Au détour d'un livre

Critiques littéraires, avis, livres gratuits, news. “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” (Jules Renard) -

Les aérostats, d'Amélie Nothomb

"Amélie Nothomb, les aérostats" - "roman" - "www.audetourdunlivre.com" "critique" "avis" "amazon"

 

Résumé : Dans ce nouveau livre, Amélie Nothomb se raconte à travers le personnage d’une étudiante bruxelloise. Les aérostats sont des aéronefs dont la sustentation est due à un gaz plus léger que l'air. Elle nous emmène pour la première fois dans son pays natal. Ange, 19 ans "mène une vie assez banale" et étudie la philologie. Après avoir répondu à une petite annonce, elle donne des cours de littérature à Pi, un lycéen de 16 ans dyslexique.

 

RENTREE LITTERAIRE

Auteure : Amélie Nothomb
Nombre de pages : 180 pages
Edition : Albin Michel
Collection : 01
Date de parution : 19 août 2020
Prix : 17.90€ (Broché) - 12.99€ (epub, mobi) - 0€ (avec essai audible)
ISBN : 978-2226454089

 ________

Avis / Critique :

 

Ange est philologue. Elle étudie la langue française et loge chez une jeune femme, véritable tyran domestique. Sa porte de sortie, elle la doit à un homme dont le fils souffrirait de dyslexie. Ange a en effet fait paraître une annonce visant à donner des cours, mais elle se retrouve à tenter de guérir la "maladie" d'un adolescent qui est son cadet de trois ans. Au gamin, elle fait découvrir la lecture. Ce sera d'abord Sorel et le Rouge et le Noir qui ne passionne guère Pi, puis L’Iliade véritable coup de foudre.
Pi semble reprendre goût à la vie au fil des lectures qui lui sont imposées par Ange. Il corrige sa dyslexie qui n'était là, on le comprend, que parce que l'ado était malheureux dans une famille où le père est un tyran (lui aussi) et une mère quasi absente (qu'on devine simplement au gré des pages).
Pi revit, il s'amourache de sa "professeure", s'émancipe, découvre peu à peu l'extérieur et finit par commettre l'irréparable pour se délier de ses chaines et trouver sa liberté. On devine alors que la dyslexie revêtait des troubles bien plus profonds qu'un problème de lecture et un repli sur soi.

A travers Ange, c'est donc Amélie Nothomb que l'on découvre à l'âge de 19 ans et avec elle son amour de Bruxelles et des premiers livres qui l'ont conduite sur la route de la littérature et de l'écriture.
A nouveau et comme dans ses précédents romans, ici il n'y a pas de fioritures. Nothomb ne s'embarrasse pas de description et va à l'essentiel. C'est savoureux, mais pour le coup, on aurait aimé avec celui-ci qu'elle se laisse aller un tant soit peu à la digression ou à nous décrire un peu plus ses personnages. L'ambiance convenait parfaitement à cela, entre un père tyran, une découverte à la liberté, l'effacement d'une mère...
Mais bon, il faut livrer le roman pour la rentrée littéraire et donc couper court à ce qui aurait pu être un très bon livre, ne laissant là qu'une belle histoire qu'on lit en moins de deux heures.
La fin est amenée elle aussi rapidement pour clôturer le tout et nous laisse sur une impression étrange. On aurait aimé en découvrir plus, on aurait aimé que Nothomb se laisse enfin aller.
Sinon, la langue utilisée est belle et pour les amoureux de la littérature c'est toujours un régal de la lire.

Reste donc une nouvelle sympathique, bien écrite, intéressante dans sa construction, qui nous fait découvrir un pan de son histoire et de son amour pour la littérature. Mais voilà, comme d'habitude à part pour les fans qui se jetteront dessus, 19€50 pour deux heures de lecture, cela revient cher.
C'est bien dommage pour ce livre qui est un bon cru à mon sens.
Mention spéciale à la couverture qui est vraiment belle.

 

 

"Amélie Nothomb, les aérostats" - "roman" - "www.audetourdunlivre.com" "critique" "avis" "amazon"

 

Autres livres d'Amélie Nothomb à retrouver sur ce blog :

- Soif
- Les prénoms épicènes
- Riquet à la houppe
- Le crime du comte Neuville
- Barbe bleue

 

__________

"Les aérostats, d'Amélie Nothomb (critique du livre)" "www.audetourdunlivre.com"

Extrait :

Je ne savais pas encore que Donate appartenait à la catégorie des gens perpétuellement offensés. Ses reproches me plongeaient dans la honte.

