24 Juin 2015
Né au Mozambique, présentateur phare du journal télévisé du 20h pour les chaines RTP1, RTP Internacional, RTP África et RTP Mobile, professeur à l'université de Lisbonne, écrivain, José Rodrigues dos Santos a accepté de répondre à nos questions pour la sortie en France de son nouvel opus
"Codex 632, le secret de Christophe Colomb"
Rencontre au café LusoFolie's
1- José Rodrigues dos Santos, pour votre dernier livre, vous avez choisi de vous pencher sur le personnage de Christophe Colomb. Pourquoi ce choix ?
Parce qu'il y a un mystère autour de Christophe Colomb. Parce que c'est un homme qui a une très grande importance dans l'histoire de l'humanité. Il a fait la découverte de tout un continent même s'il pensait qu'il était arrivé en Inde. En fait, c'est un homme qui avait une mission et une identité totalement différentes de celles que l'on pense. Tout le monde présente Christophe Colomb comme un homme qui est né à Gênes, qui voulait aller en Inde par l'ouest et qui est arrivé en Amérique, par erreur... Cette histoire que l'on nous présente n'est pas la vraie histoire. Comment le discours de l'histoire change l'histoire... Pourquoi est-ce que je dis cela ? Je vous explique. Nous savons que l'autre Christophe Colomb, le Génois était issu de la plèbe. Et il y a un autre homme, qui s'appelait Christophe Colon, Colon qui était un amiral de la marine portugaise, marié avec une femme de la noblesse portugaise, il parlait le latin, savait la musique, les mathématiques, etc. Les historiens nous disent que ces deux hommes sont la même personne. Ce que je démontre dans mon livre, c'est que ce sont deux personnes différentes. Aujourd'hui, on dirait, il est allé à l'école, il a fait des études, mais à l'époque, ce n'était pas possible. Seuls les nobles avaient le droit de recevoir l'instruction. Alors, il y a un problème dans ce que l'on nous dit. Comment on peut lier les deux ? Deuxièmement, le mariage. L'amiral Colon était marié avec une femme de la haute noblesse portugaise. Il était lui-même apparenté à la famille royale portugaise. Nous savons que l'autre Christophe Colomb, le Génois était issu de la plèbe. Comment aurait-il pu épouser quelqu'un de la haute noblesse ? Ce scénario est impossible. Peut-être une marquise à la rigueur, mais aller à l'église et se marier ? Impossible. Et si Christophe Colomb, le navigateur s'est marié avec quelqu'un de la noblesse portugaise, c'était qu'il en était lui-même issu et ne pouvait donc pas être un homme du peuple, ce Génois. Ça ne peut pas être la même personne. C'est ce que je développe dans mon roman. C'est une enquête que mène Tomás Norhona, mon personnage. Il comprend la supercherie en faisant la découverte de documents et se rend compte alors de la façon dont les historiens ont reconstitué l'histoire à leur manière.
2- Avec Tomás Norhona, votre personnage, il y a un petit peu de vous, non ?
Oui, il y a un tas de similitudes. Il a mon âge, il travaille là où je travaille ce qui est plus facile pour moi pour composer le personnage. C'est une façon de dire que le personnage que l'on créé, prend toujours quelques traits de son auteur.
3- Vous avez commencé écrire un nouveau livre, pouvez-vous nous en dire un petit peu plus ?
Non, je ne peux pas tant que je suis encore en pleine rédaction. Je travaille sur un livre qui sera publié au Portugal, mais en France, on ne sait pas encore lequel va sortir, car j'ai écrit 13 romans et seulement 4 pour l'instant ont été publié ici. Donc, je préfère ne rien révéler pour l'instant.
4- José Rodrigues dos Santos, quand vous travaillez sur un livre comme ceux sur "Christophe Colomb" ou "La formule de Dieu", combien de temps peuvent représenter les recherches préalables à la rédaction de celui-ci ?
Hum, ça dépend. Pour le précédent, il m'a fallu huit ans. En général, pour les autres, il me faut environ un ou deux ans. Cela dépend du sujet du livre, de sa complexité, en fait. Une fois que j'ai les documents, c'est assez rapide. Écrire le roman me prend à peine deux, trois mois. Mais les recherches sont importantes pour moi, car je n'écris pas un livre quelconque, je veux raconter une histoire, mais aussi apporter des informations aux lecteurs, sur ce que les gens pensent savoir, sur la science, l'histoire, leur apprendre, leur faire partager des choses.
5- Si vous n'aviez pas été écrivain, journaliste, professeur, il y a-t-il un autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Peut-être architecte, dessinateur de bandes dessinées. Je dessine un peu.
6- Vous pourriez faire une couverture d'un de vos livres ?
(Rires) Ah, non, ce n'est pas mon boulot.
7- Quand vous écrivez, vous êtes plutôt du matin, du soir ?
Le matin et le soir, j'écris quand j'en ressens envie. Le problème c'est que j'ai toujours envie. (Rires)
8- Est-ce que vous avez un rituel comme certains auteurs ?
Non, je bois un thé ou un jus d'orange que je presse moi-même à la cuisine et je travaille ensuite. La seule chose dont j'ai besoin c'est d'une certaine tranquillité. J'ai besoin de me concentrer, parce qu'avec mon imagination, je vais créer un monde, des personnages et je ne peux pas entendre des gens parler à côté de moi. Il me faut une certaine concentration .
9- Quel conseil vous donneriez à un jeune écrivain ?
Eh bien, premièrement lire beaucoup. Il faut lire beaucoup. Deuxièmement, écrire beaucoup et faire cela d'une façon professionnelle pour s’entraîner parce que je pense que l'on devient un meilleur écrivain si on commence à écrire comme on respire. Il faut que cela devienne naturel. C'est comme par exemple, une voiture. Quand on commence à conduire, on ne connaît pas trop la voiture, les instruments, la mécanique, il faut se concentrer, mais au bout d'un certain temps, cela devient automatique. C'est pareil. Il faut faire en sorte que l'écriture devienne automatique. Que ce ne soit pas un effort. Quand on arrive à ce moment-là, il faut comprendre alors la technique de la fiction. Parce qu'écrire une fiction, ce n'est pas écrire n'importe comment. Il faut connaître les règles pour avoir du succès. La littérature n'a pas de frontières, on peut faire ce que l'on souhaite, mais le public, lui ne veut pas toujours ce que l'auteur lui propose. Il ne veut pas lire n'importe quoi. Alors si on veut toucher ce public, il faut connaître les règles de la fiction. Les Grecs ont étudié cela, l'écriture en trois actes, trois arches. Et je vois souvent des auteurs de fiction qui ne suivent pas ces règles et il se demande pourquoi personne n'achète leurs bouquins. Écrire, ce n'est pas seulement vouloir écrire beau, mais écrire bien, comprendre comment est structurée une situation.
A lire de l'auteur : Codex 632, la secret de Christophe Colomb, La clé de Salomon, L'ultime secret du Christ - La formule de Dieu -
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