21 Mars 2019
Résumé : " Macron, c'est moi en mieux ", confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. "En pire", rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d'enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.
Auteurs : Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot
Nombre de pages : 176
Édition : Zones
Date de parution : 31 janvier 2019
Prix : 14€ (Broché) - 9.99€ (epub, mobi) - 11.50€ (occasion)
ISBN : 978-2355221286
offensive face à une classe populaire et aux acquis de cette même
: Chronique du mépris de classe dans la politique d'Emmanuel Macron
Pour résumé, un livre intéressant, mais incomplet.
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17 septembre 2014. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, déclare sur Europe 1, à propos des ouvrières licenciées des abattoirs de la société Gad à Lampaul-Guimiliau (Finistère) : « Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées. […] Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? » Face au tollé, le cabinet du ministre reconnaît un « mot malheureux », « extrêmement blessant », tout en ajoutant : « On peut comprendre que cela suscite une certaine émotion, mais il n’y avait aucune volonté de stigmatiser qui que ce soit. »
20 janvier 2016. Au micro de RMC et de BFM TV, le ministre l’assure : « La vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. » Au vu de la polémique, Emmanuel Macron rétropédale : « J’ai eu tort […] d’opposer une catégorie à une autre. Ce n’est pas ma façon de gouverner. »
27 mai 2016. Face à deux grévistes qui l’interpellent dans les rues de Lunel (Hérault), il lâche : « Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. » Réagissant aux critiques qui s’ensuivent, il se justifie ainsi : « On ne tutoie pas un ministre, on ne l’invective pas. »
29 juin 2017. Lors d’un discours fleuve à la Station F, incubateur de start-up monté par Xavier Niel à Paris le long des voies de la gare d’Austerlitz, le nouveau président en remet une couche : « Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien. »
8 septembre 2017. Réagissant depuis Athènes au mouvement social en cours contre la casse du droit du travail, le chef de l’État dit assumer une certaine « forme de provocation » et avertit : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. »
4 octobre 2017. Alors que son déplacement à Égletons en Corrèze était perturbé par d’anciens licenciés de l’usine GM&S en colère, il revient à la charge : « Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n’est pas loin de chez eux. »
15 octobre 2017. Lors de sa première interview télévisée en tant que président de la République, Emmanuel Macron persiste et signe : « Quand certaines ou certains bloquent tout, se mêlent à des activistes violents, font tout pour bloquer les choses, pourquoi ? Non pas pour retrouver un emploi ou pour proposer quelque chose d’autre, mais pour toucher la supralégale, c’est-à-dire un peu plus d’argent de licenciement, je ne l’accepte pas. Et donc je dis les choses comme elles sont. »
12 juin 2018. Une vidéo diffusée par Sibeth Ndiaye, qui chapeaute le service communication de l’Élysée, met en scène Emmanuel Macron avec ce message : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux. […] On met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif. »
24 juillet 2018. En pleine affaire Benalla, Jupiter harangue les parlementaires de sa majorité : « Celui qui l’a recruté, c’est moi. Celui qui a validé sa sanction, c’est moi. Le seul responsable, c’est moi. Qu’ils viennent me chercher ! »
29 août 2018. En visite au Danemark, il moque, devant la reine Margrethe II, la figure du « Gaulois réfractaire au changement ». En réponse aux indignations, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, livre son explication de texte : « Le président ne parlait pas des Français, non, “les Gaulois réfractaires”, ce sont les partis politiques qui depuis trente ans ne veulent rien changer, qui depuis quinze jours nous jouent la “surviolence” dans les mots. »
16 septembre 2018. Lors des Journées du patrimoine, un jeune horticulteur au chômage interpelle le président à l’Élysée pour se plaindre de ne pas trouver de travail, ce dernier lui répond : « Si vous êtes prêt et motivé, dans l’hôtellerie, le café, la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit où je vais, où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens. Pas un ! » Puis il lui conseille « de traverser la rue » ou de se rendre à Montparnasse pour prospecter cafés et restaurants.
14 novembre 2018. Interviewé sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, quelques jours avant l’« acte I » du mouvement des « gilets jaunes », Emmanuel Macron conclut : « Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants. »
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