16 Juin 2018
Résumé : Le docteur Grace Blades, 34 ans, psychiatre, a une belle clientèle, un joli bungalow tout blanc en bordure de plage, deux voitures dont une Aston Martin qu'elle pousse au maximum sur la Pacific Coast Highway, et une sacrée fêlure remontant à l'enfance.
Grace est comme le Dr Jekyll et Mr Hyde : brillante thérapeute le jour, prédatrice sexuelle le soir...
Auteur : John Kellerman
Nombre de pages : 512
Edition : Le Seuil
Collection : ROMAN ET.HC
Date de parution : 16 mai 2018
Prix : 21.90€ (Broché) - 0.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2021363104
Grace est la fille d'un couple désaxé. Elle est un accident de parcours ayant passé une enfance chaotique avec des parents alcooliques. Sa mère finit par tuer son père. Grace est alors placée dans un foyer de l'aide à l'enfance. Elle virevolte de famille en famille, finit par atterrir dans une maison isolée en plein désert chez une femme qui élève des enfants que la vie a brisée ou dont personne ne veut plus.
Grace ne laisse aucun sentiment la submerger. Elle suit les consignes qu'on lui donne, se fond dans cette famille, et se nourrit des livres qu'elle trouve. Les études deviennent son échappatoire.
Des années plus tard, elle est devenue psychologue à Los Angeles, mais la marque de son enfance est toujours présente.
Sa rage, elle la fait sortir en ayant une libido exacerbée.
Et voilà que son coup du soir se révèle être son patient du lendemain.
Un patient qui ne tarde pas à se faire assassiner.
En remontant la piste, elle comprend que son client d'un jour est un souvenir surgi tout droit de son passé...
La Killeuse de John Kellerman est un roman assez inégal. La première partie alterne entre chapitres qui se dévorent et d'autres qu'on a envie de passer tant les détails inintéressants sont omniprésents. Tout ce qui a trait au passé de l'héroïne est bien conté, c'est un régal. Le fait que l'auteur soit psychiatre apporte une connaissance de la psyché humaine que l'on retrouve bien dans le cas clinique qu'est Grace, ainsi que chez les autres protagonistes qui ont jalonné l'enfance de celle-ci.
Le lecteur suit donc l'enquête de cette thérapeute qui part à la recherche du passé de son dernier patient et remonte le sien par la même occasion. C'est aussi une occasion pour l'auteur de nous entraîner dans le système social américain d'il y a trente ans.
Ici les protagonistes sont froids, il n'y a pas d'amour, ou si peu. Tout est dans la retenue chez les personnages de John Kellerman. Aucun ne sait comment montrer ses sentiments sinon parce ce qu'il a à offrir : du sexe, du sang, de l'argent.
C'est un peu un monde désabusé et sans grande positivité qu'il nous donne à lire, alors même que son héroïne prône à ses patients, une psychologie au contraire positive. Il y a un antagonisme profond dans ce roman et bien que l'ensemble soit inégal, l'histoire est prenante et on finit par aimer Grace et sa froideur toute dédiée à son intelligence.
Grace avait parfaitement préparé les mensonges qu’elle tenait en réserve.
Elle se prénommait Helen, travaillait « dans la finance » et se trouvait à L.A. pour une conférence. Lorsqu’il lui en demanda le thème, elle lui répondit avec un grand sourire :
– Faites-moi confiance, vous n’avez aucune envie de savoir. Sauf si vous voulez vous endormir sur-le-champ.
Il rit.
– Je crois que je préférerais rester éveillé.
Elle rejeta sa crinière en arrière.
– D’accord, à votre tour.
– Si vous tenez absolument à mourir d’ennui…
Il eut droit à un sourire aveuglant.
– Laissez-moi libre d’en juger.
Ingénieur en génie civil de son état, il s’appelait Roger et se trouvait à L.A. pour un séminaire relatif à « un projet industriel » – « croyez-moi, vous n’avez aucune envie de savoir ».
Visiblement, il cherchait à établir un rapport facile et léger mais son expression s’était assombrie.
– Le projet est complexe ? demanda Grace.
Le visage crispé, il força un sourire contrit à ses lèvres.
– Non, ça va, toujours la même chose.
Grace attendit.
Il prit une gorgée de bière.
– Je crois que je suis un peu vaseux – à cause du décalage horaire. Désolé.
– Le vol a été long ?
– Ils ne le sont pas tous, aujourd’hui ?
– Vous n’appréciez pas la nourriture sous plastique ni le fait qu’on vous traite comme un criminel, si je comprends bien ? Le genre chipoteur, c’est ça, dit Grace.
Elle pointa sur lui une main-pistolet, le pouce relevé en percuteur puis, laissant retomber le bras, s’autorisa un léger frôlement du bout des doigts sur son pantalon au niveau du genou. Un contact d’à peine une seconde qu’il sentit parfaitement au point de baisser les yeux aussitôt.
Devant ses lèvres sèches et ses épaules rentrées, elle leva son verre, image parfaite de l’innocence la plus pure.
Après une nouvelle gorgée de bière, il laissa son regard s’égarer sur ses jambes avant de s’en détourner à contrecœur. Elle remit sa brochure débile dans sa mallette, fit mine de s’apercevoir combien de peau nue elle avait exposé et, une nouvelle fois, tira sur l’ourlet de sa robe ; le lainage souple moula ses seins sans rien laisser à deviner.
La pomme d’Adam de Roger l’Ingénieur fit un aller-retour. Deux yeux bleus aux pupilles largement dilatées : facile de déchiffrer le message sous-entendu. Intérêt évident.
Mission accomplie.Il s’éclaircit la gorge.
– Eh bien… merci pour votre compagnie, Helen.
– Pareil pour moi, Roger.
– Je me sens un peu… dit-il en secouant la tête.
– Un peu quoi, Roger ?
Haussement d’épaules.
– C’est chouette.
– Effectivement, mais ce n’est pas ce que vous vouliez dire.
Il détourna les yeux.
Grace lui frôla l’épaule.
– Qu’est-ce qu’il y a ?
– Rien. Je vous assure. Vous reprenez un verre ?
Comme Grace n’avait pas encore touché son second Negroni, elle lui montra le cocktail toujours intact avec un sourire.
Roger rougit.
– Rien ne m’échappe, pas vrai… je voulais juste dire… je me sens un peu… okay, disons que je me sens en dessous de tout. Un peu nul, le parfait amateur.
– C’est gentil comme tout.
– Non, je suis sérieux.
– Passer pro ne vous intéresse pas ?
Il fit non de la tête.
– Franchement, pas du tout. Ce que je raconte n’a ni queue ni tête, n’est-ce pas ? dit-il en reposant sa bière. Vous allez trouver cela parfaitement saugrenu mais je ne fais pas ça au quotidien.
Étrange manière de s’exprimer, presque archaïque. Cette fois elle lui sourit d’un air amusé, presque malgré elle.
– Vous ne faites pas quoi ?
– Aborder la première venue – oh zut, désolé, le terme est mal choisi… Engager la conversation avec quelqu’un… que je ne connais pas… dit-il en agitant les doigts d’un geste presque efféminé. Je ne suis pas très doué pour ce genre de choses.
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