notre partenaire
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Front de la somme - Août 1918
Ils avaient passé la nuit au petit poste avancé, à regarder l'arbre. Même dans le clair-obscur du ciel d'été, mangé d'étoiles, il se détachait des autres. Comme s'il luisait vaguement de l'intérieur. Maintenant, l'arbre était couché, cisaillé en deux par la mitraille et la volée d'obus qui avaient fouetté le no man's land. Et tous les soldats voyaient bien, dans la lumière rasante du matin de ce mois d'août, quel point il était factice. Un simple tronc de carton-pâte minutieusement peint à la main par les artistes de la section camouflage. Tout le monde l'avait vu arriver de l'arrière, et tout le monde avait suivi sa mise en place, l'avant-veille, au cœur de la nuit noire. Un tube de pâte à papier doublé d'un blindage de 20mm, et équipé d'une œillère. La visée était maquillée en nœud dans le bois, juste à la hauteur des yeux du guetteur que l'arbre dissimulait depuis presque deux jours. Et Peschelin - le guetteur - était encore dedans. Comme l'arbre, il était coupé en deux. On voyait nettement, à travers les quarante mètres qui les séparaient de l'arbre, son corps terriblement mutilé.
- Tu sais quoi, lança Vasseur, qui semblait abîmé dans une sorte de fascination pour l'arbre et son occupant, Peschelin : il me fait penser à une de ces marionnettes de Guignol.
Jansen et Bardais le regardèrent, sans rien dire. Vasseur ne s'était pas détourné pour parler. Il continuait de fixer Peschelin coupé en deux dans son étui de carton-pâte. Il répéta :
- Une marionnette... Ils te l'ont transformé en marionnette.
- Quand même, fit Bardais, mourir comme ça, taillé en deux morceaux sur le nomanslande...
Il allait être sept heures, ce matin d'août, et la roulante n'avait pas encore paru pour apporter le café et la goutte. Le major Bois-Dieu, un des médecins militaires de la division, passa au pas de gymnastique. Deux brancardiers en chemise rayée de civils, n'ayant pas encore enfilé leur veste réglementaire, le suivraient.
Bois-Dieu, les découvrant ainsi vêtus, se mit à hurler en gesticulant :
- Enfilez-moi une vareuse d'uniforme, bande d'abrutis. Vous allez vous lancer sur le no man's land en habits de civilisés ? Magnez-vous le train !
Avec minutie, tout en braillant, le major déroulait sur son biceps le brassard de la Croix-Rouge de Genève et déploya un drapeau blanc. Il sortit de la galerie et passa l'avant du torse hors de l'abri. Bois-Dieu agita le drapeau, comme un éclaireur qui prend possession d'une terre nouvelle. De la pointe de la hampe, il désigna le corps mutilé de Peschelin, cet arbre de carnaval qui avait volé en éclat entre les deux positions. Bois-Dieu resta plus d'une minute sans avancer, secouant sagement son drapeau.
Enfin, il fit signe aux brancardiers de le rejoindre.
- Vous venez donc, vous autres ? cria-t-il d'une voix curieusement modulée.
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