Au détour d'un livre

Critiques littéraires, avis, livres gratuits, news. “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” (Jules Renard) -

Les meilleurs livres retenus par le blog depuis sa création

Ces livres nous ont marqués. Ils nous ont fait vibrer. Nous leur avons donné la note de cinq sur cinq et si vous ne les avez pas lus, voilà un résumé de chacun et leur critique. Peut-être que cela vous donnera l'envie de les découvrir à votre tour.

 

 

Sanctus, de simon toyne "audetourdunlivre.com"

Sanctus, de Simon Toyne 


L'histoire : Un moine traumatisé s’échappe du monastère de la Citadelle pour se jeter du haut de la montagne. Sa mort sonne le début d’un combat à mort entre deux communautés : les Sancti, qui vivent dans la Citadelle, et les Mala, leurs ennemis héréditaires. Car pour tous, l’heure de la prophétie est arrivée, porteuse de la révélation ou de destruction... Liv, la sœur du jeune moine, se retrouve piégée dans une guerre sans merci.

Avis : Le roman de Simon Toyne se lit comme un roman d'aventure mixé d'espionnage et empreint d'ésotérisme. Il se lit comme on regarderait une bonne série télé : l'auteur pose le décor et ensuite, place à l'action. Une action qui ne s'arrête pas, aidée en cela par des chapitres cours qui lui donnent son rythme rapide.

Bref, on ne s'ennuie pas un seul instant, il n'y a pas de déchet. C'est une aventure qui est autrement plus sympathique à lire que le Da Vinci Code.

    Une fois que vous aurez mis le nez dans ce roman, vous aurez dû mal à le refermer. On se dit “allez, encore un chapitre”, puis finalement, on en lit deux de plus, voir trois. On a envie de savoir la suite. La fin est particulièrement inattendue et  bien trouvée.

    Ce livre a été une très bonne surprise. Il est resté sur mon étagère deux mois, je passais devant sans oser le prendre et puis une fois lancée, j'ai complètement plongé.

Résultat : Un vrai coup de cœur.

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Une place à prendre, de JK Rowling - "www.audetourdunlivre.com"

 

Une place à prendre, de J.K. Rowling

Résumé : Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourments les plus violents, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour

Critique / Avis :

     Et voilà, pour J.K. Rowling le temps de Harry Potter est bel et bien terminé. L'auteur prend un tournant majeur dans son écriture et ose révéler une nouvelle palette à son style. Que ceux qui ont lu les histoires du petit sorcier n'en prennent pas ombrage, il faut bien un jour tourner la page et oser autre chose. Pour moi, qui n'ai pas lu un seul des 7 tomes de H.P, j'ai donc découvert l'univers Rowlingien avec "une place à prendre" et ma foi, j'ai plutôt été emballée.
    Certes, l'histoire est pleine de noirceur. Les personnages ne sont guère sympathiques et J.K. Rowling dépeint un tableau plein de complexité à travers cette bourgade anglaise, coincée entre une grande ville et une cité dortoir. Les personnages, qui sont très nombreux, pourront rebuter la lecture, mais si c'est le cas, n'hésitez pas à vous faire une petite bible. 

     Ici donc, pas d'aventure à la Indiana Jones, pas de meurtre, juste le quotidien d'une poignée de personnes qui se dépeignent à travers leur vie et entrent en interaction. On se laisse plonger à travers leurs aspirations bonnes ou mauvaises, leur misère, leur dureté et à travers eux, chacun peut y voir un frère, une sœur, un père et même soi-même.
    L'histoire se situe en Angleterre mais pourrait tout aussi bien se situer en France tant cela nous semble présent et familier.

     Un livre marketing ? Sûrement pas. L'auteur ne fait pas dans la facilité en choisissant une histoire difficile et prenant le risque de déplaire aux fans de Harry Potter.

682 pages, c'est certes long me direz-vous mais franchement, ne vous arrêtez pas à cela.

     Une chose est sûre : après l'avoir lu, vous n'en ressortirez pas indifférent.

 

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Rescapée de la scientologie, de Jenny Miscavaige - www.audetourdunlivre.com

Rescapée de la scientologie, Jenna Miscavige Hill

 

Résumé :
Jenna Miscavige Hill, la nièce du chef actuel de la Scientologie, dévoile, pour la première fois, comment elle a grandi dans la Scientologie et comment elle a réussi à en sortir. Le divorce de Tom Cruise et de Katie Holmes a attiré l’attention sur les conditions de vie des enfants dans la Scientologie. Dans son livre, Jenna révèle comment elle a été séparée de ses parents, et comment elle a intégré la Sea organisation qui chapeaute l'ensemble de la Scientologie dans le monde entier. Fondée en 1952 par L. Ron Hubbard, la Scientologie suscite dans le monde entier de nombreuses interrogations et controverses. Dans ce livre évènement Jenna Miscavige Hill met en lumière les aspects les plus troubles de l’organisation.

Avis / Critique :

Ce livre est un vrai coup de massue.
Jenna Miscavige nous plonge dans le monde de la scientologie en nous racontant tout de son parcours sans rien omettre des détails, de sa prime enfance ou elle est envoyée dans ce qu'on appelle le Ranch jusqu'à ses derniers moments passés au cœur de cette église reconnue par la loi américaine. Et quel choc. Comment imaginer que des enfants, dès leurs premières années puissent être considérés comme des adultes et traités comme eux. Et pourtant, c'est le cas.

Ainsi, la jeune Jenny est supposée être comme tous les scientologues, un Thétan (un être spirituel immortel enfermé dans un corps mortel), donc pas de temps à perdre avec l'enfance. A peine âgée de cinq ans, la voici donc séparée de ses parents et envoyée au ranch. Là, elle partage sa chambre avec plusieurs autres enfants et participe à la rénovation de son nouvel habitat, six jours sur sept, dix heures par jour entre deux cours de scientologie. Elle écope aussi d'une fonction : médecin de son groupe. Oui, une enfant de sept ans qui va diagnostiquer et soigner ses camarades. Plus tard, on lui fait signer un contrat : elle s'engage au service de la scientologie un milliard d'années (et oui, le thétan à plusieurs vies et pas question qu'il fasse autre chose).

Après le ranch, c'est la Sea Org qui l'attend (organisation centrale de la scientologie) et les auditions avec le fameux électromètre. Là aussi pas de distraction. Le travail est de 8h30 jusqu'à 23h30 avec une demie-heure pour manger. Mais pour Jenny qui ne connait que ça, cela semble normal, même si elle regrette de ne pas pouvoir voir ses parents et ses frères plus souvent (un samedi soir et un dimanche matin, quand c'est possible). La vie de Jenny aurait pu continuer de s'écouler ainsi entre son job et ses auditions. Mais voilà, que sa mère, membre imminent de la Sea Org est envoyée en rééducation pour avoir fait un hors 2D (avoir eu une liaison ou tout autre chose en violation avec les lois de la scientologie). Là, la vie de Jenny devient un enfer. Son oncle, David Miscavige, le chef de l'organisation la décrète persona non gratta, elle doit subir les interrogatoires, les harcèlements d'autres scientologues, du chantage affectif. Mais Jenny s'accroche et après plusieurs mois de ce traitement, les choses se calment. Pas longtemps, car ses parents sont déclarés "suppresive persons" et renvoyés de la scientologie et expédiés au Nouveau-Mexique. Jenny pourrait les suivre mais elle est jeune et le monde des wogs (vous et moi) lui fait peur. Elle décide donc de rester et de poursuivre son chemin dans la Sea Org. Encore une erreur. Elle subit à nouveau les foudres de son oncle et des scientologues. Mais la jeune fille commence à se rebeller. Pour éviter qu'elle ne contamine les autres, elle est envoyée en Australie, avec son fiancé dans le but de récolter des fonds. Là, elle découvre un autre monde et une liberté qu'elle n'a jamais éprouvé. A force d'une volonté de fer, de persuasion, Jenny et son mari finissent par se libérer.
Un récit au coeur de l'enfer de la scientologie à lire absolument.

rescapée de la scientologie, de Jenny Miscavaige

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L'embaumeur de Boston, de Tess Gerritsen

L'embaumeur de Boston, de Tess Gerritsen

Résumé : Une momie retrouvée dans les réserves du musée Crispin à Boston suscite  l'intérêt des historiens, et de la police. En effet, Maura Isles, médecin légiste sollicitée pour l'occasion, s'aperçoit qu'une balle est logée dans la jambe du cadavre et qu'un message crypté est cousu dans sa bouche. Pour Jane Rizzoli, chargée de l'enquête, aucun doute n'est possible : ils ont affaire à un assassin qui reproduit les techniques d'embaumement antiques.

