25 Octobre 2020
Résumé : Le corps recouvert d'une étrange poudre blanche, des extrémités gangrenées et un visage figé dans un rictus de douleur... En observant le cadavre de son père, Sarah Geringën est saisie d'épouvante. Et quand le médecin légiste lui tend la clé retrouvée au fond de son estomac, l'effroi la paralyse. Et si son père n'était pas l'homme qu'il prétendait être ?
Des forêts obscures de Norvège aux plaines glaciales de Sibérie, l'ex-inspectrice des forces spéciales s'apprête à affronter un secret de famille terrifiant. Que découvrira-t-elle dans ce vieux manoir perdu dans les bois ? Osera-t-elle se rendre jusqu'à l'île du Diable ?
Auteur : Nicolas Beuglet
Nombre de pages : 312
Edition : Pocket
Date de parution : 3 septembre 2020 (édition Poche)
Prix : 6.95€ (Poche) - 12.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2266307598
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Nous retrouvons dans ce nouvel opus (le troisième de la saga Geringën), Sarah Geringën à sa sortie de prison après avoir été accusé d'avoir tué le Pape (voir Le Complot). Pas de répit pour l'inspectrice qui a le traumatisme d'apprendre que son père vient d'être atrocement assassiné. Stefen Karlstrom, le directeur de la police accepte de la mettre sur le coup en la flanquant d'un jeune inspecteur, Adrian, qui sera là en qualité de faire-valoir pour la couvrir.
Sarah va au fur et à mesure découvrir un père sous un autre angle. Pourquoi celui-ci était si taciturne ? Pourquoi partait-il de longues heures sans rien dire à sa famille ? Et enfin, pourquoi se montrait-il sans émotion vis-à-vis de sa famille ? Quel secret pouvait-il bien cacher ?
Et ce sont les réponses auquel ce livre "L'ïle du diable" répond.
Ici, pas de temps mort. Le thriller démarre sous les chapeaux de roues et ne lâche sa tension qu'à la fin.
Trop vite peut-être ?
En effet, le format est plus court que pour les précédents livres de Nicolas Beuglet. Il n'y a pas d'intrigue secondaire, les révélations arrivent rapidement les unes derrière les autres, la tension est là et on tourne volontiers les pages pour connaitre avec avidité la suite. Du moins jusqu'aux trois quarts du livre où elle est vraiment passionnante puis vient le moment où celle-ci prend une tournure tout autre, presque trop rapide, trop facile et laisse alors le lecteur perplexe sur la teneur des évènements qui arrivent à Sarah. Est-ce plausible ? Peut-être, mais pour le coup cela gâche un peu le plaisir ressenti jusque là. C'est un peu dommage, car le lecteur aura du mal à adhérer complètement à l'histoire alors que l'incursion sur l'île du diable et cette fin qui sert de faire-valoir à l'auteur pour nous raconter l'histoire de cette île est "diablement" intéressant. En effet, Nicolas Beuglet nous révèle un pan de l'histoire politique Russe, l'affaire de Nazino qui a eu lieu en 1933, demeurée cachée et dissimulée jusqu'à 2004 et la relie à son héroïne par l'intermédiaire de son père.
Au niveau des personnages, pas de surprise. Sarah est toujours aussi froide, son amoureux Christophe toujours aussi gentil et les autres sont bien campés comme le sait si bien faire Nicolas Beuglet.
Un bon livre, écrit dans un style incisif, mais avec une fin qui déçoit quelque peu. Ce "L'île du diable" est cependant à lire pour les fans de Beuglet ne serait-ce que parce qu'il vient clôturer (pour le moment) l'histoire de Sarah Gëringen.
Livre du même auteur chroniqué sur ce blog :
- Le complot
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"L'ile du diable, de Nicolas Beuglet" "www.audetourdunlivre.com"
I.
Sarah ouvrit les yeux et fixa le plafond de sa cellule. D’où provenait ce bruit qui l’avait tirée de son sommeil ? Le cerveau engourdi par les molécules d’anxiolytiques, elle se redressa maladroitement sur sa couchette et regarda autour d’elle.
