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12 Janvier 2025
Résumé : D'une chute à l'autre... En 58 av. J.-C., Cicéron quitte les collines de Rome pour un exil amer. Son talent oratoire et sa finesse de vue l'avaient mené au consulat : la colère de César l'en a déboulonné. Pour retrouver l'Italie et les plus hautes sphères de l'État, l'ancien avocat doit assurer le nouvel homme fort de son soutien. Hélas, Rome n'est plus Rome.
Auteur : Robert Harris
Nombre de pages : 576
Edition : Plon
Collection : Histoire
Date de parution : 18 mai 2017 (Pocket)
Prix : 8.59€ (broché) 9.20€ (poche) - 16.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2266268585
Le récit s’ouvre en 58 av. J.-C., lorsque Cicéron est contraint à l’exil. Sous la menace de Publius Clodius Pulcher, un tribun de la plèbe qui a orchestré sa destitution, Cicéron quitte précipitamment Rome. Clodius le punit pour avoir exécuté des citoyens romains sans procès lors de la répression de la conjuration de Catilina. Cicéron se réfugie d’abord à Thessalonique, en Macédoine, où il sombre dans une profonde dépression, se sentant humilié et abandonné.
Malgré son éloignement, Cicéron garde un œil attentif sur la politique romaine. À Rome, le pouvoir est consolidé par le premier triumvirat : Jules César, Pompée, et Crassus. Ces trois hommes, bien qu’alliés par intérêt, se partagent les sphères de pouvoir et écrasent les institutions républicaines. Cicéron, fervent défenseur de la République, s’inquiète de l’avenir de Rome.
Grâce à l’intervention de son épouse Térentia, de son frère Quintus et de ses alliés politiques, Cicéron obtient la levée de son bannissement après plus d’un an. De retour à Rome, il se rend compte que son influence politique a fortement diminué. Dépendant désormais du soutien de César et de Pompée, il est contraint de faire des compromis qu’il méprise. Cicéron s’efforce malgré tout de revenir sur le devant de la scène, jouant un rôle important dans plusieurs procès, notamment contre Clodius, mais il reste sous l’ombre des triumvirs.
En 49 av. J.-C., une crise majeure éclate lorsque César traverse le Rubicon avec ses légions, déclarant ainsi la guerre civile. Cicéron, pris entre César et Pompée, choisit de soutenir ce dernier, bien qu’il considère Pompée comme un homme faible et indécis. La guerre civile se termine par la victoire de César à la bataille de Pharsale en 48 av. J.-C. Pompée est assassiné peu après en Égypte, et César consolide son pouvoir en devenant dictateur.
Malgré son aversion pour César, Cicéron adopte une position pragmatique en restant loyal pour protéger sa famille et ses intérêts. En coulisses, il continue de défendre les principes républicains et espère secrètement le déclin de César. Cependant, en 44 av. J.-C., César est assassiné par un groupe de sénateurs dirigé par Brutus et Cassius. Cicéron, bien que non impliqué directement dans la conspiration, approuve cet acte qu’il considère comme nécessaire pour restaurer la République.
Le vide laissé par César provoque une lutte de pouvoir entre ses héritiers politiques, Marc Antoine et Octavien (le futur Auguste). Cicéron, voyant en Octavien une figure manipulable, s’allie à lui pour contrer Marc Antoine. Il rédige une série de discours appelés les Philippiques, dans lesquels il attaque Marc Antoine avec une virulence sans précédent, le décrivant comme un tyran et un ennemi de la République.
Cependant, Octavien finit par conclure un accord avec Antoine et Lépide pour former le second triumvirat. Ce pacte entraîne des purges sanglantes : les ennemis politiques sont systématiquement éliminés. Cicéron, devenu l’un des principaux cibles en raison de ses Philippiques, est proscrit.
Le roman se termine sur une note tragique. Cicéron, réfugié dans sa villa, est capturé par les soldats d’Antoine. Avant d’être exécuté, il fait preuve d’un courage stoïque, tendant son cou aux assassins. Sa mort marque symboliquement la fin de la République romaine et le début de l’ère impériale.
Harris excelle à plonger le lecteur dans l’atmosphère de la Rome antique, décrivant avec précision les institutions, les pratiques judiciaires et les intrigues politiques.
Cicéron est dépeint avec une profondeur exceptionnelle. Sa complexité, entre ambition, idéalisme et pragmatisme, en fait un protagoniste captivant.
Le récit à la première personne, à travers les yeux de Tiron, offre une perspective intime et détaillée des événements, rendant l’histoire plus vivante.
Harris maintient une tension constante grâce à l’évolution imprévisible de la politique romaine et aux dilemmes moraux auxquels Cicéron est confronté.
Dans les bémols, je noterai que certaines parties du roman peuvent sembler longues et moins dynamiques par rapport aux événements plus dramatiques du fait du peu de dialogues. Le livre demande beaucoup d'attention notamment au fait qu'il y ait de nombreux protagonistes. Les noms romains sont longs et peuvent changer au fur et à mesure de l'évolution sociale ce qui complexifie la lecture.
"Dictator" est un roman puissant et émouvant fermant la trilogie de Robert Harris. Il offre un portrait saisissant des dernières années de la République romaine. Le roman illustre non seulement les luttes politiques, mais aussi les dilemmes personnels de Cicéron, un homme tiraillé entre ses idéaux et les réalités du pouvoir.
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Cicéron face à César et Marc-Antoine : Dictator, un roman historique incontournable