 

Avis / Critique :
Pour ceux qui connaissent un peu l'univers de la série "Rizzoli and Isles", vous ne serez pas dépaysé. La série est en effet basée sur les personnages créés par cet ancien médecin devenu écrivain, Terry Gerritsen.

L'histoire ici raconte celle de la découverte dans un musée de Boston, le musée Crispin, d'une momie. A son analyse, celle-ci se révèle être non pas une momie âgée de 2000 ans mais d'une vingtaine d'années avec une balle figée dans la jambe. De plus amples recherches dans le musée permettent de mettre à jour également, une série de têtes réduites. Jane Rizzoli s'empare de l'affaire. Qui et pourquoi ces femmes ont-elles été tuées et momifiées de la sorte. Et quel secret cache Joséphine, la jeune et belle archéologue du musée ? Pourquoi cherche-t-on à la tuer ? Et Maura Isles ? Quel est son rôle là-dedans ? Pourquoi a-t-on fait appel à elle pour expertiser la momie et qui a mis ce sachet dans son jardin ? Et que dire de ce symbole égyptien, "Médée" ?

Un thriller palpitant, mené tambour battant dans lequel on retrouve tout l'humour de la série.
Je l'ai lu en 2 jours tellement l'histoire m'a captivée.
Une vrai belle découverte et ceci est d'autant plus notable que c'est la série télé qui sert les romans et non les romans qui servent la série.

 

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L'Ultime Secret du Christ, de Jose Rodrigues dos Santos

Résumé : Seule au cœur de la bibliothèque vaticane, Patricia Escalona, éminente paléographe, étudie le Codex Vaticanus, l'un des plus anciens exemplaires de la Bible. Un document aussi sacré qu'exceptionnel qui causera sa perte : elle est égorgée, et un message codé est laissé près de son corps.
D'abord suspecté, Tomás Noronha, historien et cryptologue, finit par apporter son aide à Valentina, l'inspectrice chargée de l'enquête.

Avis / Critique :

Une fois de plus, l'auteur nous embarque dans un roman qui fait vaciller nos connaissances. une nouvelle claque après son précédent opus, "la formule de Dieu". Ici, on tombe de révélation en révélation même si certaines d'entre elles sont déjà connues. Sous couvert d'un thriller, l'auteur démonte page après page ce qui a été le fondement de la religion chrétienne et révèle un tout nouveau visage de celui qui fut Jésus. Un fondamentaliste, sectaire, un homme avec ses travers, un homme bien humain somme toute...

    Mensonge révélé après mensonge, José Rodrigues Dos Santos nous entraîne de Rome à Budapest, de Dublin à Jérusalem, où un groupe de scientifiques sous couvert d'une fondation décident de ressusciter le Christ afin de répandre la paix sur terre. Comment ? En clonant L’ADN retrouvé dans le tombeau de Jésus (voir le documentaire "le tombeau perdu de Jésus"). Mais les sicaires, faction juive extrémiste va tout tenter pour mettre à néant ce projet.

Voilà la trame de l'histoire. Ce qui est intéressant dans ce roman, ce n'est pas forcément l'histoire du clonage mais plutôt tout ce qu'il remet en question : une religion bâtie sur des mensonges. A chacun ensuite de se documenter à son tour et de comparer les dits de ce livre. Là où Dan Brown passe sur les faits à une vitesse impressionnante sans approfondir et sans vérité historique fondée, José Rodrigues dos Santos nous livre des faits.

    Ce livre est une enquête, une enquête sur les meurtres perpétrés sur les scientifiques à la base du projet Clonage mais aussi une enquête/thèse sur l'un des plus grands mensonges religieux.
    Un livre qui secoue, dérange mais qui ouvre sur de nouvelles perspectives.
    Bref, l'ultime message du Christ ne serait-il pas de révéler que tout ce qu'on nous a fait croire depuis 2000 ans est faux?
   Un roman qui se lit comme une enquête. Fluide avec un style facile. J'ai adoré !

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Le mystère de l'arche sacrée - www.audetourdunlivre.com

Le mystère de l'arche sacrée, de Michael Byrnes

Résumé : La suite du Secret du dixième tombeau. De Rome à Jérusalem en passant par Belfast, l'Arizona et l'Égypte, une course à perdre haleine à la recherche de mystérieuses reliques provenant du tombeau du Christ. Un thriller efficace mêlant archéologie, science et théologie, sur fond de conflit au Moyen Orient.
Vatican. Charlotte Hennesey, brillante généticienne américaine, est kidnappée. Trois mois à peine après avoir analysé dans le plus grand secret un mystérieux ossuaire provenant du tombeau présumé du Christ...

Avis / Critique :
Brillantissime !
Le deuxième opus de Michael Byrne m'a littéralement transportée !
De l'Irlande au Vatican, de New York à Jérusalem, une incroyable chasse au trésor lue en 2 jours.
Le trésor ? Rien de moins que le nouveau messie, les os de Jésus et l'arche d'alliance.
Plus fort que Dan Brown et son dernier livre, Inferno.
Ici, on suit tour à tour au fil des chapitres les personnages qui deviennent à tour de rôle le héros du livre. il y a le père Donovan, prêtre du Vatican, la scientifique cancéreuse qui s'est inoculée l'ADN de Jésus et a guérie, l'archéologue française, l'archéologue israélien, le membre du mossad, un musulman, un rabbi descendant en droite ligne du frère de Moïse et qui cherche à reconstituer le troisième temple et à redonner toute sa gloire à Israël.
De l'action, du mystère, de l'ésotérisme, de la science,
bref, un cocktail détonnant narré en court chapitres qui servent l'action !
Petit bémol, la fin est un peu longuette mais franchement, on passe dessus tant le livre est trépidant.
Si vous avez un choix à faire entre Inferno et celui-ci, n'hésitez pas !

 

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Histoires d'os et autres illustres abattis, de Clémentine Portier-Kaltenbach

Résumé : Même morts nos grands hommes ne sont pas tranquilles ! A peine refroidis, leurs cheveux, leurs dents, le moindre de leurs os font l'objet d'un commerce insolite, d'une spéculation effrénée. Clémentine Portier-Kaltenbach, en véritable détective, en historienne légiste, a mené une enquête passionnante sur le destin de ces reliques dont la possession suscite tant de convoitise.

Avis / Critique :

Je me suis régalée à lire ces petites histoires tournées autour de qui, un os, une tête, une jambe de nos illustres ancêtres connus et d'autres moins connus. Clémentine Portier-Kaltenbach que l'on a pu découvrir dans l'émission de Stéphane Bern "Secrets d'histoires", nous narre avec un talent et un humour décousu les turpitudes rencontrées par ces corps et surtout ces os illustres et ce, depuis leur belle mort (pas toujours) jusqu'à leur fin définitive.

   Définitive ? Peut-être pas. Ces corps qui en ont tant vu,  pour certains reposant à l'heure actuelle en partie dans un musée, une église, une cheminée voir sous un bout goudronné d'une rue de paris ou au Panthéon pour les plus chanceux, ont-ils véritablement finis leur chemin de croix ? Qui savait parmi nous que le guerrier breton Cadoudal avait fini le squelette bardé de fils de fer ? Que l'un des doigts de Descartes a fini en bague osselet ? Que la mâchoire de Richelieu repose à la Comédie Française ? Que la tête d'Henri IV a refait surface au début du 20ème ? Qu'un collectionneur possédait la jambe de Catherine de Médicis ? Qu'à l'ouverture du tombeau de Louis XV, le corps s'est tout bonnement liquéfié ? Que les révolutionnaires ont pillés les tombes des souverains de France et ont jeté la plupart des corps (avant dépouillement) dans des fosses ? Que des peintres utilisaient le sang des rois pour faire un badigeon pour leurs tableaux ?

