20 Novembre 2020
Résumé : En Asie, 47 personnes succombent à une fièvre mystérieuse. Envoyé sur place par l'OMS, Henry Parsons, épidémiologiste de renom, découvre à quel point le virus est contagieux. Lorsqu'il apprend qu'un homme contaminé est en route vers La Mecque, où des millions de musulmans vont être rassemblés pour le pèlerinage annuel, c'est le début d'une course contre la montre pour enrayer l'épidémie.
Auteur : Lawrence Wright
Nombre de pages : 480
Édition : Cherche-Midi
Date de parution : 15 octobre 2020
Prix : 22€ (Broché) - 13.99€ (epub, mobi) - 24€ (cd audio)
ISBN : 978-2749166704
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Écrit en 2019 et édité aux États-Unis en avril 2020, en plein milieu de la première vague du Covid-19, on peut dire que lire ce livre de Lawrence Wright secoue pas mal. Impossible de ne pas faire le rapprochement puisque à part la typologie des victimes (ici, ce sont plutôt les jeunes qui sont atteints de la maladie et non les personnes âgées dans la première vague), les faits se ressemblent étrangement.
Le virus qui se répand sur la planète est lui aussi tout comme le notre, un Coronavirus, mais du type H1-N1 (c'est à dire un pendant de la grippe espagnole) qui a muté et fait souche chez un patient zéro parmi les prisonniers d'une île d'Indonésie. Le virus tue 47 personnes dont les médecins occidentaux venus sur place faire des prélèvements. Henry, un virologue arrive à son tour en compagnie d'un chauffeur de taxi. Si lui, parvient à s'en sortir, il n'en sera pas de même du chauffeur qui, parti pour la Mecque va contaminer nombre de personnes. Dès lors, le virus va se répandre dans le monde à la vitesse grand V, produisant une pandémie mondiale qui va décimer une grande partie de la population. La question qui se pose alors est la suivante : le virus est-il d'origine humaine, animale ou s'est-il échappé d'un laboratoire après manipulation ? Et s'il s'est échappé d'un labo, dans quel contexte cela s'est-il fait ? Sciemment ou non ? Est-ce une arme de guerre ?
Parallèlement à la pandémie qui secoue le monde, les enjeux géopolitiques se réorganisent. L'Iran accuse l'Arabie Saoudite d'avoir répandu le virus depuis la Mecque et lance plusieurs attaques envers l'émirat, les États-Unis, eux, pensent que la Russie est à l'origine de la pandémie, d'autant que les Russes semblent avoir un vaccin qui minimise les symptômes meurtriers du virus.
Lawrence Wright qui a remporté le prix Pulitzer n'épargne personne avec ce roman d'anticipation. Parmi ses victimes, il n'hésite d'ailleurs pas à tuer quelques uns de ces personnages principaux et raconte avec réalisme la mort, les règles sanitaires (très proches de ce que l'on vit aujourd'hui), l'anarchie du monde qui plonge dans la misère et la faim, la guerre qui pointe son nez, l'économie qui s'écroule ainsi que certains gouvernements.
Cette partie est vraiment intéressante et bien menée, et est accompagnée d'une documentation sur les virus qui enrichit le lecteur sur leur origine, comment ils se composent, la teneur des recherches qui s'opère, les différents modes de transmission, etc.
S'il y a pas mal de tension tout au long du livre qui permet au lecteur d'être tenu en haleine, il y a aussi certaines parties qui paraissent bien longuettes à lire. Elles n'apportent pas grand-chose et font décrocher par moment, ce qui est dommage. Le livre aurait gagné à être amputé de ces passages sans grand intérêt.
Livre réaliste s'il en est, c'est avant tout l'aventure d'un scientifique qui se bat pour survivre afin de sauver le monde et sa famille. Il essaie de regagner coûte que coûte les États-Unis et son labo et se voit refouler à chaque fois, l'obligeant à prendre des chemins de traverse pour arriver à ses fins. L'aventure d'un homme qui opère au cœur d'une pandémie et la vit comme scientifique, mais aussi et surtout comme mari et père.
Hormis plusieurs passages très long et inintéressant (à mon sens), tout ce qui touche à la pandémie hémorragique et au monde qui s'écroule de manière post-apocalyptique est vraiment prenant.
