14 Février 2018
Résumé : « Dans la rue on la reconnaît et la poursuit. En la voyant filer à grandes enjambées martiales, dans ses capes qui font claquer leurs ailes à chaque pas qui fuit, on dit de cette grande ombre au visage enseveli sous une pluie de cheveux, camouflé sous la visière d’un chapeau mou, derrière d’énormes lunettes noires, que sa beauté rayonne encore, que son style éclate. »
Auteur : René de Ceccatty
Nombre de pages : 439
Édition : Flammarion
Collection : LITTERATURE FRA
Date de parution : 6 mars 2013
Prix : 14.70€ (Broché) - 5.40€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi) -
ISBN : 978-2081280540
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Elle fut l'une des figures les plus connues du cinéma muet et parlant du XXème siècle. Sa carrière s'acheva après le film " La femme aux deux visages" en 1941, et que ce passa-t-il après ?
Ensuite, René de Ceccatty nous raconte les films, les scenarii qui lui furent proposés, les projets qui tous, tombèrent à l'eau. Il revient brièvement sur ses débuts, se plonge plutôt dans l'aspect de l'après avec le jeu de cache-cache de Garbo avec les journalistes, les fans. C'est aussi la découverte d'une Garbo pingre et grande femme d'affaires qui a su faire fructifier l'argent gagné durant ses quelques années de cinéma. Il nous emmène au gré des rencontres, avec des personnages issus de l'aristocratie anglaise, suédoise que fréquentait la Divine, ses amitiés avec Grace Kelly, La Callas, ses amours bisexuels.
Si le contenu est intéressant, la manière dont l'auteur l'amène est lui, pénible. En effet, René de Ceccatty nous abreuve de noms, de titres, oublis des virgules faisant que parfois la compréhension est difficile. Il y a aussi et surtout cette propension qu'il a à dénigrer tout. Personne, pas même la star, ne trouve grâce à ses yeux. Pour lui, Greta Garbo, dès la pellicule rangée a mal vieilli. Tellement mal que son visage se serait comme par miracle enlaidi et empâté en moins de quelques années.
Il suffit de voir des photos de Garbo à 50 ans pour se dire qu'elle était encore très belle.
Ensuite, il y a les répétitions. Non pas dans les mots, mais dans les chapitres. Il nous rappelle des faits jusqu'à cinq, six fois, ce qui devient pénible, tourne ses phrases dans l'autre sens et finit par tourner lui-même en rond.
Le lecteur n'apprend pas grand-chose finalement si ce n'est qu'il en vient à se demander si Greta Garbo voulait continuer à tourner où si elle s'en laissait la possibilité tout en louvoyant à chaque fois.
Le seul attrait de cet opus est peut-être les quelques anecdotes sur la vie de Garbo avec Schlee, John Gilbert, Cecil Beaton, sa manière d'appréhender l'amitié, de la rayer quand quelqu'un avait le malheur de laisser filtrer des infos, sa propension à aimer les trios amoureux, ses amitiés gays tout en ne se livrant jamais.
René de Ceccatty s'est fait plaisir en écrivant ce livre, il a fait énormément de recherches, mais n'a pas su rendre son ouvrage intéressant, car bien trop brouillon.
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Crépuscule comique
Elle a vu sa carrière s’effondrer sur le plan artistique et en partie sur le plan commercial : son nom n’est plus une garantie de recette. La MGM a révisé à la baisse ses cachets faramineux, après l’échec de Marie Walewska (1937), qui, aux États-Unis, avait rapporté quatre fois moins que son coût de production (et à peine plus que le cachet de Garbo !).
Certes, beaucoup avaient été stupéfaits devant l’inventivité de son jeu dans Le Roman de Marguerite Gautier, son premier film avec Cukor, connu pour son habileté à diriger les femmes. Cukor s’est défendu de lui avoir donné des directives et a toujours prétendu que toutes les idées venaient d’elle. Sa toux, son ton, son rythme, ses regards ont fait de ce qu’il estimait être une histoire ridicule et injouable
un grand moment de l’histoire du cinéma, en partie aussi, disait-il, grâce à la jeunesse, à la beauté et au naturel de Robert Taylor, face à elle, et à une équipe artistique inspirée et malgré une adaptation assez vulgaire et médiocre.
Ce sera le dernier film digne du mythe Garbo et pour beaucoup d’admirateurs sans doute le plus déterminant. Robert Taylor sera, dix ans plus tard, un des membres actifs des commissions du maccarthysme, dont les mises au pilori compteront parmi les causes du déclin de Garbo, même si elle n’en était pas, elle, la victime directe. Mais son lien avec Salka Viertel, scénariste soupçonnée de fortes sympathies pour le communisme, a nécessairement joué son rôle négatif pour sa carrière. Les films qui suivent, si l’on excepte Marie Walewska, sont catastrophiques de vulgarité.
La faiblesse de Ninotchka (1939), dont la sortie est écrasée par celles des deux grands autres succès de la MGM, Autant en emporte le vent et Le Magicien d’Oz, montre à quel point Garbo était inadaptée à la pesanteur embarrassante de Lubitsch que pourtant elle respectait et à ses dialogues mécaniques, à son rythme constamment ralenti (pour
laisser au public le temps de rire d’un comique souligné, répété et infantile), à ses situations téléphonées, aux principes contestables de son esthétique, partout portée aux nues avec mauvaise foi.
Ninotchka restera pourtant le film que, dans la dernière partie de sa vie, elle reverra le plus volontiers avec sa famille et qu’elle présentera comme son préféré. Sans doute le fait qu’elle y soit comique était moins embarrassant pour elle en présence d’enfants (Craig, Scott, Derek et Gray Reisfield, ses petits-neveux, les petits-enfants de son frère Sven) et plus partageable que la vision de mélodrames qui risquaient de paraître ennuyeux et démodés.
Le ton potache de La femme aux deux visages (1941), dont Cukor eut honte pour le restant de ses jours, car il assumait la responsabilité de la ruine de Garbo qui appelait ce film "my grave" « ma tombe », accéléra la chute. Garbo se crut drôle, mais comprit vite que, contrairement à Marlene, irrésistible et absurde dans le délicieux et fantasque The lady is welling (tourné immédiatement après le fiasco des deux médiocres comédies de sa rivale, comme une leçon d’autodérision sophistiquée dont Garbo était totalement incapable), elle ne l’était pas.
Son humour pince-sans-rire mais amer dans la vie privée ne passait pas à l’écran. George Cukor sera également le réalisateur désastreux du dernier film, inachevé, de Marilyn, Something’s Got to Give(1962), remake d’une comédie de Garson Kanin (1940), My Favourite Wife, avec Cary Grant et Irene Dunne. Marilyn s’y faisait passer pour une Suédoise et y imitait l’accent de Garbo et d’Ingrid Bergman.
Extrait de Ninotchka - Greta Garbo
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