  Nos plus illustres hommes ne peuvent reposer en paix, tout décomposé qu'ils sont. Parfois dérangeant, gore, ce livre est néanmoins parfaitement conté et ce par une amoureuse de l'histoire qui nous fait plonger dans sa passion jusqu'aux tréfonds. Je n'avais pas tellement aimé "les grands zéros de l'histoire de France", un peu trop décousu à mon goût mais ce livre là, je l'ai tout bonnement adoré.

 

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docteur sleep, de stephen king "www.audetourdunlivre.com"

DOCTEUR SLEEP, de Stephen King

Résumé :
Le petit Dany Torrance est désormais adulte. Il a échappé au sort de son père alcoolique et travaille en tant qu aide-soignant dans un hospice où il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser la souffrance des mourants. D où son surnom : Docteur Sleep. Il rencontre Abra, fillette de 12 ans, pourchassée par un étrange groupe de voyageurs qui traversent les Etats-Unis en se nourrissant de la lumière des enfants télépathes. Commence alors une guerre épique entre le bien et le mal... 

Avis / Critique :

Dans ce livre écrit quelques 26 ans après le premier tome, on retrouve Danny Torance, le fils qui a survécu à l'hôtel Overlook. Enfant, Danny ne peut s'empêcher de voir la vieille femme de la salle de bain et de ressentir les morts et les futurs morts. Pour oublier le Don, il boit. Beaucoup. Jusqu'à ne plus se rappeler parfois qui il est. Mais Danny a appris aussi à compartimenter dans son esprit les âmes qui le tourmentent. Du moins en partie. Pour chasser ses démons, il part et se retrouve dans une ville du Maine, Teenytown. Mais si les morts le laissent tranquille quelques temps, ils ne tardent pas à revenir hanter ses nuits. Surtout le petit garçon de Deenie, la femme avec qui il a couché quelques semaines auparavant... Danny est perdu et cherche la rédemption chez les alcooliques anonymes. Mais Danny n'est pas le seul à avoir le Don. Il y a les Vrais et la jeune Abra aussi...

   Éblouissant ! Ce livre qui est le second que je lis après "Minuit 2" m'a complètement subjuguée. Alors, certes, le début est un peu long, il faut vraiment rentrer dans le sujet et maintenir une envie car avant les 200 pages, il ne se passe pas grand chose mais il faut persévérer. Cela vaut vraiment le coup. Stephen King a un vrai talent pour écrire et comme j'ai eu pour J.K. Rowlings pour "Une place à prendre", c'est un vrai coup de cœur.  Les personnages sont intéressants, bien décrits, foncièrement bons ou mauvais ou un peu des deux mais profondément humains, même les Vrais qui en deviennent sous leur noir dessein, sympathiques.

   A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas Stephen King. Et pour les autres, eh bien, ma foi, vous y retrouverez le talent du maître, je pense.

 

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les micro-humains, de weber -" www.audetourdunlivre.com"

Les micro-humains, de Bernard Werber

Résumé :
Demain, l'espèce sera :
Plus petite
Plus féminine
Plus résistante
Plus solidaire...
A l'ère de la 3e Humanité,
Que restera-t-il de nous ?

Avis / Critique :

Second tome du cycle "Troisième humanité", Bernard Werber, tel un maestro nous entraine dans l'anticipation d'un futur possible en concevant une nouvelle humanité de 17cm.

L'histoire débute donc avec la société Pygmée Prod (composée de scientifiques et de militaires) qui ont inventé et commercialise ces petits êtres capables de se rendre là où les humains ne le peuvent pas. Ainsi, Emma 109, l'Emach (c'est le nom donné aux micro-humains) sauve l'humanité en empêchant une bombe nucléaire d'exploser, et permet à des mineurs chiliens de se sortir indemnes d'un effondrement. Mais voilà, si les Emachs sont loués pour des travaux et qu'en général tous se passe merveilleusement bien, voici qu'un adolescent sadique décide de laisser parler ses instincts meurtriers et se met à torturer en direct live ses Emachs. La question est alors posée : quel statut donné à ces mini-humains, conçus en laboratoire qui portent leurs enfants dans des oeufs et servent de main d'oeuvre pas chère ?

La réponse est : un meuble, un bien de consommation, ni plus, ni moins.
Révolté, le concepteur des Emachs, David Wells et Emma 109 décident chacun à leur manière de libérer les micro-humains. D'autant que les chinois viennent de mettre sur le marché des copies à peine éduquées, qui peuvent êtres mises à la poubelle comme un simple déchet...

Conte philosophique, Bernard Werber pose à travers ce livre plusieurs questions :
- Que considérons-nous comme étant l'humanité ?
- Comment considérons-nous les êtres vivants qui nous entourent ?
- Sommes-nous arrivés à la fin de notre système et de notre civilisation et sommes-nous prêts à laisser la place ?
- Qu'est-ce que Gaïa ?
- La terre qui a conscience de ce qui se trame choisira-t-elle l'ancienne ou la nouvelle humanité pour l'habiter ?
- Et l'Atlantide dans tout cela ?

Un livre brillant qui pose des questions sur le devenir et sur ce que nous sommes. L'humanité est-elle égoïste, puérile, destructrice, ou bien y-a-t-il un espoir ?
Ce livre peut se lire indépendamment du premier tome.

 

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LES GARDIENS DE L'ALLIANCE,de Tom Egeland

Résumé : Un prêtre qui vient de découvrir un codex remontant aux vikings est sauvagement assassiné. Son ami, l'archéologue Bjorn Belto, est bien décidé à le venger et à comprendre quels secrets sont dissimulés dans l'étrange manuscrit. Harcelé par un milliardaire sans scrupules, Belto fait bientôt une découverte fascinante : en l'an 1013, des vikings seraient parvenus à atteindre l'Egypte. Ils auraient alors dérobé dans une tombe les textes originaux du "Livre de Moïse" et un mystérieux "Sixième Livre".

Avis / Critique :

Attention, voici un livre digne d'être lu.
   Alors oui, il faut s'accrocher au départ car le style peut parfois dérouter dans la première moitié du livre. L'auteur fait parler son héros à la première personne et on a du mal à adhérer. Également, les termes norvégiens, scandinaves sont assez difficiles à intégrer mais passée cette première partie, le livre devient vraiment passionnant. A travers une histoire où l'archéologue Bjorn Belto part en chasse d'un manuscrit et d'une momie, c'est un roman qui nous entraine de la Norvège à l'Islande, de Londres à Rome, de l'Egypte à l'Amérique. Une quête de vérités et de savoirs qui complètent les informations que l'on peut connaitre de la bible.
   Alors certes c'est un roman et il ne faut pas tout prendre à la lettre, d'ailleurs l'auteur le dit mais une nouvelle fois, voilà un livre qui nous entraine dans une certaine réflexion bien mieux construite que celle développée dans le "Da Vinci Code" par exemple.
   De l'aventure, de la réflexion, de l'espionnage, de l'archéologie, bref, un bon cocktail si on persévère.
Une belle découverte.

 

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"Retour à Whitechapel, de Michel Moatti" - "www.audetourdunlivre.com"

Retour à Whitechapel, de Michel Moatti

Résumé : Le 24 septembre 1941, pendant le Blitz qui écrase Londres sous des tonnes de bombes, Amelia Pritlowe, infirmière du London Hospital, apprend la mort de son père. Celui-ci lui a laissé une lettre posthume lui révélant que sa mère n'est pas morte d'une maladie pulmonaire, comme l'histoire familiale le prétend ; Mary Jane Kelly a été la dernière victime de Jack L’Éventreur. Amelia Pritlowe avait 2 ans.

