15 Novembre 2017
Résumé : Exaspéré par les attaques des antiracistes contre Saint-Tin, le capitaine Aiglefin a mis les voiles… où ?
Au Congo, là où le climat sait bichonner les vignes !
Difficile pour Saint-Tin de ramener en France et à la raison un Aiglefin devenu roi-nègre de l’Éthyliopie, un nouvel État vivant de l’exportation de vin. Installé près du légendaire cimetière des éléphants, il doit lutter pour conserver son accès aux voies ferroviaires.
Mais attention, capitaine !
Là où l’ivoire abonde, le Rasta populiste n’est jamais loin.
Auteur : Gordon Zola
Nombre de pages : 85 pages
Editeur : Le Léopard Démasqué
Collection : Les aventures de Saint-Tin et son ami Lou
Date de parution : 10 mars 2014
Prix : 7.60€ (epub, mobi) - 18€ (Broché)
ISBN : 978-2350490335
Les éditions du léopard démasqué et l’auteur Gordon Zola ont entrepris d’évoquer la totalité des albums de Tintin à travers les aventures de Saint-Tin et de son ami Lou. Saint-Tin est critique œnologique au « Petit vin qui aime ». Il est également le fils présumé de Tintin. Son ami Lou est un perroquet bavard. Ses autres amis sont le capitaine Aiglefin, éclusier à la retraite qui habite le moulin Tsar, le professeur Orphéon Margarine ou les agents Yin et Yang. Et son ennemi mortel est le Rasta populiste !
Bref, on retrouve dans ces livres tous les personnages de Tintin détournés. Quant au titre des livres, l’auteur s’en donne à cœur joie : « L’affaire tourne au sale », « Le crado pince fort », « Les poils mystérieux », « Le secret d’Eulalie Corne »…
Train-train au Congo est le dix-septième livre de la série, l’ordre des albums originaux de Tintin n’étant pas respecté. L’histoire nous emmène en Afrique où le capitaine Aiglefin a fait de l’état de l’Ethyliopie le leader mondial de le production de vin. Pris entre les rebelles Bouharondhis et les manigances du Rasta populiste, Saint-Tin et ses amis vont vivre des aventures dignes d’une bande dessinée. Car même si c’est un roman qu’on a entre les mains, c’est plutôt une BD dans la plus pure tradition franco-belge qu’on n’a l’impression de lire. On songe non seulement à Tintin mais aussi beaucoup à Achille Talon.
Ce n’est clairement pas un pastiche, il s’agit plutôt de rappeler l’univers de Tintin à travers un récit humoristique. Car le but, avant tout, est de faire rire. Gordon Zola ne recule devant aucun jeu de mot, comme le signale d’ailleurs son pseudonyme.
Ce noble but est atteint. Sans aller jusqu’à rire aux éclats en permanence, on sourit beaucoup. On se surprend à relire des passages pour y chercher un jeu de mot caché, une allusion, un zeugma... Le style direct et dépouillé sert plutôt bien l’histoire. Mais il est tout de même parfois un peu trop télégraphique. Et la recherche quasi-systématique du calembour entraîne aussi quelques lourdeurs.
Reste le délicat problème du racisme : le livre a l’intelligence de ne pas faire l’impasse sur la polémique dont « Tintin au Congo » fait l’objet. Il commence sur un procès à Bruxelles où le livre d’Hergé est attaqué par une congolaise et se termine sur une note où l’auteur évoque le racisme du livre. Bien sûr, on ne retrouve pas ici le paternalisme du livre original. Mais on n’est pas vraiment non plus dans le politiquement correct… L’image de l’Afrique reste proche de celle un peu potache que l’on trouve dans les BD, ce qui pourra peut-être déplaire à certains.
Comme on dit à la fin d’une bonne BD, à suivre…
Saint-Tin se saisit du pistolet de collection posé sur la cheminée… La légende familiale du capitaine voulait que l’arme ait appartenu à sa grand-mère, Eulalie Corne, et qu’elle avait servi à abattre l’infâme pirate Bolchevik, le colonel Ivan Drésomproff. Il restait quatre balles !
