Au détour d'un livre

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Ma mère, cette inconnue

 

Résumé : "Netka, il y a du slave dans ce nom qui sonne clair. Elle a cinquante pour cent de sang polonais dans ses veines. Il me faudra beaucoup de temps pour identifier la Pologne, chercher la trace du père inconnu, éclaircir les mystères, imaginer l'enfant-valise, la petite fille abandonnée. Elle est, elle était ma mère", Philippe Labro.


Auteur : Philippe Labro
Nombre de pages : 192
Edition : Gallimard
Collection : Blanche
Date de parution : 30 mars 2017
Prix : 17€ (broché) - 11.99€ (epub, mobi)
 

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Avis / Critique :

Elle s'est tût pendant toutes ces années. Elle n'a pas voulu raconter son passé d'enfant blessé, abandonné, à ses enfants. Elle a enterré, mis un couvercle sur ses blessures pour ne pas avoir à y faire face. Ce n'est que peu de temps avant sa mort qu'elle accepte de distiller à son fils, Philippe Labro quelques bribes.
Lui, va alors chercher à reconstituer son passé, celui auquel il n'a pas eu accès ou très peu. C'est son histoire à elle qu'il nous fait partager à travers ce qu'elle a bien voulu lui donner et ce qu'il a pu retrouver.

D'abord la naissance. Netka est la fille d'une institutrice, elle-même fille d'une journalière. Le père, comte polonais, habite un palais et fait deux enfants illégitimes à la jeune française dont il est amoureux, et qu'il ne pourra cependant jamais épousé. Et puis, il y a l'abandon par cette mère et ce père. Un abandon qui se soldera par neuf ans passés à Genève puis à Versailles chez des "marraines" qui les élèveront, elle et son frère, avec amour.
Un acte de naissance avec la mention "père inconnu".
Une mère qui n'en sera jamais une, déchue finalement de ses droits par la justice.
Un frère, Henri, aimant, et avec lequel Netka traversera l'enfance brisée.

Le ton qu'emprunte Philippe Labro n'est pas celui de la tristesse, il nous raconte simplement un destin, celui de sa mère, Netka, de cet enfant abandonné par un couple qui n'en est pas un, qui ne peut en être un aux yeux de la famille polonaise du comte.
Netka, une femme qui va fonder sa famille, devenir une grand-mère aimante, attentionnée. Il n'y a pas de superlatif, pas de plainte, juste un livre plein de tendresse pour cette femme qui l'a mise au monde. Une femme qui se révèlera pleine de caractère. Oui, car il en a fallu pour surmonter ces épreuves.
Et nous, lecteurs, nous nous laissons mener dans cette histoire de vie. Nous nous laissons conduire à travers les affres, mais aussi à travers les pensées de Netka, ses plaisirs, ses combats, ses amours.
Pour certains, ce roman leur parlera au plus profond, leur arrachera des sourires d'attendrissements, de complicité de vécu. Pour d'autres, ce sera simplement une histoire de femme à l'enfance blessée joliment narrée par un fils, Philippe Labro, qui tente de combler les interrogations d'une existence que lui-même a découvert en écrivant son ouvrage "Ma mère, cette inconnue".

"Ma mère, cette inconnue - philippe labro - www.audetourdunlivre.com"


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Extrait :
Elle est prudente, discrète, réservée. Je la sentirais même méfiante.
Elle voit bien, lorsque je viens lui rendre visite à Nice depuis Paris, qu’il m’arrive de prendre des notes pendant l’après-midi que nous passons ensemble. J’ai disposé mon inséparable carnet Moleskine à portée de mon stylo sur la table de la salle à manger. Ça la dérange, mais elle n’en dit rien. Tant que nous avons parlé de nos activités, celles des frères, celles de mes enfants, et visites de ses petits-enfants, les mille et minuscules choses de sa vie de tous les jours, ça va. Elle a ouvert le petit objet, regardé la photo de mon père, son mari, son homme, et elle m’a redit, combien de fois ai-je entendu cette phrase :

— On savait bien quand on s’est mariés, on savait bien qu’il avait vingt ans de plus que moi, on savait qu’il partirait avant moi, mais que veux-tu, on s’aimait.

Tout va bien donc, tant que nous jouissons ensemble de cette tendresse, cette complicité, l’absence totale de comédie, ce qui se passe entre une mère et l’un de ses enfants, ce qui ne se définit guère : « On est bien ensemble. » La dévouée Maïté, qui veille en permanence sur elle, a préparé un déjeuner et, avec son habituelle courtoisie, m’a dit :

— Je vous laisse avec elle, elle ne vous voit pas beaucoup.

Nous n’allons, en effet, sans doute pas la voir assez souvent à Nice, et chaque fois, je m’en veux. On bavarde, on rit, elle aime rire, on déjeune, on feuillette l’un de ses trente-huit albums de photos (elle a tout répertorié, tout conservé depuis le premier jour de la naissance de mon frère aîné, c’est un véritable trésor), mais déjà depuis quelque temps, j’essaye de la faire parler de ce dont elle ne parle pas.

— Tu ne nous as jamais donné le nom de ton père.

— Je ne m’en souviens plus bien. Ça devait être quelque chose comme Sloesing ou Szlotine, je ne sais pas, c’était un nom comme ça.

Et puis :

— Pourquoi prends-tu des notes ?

— Parce que, maman, un jour, je raconterai ton histoire.

— Il n’y a pas d’histoire, ça n’a pas d’importance tout ça, c’est très simple et c’est très loin. Il n’y a pas d’histoire.

— Simple ? Ce serait simple si tu nous en disais plus, si tu m’en disais plus, tu m’as dit Szlotine ou Sloesing ?

— Oui, Szlotine. Ou quelque chose comme ça.

— Mais à qui ou à quoi il ressemblait, ton père ? Tu l’as quand même vu ?

— Je ne l’ai vu qu’une fois.

Elle n’en dit pas plus, comme si elle craignait, ayant accepté ce questionnement, que je ne parvienne à lui faire révéler un élément supplémentaire.

— Une fois, dis-je. Mais où ?

— Sur un bateau, sur un lac.

— À Genève ?

— Oui, sans doute, il se tenait tout droit.

Elle ajoute que c’était un homme de haute taille et qu’il portait une barbe. Soudain, revenant sur ses propos et reprenant ce sourire qui l’avait fugacement quittée à la seule évocation de l’image de cet homme barbu debout sur le pont d’un bateau, au milieu du lac de Genève, Netka concède :

— Bien sûr, il y a une histoire.

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