Avis / Critique :

Qui se cache derrière l'identité de Jack l'éventreur ? La réponse est peut-être dans ce livre. Aidé par une recherche dans les dossiers faites avec minutie, Michel Moatti nous livre un roman où la fille présumée (et inventée) de la dernière victime de Jack se met en quête de la vérité. Ici, on passe donc de la vie en 1880 à Whitechapel aux recherches faites par Amélia Pritlowe.

   Les chapitres qui nous plonge dans le Londres de 1880 sont incroyablement bien documentés et nous donne vraiment l'impression d'être au coeur de l'action. On ressentirait presque les odeurs tant l'atmosphère est étonnamment bien illustrée. On vit avec les victimes, on devient témoin de la vie, de leur déchéance, de leur mort. La vie était dure à Whitechapel pour les femmes qui passaient de petits boulots à la prostitution. La vie était malsaine aussi, bercée par la crasse, l'alcool, la pauvreté des uns et des autres; une communauté qui vivait comme elle le pouvait et au milieu d'elle, un tueur.  L'enquête menée par Amelia Pitlowe qui rejoint un cercle d'amateur du crime est contrairement à ce que l'on pourrait le penser la partie peut-être la moins intéressante du livre. manque d'action, des longueurs, peu de dialogues qui enlève ce petit plus qui aurait pu faire de ce livre, un livre parfait. mais une chose est sûre : une fois que vous l'aurez en main et que vous aurez  commencé à le lire, difficile de le lâcher quand on s'intéresse au sujet.

   Alors qui a tué ? Un médecin, le peintre Sickert, McCarthy le logeur, Maybrick le négociant en coton, George Chapman, Pedachenko le médecin russe, ou quelqu'un d'autre ? Pour découvrir la théorie de Michel Moatti, lisez le livre et vivez quelques heures dans le vieux quartier de l'east end : Whitechapel !

 

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sexo monarchie - www.audetourdunlivre.com

Sexo Monarchie, d'Henri de Romèges

Résumé : Henri IV, bon vivant, priapique et violeur : a levé une armée de 300 000 hommes pour les beaux yeux d'une blonde de 42 ans sa cadette. Louis XIV : ses folies amoureuses ont achevé de ruiner le royaume. Le Régent : ce partouzard a couché avec tout le monde, même avec sa fille. Louis XV : après des années de sagesse, est devenu pédophile. Napoléon Ier : 60 maîtresses officielles et des filles de toutes conditions livrées à chaque bivouac. Napoléon III : le meilleur client des maisons closes de Paris, et pourvu en actrices par le surintendant des spectacles.
Traits communs ? Ils n'étaient pas nécessairement obsédés sexuels au départ, à croire que la fonction crée le besoin... Ils prennent, parfois de force, mais ils paient. Très cher.

Avis / critique :

Que faire dans un monde pour des monarques qui s'ennuie quand il n'y a pas de champs de bataille à proximité ? Conter fleurette aux belles de toutes sortes : courtisanes, bergères, domestiques, actrices, comtesses, filles de rue, etc. Eh oui, à ces différentes époques, il n'y avait pas grand chose à faire au détour des couloirs des palais. Alors chacun s'occupait comme il le pouvait et forniquait pour passer le temps. Mais si certains se plaisaient à aimer, d'autres se plaisaient à trousser sans consentement. Ainsi en est-il du Vert-Galant, Henri IV qui passe dans ces pages pour un violeur qui prenait même quand on lui résistait. (Rappelons qu'Henri IV ne se lavait que très très rarement et possédait une bouche édentée. Il y a mieux comme amant, non ?). Et Louis XV qui avait sur Paris une maison pleine de filles pour le distraire de sa dépression chronique. Bref, des monarques heureux ou plus souvent malheureux qui auraient peut-être préféré vivre comme de petits bourgeois, choisir une seule épouse et ne pas avoir à s'occuper d'un pays et des affaires d'état. D'autres bien au contraire que la fonction rendait plus vigoureux que jamais. Napoléon eut plus d'une soixantaine de maitresses, son neveu tout autant.

   Parfois il y a eu de l'amour, plus souvent, il n'y a eu qu'une distraction et l'essaimage de petits bâtards au fil des routes de France. On passe aussi sur les maladies vénériennes qui les suivirent tout au long de leur vie.

   Mais fi des désagréments, leurs maitresses  leur rendirent bien leurs maux. Un baiser ? Une charge. Un câlin plus appuyé ? Un château ! une coucherie ? Des bijoux par dizaines ! Certaines ont eu la part belle, on vu leurs enfants se faire reconnaitre, leur famille se faire entretenir allant même jusqu'à coûter à l'état l'équivalent de plusieurs millions d'euros actuels. Un service pour un rendu en somme.

   Un livre cocasse qui mêle humour, histoire sans jamais chercher à excuser et raconte la vie telle qu'elle était à l'époque, sans fioriture écrit par un homme qui connait parfaitement son sujet.

 

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La prophétie des Glaces, de Bernard Simonay

Résumé :  En Bretagne, la jeune Lara Swensson est victime de cauchemars étranges, dans lesquels elle perçoit un monde inquiétant, marqué par un froid infernal. Aux États-Unis, Rohan Westwood échappe par miracle à l'épouvantable massacre de sa famille. Recueilli en France par un homme mystérieux, Paul Flamel, il suit une étrange initiation qui va l'amener à découvrir un secret incroyable : la Prophétie des Glaces. Cette prédiction stupéfiante qui remonte à la nuit des temps risque d'ébranler toutes nos convictions.

Avis / Critique :

Aux États-Unis, un jeune garçon issue d'une famille de grande bourgeoisie mais teintée de mystère échappe au massacre de sa famille fomentée par une secte sataniste.En France, une étudiante en archéologie se met à rêver d'un pays qu'elle ne connait pas. Elle est la reine de la prophétie, il est son amant de la terre d'avant. Les Hosyriens sont les résurgences perdus d'un peuple évolué qui a péri mais certains d'entre eux ont survécus à travers les siècles pour permettre un jour que la prophétie des glaces soit entendue. C'est sans compter sur une secte de religieux fanatiques, les Ensis Dei, qui cherchent à empêcher à tout prix le retour de la Reine Tanithkara et des secrets qu'elle pourrait révéler au monde.

    Un récit auquel j'ai totalement adhéré. Une écriture fluide, des personnages intéressants, je n'ai pas décroché. Ici, il y a de tout : de l'aventure, de l'ésotérisme, de l'histoire, de la science, du fantastique, de la romance, bref de quoi satisfaire tout le monde. Bernard Simonay amène son sujet petit à petit et nous livre dans la deuxième partie du roman l'histoire elle-même d'Hedeen et de ce qui deviendra la prophétie des Glaces. Il nous fait aussi réfléchir sur le fanatisme de certains religieux et nous fait partager une philosophie de la vie et de la terre que nous oublions peut-être trop souvent. Bref, un roman teinté de mystère, d'écologie, de sciences et surtout d'aventure.

   Un écrivain digne des romans de Barjavel. A découvrir si vous ne connaissez pas.

 

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leçon de meurtres, de claire mcnabb "www.audetourdunlivre.com"

Leçon de meurtres, de Claire McNab

Résumé : Un prof de menuiserie qui se fait assassiner dans un lycée de la banlieue de Sydney, il n'y a pas de quoi défrayer la chronique des journaux à sensation... Seulement voilà : la victime n'est autre que le fils d'un ancien premier ministre au passé controversé mais à l'influence toujours vivace. De plus, le meurtrier a fait dans l'originalité : il a patiemment foré un trou dans le crâne de sa victime au moyen d'une perceuse électrique.


Avis / Critique :

Voilà un roman en direct de la baie de Sydney et de ses plages de sable fin écrit par un un auteur encore méconnue de ce côté ci de l'océan. Ici, nous découvrons la première enquête de Carol Ashton, une femme froide mais qui est la coqueluche des médias. La voilà au coeur d'une enquête qui va la mener dans un lycée fréquenté par des professeurs détenant chacun un vilain petit secret. Qui est coupable ? Alan, le prof qui est éperdument amoureux de Sybil, la femme de la deuxième victime ? Sybil, elle-même qui ne laisse pas notre inspectrice indifférente ? L'élève, amoureuse et enceinte de son professeur ou la directrice de l'établissement ?
    Sans être un polar qui triture les méninges, Claire McNab signe un honorable roman à suspens qui a la particularité de nous faire découvrir un pays et ses habitants, l'Australie.
   Dépaysant et plutôt bien amené.