Une lueur morne irradiait du néon du couloir jusque sous la porte blindée et, avec la même luminosité blafarde, son réveil indiquait 5 h 53 du matin. Au loin, le vrombissement fatigué de la ventilation, une toux précédant le grincement d’un sommier usé et, dehors, la complainte étouffée du vent qui frottait entre les barbelés des remparts. Tout semblait normal.
La journée qui s’annonçait était certes particulière pour elle. Aucune raison que la prison et les trois cents autres détenues changent leurs habitudes.
Sarah suspendit sa respiration. Son ouïe à l’affût venait de saisir l’onde singulière qui différait de la familière litanie pénitentiaire. Diffuse, à peine perceptible, elle n’en était pas moins flagrante, maintenant qu’elle en devinait l’origine : le quartier des gardiennes. Des voix, bourdonnantes, nerveuses.
Elle repoussa ses couvertures et déroula la plante de ses pieds sur le sol glacé. Elle contourna le cabinet de toilette d’où s’échappait une âcre odeur d’urine, suivit le coin du lavabo de sa main et se posta devant la lourde porte verte, les yeux à hauteur du judas. La rumeur mouvementée était désormais plus distincte.
Sarah colla son oreille sur le métal froid de la porte et, cette fois, elle en fut certaine, quelqu’un approchait. Au cliquetis rythmé du trousseau de clés qui frappait contre sa ceinture, la démarche de l’individu était hâtive. Précipitée même.
Et soudain, les deux coups réglementaires résonnèrent dans la cellule. Suivirent les claquements des clés dans la serrure et le grincement des gonds. La porte s’ouvrit sur la découpe massive de la gardienne en chef.
— Sarah Geringën, habille-toi.
La lumière blanchâtre du couloir avait surgi dans la cellule avec autant d’agressivité que l’ordre qu’on venait de lui jeter à la figure.
— Pourquoi ? rétorqua Sarah en fixant la femme dans les yeux. Ma sortie est programmée à 8 heures du matin. Il n’est même pas 6 heures.
La gardienne, boudinée dans son uniforme, frotta son double menton comme si elle venait d’être piquée par un insecte.
— Il y a quelqu’un qui veut te voir.
— Qui ?
— Je ne sais pas et j’ai mieux à faire que de répondre à tes questions.
Sarah avait scruté son interlocutrice comme elle l’aurait fait jadis en interrogeant un suspect. Son empressement, son autorité zélée et ses gestes nerveux trahissaient l’inconfort.
Cette femme était mal à l’aise. Soit parce qu’elle n’était pas d’accord avec l’ordre qu’on lui avait demandé d’exécuter. Soit parce qu’elle avait peur de révéler à Sarah l’identité de son visiteur.
Les deux femmes dépassèrent les portes blindées derrière lesquelles sommeillaient les âmes noires des autres détenues. De leurs cellules émanaient des effluves de Javel qui étouffaient avec peine les odeurs de transpiration.
— Plus vite !
Cette entorse à l’emploi du temps perturbait la préparation mentale à laquelle Sarah s’était soumise en vue de ce jour exceptionnel, celui de sa libération. Dès qu’elle aurait mis un pied en dehors du centre pénitentiaire d’Oslo, elle serait assaillie par les journalistes. « Êtes-vous soulagée d’avoir été acquittée dans l’affaire du Vatican ou en colère après un an derrière les barreaux ? » « Qu’envisagez-vous de faire maintenant ? » Elle garderait le silence, incapable de répondre. Parmi la foule des curieux, elle apercevrait peut-être Christopher, mais ne céderait pas à la tentation de le rejoindre. Sa mère et sa sœur voudraient la serrer dans les bras, et son père se tiendrait comme toujours à l’écart. Arrivée à la maison parentale, elle leur servirait ce qu’ils voulaient entendre : le bonheur d’être enfin libre.
— On va où exactement ? demanda Sarah.
— Dans le bureau du directeur.
— C’est lui qui a demandé à me voir ?
— Il te le dira lui-même.