Pour faire bonne mesure, le commissaire Truchot arma le chien de son automatique, se lissa les cheveux pour se donner de la contenance, et emboîta le pas au journaliste.
La nuit était pleine de vent… L’ombre des grands arbres ployait sous les bourrasques, les peupliers l’étaient beaucoup, les chênes se rêvaient en roseaux, les charmes ne se vantaient plus, les cyprès chauves manquaient de toupet, les mises érables étaient moches, les poiriers avaient la tête en bas… Seules les trembles étaient à l’honneur. Branches secouées, ambiance tourmentée… La nuit était sans lune… Elle bouillonnait.
RRRRRRRR !
- Hein ? Quoi ? Vous avez entendu, Saint-Tin ?
- Oui, c’est le cri d’un homme-léopard.
- Mais non…
- Mais si.
RRRRRRRR !
Récidive.
- Les… les… les…
- Les hommes-léopards !
- Mais non…
- Mais si.
- Au secours !
- Les… les… hommes… léopards, encore ?
- Mais non, pas cette fois !
En effet, la voix était moins feulante mais plus suppliante… Elle provenait du côté droit du Moulin, à proximité de l’étang. Bouches sèches, œil aux aguets, fesses serrées et armes au poing, les deux hommes se précipitèrent jusqu’à l’endroit où se cultivaient les cris en pousse…
- Au secours !
La peur se rapprochait…
Une silhouette surgit tout à coup du sous-bois en hurlant, fonceuse tout-terrain, la terreur accrochée à un visage poupin et huileux à la fois… Une hystérie. Saint-Tin, estomaqué, n’aurait jamais cru qu’Hippolyte Buro pouvait courir aussi vite avec une telle surcharge pondérale. Tout le corps était en panique… Véritable boule de nerfs, le représentant de commerce en terreur ne laissa aucune chance au représentant de l’ordre qui avait déjà tout ce qu’il fallait en stock… Le sac à trouille était plein ! Taureau dingo, naseaux en feu, boule de bowling, chien dans un jeu de quilles, mouches dans le lait, Hippolyte Buro cumulait toutes les fonctions du pénétreur d’intimité, d’écornifleur ou d’invité surprise ! Blam! Quatre-vingt-dix kilos de viande potelée percuta Ludovic Truchot qui perdit toute sa contenance en allant s’effondrer, incontinent, sous un bouquet de houx (là, là !)… Piqué au vif et aux fesses, le policier se releva aussitôt en psalmodiant une litanie de jurons menaçant et en tirant des coups de feu en l’air, tandis que le VRP continuait sa course vers le Moulin en hurlant…
- C’est l’attaque des morts-vivants ! C’est l’attaque des morts-vivants !
Il grimpa dare-dare le perron et fut happé par la porte qui venait de s’ouvrir… et de se refermer. Archibald Tringue veillait au grain et sur ceux qui en avaient un.
- C’est quoi cette foldinguerie ?
Le commissaire faisait face aux bois ténébreux d’où était sorti Hippolyte Buro.
- Sortez de là-dedans, si vous êtes des hommes… même léopards ! On est félin pour l’autre, les gadillons ! Allez, les loupiots, venez dire bonjour au faiseur de suppositoires de Ludo… J’ai du cran et il n’est pas d’arrêt ! Petit, petit, petit…
Le commissaire avançait lentement vers le danger…
- Non commissaire, prévint Saint-Tin, il vaut mieux rebrousser chemin… Vous ne savez pas à quoi vous avez affaire.
- Hé, hé, désolé, fillette, suis pas le type à traczir. Je vais vous montrer comment éradiquer les p’tits plaisantins… Vais leur apprendre à pas se moquer de la police… Tous au gnouf, les balocheurs en costume !
Un craquement de brindille attira soudain l’attention de Saint-Tin… Dans son dos… Trop tard… Blang ! Blang !
Avant de s’écrouler inanimé sur un tapis de mousse, le journaliste eut le temps de voir deux silhouettes de léopards à deux pattes qui entraînaient par les pieds le corps inerte du commissaire Truchot.
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