 

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La papesse Jeanne, de Donna Cross

Résumé : Comment, au IXe siècle, une femme a-t-elle pu se faire élire pape sans que personne ne soupçonne son véritable sexe? La papesse Jeanne a vraiment existé, et son nom figure dans les registres du Vatican. C'est son surprenant destin, plein d'aventures extraordinaires, d'intrigues et d'amours, que retrace cet étonnant roman, fondé sur des données historiques indiscutables.

Avis / Critique :

La papesse Jeanne, mythe ou réalité ? Qui était Johannes Anglicus ?
Donna Cross nous propose ici sa version romancée du personnage qui "défraya" l'ordre établi de l'église au IX siècle.
Jeanne nait en pleine hiver. Fille d'un chanoine chrétien bourru et brutal et d'une saxonne, qui n'a pas reniée sa religion, elle est la cadette de trois enfants. Avant elle, il y a Thomas, l'érudit et Jean qui n'a aucun don pour les études et ne rêve que de devenir soldat.
Très vite, Jeanne montre de grandes aptitudes aux études aidée en cela par son ainé qui lui enseigne la lecture et le latin. Lors d'une visite d'un prêtre grec dans leur demeure, celui-ci décèle le talent de la jeune fille et propose alors de la prendre sous son aile ainsi que son frère, Thomas. C'est le début de la naissance spirituelle de celle qui deviendra Johannes Anglicus, le papus Populi des Chrétiens.

A travers un livre écrit tout en finesse, l'auteur nous plonge dans un monde barbare, encore fondé sur d'anciens préceptes ou la femme n'a d'autre place que celui du foyer et du labeur.
Par définition et selon les théories de l'église de l'époque, la femme n'a pas besoin d'apprendre. Après tout, à quoi cela lui servirait-il ?
C'est contre cette injustice que va se battre Jeanne, Jean Anglicus, en se cachant derrière l'habit de l'homme pour monter les échelons et réaliser son rêve : pouvoir apprendre et ne pas subir sa condition de femme telle que celle-ci lui est définie depuis son plus jeune âge.
Elle réussira si bien qu'elle deviendra le premier des Chrétiens : le Pape.
Un livre qui décrit la condition féminine de l'époque, l'obscurantisme de la religion, qui nous fait voyager dans un monde en proie aux rapines, à la violence mais qui raconte aussi le dur combat qui mène à la liberté d'apprendre, à l'amour.

Une plongée merveilleusement contée dans le Haut Moyen-âge par un auteur plein de talent.
Un récit passionnant.

 

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Les barons : ces élus locaux qui osent tout

Résumé :
Parmi les 550 000 élus locaux qui, dans l’ombre, retissent le lien social, une poignée d’irréductibles défraie la chronique.
Presse aux ordres, majorité le doigt sur la couture du pantalon et droits de l’opposition réduits à peau de chagrin : chez ces barons, décentralisation rime rarement avec démocratisation. Issus de dynasties d’élus ou accros au cumul des mandats, ces nouveaux féodaux exercent un pouvoir sans partage.

Avis / Critère : 
Edifiant et dérangeant. Pourquoi ne pas être étonné à la lecture du contenu de ce livre de toutes les affaires qui émaillent aujourd'hui la vie politique ? Certains élus pensent en effet que leur ville est un fief. Le leur. Et ce, au sens premier du terme. ils jouent alors avec leurs administrés et leurs amis-ennemis au tout puissant seigneur du moyen-âge.
Ici, c'est une succession d'égo, de narcissisme, de pouvoir, de clan familial, de dérives politiques qui éclatent au gré des pages que je tourne encore et encore.  Droite, PS, Communistes, FN, UDI, tout le monde a ses brebis galeuses.

Levallois-Perret, Orange, Aix-en-Provence, Valence d'Agen, Montauban, Puteaux...

Des sagas familiales qui s'étalent sur des années et des années. Des enfants que l'on placent à des postes stratégiques (conseil général, mairie, etc), des neveux, des cousins, des beaux-fils...Enrichissement grâce à l'argent public, des commandes de champagne à 100 000 euros, des amis que l'on gratifie...
De quoi se demander si un seul politicien peut être sans tâches.
Heureusement que oui. Tous les autres le sont.
Mieux que Judas, pire que les Borgia, voici un tableau d'une certaine classe politique qui se révèle dans un livre fouillé, bien documenté servi par la plume d'un journaliste qui a osé creuser et déterrer au grand jour des affaires digne d'une certaine mafia.


 

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Le sang d'Odin, d'Óttar Martin Nordfjörd

Résumé : Découvrez l'incroyable et interminable journée d'Embla, jeune archéologue fraîchement diplômée qui se retrouve convoquée par la police de Reykjavik. Elle découvre que son ancien professeur, Baldur Skarphédinsson, célèbre pour ses thèses controversées sur les Vikings et l'origine du peuple islandais, a disparu, et que sa femme de ménage a été trouvée morte chez lui...

Avis / Critique :

Les auteurs scandinaves sont à la mode et pour la plupart d'entre eux, c'est tant mieux parce que sinon on passerait à côté de petits bijoux. Vous êtes désireux de découvrir la culture scandinave et islandaise à travers l'histoire passionnante et enrichissante des Vikings mâtinée de secrets et d'aventures saupoudré de polar ? 
Ce livre est donc fait pour vous.
Pas une minute à perdre. Nous sommes immédiatement plongés dans le vif du sujet par la disparition d'un érudit. Sur l'enquête est aussitôt mis le frère de la victime, commissaire de son état. A ses côtés, bien malgré lui, une employée de musée, hyper calée dans le domaine de l'ásatrú, la vieille religion païenne et un jeune journaliste aux dents longues. Il faut faire vite, les heures sont comptées. Le principal meneur de la nouvelle société l"Ordre de la Croix Solaire" a pour but de recréer les conditions idéales du retour d'Odin afin de libérer le pays de "ses envahisseurs étrangers" en effectuant l'ultime sacrifice.

Archéologie, histoire, suspens, sont les éléments qui composent la potion magique de ce thriller qui nous fait vibrer de page en page. Hormis les noms qui sont assez difficiles à retenir et à prononcer (islandais, bien sûr), on navigue de page en page avec l'unique envie : connaitre enfin la fin même si dans la dernière partie le rythme s'essouffle un peu. Mais les dernières pages promettent un dénouement imprévu.

Une très belle découverte que je recommande.

 

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Juste une mauvaise action, d'Elizabeth George

Résumé :
Le sergent Barbara Havers est catastrophé. Hadiyyah, la fille de son cher ami Azhar, a été enlevée par sa mère et aucune poursuite judiciaire n'est possible. Azhar n'a jamais épousé Angelina et l'enfant ne porte pas son nom. Alors qu'Azahar se désespère, Angelina refait finalement surface avec une nouvelle alarmante : Hadiyyah a été kidnappée sur la place d'un marché toscan.


