24 Mai 2018
Résumé :
Pourquoi les mythes du complot envahissent-ils l’esprit de nos contemporains ? Pourquoi le traitement de la politique tend-il à se « peopoliser » ? Pourquoi se méfie-t-on toujours des hommes de sciences ? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu être interviewé à un grand journal de 20 heures ? Comment, d’une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l’adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N’était-il pourtant pas raisonnable d’espérer qu’avec la libre circulation de l’information et l’augmentation du niveau d’étude, les sociétés démocratiques tendraient vers une forme de sagesse collective ?
Cet essai vivifiant propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre à toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes. Il est urgent de le comprendre.
Auteur : Gerald Bronner
Nombre de pages : 360
Edition : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE
Date de parution : 2 mars 2013
Prix : 19€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2130607298
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Pourquoi Internet favorise-t-il la théorie du complot ?
La concurrence de l’information sert-elle vraiment la vérité ?
Est-ce que les foules sont sages ?
Voilà quelques unes des questions qui trouvent réponse dans ce livre du sociologue Gérald Bronner. Il y analyse quels mécanismes cognitifs entrent en œuvre dans le développement d’une théorie conspirationniste ou d’un emballement médiatique injustifié.
À base de nombreux exemples et de résultats d’expériences, on y apprend, entre autres, ce qu’est le biais de confirmation, un produit Fortéen, l’effet râteau …
Il ne s’agit pas d’un grand discours philosophique mais d’une vraie démarche scientifique qui essaye de comprendre le fonctionnement de notre cerveau et qui nous démontre que certaines approximations intellectuelles que nous faisons tous les jours afin de ne pas toujours tout remettre en question peuvent parfois nous abuser.
Le tout est dit dans un style clair et agréable.
Il y a parfois matière à polémique : l’auteur range au nombre des croyances infondées l’astrologie, l’homéopathie, la prétendue dangerosité des lignes électriques à haute tension ou des OGM, et même l’efficacité de la démocratie participative. Mais attention, il ne s’agit pas de parti pris politique mais bien de nous faire comprendre ce qui, nous amène à adhérer à ces « croyances » sans réel fondement scientifique.
Le livre s’achève sur quelques propositions de solutions, telles qu’une meilleure formation des journalistes ou la popularisation de la science. Ce n’est pas forcément la partie la plus convaincante.
C’est en tout cas un livre salutaire que tout le monde devrait lire et qui permet d’affiner notre sens critique.
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On peut dire que le marché cognitif dans les sociétés occidentales contemporaines est globalement libéral dans la mesure où, à de rares exceptions près (par exemple la défense du négationnisme en France), les produits ne subissent pas de taxation ou d’interdiction étatique. Ce libéralisme cognitif est consubstantiel à la constitution même des démocraties : il a été considéré en 1789 comme un droit fondamental de l’Homme. Il est autorisé par des décisions politiques et rendu possible par des innovations technologiques. Internet en est une manifestation emblématique. Cette libéralisation politique et technologique du marché cognitif aboutit immanquablement a une massification de la diffusion de l’information. Des chercheurs ont ainsi affirmé que l’information produite sur notre planète en cinq ans, au tournant du XXIe siècle, a été quantitativement supérieure à l’ensemble de l’information imprimée depuis Gutenberg. En 2005, l’humanité a produit 150 exabits de données, et 1200 en 2010 ! Pour résumer, il se diffuse de plus en plus d’informations, et en de telles proportions qu’il s’agit d’ores et déjà d’un fait historique majeur de l’histoire de l’humanité. Mais pourrait-on penser, qu’est-ce que tout cela change ? Il y a de plus en plus d’informations disponibles ? Tant mieux pour la démocratie et tant mieux pour la connaissance, qui finira bien par s’imposer aux esprits de tous !
Ce point de vue parait trop optimiste. Il suppose que, dans cette concurrence ouverte entre les croyances et les connaissances méthodiques, les secondes l’emporteront nécessairement. Or, face à cette offre pléthorique du marché, l’individu peut être facilement tenté de composer une représentation du monde commode mentalement plutôt que vraie. En d'autres termes, la pluralité des propositions qui lui sont faites lui permet d’éviter à moindre frais l’inconfort mental que constituent souvent les produits de la connaissance. Cet inconfort peut être la conséquence de plusieurs facteurs.
D‘une part, ces produits sont souvent plus complexes que leurs concurrents et nécessitent, pour être tout à fait compris, des compétences techniques et théoriques qui excédent souvent le sens commun, même dans leurs formes vulgarisées. De nombreux individus, par anticipation, se découragent devant un énoncé à prétention scientifique, et n’acceptent éventuellement d’en écouter les conclusions que pour mieux les oublier, et pour accepter des interprétations plus accessibles. Certaines explications non scientifiques ou pseudo-scientifiques paraissent plus convaincantes car elles sont, elles aussi, argumentées, mais inspirées par une logique pouvant être embrassée d‘un seul regard par l’interlocuteur.
D‘autre part, les produits de la connaissance peuvent aisément impliquer une forme de désenchantement parce qu’ils offrent des modèles de compréhension du monde Fondés sur des mécanismes plutôt que sur des artifices magiques ou des volontés transcendantales dont l’existence pourrait nous assurer que l’univers a un sens.
Parallèlement, les produits de la croyance flattent aisément les pentes naturelles de notre esprit. C’est donc bien un espace sauvagement concurrentiel qu’organise la révolution du marché cognitif. Cette concurrence, de surcroît. n'est pas vraiment loyale.
Je viens d‘évoquer les termes de « commodité mentale », de pentes de l'esprit... Que faut-il entendre par là ?
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