Les limbes, d'Olivier Bal

Un rien Lovecraftien, ce livre d'Olivier Bal a aussi des accents de "The Thing". Ténèbres, rêves, cauchemars, monstres, morts, zombies... rien ne vous sera épargné ici. Alors, n'attendez pas, vous aussi, entrez dans Les Limbes.

Vietnam, 1970. James Hawkins est un jeune recrue de l'armée et se voit envoyé sur le front au Vietnam. Alors qu'il se trouve dans une tranchée avec son capitaine et d'autres de ses collègues, l'attaque est donnée. Il faut faire tomber le camp des Viets. Mais avant de comprendre quoi que ce soit, James reçoit une balle dans la tête. Au même moment, le village ennemi est en proie à un mystérieux phénomène qui les fait s'entretuer. Quant à James, il va rester un mois dans le coma. Durant ce laps de temps, son esprit va naviguer dans un lieu étrange, une grotte où règne une ambiance des plus énigmatiques. Alors qu'il est revenu à lui, et qu'il se trouve en repos, James voit des soldats juste avant leur mort, lui livrer un message pour leur famille. James en fait part au médecin qui élude très vite la question, mais prend quand même des notes.
 
Un an plus tard, James est retourné à la vie civile et est devenu bûcheron. Mais voilà que son ancien capitaine vient le convoquer pour un projet secret, appelé : « Les limbes ». James part pour une base secrète, en Alaska et y rencontre des scientifiques et notamment le chef de ce projet qui va durer un an. Le but, se rendre dans les Limbes et découvrir ce qu'est ce monde étrange. Pour cela, il sera accompagné de deux autres hommes : Thomas dont le frère jumeau se trouve sur la base et est lui-même dans le coma, et Caleb un chaman aborigène qui regarde d'un mauvais œil l'arrivée de James. Mais dans les limbes, il s'y cache un terrible secret et les ombres et il ne faudrait surtout pas que celles-ci passent dans le monde réel...

Le début est trépidant. On suit James au cœur de la guerre de Vietnam et on se demande, comme lui, ce qu'il s'est passé. Toute la partie qui se déroule à l'hôpital est également très prenante, tout comme l'est la première partie au sein de l'unité de recherches. Les expériences qui amènent James à s'emparer des esprits et des corps de certains des protagonistes est vraiment très bien retranscrite. Olivier Bal parvient très bien à nous faire ressentir les émotions qui traversent cet homme quand il se trouve dans les limbes, sa plongée dans les mystères des ténèbres.

L'écriture devient plus lourde, plus engoncée, plus répétitive et un brin ennuyeuse durant la troisième partie du livre. J'ai, je l'avoue passé de nombreux passages avant qu'Olivier Bal ne parvienne à me raccrocher à l'histoire avec l'apparition de la créature et surtout le drame final qui nous laisse sur un cliffhanger. Ce roman "Les limbes" a donné l'envie à Olivier Bal de poursuivre d'ailleurs l'aventure avec "Le maître des limbes".

Certains ont comparé ce livre à ceux de Stephen King et de Michaël Chrichton. Personnellement, ce roman m'a plus fait penser à du Lovecraft, notamment avec l'histoire de la créature. Même le style d'écriture a plusieurs moments tient plus de Lovecraft sans en atteindre la maturité.

Cet ouvrage a reçu le Prix Méditerranée Polar du Premier roman et le Prix Découverte des Géants du polar. Bon, si vous pensiez lire un polar, passez votre chemin. Il n'y a rien de policier dans ce livre qui se situe plus dans le fantastique et le suspense. Je ne comprends pas très bien l'attribution de ces deux prix. Pour moi, ça ne correspond pas du tout au genre. Mais bon, tant mieux pour Olivier Bal.
 

Avec 'Les limbes", il nous livre donc une histoire assez original pour la littérature française, mais qu'on aura déjà lu chez d'autres auteurs du même genre. Le suspens est bien amené, malgré un ralentissement aux trois-quarts du livre. Il manque du punch à cette histoire, de l'action pour en faire un excellent roman. La fin est très sympa et l'on ressent bien l'ambiance sombre, dense, dérangeante des limbes. On se demande jusqu'au bout ce qui s'y trouve grâce à la tension constante que distille Olivier Bal.

Globalement donc, un bon livre qui aurait pu être meilleur si Olivier Bal y avait distillé un peu plus d'action, surtout au milieu du roman. Ça reste quand même agréable à lire et je dois dire, que pour une fois, je n'ai pas été dérangé par le fait que le héros nous raconte son histoire à la première personne. C'est très bien fait de ce point de vue là et ça passe tout seul. Certains lecteurs pourront rester sur leur fin avec l'épilogue, mais pourront se consoler avec une suite qui n'en est pas vraiment une puisque nous changeons d'époque et de personnage tout en gardant les mêmes limbes.

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