Avis / Critique :

Hadiyyah, la fille du voisin indien de Barbara Havers a disparue en Toscane. Malgré son envie d'enquêter, Barbara qui est de plus sur la corde raide avec sa hiérarchie se voit mise au rencard et doit se contenter de taper les rapports de ses collègues. Mais pour elle, tout n'est pas perdu : l'inspecteur Lynley part pour la Toscane assister l'inspecteur italien.
Qui a donc enlevé la petite Hadiyyah ? Le père, la mère, le beau-père, quelqu'un d'autre ?
Une enquête qui se passe sur 699 pages dans un décor plein d'une générosité italienne.
Généreuse, Elizabeth George l'est tout autant en nous narrant une des nouvelles aventures de son duo improbable.
J'avais lu les premiers romans de l'américaine et je les avais vraiment trouvé très fouillé, très bien amené et puis, j'étais passée à un autre style de policier... la magie n'opérant plus. En tombant sur ce livre en librairie, je me suis dis : tiens, pourquoi pas essayer d'en relire un ? Je regarde les critiques sur internet avant de l'acheter. Celles-ci ne sont pas forcément très bonnes.
Mince, vais-je être déçue ?
Eh bien non. J'ai vraiment retrouvé le style que j'avais aimé dans les premiers romans d'Elizabeth George et de ce duo de policiers : Barbara Havers, la flicarde désargentée qui vit dans un mobile-home et qui est prête à mettre sa carrière en danger par amitié et son partenaire, le beau Lynley, Lord de son état qui reste dans les clous. L'humour est là, le punch aussi, les descriptions tout autant. C'est un parfait mélange et le tout transposé dans une région merveilleuse qu'est la Toscane. Seules, c'est vrai, les phrases déclinées en italien peuvent de temps en temps paraitre de trop mais cela fait aussi parti du charme du livre.
Pas déçue, j'ai dévoré ce livre, engloutissant ce pavé en quelques jours, le trimballant partout avec moi pour ne pas en louper une miette. Cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
"Juste une mauvaise action" a été une très belle aventure littéraire.

 

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Mon psy, mon amant, de Brigitte Kernel

 

Résumé :

       Au bout de quatre ans de psychothérapie, Annie s'interroge. Sa psy a changé. Plus Annie parle de son nouvel amant, plus celle qui l'écoute devient nerveuse... Après quelque deux cents consultations, la patiente aurait-elle trouvé le moyen de se venger de tous les silences blessants du docteur ? Annie tient une faille et s'en délecte. Elle va jusqu'à raconter sa relation dans les moindres détails !

Avis / Critique :

     Un livre sur la psychanalyse écrit comme une mesure à trois temps dont l'un, le fort serait entouré par deux singularités plus faibles orchestrées pour mieux faire ressortir celui-ci : l'histoire, la relation amoureuse, l'origine du tout livré par la psychanalysée qui, sur le divan, se raconte tout entière à sa psy puis la psychanalyste qui, à son tour se confie à son contrôleur en se sentant tanguer vers une situation qu'elle n'arrive plus à maîtriser et enfin, le drame vu par un journaliste.
       C'est un roman, une histoire de femmes comme Kernel sait si bien les raconter.
    Un roman qui nous entraîne dans l'histoire d'amour invraisemblable que porte Annie à ChaCha.
     Comment appréhender cette nouvelle relation qui chamboule tout ? Peut-on tout dire à sa psychanalyste et surtout que peut-on encore lui raconter après 4 ans ? Annie, qui en est à cette phase décide de lui narrer alors dans ses moindres détails sa toute nouvelle relation avec Cha-Cha.
      Cha-Cha, L'homme qui vient de rentrer dans sa vie.
     Mais qui est cet homme ? Qu'est-ce que la psychanalyste d'Annie discerne derrière le portrait que celle-ci lui dresse avec volubilité ?
    Y reconnait-elle quelqu'un ? Qu'est-ce que ces séances lui font ressentir ? Jusqu'où vont-elles les mener l'une et l'autre ?
     Jusqu'au chamboulement total. Mais qui va basculer ?
    Brigitte Kernel nous emmène avec "Ma psy, mon amant" dans les méandres d'un cabinet de consultation et dans une histoire où la psyché se transforme au fil des pages pour nous livrer un thriller psychologique qui finit par se révéler totalement dans les dernières pages.
    Très bien écrit, il est difficile de lâcher le livre une fois dedans tant on cherche à savoir ce qui va arriver.
     La fin est à la hauteur et le roman fini, on se dit : "oh, mince, déjà ?"

 

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Ma compagne, mon bourreau de Maxime Gaget

Résumé :

Ils sont de grands oubliés, représentent un non-dit au coeur du tabou de la violence conjugale : les hommes battus. Leur parole est souvent tournée en dérision, niée. Pourtant, le phénomène est malheureusement bien réel. En moyenne, un homme décède tous les treize jours sous les coups de sa compagne. Des victimes incomprises, parfois jugées, moquées, voire méprisées dans une société patriarcale valorisant encore une certaine forme de virilité.
Maxime Gaget connaît bien cette solitude, ce désarroi face à une brutalité méconnue et ignorée. Pendant dix-sept mois, il supporte les frappes, les insultes, les actes de pure barbarie de Nadia, celle qui prétend l'aimer.


Avis / Critique :

Je pourrais commencer cette chronique par  : c'est l'histoire d'un homme qui n'a pas de chance. Il tombe amoureux d'une marocaine via internet, celle-ci l'aime aussi mais épouse finalement un ami de son frère.  Maxime Gaget rentre alors en France et dépité, se remet à chercher l'âme soeur puis finit par tomber sur Nadia, petite femme d'un peu plus d'1m60, pas vraiment son type mais qui fait partie de son cercle de connaissance.

Son sixième sens, son intuition n'arrête pas de lui envoyer des signaux mais Maxime, en demande et en besoin d'amour et d'attention, préfère ne pas les voir. Après l'obtention de son diplôme, il quitte sa région et rejoint la nouvelle élue de son coeur chez elle, dans son studio,à Paris.

Dès ce moment, la vie de Maxime Gaget, bascule.

Parce que c'est un brave type, parce qu'il est humain, sensible, trop sûrement, qu'il a peu d'estime pour lui, ne sait pas trop comment agir, qu'elle est celle qui l'a dépucelé, aimé, il se laisse porter par les évènements et perd peu à peu de son autonomie. A la maison, c'est lui qui s'occupe des deux enfants de sa compagne, de la cuisine, d'une partie du ménage.

Nadia lui demande son ordinateur, il le lui prête. Elle le lui mobilise dès lors. Pour les courses, elle lui demande son code de carte bancaire, là aussi, il le lui donne sans se méfier. 

Le signal d'alarme clignote encore et encore, mais à chaque fois, il préfère passer outre. Nadia poursuit sa manipulation psychologique en le dénigrant, en l'avilissant, en lui prenant tout ce qui lui est nécessaire, en gérant sa vie intégralement, tout cela sournoisement et finit par filtrer ses messages, briser son téléphone afin de le couper de son entourage et le fait chanter pour finir de l'asservir en le menaçant de dire qu'il a eu des gestes d'attouchements envers ses enfants.

Maxime Gaget, se retrouve avec 4 euros en poche par jour pour manger le midi, ce qui l'oblige à se nourrir d'un simple sandwich quand ses collègues mangent ensemble à la cafétéria. Elle lui prend la carte bancaire octroyée par l'entreprise et là, aussi fait des achats sans se poser la question des conséquences. Elle lui interdit finalement de retourner au travail, se met à le battre sous les effets de l'alcool, de la drogue. Maxime, lui, se laisse faire. Il ne peut pas battre une femme, c'est au-dessus de ses forces. Mais pire que tout, il ne cherche aucune aide, ne s'enfuit pas, reste pour protéger les enfants et finit par devenir l'esclave de Nadia, jusqu'à dormir sur le sol, dans l'entrée.

Son salut, il le devra au frère de sa compagne qui, finalement, préviendra ses parents. Dès lors, Maxime qui est parti faire des courses sera extirpé de son enfer, par la police.

Le corps blessé, le visage tuméfié, le psychisme en miettes, il faudra des mois, des années à Maxime Gaget pour se reconstruire, à force d'opérations chirurgicales, de séances en thérapie et grâce aussi à sa famille.

Il ne s'explique pas comment il a pu tomber dans ce piège, comment il n'a pas réussi à réagir mais apprendra par d'autres qu'il n'a pas été la première victime de Nadia, cette manipulatrice-psychotique sans vergogne.

Si les médias parlent souvent de décès de femmes sous les coups de leur compagnon, il ne faut pas oublier que le problème concerne aussi les hommes. Un homme meurt tous les 13 jours en moyenne sous les coups d'une femme.