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Contagion, de Lawrence Wright (critique du livre) - "www.audetourdunlivre.com"
Le spectre de la grippe de 1918, qui avait infecté cinq cents millions de personnes et tué vingt pour cent d’entre elles, planait dans l’esprit de Henry. De façon disproportionnée, les victimes étaient de jeunes et vigoureux adultes. Personne ne savait d’où elle était venue. On lui donna le nom de grippe espagnole car, durant la Première Guerre mondiale, l’Espagne était un pays neutre et la presse put librement rendre compte de l’épidémie. Plus tard, certaines enquêtes suggérèrent que les premiers cas étaient apparus dans le comté de Haskell, dans le Kansas, ou bien à l’usine Ford de Detroit, ou en Chine, ou encore en Autriche. Personne ne savait vraiment. Une fois infiltrée dans les campements militaires et les véhicules de transport de troupes, la bête avait fait rage, échappant aux tentatives d’endiguement, se propageant dans les villes et même dans les plus petits villages aux quatre coins du globe, tuant plus de personnes que la guerre elle-même. Cette maladie déconcertante – diagnostiquée à tort comme choléra, dengue, méningite ou encore typhoïde – avait été un adversaire plus redoutable que tous ceux auxquels les organismes de santé modernes avaient été confrontés jusqu’alors. Dans le cas de certaines infections, les symptômes se manifestaient au bout d’une semaine, mais certains rapports décrivaient des victimes qui se portaient très bien le midi et qu’on retrouvait mortes le soir. Tout comme le virus de Kongoli, la grippe espagnole était hémorragique. Les saignements de nez intempestifs étaient récurrents. Les poumons se dissolvaient en une écume sanglante.
L’idée que l’épidémie de Kongoli puisse disparaître d’elle-même relevait sans doute de la pure fantaisie. Cela dit, de telles situations s’étaient déjà produites par le passé. En février 1976, à Fort Dix, dans le New Jersey, une jeune recrue dénommée David Lewis tomba raide morte après une marche de huit kilomètres. Plus de deux cents soldats tombèrent malades à la même période, et les médecins découvrirent deux souches grippales de type A dans le camp. L’une d’entre elles, la H3N2 – une variante de la grippe de Hong Kong – fut identifiée comme A/Victoria, hautement infectieuse mais moyennement virulente. L’autre souche, qui avait tué le deuxième classe Lewis et peut-être infecté une autre personne, était inconnue, donc les médecins militaires l’envoyèrent au CDC.
Il s’agissait du sous-type H1N1, pourvu de la même structure génétique que la grippe espagnole. Cette fois-ci, on le surnomma « grippe porcine » car les cochons avaient servi de réservoir au virus. (En 1918, la transmission avait sûrement été inverse : de l’homme au cochon.) Les porcs étaient souvent responsables de la propagation des virus car ils constituaient un pont presque parfait entre les grippes aviaires et les maladies humaines. Une fois à l’intérieur du cochon, le virus s’adaptait aux mammifères, et une fois la barrière de l’espèce franchie, il était prêt à conquérir le monde.
En 1976, inquiet de la situation à Fort Dix, le président Ford appela à un effort collectif pour immuniser la population contre la grippe porcine le plus vite possible. Les responsabilités financières des producteurs du secteur pharmaceutique furent allégées afin d’accélérer le processus de fabrication du vaccin. Mais une nouvelle épidémie mystérieuse éclata au mois d’août lors d’une convention de l’American Legion à Philadelphie, tuant vingt-neuf personnes. Le diagnostic initial attribué à la grippe porcine était erroné – il s’agissait en réalité d’une pneumonie atypique plus tard connue sous le nom de légionellose –, mais la presse et la classe politique avaient tellement sonné l’alarme publique qu’il ne subsistait plus aucun doute quant à la nécessité d’une vaccination de masse. En septembre, les premières inoculations contre la grippe porcine commencèrent. Un mois plus tard, les gens tombèrent malades à nouveau, non pas à cause de la grippe mais du vaccin, qui entraînait une maladie paralysante appelée syndrome de Guillain-Barré. En décembre, on mit fin au programme de vaccination. Durant la période qui suivit, personne n’attrapa la grippe porcine. Ce fut un désastre politique pour Ford et une mise en garde pour les dirigeants à venir. En 1918, la grippe H1N1 avait tué entre cinquante et cent millions de personnes. En 1976, elle ne fit qu’un seul mort.
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