7 Mai 2017
Résumé : Même s'il est difficile de faire parler sa mère, la plupart du temps abonnée aux barbituriques, David Barrette est certain d'être le fils caché de Pete Townshend, le guitariste des Who. Il sait tout faire comme Pete. Qu'importe s'il a plutôt l'air d'un cosmonaute que d'une rock star avec le blouson argenté que lui a acheté son père, l'officiel, bientôt il ira rejoindre le "vrai" en Angleterre. En attendant, Erika Kaukonen, la plus belle fille de la classe a flashé sur lui.
Auteur : Christophe Sainzelle
Nombre de pages : 186
Edition : Témoins
Date de parution : 18 février 2017
Prix : 18€ (broché)
David Barrette est un ado qui n’a pas la vie facile : il a une mère suicidaire et un père effacé, il vit à Chateau-Thierry, il est habillé comme un plouc, les filles ne sont pas folles de lui. Il y aurait de quoi déprimer … si il n’était pas le fils caché de Pete Townshend. En tout cas, il en est persuadé.
Dès les premières lignes du roman, le ton est donné : le narrateur nous explique comment sa mère, jeune soubrette dans un obscur hôtel de la ville, se laisse bousculer par Pete Townshend, de passage lors d’une tournée en France. La suite du roman décrit un adolescent des années 80, mal dans sa peau, qui se réfugie dans l’oeuvre des Who. Mais ce n’est pas du tout un livre triste, bien au contraire. Il est écrit dans un style sec et nerveux dans lequel l’humour, le second degré et l’ironie sont toujours présents.
Du coup on s’amuse beaucoup, alors que ce qui lui arrive n’a rien de particulièrement agréable : entre les multiples tentatives de suicide de sa mère, ses techniques lamentable pour séduire la belle Erika, son blouson ridicule, son inscription forcée au concours de douanier ou encore sa difficulté à faire rentrer un électrophone ou des guitares à la maison, ce n’est pas vraiment une vie rêvée. D’ailleurs, le mot « plouc » revient souvent sous la plume du narrateur pour se décrire, lui et sa famille...
Bien sûr, il est beaucoup fait référence aux Who et à leurs chansons. Mais il n’est pas nécessaire de connaître leur œuvre par cœur pour apprécier le livre. Il pourra même donner envie de s’y intéresser à ceux qui ne connaissent pas ce groupe.
C’est donc un livre drôle sur un sujet grave. On pourra peut-être trouver qu’il manque de profondeur, mais ce n’était à priori pas l’intention de l’auteur, même si il y a sûrement des éléments autobiographiques dans le livre.
Précisons par ailleurs qu’il s’agit d’un premier roman. Ceux qui veulent en savoir un peu plus sur l’auteur peuvent aller sur son site web – christophesainzelle.fr – qui est un très bon complément à la lecture du livre et où on peut se faire une idée de son humour.
Critique d'Evil.g
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Je sais tout sur les Who. De l’accord le plus utilisé par Pete Townshend aux horaires de travail de John Entwistle à la perception des impôts de Chiswick, du nombre de coups de poing distribués par Roger Daltrey à la circonférence des flacons d’amphétamine de Keith Moon, rien de ce qu’ils ont fait ne m’est étranger.
Bien que conséquente, l’exégèse des Who reste incomplète. Il manque le détail essentiel à la compréhension de leur histoire. Comme si des paléontologues dilettantes avaient creusé à quelques centimètres de Lucy, déterrant les vestiges d’une salamandre ou d’un diprotodon et passant à côté d’un moment crucial de l’humanité.
Dans les sagas des Who, qu’elles soient baclées, exagérées, inventées ou les plus objectives possibles, la même coquille monstrueuse se répète en boucle. Le même oubli monumental se propage d’un article ou d’une biographie à l’autre: on ne parle jamais de moi.
Les journalistes de Rock sont peu attirés par l’exigence historique. On peut compter sur les meilleures plumes du genre pour nous rappeler que Pete Townshend a dit qu’il espérait mourir avant d’être vieux et analyser la portée sociologique d’une telle sentence, mais aucun n’a rapporté la phrase la plus importante que le guitariste des Who a prononcée dans les années soixante, sa période la plus sensationnelle :
– Thanks baby. It was great ! I will write a song about you.
Avec seulement le certificat d’étude en poche, ma mère n’a pas compris ce que Pete lui disait, mais elle s’est doutée qu’il la complimentait. Et visiblement cela n’avait rien à voir avec le fait qu’elle lui avait apporté son petit-déjeuner avec diligence. Mais plutôt avec la douceur de son corps encore juvénile qu’il venait d’honorer avec une sensibilité quasi mystique contrastant avec l’énergie et la rage qu’il mettait sur scène.
Pete Townshend a bondi du lit, nu :
– Wait Baby, I have an idea.
Il a empoigné sa guitare, une Gibson J-200 achetée une semaine plus tôt par Chris Stamp, son manager. Il a commencé à jouer quelques accords un peu jazzy et puis le thème est venu. Les paroles n’ont pas tardé à sortir de sa voix déjà nostalgique :
You take away the breathe I was keeping for sunrise
You appear and the morning looks drab in my eyes
And then again I’ll turn down love
Having seen you again
Once more you’ll disappear
My morning put to shame
En 1966, les Who étaient en tournée en France. Le 31 mars à Issy-les-Moulineaux. Les 1er et 2 avril à Paris. Dans l’histoire des Who, celui qui a eu l’idée de venir à Château-Thierry est Keith Moon. Le Comptoir du Gros était le plus grand dépôt de farces et attrapes de France. Il approvisionnait le pays entier, et même plus. Le rayon feux d’artifices et dynamite était dirigé par le meilleur pyrotechnicien de France 1963. Keith y est resté des heures. Les Who ont dû dormir sur place. L’hôtel où travaillait ma mère, lui, s’appelait l’Europe. Et se trouvait être ce qu’une petite ville provinciale comme Château-Thierry pouvait offrir de mieux à quatre pop stars Londoniennes.
Comment ma mère est-elle passée de banale femme de service à cette place unique dans l’histoire des Who ? Peut-être le costume de soubrette que la direction obligeait le personnel féminin à porter ? Le même accoutrement qui avait fait, au même moment, tant d’effet dans les chambres de Moon, Daltrey et Entwistle. Sauf que les trois collègues de ma mère, plus âgées et expérimentées, avaient su prendre leurs précautions pour que cet instant ne reste qu’un épisode mémorable, sans conséquence hormonale dans leur vie de femmes.
Pete Townshend a fait claquer l’accord final :
– You like it baby ?
Ma mère, troublée par l’étrangeté de l’heure qu’elle venait de passer, a fini de réajuster son bas, l’attachant solidement au porte-jarretelles. (Le directeur de l’hôtel était maniaque sur ce point.)
– Euh… oui, a-t-elle senti qu’il fallait répondre.
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