On ne le dit pas assez, ce sont les grands oubliés de la société.

Ce livre, est vraiment émouvant, empreint d'humanité, plein d'une détresse d'un homme qui raconte son parcours en enfer mais qui permet de se rendre compte que quel que soit l'âge, quelle que soit son histoire, tout le monde peut, un jour, se laisser embarquer et détruire par un manipulateur-pervers sans scrupule qui sait, lui, parfaitement repérer les faiblesses psychologiques chez les autres.

Oui, cela peut arriver à n'importe qui à n'importe quel moment de sa vie. La victime prise dans l'étau n'ose pas se rebeller, partir, finit même par trouver des excuses à son bourreau, se voile la face, se dit que la situation va s'arranger, se culpabilise  en se persuadant que c'est de sa faute.

C'est là toute la force de la manipulation mentale.

L'amour peut conduire à tout. Au bonheur comme au malheur.  

Un témoignage très fort. A lire vraiment.

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Mémoires de Star Trek

Auteur : William Shatner

Résumé : Voici déjà 30 ans qu'est apparu sur nos petits écrans le générique de cette série légendaire : STAR TREK.

Le Capitaine Kirk, le Lieutenant Spock avec ses célèbres oreilles de Vulcain, le Docteur McCoy, Sulu, Uhura, Scotty, tous les autres et surtout l'Entreprise, ce vaisseau spatial intersidéral, allaient nous conduire aux confins de la galaxie et au-delà, vers de nouveaux mondes, de nouvelles aventures, et allaient nous pousser à reculer les frontières de l'infini.


Avis / Critique :
Star Trek est l'une des séries les plus connues au monde et bénéficie d'une communauté de fans des plus active qui se sont nommés, les Trekkies. Avec cinq séries (dont une animé) dérivées de la série originale et 13 films, Star Trek peut se targuer d'être l'une des plus grandes franchises télévisuelle et cinématographique créée. Mais tout cela n'aurait jamais pu voir le jour sans la détermination d'un homme, Gene Roddenberry, pilote de ligne, policier puis scénariste qui a conçu cet univers particulier et s'est battu contre les studios de l'époque pour l'imposer. William Shatner, le capitaine Kirk de l'Enterprise retrace à travers ces mémoires, l'histoire de cette naissance et les années qui ont jalonné et précédé, le triomphe. 

Les nouveaux fans et les anciens découvriront par exemple comment le policier Gene s'est introduit un jour dans un bar de L.A. avec sa moto pour aller déposer un de ses manuscrits au plus grand agent d'Hollywood, comment il a menti sur le coût qu'engendrerait sa nouvelle série "Star Trek" pour tenter de la vendre aux producteurs, comment ceux-ci se sont montrés intéressés mais n'en ont pas voulu, comment les studios DesiLu (Desi Arnaz et Lucille Ball) ont acceptés de la lui prendre, comment certaines de ses idées se sont retrouvées dans la série Lost in Space à son insu et enfin, le tournage du pilote qui a donné naissance à la série originale.

Truffés d'anecdotes sur Star Trek, ce livre est aussi et surtout un hommage rendu à Gene Roddenberry et au staff du plateau. Rares sont les biographies ou les recueils télévisuels qui offrent un regard sur les assistants-réalisateurs, directeur de la photographie, cameramen, script, etc... Ici William Shatner n'oublie aucun de ces métiers et rappelle que sans leur implication de départ, leur talent, leurs trouvailles (les décorateurs fouillaient dans les poubelles des autres plateaux pour trouver des décors et les retravailler), le succès de Star Trek n'aurait peut-être pas été ce qu'il est.

Shatner nous livre aussi de nombreuses autres histoires parmi lesquelles le lecteur apprendra comment DeForest Kelley et James Doohan sont arrivés sur la série, les catastrophes subie par Nichelle Nichols durant sa première semaine de tournage, les blagues qu'avait coutume de faire Roddenberry à ses interlocuteurs, les virées dans le désert de Shatner à moto avec l'équipe, la péripétie de Gary Lockwood dans l'épisode "Où l'homme dépasse l'homme" qui, se déchirant le costume fit profiter visuellement de son anatomie complète à sa collègue féminine.
Il apprendra également que la mythologie Star Trek doit beaucoup à l'un de ses scénaristes, Gene Coon qui inventa les Klingons, la Prime directive et le Traité de Paix Organien, que Theodore Sturgeon, écrivain de science-fiction écrivit quelques scripts de la série et qu'Isaac Asimov fut l'un des premiers à voir la diffusion de Star Trek et à se mobiliser quand la série fut menacée d'annulation après la seconde saison.

Bref, ce livre est un recueil indispensable pour tout ancien fan ou nouveau fan qui cherche à en apprendre plus sur l'origine de cette saga télévisuelle et cinématographique qui a marqué à l'instar de Star Wars, plus d'une génération.

 

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Les secrets du IIIe Reich
de François Kersaudy

Résumé :

Pourquoi Hitler a-t-il multiplié les efforts -et les cadavres- pour dissimuler ses origines? Quelle est la vérité sur l’affaire Rudolf Hess, qui a donné lieu à tant de publications fantaisistes? Quelle était la nature exacte des relations du Führer avec les femmes? Que s’est-il vraiment produit durant la Nuit des longs couteaux? Le pari fait par l’auteur est que, sur tous ces sujets, les lecteurs trouveront la réalité plus passionnante que n’importe quelle fiction.  » Les Secrets du IIIe Reich a le double mérite d’apporter du neuf et de clarifier en huit chapitres denses, abondamment sourcés et formidablement mis en musique, l’histoire d’Hitler.

Avis / Critique :

Un énième livre sur le IIIème Reich, me direz-vous ? Oui, c'est vrai, mais celui-ci a le mérite de s'attarder sur les hommes qui l'ont composé. Le premier chapitre tape d'entrée en cherchant à élucider les origines d'Hitler. Pourquoi celui-ci a-t-il cherché tout au long de sa carrière à faire effacer des documents, à en récupérer certains, à envoyer son propre neveu en camp pour le faire taire (étant citoyen britannique, celui-ci sera sauvé par l'ambassade anglaise). De qui, Aloïs Hitler était-il en vérité le fils ? De Johann Georg Hiedler (qui aurait fini par le reconnaitre plusieurs années plus tard), d'un fils Rothschild, d'un certain Frankengruber, juif, lui aussi ? En tout cas, une chose est certaine, Hitler avait du sang tchèque dans les veines. Il est clair que le mystère de ses origines n'a cessé de tourmenter le Führer depuis lors. Les fréquentes références dans ses discours à "l'empoisonnement du sang", au fait que "nous souffrons tous de la malédiction d'un sang mêlé et corrompu", avère qu'Hitler savait qu'il n'était pas 100% "arien".

Comment ne pas sourire en lisant que Rudolph Heiss, interdit de vol par son chef, mentit pour que Messerschmitt lui confectionne un avion capable de l'emmener pour l'Angleterre et parte avec l'idée de signer un accord de paix, de par sa seule volonté, faisant sortir Hitler de ses gonds. Hitler, anglophile de la première heure, ne voulait en effet pas faire la guerre à la perfide Albion. Il désirait que celle-ci l'aide à battre les Russes en échange d'un pacte de non-agression. Son désir premier ? Laisser à l'Angleterre l'empire maritime en échange de l'Europe centrale et de la Russie pour le Reich.  Il changea finalement d'avis, ce que Hess ne comprit pas ou ne voulut pas comprendre.

C'est aussi la vie d'Hitler, justement qui est mis en exergue dans le livre de François Kersaudy. L'auteur avance que celui qui fut le Führer n'aurait eu aucune liaison, (autre que platonique),  jusqu'à l'âge de 37 ans où il se décida enfin à regarder les femmes et surtout les jeunes demoiselles "plus malléables". Un agent de la Gestapo, Hans Jürgen Köhler confirme qu'Hitler était affligé "d'une disposition sexuelle extrêmement malheureuse qui pourrait passer pour une sorte de perversion, et qui exclut toute relation normale avec les femmes". Il semble par ailleurs qu'Hitler fut masochiste et coprophile en plus d'être impuissant. Himmler dira d'ailleurs de la relation d'Hitler et d'Eva Braun, "une amitié absolument platonique. Eva est un être pathétique et sexuellement frustré". Il ressort que l'homme souffrait depuis de nombreuses années d'impuissance. Lui-même se félicitait d'un propos tout monastique "J'ai réussi à surmonter le besoin de posséder physiquement une femme".

