Au détour d'un livre

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Les grands cas de psychose, sous la direction de J.D. Nasio

Les grands cas de psychose, sous la direction de J.D. Nasio

Résumé : Voici, réunis pour la première fois, les commentaires des plus célèbres cas de psychose que les grands maîtres de la psychanalyse nous ont légués. Ce livre, témoignage exceptionnel de la cure psychanalytique des psychoses, est un puissant stimulant pour penser les formes nouvelles de la maladie mentale.


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Auteurs : Collectif, sous la direction de J.D. Nasio
Nombre de pages : 309
Editeur : Payot
Collection : Désir / Payot
Date de parution : 8 septembre 2000
Prix : 12.12 euros (broché)


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Avis / Critique :

Pour J.D. Nasio, un cas est  "comme le passage d'une démonstration intelligible à une monstration sensible".
Ce livre a donc une fonction didactique, la transmission d'une théorie d'une manière active et concrète au lecteur qu'il soit professionnel ou en devenir, et où l'empathie du lecteur va favoriser l'absorption du concept de cas, le fantasme imagé devenant l'émergence chez l'analyste du refoulé du patient.
C'est ce fantasme imagé, ce fantasme "juste" qui va conceptualiser le schéma d'analyse, le prima de la théorie qui s'ajustera ensuite et qui donnera lieu à une interprétation orale ou écrite.
Chaque patient a une histoire singulière, mais il a surtout, une singulière représentation de son histoire. 

Ici, le lecteur découvrira quatre cas, tous différents, mais ô combien important dans l'histoire de la psychologie et de la psychanalyse.
Le premier abordé, est celui de Schreber.
Né en 1842, Schreber est docteur en droit, président de la cour d'appel de Saxe. Son frère aîné est atteint d'une psychose évolutive et finit par se suicider. Sa jeune soeur, est elle, malade mentale. A 42 ans, Schreber est hospitalisé pour une hypocondrie grave durant quelques mois. 8 ans plus tard, alors qu'il est président de la cour d'appel, il rechute. Ses symptômes ? Idées de persécution, extrême sensibilité à la lumière, au bruit, hallucination visuelle et auditive. Pour lui, l'âme de l'homme siège dans les nerfs. Nerfs dont Dieu est pourvu en abondance. Mais voilà, Schreber est persuadé qu'il attire à lui les âmes et donc que Dieu est compromis dans son intégralité. Dieu n'a donc d'autre choix que de tenter de détruire Schreber. Pour contrecarrer le destin fomenté par l'entité supérieure, Schreber hurle à tout-va, s'imagine avec un ver dans les poumons, se voit femme subissant l'accouplement et s'imagine devenir la "femme" de Dieu pour survivre. Guéri, il replonge en 1907 et mourra 4 ans plus tard.
Avec le cas Schreber, c'est un point de la théorie de la libido et du narcissisme qui se dessine. Schreber s'est émasculé mentalement en devenant femme, conséquence peut-être d'une éducation rigoriste (celle du père) et de l'échec de l'expérience de castration et de l'oedipe.

Le second cas étudié, est celle du jeune Dick par Mélanie Klein. La mère de Dick souhaitait l'allaiter, mais l'enfant ne prit pas le lait maternel. Rejeté et incompris, Dick grandit alors dans un monde qu'il fantasme avec cependant quelques points qui lui permettent de rester ancré dans la réalité. Il ne prononce les mots qu'en les déformant et seuls l'amour de sa grand-mère et de sa nurse l'empêchât de basculer complètement. Non pas que ses parents ne l'aimaient pas, mais il ne comprenait pas cet enfant étrange. Avec Dick, Mélanie Klein comprend que les associations qui se font par la parole et le rêve chez l'adulte, peuvent se faire par le biais du jeu chez l'enfant. Elle travaillera beaucoup aussi sur l'angoisse de l'enfant, souvent laissé de côté. C'est aussi la découverte d'un Surmoi précoce et féroce, du sadisme maximum dans l'univers fantasmagorique de l'enfant.
Vient ensuite, proposé par J.D. Nasio, un regard sur Piggle, la petite fille suivit par Winicott. Piggle et la maman "noire". La maman qu'elle fantasme à travers l'angoisse que représente la perte d'une mère qui appartient au père, le père qui l'abandonne à son tour alors que Piggle en fait sa mère de substitution, à la naissance de la petite soeur. Là aussi, c'est par le jeu que Winicott traitera l'enfant sur 16 séances et parviendra à désamorcer l'angoisse.
A ces exemples, s'ajoutent l'effet du miroir plan  qu'explique Françoise Dolto à travers "l'enfant miroir" où comme le note D. Berthon et M. Varieras, se voir de façon multiples dans un miroir ou une glace sans personne pour expliquer pourquoi son image est morcelée peut amener un enfant à régresser à une image de lui antérieur. L'image tient une grande place chez Dolto qui apportera une grande connaissance des différents types de morcellements qui peuvent s'opérer chez l'enfant et dont les conséquences peuvent avoir tant de répercussions ensuite, dans la continuité du sujet, son image dynamique, son image fonctionnelle, son image assemblée, son image inconsciente, image blessée, etc.
Dans ce livre, il y a aussi le cas des soeurs Papin sur lequel Lacan s'est penché et qui révèle plus que le simple fait divers connu.