La surveillante frappait déjà à la porte de la direction.
— Entrez ! répondit une voix crispée.
Sarah gonfla ses poumons, vérifia l’ancrage de ses pieds dans le sol. Elle reconnut immédiatement le directeur des services pénitentiaires qui se levait de son bureau pour lui tendre la main, mais elle s’immobilisa. Une seconde personne se trouvait dans la pièce.
— Je n’ai pas besoin de vous présenter Stefen Karlstrom, dit le petit homme à lunettes.
Épaules carrées, entre quarante-cinq et cinquante ans, le crâne rasé, le directeur de la police d’Oslo avait fait un pas vers Sarah.
— Je… suis heureux de te voir, commença Stefen.
En l’espace d’une année, Sarah avait perdu dix kilos et ce qui était naguère de la minceur avait pris la dérangeante apparence de la maigreur. Elle n’arborait plus sa queue-de-cheval, mais une coupe courte et désordonnée qui faisait ressortir ses yeux d’un bleu glacial. Que restait-il de sa redoutable camarade de combat qu’il avait côtoyée dans les forces spéciales ? Qu’était devenue l’inspectrice solide qu’il avait dirigée pendant près de dix ans ?
— Pourquoi es-tu là ? lui demanda Sarah.
— Assieds-toi, je t’en prie, suggéra-t-il.
Sarah n’aimait pas ce cérémonial. Tout était trop lent, trop solennel. Elle obtempéra pour en finir.
Stefen parla comme s’il récitait une leçon trop fraîchement apprise.
— Je n’ai malheureusement pas une bonne nouvelle à t’annoncer.
Sarah ne cilla pas.
Le directeur fit grincer le cuir de son fauteuil en changeant de position.
— C’est à propos de ton père, lâcha Stefen. Il nous a quittés…
La voix de Stefen se délita dans un silence aussi épais que les murs de la prison.
Sarah refusa l’information. Cette nouvelle n’avait rien à faire dans le programme qu’elle s’était fixé pour la journée.
— On a appris sa mort cette nuit…, reprit Stefen.
Cette fois, le mot « mort » la frappa, mais la peine ne fut pas immédiate. Elle avait grandi à côté de ce père, sans jamais vraiment le connaître. Quand il travaillait encore et que sa sœur et elle étaient des petites filles, ses reportages de guerre le menaient au bout du monde. Lorsqu’il rentrait, il ne parlait que très peu et ne participait pas à la vie de famille. Depuis sa retraite, il était une présence calme et toujours distante. Un être déjà absent de son vivant. Intellectuellement,
sa mort était presque un non-événement. Mais au fond de son cœur, Sarah sentit une fissure et, malgré elle, sa gorge se serra.
— Et pourquoi c’est toi qui viens me l’annoncer ?
Stefen rassembla ses mains et laissa échapper un profond soupir.
— Parce qu’il a été assassiné.
Le cerveau de Sarah s’électrisa, libérant l’adrénaline qui se propagea dans tout son corps. Il lui sembla soudain qu’elle émergeait d’un long sommeil.
— Assassiné ? Mon père ?
Stefen hocha la tête.
— Sarah, je suis tellement désolé, je…
— Ça n’a aucun sens. Aucun !
Le directeur de la police caressa son crâne dégarni.
— Je sais que c’est difficile à croire.
— Et ma mère ? demanda Sarah soudain tremblante.
— Elle va bien. Elle n’était pas chez elle lorsque c’est arrivé : elle a passé la nuit chez ta sœur, elles devaient venir ensemble à ta sortie de prison.
— Mais ce n’est pas possible… Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
— Une voisine était sortie promener son chien, il s’est mis à aboyer devant le portail de tes parents et elle n’a pu l’empêcher de monter jusqu’à la maison. Elle a couru et l’a rattrapé au pied de l’escalier. La porte avait été fracturée. Personne ne répondait à ses appels. Elle a immédiatement alerté la police. Il était 22 h 30. La patrouille dépêchée sur les lieux a découvert le cadavre de ton père dans son bureau à l’étage.
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