Linceuls de glace, de Lisa Jackson

Résumé : La période des fêtes ? Un calvaire pour Selena Alvarez. Cette année encore, elle va devoir supporter l’ambiance joyeuse et familiale qui régnera pendant plusieurs semaines à Grizzly Falls, petite ville du Montana ensevelie sous la neige. Et, surtout, elle devra faire face à cette solitude qui la renvoie à un passé douloureux.
Une découverte terrifiante fait pourtant sortir Selena de son marasme : le cadavre d’une femme nue, enchâssé dans la glace et comme sculpté par des mains assassines, est retrouvé dans la crèche de l’église presbytérienne de la ville.

Auteure : Lisa Jackson
Nombre de pages : 448
Editeur : Harper Collins Poche
Date de parution : 15 mars 2017
Prix : 7.90€ (poche) - 7.49€ (epub, mobi)
ISBN : ‎ 979-1033901327

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Avis / Critique :

Grizzli Falls, petite bourgade au cœur des États-Unis. Nous sommes en plein hiver à quelques jours de Noël. La vie est plutôt morne au bureau du shérif quand un tueur décide de s'inviter aux festivités. Trois femmes disparaissent à quelques semaines d'intervalle et l'on retrouve la première dans le jardin de l'église, près de la crèche. La victime est sculptée dans de la glace et exposée telle une œuvre d'art.
Selena Alvarez, detective, enquête sur l'affaire et voit dans le même temps son passé ressurgir de plein fouet. D'abord, par un ancien prisonnier qui cherche à la tuer, puis par l'arrivée impromptue de son ancien coéquipier, Dylan O'Keefe, qui est à la poursuite d'un ado. La surprise est totale pour Selena qui comprend que cet enfant, cet ado pourrait être son fils, celui qu'elle a abandonné à l'adoption lorsqu'elle était jeune fille. Le jeune homme est-il au courant de sa filiation ? Est-ce lui qui est venu dans sa maison et lui a pris des bijoux et son jeune chiot ? Ou bien la vérité est-elle plus difficile encore à envisager ?
Selena, aidée de sa cheffe, la detective Regan Pescoli va tout mettre en œuvre pour découvrir qui est le meurtrier et empêcher un nouvel enlèvement, mais aussi faire en sorte avec Dylan O'Keefe d'innocenter son fils de ce qu'on lui reproche. Jusqu'à ce que les évènements s'entrechoquent et fassent ressurgir un passé douloureux.

Le titre annonce la couleur. Nous sommes au cœur de l'hiver, les victimes sont retrouvées dans de la glace et comme les morts qui portent un linceul, elles sont décédées. L'histoire racontée par Lisa Jackson se situe sur deux plans : la chasse au tueur en série, la chasse au fils potentiel. Tout cela se déroule au cœur d'une vie personnelle que l'on suit d'une part du côté de Selena avec son histoire avec Dylan, celle de la detective Regan en proie à la rébellion de ses ados, mais aussi avec celle du tueur.

Nous passons, suivant les chapitres, de l'un à l'autre des personnages si bien qu'au début, on peut se retrouver un peu perdu. Mais très vite le fil reprend.
Si globalement l'histoire de ce thriller est intéressant et qu'on y trouve son compte côté policier, on peut par contre trouver dommage que Lisa Jackson ait fait de nombreuses redites. En effet, elle nous informe plusieurs fois d'un fait que l'on connait déjà et auquel elle ne donne pas plus d'informations, n'apportant donc rien de plus à l'ensemble. Des longueurs aussi sont à noter. Il y a des descriptions de fait inintéressant pour les personnages ou l'intrigue. C'est dommage pour le coup, car cela enlève de la fluidité à l'ensemble.

Cela reste cependant un bon thriller et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire d'autant que les personnages principaux qui sont ici Selena et Regan sont bien campés.
Hormis donc ces quelques points de dissonance, c'est une lecture sympathique auquel vous aurez droit si l'envie vous prenait de vous lancer dans ce "Linceuls de glace".

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Extrait :

Tandis qu'elle s'affairait dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner, inconsciente des plans ultimes qu'il échafaudait à son sujet, et que l'arôme du café se répandait dans la maison, il continua à éplucher les nouvelles qu'il put trouver sur internet. Il avait baissé le volume, bien évidemment.
- Oh, mon Dieu ! s'exclama-t-elle tout à coup. Tu as vu ?
- Quoi ? demanda-t-il, affectant un ton ennuyé.
- Aux informations ! On a retrouvé une femme morte dans un bloc de glace ! A l'église ! Notre église !
- Ah, oui, en effet...
Il se leva avec calme et alla la rejoindre dans la cuisine. Debout, la cafetière vide à la main, elle fixait le petit écran du téléviseur qu'elle avait installé dans un coin, à côté de la table. Il ferma le robinet de l'évier qu'elle avait laissé ouvert et entendit gémir l'antique tuyauterie.
- J'y étais, dit-il en tournant son attention vers l'écran.
Devant l'église, une journaliste expliquait que le cadavre congelé d'une femme non identifiée avait été découvert au beau milieu d'une scène de la Nativité, à l'église presbytérienne située en dehors de la ville.
Elle était jeune et belle, avec ses grands yeux rivés sur la caméra et ses lèvres brillantes effleurant le micro.
- Tu... tu étais là-bas ? demanda sa femme.
- Je passais dans le coin en voiture. Je me suis arrêté pour voir d'où venait tout ce raffut. Mais, naturellement personne ne savait rien.
- Ca m'étonne que tu te sois arrêté.
- En fait, ils avaient barré la rue, et j'ai dû faire un détour. Alors, je me suis dit que je pourrais aussi bien aller jeter un oeil.
Voilà que maintenant elle s'intéressait à ce qu'il faisait. Finalement !
- Ils vont bien ? Je veux dire le pasteur Mullins et Lorraine, et les filles...
- Tu as entendu ce que la journaliste a dit, non ? On ne connaît pas encore l'identité de la morte.
- C'est affreux, murmura-t-elle.
Elle remplit la verseuse de la cafetière au robinet, puis, avec précaution, versa l'eau froide dans le réservoir de l'appareil.
- Je ne comprends pas pourquoi il se passe toujours de telles horreurs ici. On dirait que Grizzly Falls est maudit. Comme si on avait jeté un mauvais sort sur cette ville.
- De quelles horreurs tu parles ?
- Des meurtres ! Quelqu'un a assassiné cette pauvre femme ! Et déjà Noël dernier et celui d'avant... tu rappelles ? C'était affreux !
- Ca m'a l'air un peu différent, cette fois, répondit-il, s'efforçant de réprimer sa colère. On dirait que c'est mieux planifié.
- Parce que le corps a été abandonné devant l'église ? C'est encore pire, à mon avis ! L'église devrait être un lieu de réconfort, un refuge. Celui qui a fait ça a bafoué tout ce que je tiens pour sacré.
Il sentit son sang bouillonner dans ses veines, mais savait qu'il ne servirait à rien de discuter. Elle avait beau avoir un QI largement inférieur au sien, elle pourrait finir par se douter de quelque chose.

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