7 Octobre 2016
Résumé :
Le quinquennat hollandais a glissé dans le sang. Avec une tache rouge vif indélébile. Les attentats contre Charlie, l'Hyper Cacher de Vincennes, et la tuerie du Bataclan annoncent le début d'une guerre civile française, voire européenne, et le grand défi lancé par l'Islam à la civilisation européenne sur sa propre terre d'élection. Ce retour du tragique tranche avec la débonnaireté présidentielle qui confine à la vacuité. Comme si l'Histoire avait attendu, ironique, que s'installât à l'Elysée le président le plus médiocre de la Ve République, pour faire son retour en force.
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Auteur : Eric Zemmour
Nombre de pages : 539
Editeur : Editions Albin Michel
Collection : Essais doc.
Date de parution : 7 septembre 2016
Prix : 22.90 euros (Broché) - 15.99 euros (epub)
Avis / Critique :
Chronique d'un quinquennat en pensées couchées sur papier une à deux fois par semaine depuis l'élection de François Hollande.
"Avant, c'était mieux"... Oui, mais, "avant" quoi, quand ?
Un Eric Zemmour qui se répète, qui n'a rien à apporter de plus que ce qu'il a déjà dit.
Un quinquennat pour rien ? Un livre pour rien, pourrais-je dire presque.
A lire pour la plume, en somme.
Du même auteur dans ce blog : Le suicide français -
Extrait :
15 novembre 2013 - Bonnet blanc et blanc bonnet
Les french fries sont de retour à Washington. Les représentants de la droite américaine ont promis de s’empiffrer de frites françaises. John McCain a twitté « Vive la France ! » en français. En Israël, le Premier ministre Netanyahu a félicité Laurent Fabius. On se croirait revenu au temps où Guy Molletet les pilotes français faisaient la guerre dans les avions israéliens contre l’Égypte de Nasser. De leur côté, les Iraniens sont furieux et insinuent que les origines juives de Fabius ne sont pas étrangères à sa position. De leur côté, Obama et son
ministre Kerry regardent Fabius et Hollande de travers.
Tout est cul par-dessus tête. Le socialiste Hollande acclamé par la droite américaine et israélienne ! Comme un vulgaire Sarkozy. Et le pire, est que ce n’est pas la première fois. Dans l’affaire syrienne, notre président avait voulu punir Bachar el-Assad pour l’usage d’armes chimiques, tandis qu’Obama était beaucoup plus conciliant. Au Mali, de même, les Français se sont précipités pour combattre les terroristes, reprenant là encore la terminologie des néoconservateurs américains. Hollande est le dernier bushiste du monde. Le dernier à se vouloir le croisé de l’Occident. La pointe de l’OTAN quand l’Amérique est tentée par un isolationnisme prudent.
On s’en souvient, Sarkozy avait, lui, renversé Kadhafi, avant de menacer la Syrie d’Assad et l’Iran des mollahs. Hollande se révèle le frère jumeau de Sarkozy, comme si l’identité des générations était bien plus déterminante que les clivages politiques.
Les deux hommes, en quelques années, viennent de balayer d’un revers de main, sans aucune polémique, ni même un simple débat démocratique, quarante ans de politique gaullienne. Le Général, au nom de l’indépendance de la nation, s’opposait à l’Amérique, se méfiait des Anglais, s’ouvrait à la Chine et à la Russie pourtant communistes, et soignait sa popularité dans le tiers-monde, comme le petit qui n’a pas peur des grands. La France de Sarkozy et Hollande laisse à l’Allemagne les joies du commerce et de l’entente et la coopération avec la Russie et la Chine. Sarkozy et Hollande poursuivent les mêmes chimères de l’Europe de la défense, dont les Français sont seuls à vouloir. Mais pour être le gendarme de la Méditerranée, il faut un gros bâton alors même que Hollande, comme Sarkozy, ne cesse de réduire les budgets militaires. Or, ne pas accorder sa politique militaire avec sa politique étrangère comporte de gros risques : en Libye et au Mali, ça passe, mais en Syrie, ça casse, et avec l’Iran, ça tangue.
Mais les deux hommes comptent manifestement sur la même planche de salut, le chéquier bien garni des pays du Golfe, Arabie saoudite et Qatar, pays sunnites qui feront tout pour avoir la peau des chiites, iraniens et syriens. Pays du Golfe qui n’ont par ailleurs aucun intérêt à ce que l’Iran revienne sur le marché vendre son pétrole, ce qui aurait pour effet de faire baisser les cours.
Pendant ce temps-là, les spectateurs de cinéma découvrent dans le film Quai d’Orsay comment Villepin, avec des bouts de ficelle, a fait un pied de nez à la puissante Amérique de Bush qui s’apprêtait à attaquer l’Irak. Le monde d’avant ! La preuve : tout le monde fume dans ce film !
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