Au détour d'un livre

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Un quinquennat pour rien, d'Eric Zemmour

Un quinquennat pour rien, d'Eric Zemmour

Résumé :
Le quinquennat hollandais a glissé dans le sang. Avec une tache rouge vif indélébile. Les attentats contre Charlie, l'Hyper Cacher de Vincennes, et la tuerie du Bataclan annoncent le début d'une guerre civile française, voire européenne, et le grand défi lancé par l'Islam à la civilisation européenne sur sa propre terre d'élection. Ce retour du tragique tranche avec la débonnaireté présidentielle qui confine à la vacuité. Comme si l'Histoire avait attendu, ironique, que s'installât à l'Elysée le président le plus médiocre de la Ve République, pour faire son retour en force.

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Auteur : Eric Zemmour
Nombre de pages : 539
Editeur : Editions Albin Michel
Collection : Essais doc.
Date de parution : 7 septembre 2016
Prix : 22.90 euros (Broché) - 15.99 euros (epub)
 

 

Avis / Critique :
Chronique d'un quinquennat en pensées couchées sur papier une à deux fois par semaine depuis l'élection de François Hollande.

Il flingue à tout-va, Eric Zemmour, et pas que Hollande. Passant au crible la politique du quinquennat, il fait le rapprochement entre les faits d'hier et d'aujourd'hui et donne sa position, dont celle, la plus connue et qui lui vaut polémique depuis longtemps : le bannissement de l'Islam en France.
Ce livre est un peu la suite de "Le suicide français". Le ton est le même, les accusations aussi, mais remises au goût du jour. Dans la politique internationale, Eric Zemmour loue la capacité britannique à demeurer indépendante d'une Europe incapable de fonder un système performant et perfectible et la Russie de Poutine, qui parvient à tenir tête à l'Amérique.
Parmi les têtes de turc de l'auteur, on retrouve Bertrand Delanoë, suivi d'Anne Hidalgo, coupables de chercher à fermer la capitale aux banlieusards, et de transformer Paris en Venise morte, toute tournée vers le touriste qui, depuis les attentats la déserte. Il y a aussi Angela Merkel, qui règne sur l'Europe et fait de l'Allemagne un 4ème Reich économique, celui-là.
Parmi les autres têtes de turc, il y a le mariage homosexuel, la théorie du genre, que Zemmour n'a apparemment pas digéré. Dès qu'il y a un exemple à donner, voici que le mariage ressort et la "robe" de papa.
A croire qu'Eric Zemmour a mal dans sa virilité. Il faut dire que le monsieur est plutôt petit et mince, ceci explique peut-être cela.
En soi, cette redondance est franchement pénible. Elle nous donne la désagréable impression d'avoir un disque rayé qui n'arrête pas de passer et de repasser encore et encore et qui, du coup, enlève de la pertinence. Tout n'est pas à jeter, loin de là. Certains sujets ont le mérite de mettre en avant les ratages complets de la politique française, mais...Oui, mais !
Dommage de cette focalisation excessive, car le livre est intéressant en soi quand il parle par exemple, de politique internationale et parfois même de politique intérieure. Mais quel pessimisme, rien ne trouve grâce à ses yeux, ni personne et nous refermons le livre en nous demandant si l'auteur n'est pas un peu aigri ?

"Avant, c'était mieux"... Oui, mais, "avant" quoi, quand ?

Un Eric Zemmour qui se répète, qui n'a rien à apporter de plus que ce qu'il a déjà dit.
Un quinquennat pour rien ? Un livre pour rien, pourrais-je dire presque.
A lire pour la plume, en somme.

Du même auteur dans ce blog : Le suicide français -

Extrait :

15 novembre 2013 - Bonnet blanc et blanc bonnet

Les french fries sont de retour à Washington. Les représentants de la droite américaine ont promis de s’empiffrer de frites françaises. John McCain a twitté « Vive la France ! » en français. En Israël, le Premier ministre Netanyahu a félicité Laurent Fabius. On se croirait revenu au temps où Guy Molletet les pilotes français faisaient la guerre dans les avions israéliens contre l’Égypte de Nasser. De leur côté, les Iraniens sont furieux et insinuent que les origines juives de Fabius ne sont pas étrangères à sa position. De leur côté, Obama et son

ministre Kerry regardent Fabius et Hollande de travers.

Tout est cul par-dessus tête. Le socialiste Hollande acclamé par la droite américaine et israélienne ! Comme un vulgaire Sarkozy. Et le pire, est que ce n’est pas la première fois. Dans l’affaire syrienne, notre président avait voulu punir Bachar el-Assad pour l’usage d’armes chimiques, tandis qu’Obama était beaucoup plus conciliant. Au Mali, de même, les Français se sont précipités pour combattre les terroristes, reprenant là encore la terminologie des néoconservateurs américains. Hollande est le dernier bushiste du monde. Le dernier à se vouloir le croisé de l’Occident. La pointe de l’OTAN quand l’Amérique est tentée par un isolationnisme prudent.

On s’en souvient, Sarkozy avait, lui, renversé Kadhafi, avant de menacer la Syrie d’Assad et l’Iran des mollahs. Hollande se révèle le frère jumeau de Sarkozy, comme si l’identité des générations était bien plus déterminante que les clivages politiques.

Les deux hommes, en quelques années, viennent de balayer d’un revers de main, sans aucune polémique, ni même un simple débat démocratique, quarante ans de politique gaullienne. Le Général, au nom de l’indépendance de la nation, s’opposait à l’Amérique, se méfiait des Anglais, s’ouvrait à la Chine et à la Russie pourtant communistes, et soignait sa popularité dans le tiers-monde, comme le petit qui n’a pas peur des grands. La France de Sarkozy et Hollande laisse à l’Allemagne les joies du commerce et de l’entente et la coopération avec la Russie et la Chine. Sarkozy et Hollande poursuivent les mêmes chimères de l’Europe de la défense, dont les Français sont seuls à vouloir. Mais pour être le gendarme de la Méditerranée, il faut un gros bâton alors même que Hollande, comme Sarkozy, ne cesse de réduire les budgets militaires. Or, ne pas accorder sa politique militaire avec sa politique étrangère comporte de gros risques : en Libye et au Mali, ça passe, mais en Syrie, ça casse, et avec l’Iran, ça tangue.

Mais les deux hommes comptent manifestement sur la même planche de salut, le chéquier bien garni des pays du Golfe, Arabie saoudite et Qatar, pays sunnites qui feront tout pour avoir la peau des chiites, iraniens et syriens. Pays du Golfe qui n’ont par ailleurs aucun intérêt à ce que l’Iran revienne sur le marché vendre son pétrole, ce qui aurait pour effet de faire baisser les cours.

Pendant ce temps-là, les spectateurs de cinéma découvrent dans le film Quai d’Orsay comment Villepin, avec des bouts de ficelle, a fait un pied de nez à la puissante Amérique de Bush qui s’apprêtait à attaquer l’Irak. Le monde d’avant ! La preuve : tout le monde fume dans ce film !

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