Extraits de suivi de cure, principaux éléments et concepts tirés du suivi de ces patients permettent d'aborder les cas de psychose ici, mis en avant. Un livre bien intéressant dans lequel il est à noter cependant qu'il aurait été pertinent d'avoir une vision plus complète sur ces cas, via l'apport interne de la cure de chacun, ici, résumé.

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Extrait :

Winnicott a 67 ans et Piggle 2 ans et 4 mois lorsqu'ils se rencontrent pour la première fois. Elle arrive accompagnée de ses deux parents. Winnicott remarque une petite fille a l'air sérieux qui vient de toute évidence pour travailler.
Winnicott les conduit dans la salle d'attente, puis demande à Piggle de le suivre dans son cabinet, elle hésite et dit à sa mère : "Je suis trop timide", à la suite de quoi Winnicott demande à la mère de l'accompagner et de ne rien faire pour aider sa fille.
D'emblée, Winnicott va situer la relation au sein d'une aire de jeu. Sitôt réunis dans la pièce, Winnicott devient très copain avec un ours en peluche qui était par terre, près du bureau, puis il va s'installer dans le fond de la salle, s'assied par terre et joue avec des jouets, tout en tournant le dos à Piggle et à sa mère. Winnicott dit : "Amène l'ours ici, je veux lui montrer les jouets." Piggle vient immédiatement, et amène l'ours pour lui montrer les jouets.
Au bout de cinq minutes de jeu, la mère sort discrètement pour regagner la salle d'attente.
Le contact entre Winnicott et Piggle est ainsi établi. Piggle se met à jouer avec les jouets en désordre, et dit, chaque fois qu'elle en saisit un : "'ai un..." en nommant le jouet. C'est alors qu'elle répète à plusieurs reprises : "Voilà un autre et voilà un autre", en s'emparant de wagons de marchandises.
Winnicott prend cela  comme un début de communication et entre dans son jeu : "Un autre bébé, le bébé Suz" (c'est ainsi que Piggle appelle sa petite soeur Suzanne). A cette remarque, elle se met à lui raconter ses souvenirs autour de la venue au monde de sa petite soeur sans parvenir à faire la différence entre elle et Suzanne : le bébé qui mange et dort dans le berceau, c'est Piggle et Suz en même temps.
Piggle prend ensuite une petite ampoule électrique sur laquelle est dessiné le visage d'un bonhomme, et dit : "Dessine un petit bonhomme". Puis elle commence à tout ranger dans les boîtes : "Il faut que je range, faut pas laisser de désordre ici." Quand elle a tout emballé, jusqu'au moindre petit objet, dans les boîtes, elle conclut : "J'ai mis de l'ordre".
C'est ainsi que se termine cette première consultation.
Les parents écrivent à Winnicott. Dans la période qui suit la consultation, les parents écrivent à Winnicott pour lui faire part des évènements suivants : Piggle a beaucoup de mal à s'endormir à cause du "babacar" ; elle est bien plus souvent "méchante" maintenant, elle donne des coups de pied et hurle au moment du coucher.
Elle fait des récits étranges, comme "le Babacar me prend le noir et te le passe et alors j'ai peur de toi, j'ai peur du Piggle noir, et je suis vilaine." Elle a peur de la "maman noire" et du "Piggle noir",  "parce qu'ils me rendent toute noire", ajoute-t-elle.
Peu de temps après, elle raconte que "la maman noire" griffait la figure de sa mère, lui arrachait ses "miams", la faisait toute sale et la tuait, tout en disant qu'elle avait une gentille maman quand elle était petit bébé.

 

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