– On ne laisse pas une salle de bains dans un tel état, me dit-elle.

– Pardon ! Qu’ai-je fait ?

– Je n’ai touché à rien. Il faut que tu te rendes compte par toi-même.

J’allai voir. Ni flaque d’eau sur le sol, ni cheveux dans la bonde.

– Je ne comprends pas.

Elle me rejoignit en soupirant.

– Tu n’as pas étiré le rideau de douche. Comment veux-tu qu’il sèche en accordéon ?

– Ah oui.

– Et tu n’as pas refermé le berlingot de shampoing.

– Mais c’est le mien.

– Et alors ?

Je refermai ce que pour ma part je n’appelais pas le berlingot mais tout simplement le shampoing. Manifestement, je manquais de savoir-vivre.

Donate m’apprendrait. Je n’avais que dix-neuf ans. Elle en avait vingt-deux. J’étais à l’âge où ce genre de différence paraît encore significatif.

Peu à peu, je m’aperçus qu’elle se conduisait ainsi avec la plupart des gens. Au téléphone, je l’entendais rétorquer à ses interlocuteurs :

– Trouvez-vous normal de me parler sur ce ton ?

Ou :

– Je n’accepte pas que l’on me traite de cette manière.

Elle raccrochait. Je demandais ce qui s’était passé.

– De quel droit écoutes-tu mes conversations téléphoniques ?

– Je n’écoutais pas, j’ai entendu.

La première fois que je me servis de la machine à laver, ce fut le drame.

– Ange ! appela-t-elle.

J’arrivai, pressentant le pire.

– Qu’est-ce que c’est que ça ? interrogea-t-elle en montrant le linge que j’avais suspendu où je le pouvais.

– J’ai fait une machine.

– On n’est pas à Naples, ici. Mets ton linge ailleurs.

– Où ? On n’a pas de séchoir.

– Et alors ? Est-ce que j’étends mes affaires n’importe où, moi ?

– Tu le peux.

– Ce n’est pas la question. Cela n’a aucune tenue, voyons. Et je te rappelle que tu es chez moi.

– Je paie ma colocation, non ?

– Ah. Donc toi, sous prétexte que tu paies, tu as tous les droits ?

– Sérieusement, que suis-je censée faire de mon linge mouillé ?

– Il y a une laverie au coin de la rue. Avec des séchoirs.

J’enregistrai l’information, bien décidée à ne plus jamais me servir de son lave-linge.

On arriva bientôt dans la quatrième dimension.

– Peux-tu m’expliquer pourquoi tu as déplacé mes courgettes.

– Je n’ai pas déplacé tes courgettes.

– Ne nie pas !

Ce « Ne nie pas ! » me fit éclater de rire.

– Il n’y a pas de quoi rigoler. Viens voir.

Dans le réfrigérateur, elle me montra les courgettes, à gauche de mes brocolis.

– Ah oui, dis-je. J’ai dû les déplacer pour entreposer mes brocolis.

– Tu vois ! s’écria-t-elle d’une voix triomphante.

– Il fallait bien que je mette mes brocolis quelque part.

– Pas dans mon tiroir à légumes !

– Il n’y en a pas d’autre.

– Le tiroir à légumes, ça m’appartient. Ne l’ouvre pas.

– Pourquoi ? demandai-je stupidement.

– C’est ma pudeur.

Je retournai dans ma chambre pour cacher l’hilarité que m’inspirait son propos. Cela dit, elle avait raison : il n’y avait pas de quoi rigoler. Donate était chiante au dernier degré et je n’avais pas le choix : la colocation était de loin la plus avantageuse que j’avais trouvée. Mes parents habitaient trop loin de Bruxelles pour que je puisse faire la navette.

 

 

 

___________

Livres Amélie Nothomb, livres gratuits, romans gratuits, amélie nothomb, les aérostats, epub gratuit, mobi gratuit, pdf gratuit, trouver des livres gratuits, avis de livres, critiques de livres, meilleurs livres, meilleurs sites de livres, meilleurs blogs de livres, blog de livres, meilleures ventes livres 2019, meilleures ventes livres 2020, télécharger bd pdf gratuit, roman pdf gratuit, roman pdf, romans à télécharger, bande dessinée pdf

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article