24 Avril 2016
Résumé :
Une femme rêvait de partir.
De prendre le large.
Après un long voyage, elle arrive à Kodiak (Alaska). Tout de suite, elle sait : à bord d’un de ces bateaux qui s’en vont pêcher la morue noire, le crabe et le flétan, il y a une place pour elle. Dormir à même le sol, supporter l’humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, la peur, les blessures…
C’est la découverte d’une existence âpre et rude, un apprentissage effrayant qui se doit de passer par le sang. Et puis, il y a les hommes. À terre, elle partage leur vie, en camarade.
Traîne dans les bars.
En attendant de rembarquer.
C’est alors qu’elle rencontre le Grand Marin.
Auteur : Catherine Poulain
Nombre de pages : 372
Editeur : Edition de l'Olivier
Collection : Olivier Littérature Française
Date de parution : 04 février 2016
Prix : 19 euros (Broché) - 13.99 euros (epub) - 7.90€ (poche)
Avis / Critique :
« Il faudrait toujours être en route pour l’Alaska. Mais y arriver à quoi bon. » c'est par ces mots que commence le livre. Qu'est-ce qui a bien pu pousser une jeune femme chétive de Manosque à se rendre jusqu'en Alaska pour y pêcher la morue noire et le flétan, dans la nuit et les flots glacés, dans l'odeur du poisson, du diesel et des relents d'alcools ? Le livre ne répond pas à cette question. Il se présente comme un roman, mais au vu du CV de l'auteure et au style réaliste de l'écriture, on est beaucoup plus probablement en face d'une autobiographie déguisée.
Dans la première partie, on suit donc Lili, jeune française qui arrive à Kodiak, et qui va essayer de se faire une place dans ce milieu rude. Physiquement, elle va payer cher : blessure qui l'amène à la limite de la septicémie, côte cassée, sans compter les mains déformées par l'effort, la fatigue, les nuits passées à dormir à même le sol. Mais elle tient le coup, pour pouvoir gagner sa place parmi les pêcheurs. Et elle va finir par y arriver.
Sa vie alterne entre des campagnes de pêches dures, tendues, physiques, et la vie à terre, plus calme, où les hommes oisifs se saoulent et draguent gentiment l'héroïne.
La deuxième partie est plus calme. Lili a fini par succomber au charme du grand marin, elle passe quelque temps avec lui puis leurs chemins se séparent à nouveau. On la suit encore, à vivre de petits boulots, à faire encore quelques campagnes de pêches, à dormir où elle peut, dans des bateaux à quai ou au refuge des marins sans le sous.
Dans les deux parties, on trouve un style sans fioritures, qui va à l'essentiel, voire qui va un peu trop vite. Il y a quelques maladresses de style. On a un peu de mal à s'y retrouver dans toute la galerie de personnages. Tous ces petits défauts, loin de nuire au livre, accentuent au contraire son aspect de témoignage et le rendent plus crédible.
C'est un livre décapant, une leçon de vie, même si la deuxième partie est peut-être un peu trop longue. Mais il s'agit d'un premier roman : vivement les prochains !
Critique faite par Evil.g
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Extrait :
Enfin nous pêchons… Le jour s’est levé avant cinq heures. Le jour : une aube grise, un ciel glauque et plombé sur nos têtes. La lueur d’un soleil peut-être fait une trouée pâle dans la brume. Autour de nous l’océan à perte de vue. Il fait froid. Simon a lancé la balise depuis le pont supérieur, puis la bouée. La ligne se déroule. On s’écarte. Dave lâche l’ancre. Les premières palangres s’en vont à l’eau dans le grondement du moteur qui s’emballe, un tournoiement de mouettes qui tentent de saisir nos appâts avant qu’ils disparaissent dans les flots. J’apporte les baquets à Jude. Il noue l’extrémité des lignes les unes après les autres. Le vent siffle à nos oreilles. Il jette sur le pont les baquets vides d’un geste rapide et violent. Je les débarrasse aussitôt. Mon cœur bat terriblement. Les hommes hurlent dans un fracas de catastrophe. Jude se tient devant les flots bouillonnants, campé sur ses cuisses drues, reins bandés, le corps tout entier tendu vers l’urgence, la mâchoire dure, serrée, regard fixé sur la ligne qui se déroule, bête folle, monstre marin hérissé de milliers d’hameçons. Parfois l’un reste accroché à la gouttière. La ligne se tend dangereusement. En un instant il saisit la canne au bout de laquelle est fixé un couteau. Il crie encore : Écartez-vous ! et il coupe l’anpec qui liait l’hameçon à la ligne.
Dernière palangre ! il rugit pour prévenir le skipper. Qui toujours l’entend malgré le hurlement des choses et des hommes. L’orin nu se déroule encore, Dave lâche une ancre, la corde court jusqu’à la bouée finale et la balise. Le bateau ralentit. La tension qui nous raidissait retombe d’un coup. Un rire fuse. Je reprends mon souffle. Jude allume une cigarette. Il semble nous voir à nouveau. Il plaisante avec Dave qui se tourne vers moi :
– Ça va ?
– Oui, je murmure.Je n’en suis pas revenue encore. Gorge nouée, je mets de l’ordre dans les baquets. Je n’ai rien compris à rien. Les cris des hommes m’ont terrorisée. Jésus a un bon sourire.
– Ça viendra… il me dit.
Je passe un coup de jet sur le pont. Le skipper paraît.
– Et maintenant les gars, nous sommes en pêche. Allez prendre un café, c’est parti !
On m’a trouvé des bottes qui traînaient à bord. Des vraies celles-là. Elles sont très grandes et percées dans le pli de la cheville. Je prends l’eau. Il fait froid. On m’a aussi trouvé un ciré de pêche – la salopette et la veste – plus large et plus solide que mon ciré de clown.
Je monte dans la timonerie avec mon café. Je croise Jesse, je me rabats contre le mur. Il me bouscule. Le grand gars maigre est adossé nonchalamment dans son fauteuil de capitaine.
– Ça se passe bien, le moineau ?
– Oui. C’est quand que je prendrai mes quarts comme les autres ?
– Faudra en parler à Jesse.
– Quand ?
– Dès que tu peux le coincer.
Le ciel est opaque. La brume nous enrobe. Les hommes ont déployé les stabilisateurs de roulis de chaque côté du bateau, comme deux ailes de fer dont il ne resterait que l’ossature. Le Rebel balance étrangement, un oiseau trop lourd qui ne parvient pas à prendre son envol, rasant les flots. Des vagues lourdes font rempart, le bateau qui veut les franchir reste un instant en suspens sur la crête avant de redescendre dans des creux verdâtres. Une pluie fine et serrée tombe en rideaux obliques. Nous ressortons dans le froid. En silence nous enfilons cirés et gants de caoutchouc, nous bouclons nos ceintures. Ian est tendu, Dave ne sourit plus, Jesus et Luis semblent gris sous leur teint hâlé. Jesse aiguise sa lame. Je croise des regards qui ne me voient pas. Simon se cramponne aux montants des casiers, prêt à bondir au premier cri des hommes. Dans ses yeux la même angoisse qui me noue le ventre.
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