Il est aussi un épisode intéressant de cette vie "sexuelle" du leader du IIIe Reich. Renate Müller racontera qu'Hitler qui s'était laissé tomber au sol lui demanda de le frapper rudement, de lui donner des coups de pieds, avant de se couvrir d'opprobre, ce qui semblait l'exciter, confirmant ainsi sa personnalité tantôt sadique tantôt masochiste.

Et la santé d'Hitler ? Tout le monde a vu combien l'homme était malade sur sa fin, tremblant, parkinsonien en puissance et bourré de cachets. Bourré ? Oui, un magnifique cocktail de 90 médicaments différents administré durant huit ans par son médecin, le docteur Morell. Parmi ceux-là, on trouvera du Brom-Nervacit, de l'Eukodal, de l'Optalidon,de l'Eupverine, du Cardiazol, de la Diginalid, de la Coramine, du Dolantin, etc censés calmer les nerfs, les spasmes, la constipation, les insomnies, l'impuissance, le coeur...

Bref, ce livre a le mérite de nous montrer pour une fois l'envers du décor, les bisbilles entre les généraux du Reich (qui se faisaient chanter les uns les autres), un Hitler malade (physiquement et moralement), des décisions prises en dépit du bon sens, un IIIe Reich mené par des hommes à l'intellect défaillant, opiomane ou morphinomane pour certains (à l'instar d'Eckart et de Goering). alcooliques (Hoffman, Ley, Lutze), condamné pour extorsion et crime politique (Borman), deserteur (Ribbentrop).

Un livre à découvrir et à lire.

 

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Marilyn, dernières séances
de Michel Schneider

Résumé : Trente mois durant, de janvier 1960 au 4 août 1962, ils formèrent le couple le plus improbable : la déesse du sexe et le psychanalyste freudien. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à se lever, de l'aider à jouer au cinéma, de l'aider à aimer, de l'aider à ne pas mourir. Il s'était donné comme mission de l'entourer d'amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être comme sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte, on l'accusa d'avoir eu sa peau. Telle est l'histoire. Deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer et qui ne purent se quitter.

Avis / Critique :

Rewind.

C'est par ce mot que commence ce roman sur Marilyn Monroe, l'icône de toute une génération, morte bien trop tôt, découverte chez elle par son psychiatre, accessoirement son psychanalyste. Bourrée de barbituriques, s'est-elle suicidée ou l'a-t-on aidé à mourir ? Mystère. En tout cas, une chose est sûre, Marilyn n'allait pas bien et ce, depuis de nombreuses années. Peut-être depuis le départ d'ailleurs où sa mère, folle, fut internée en hôpital.

Brisée par Hollywood qui s'en est servie dans tous les sens du terme, enfant mal-aimée, femme désirée uniquement pour son corps, Norma Jean Baker alias Marilyn Monroe n'aspirait en fait qu'à une chose : être aimé pour elle-même et qu'on l'écoute. Écoutée ? Elle le sera par ses psychanalystes dont Anna Freud chez qui elle trouvera une oreille attentive. A New York puis à Los Angeles.

Ici, c'est la rencontre avec l'analyste Ralph Greenson, psychiatre qui nous fait découvrir une autre Marilyn que celle dépeinte par les tabloïds. Cette rencontre entre cet homme fasciné (trop) par le milieu du cinéma et Marilyn Monroe, la femme enfant, a eu des conséquences bénéfiques puis néfastes finalement l'un pour l'autre. Greenson s'est perdu en Marilyn Monroe, Marilyn s'est perdue en Greenson. Pas d'histoire de sexe, mais une histoire d'amour platonique envahissante, passionnelle, jusqu'à faire oublier au psychiatre-psychanalyste, sa déontologie.

N'a-t-il pas été trop loin en recevant Marilyn chez lui, dans sa famille, en lui permettant de dormir dans sa maison, en la recevant tous les jours, en formant un duo analyste-patient qui n'en était plus vraiment un ? L'amour qu'il lui portait a-t-il eu une incidence sur la thérapie ou bien, au contraire, celle-ci a eu un rôle salvateur dans la vie de Marilyn et lui a permis de tenir quelques années de plus ? Un peu des deux sûrement.

Lire ce livre s'est aussi découvrir une Marilyn Monroe touchante, une femme enfant, une femme qui n'a pas grandi, une femme traitée comme une vulgaire marchandise par le système, par les fans, par ses amants. Une femme qui ne savait plus qui elle était, qui luttait entre son moi profond et son autre, cet autre que les gens voulaient, réclamaient et qu'il fallait donner en pâture, alors que Marilyn n'aspirait plus au fond qu'à disparaitre, à être tranquille, à s'isoler. Une femme en perdition qui ne pouvait vivre, survivre qu'en ingurgitant des barbituriques, ravagé par l'alcool pour tenter d'annihiler ce qu'elle haïssait d'elle au plus profond : la Marilyn Monroe, cette Marilyn que tous voulaient, sauf elle et qui a relégué Norma Jean, l'a entrainé directement vers la fosse.

N'écrira-t-elle pas d’ailleurs dans son cahier : "Je suis le genre de fille que l'on retrouve morte dans une chambre minable, un flacon de somnifères à la main" comme un présage déjà de ce qui allait advenir...

Avec ce livre, c'est aussi le bilan du système Hollywoodien qui est dressé. Un monde de fric, pour le fric, un père ou une mère qui tue à petit feu ses enfants. Une ville de stars, de miroirs, de glaces sans tain, de reflets tronqués, de vies inventées, créées de toute pièce. C'est la Mafia, la politique, c'est un Sinatra qui n'a pas hésité à droguer Marilyn pour la prêter sexuellement à ses amis... c'est du sexe violent, de la drogue, de la saleté. C'est la destruction pleine et entière d'une personne qu'on se passait sans voir que derrière il y avait un être humain.

Comment ne pas être en perdition ?

On ne retiendra de Marilyn que ses caprices, ses retards sur les plateaux, ses déhanchements, ses poupoupidou..., sa robe qui se lève au-dessus d'une bouche d'aération, son "Happy birthday, mister président"... du surfait qui plaisait à tout le monde. Un monstre généré par tous, voulu par tous et même au début par son "interprète".

A travers des entretiens, des documents, des articles, des enregistrements, Michel Schneider nous fait part de cette relation ambiguë qui a donc lié durant 30 mois cette femme déjà perdue à son analyste qui a cherché passionnément à la sauver d'elle-même, à lui donner un semblant de famille là où déjà, la destruction était amorcée et inéluctable. Greenson a-t-il fini lui-même par se laisser déborder par sa patiente, à ne plus savoir comment gérer ce contre-transfert aliénable, à trop aimer cette femme, à l'utiliser finalement lui aussi, immanquablement... à se faire gangréner par la folie de sa patiente, schizophrène ?

Ce livre c'est l'histoire de ces deux êtres qui se lient d'une façon pathologique l'une à l'autre. Deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, et qui ne pourront finalement se passer l'une de l'autre...  C'est l'histoire de Norma Jean qui ne savait plus comment ne plus être Marilyn Monroe...

Un Prix interallier mérité

 

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L'histoire des mondes imaginaires
de Michel Udiany

Résumé :

A travers 26 chapitres qui vont du jardin d'Eden à la Chine de Marco Polo, les plus grands lieux mythiques de l'Histoire revisités à la manière d'une enquête telle qu'Hérodote, grand aventurier, le concevait lui-même : quels faits, quelle réalité peuvent se cacher derrière chacune de ces légendes ? Il s'agit ici d'un premier tome, axé sur les mondes imaginaires de l'Antiquité et du Moyen Age.


Avis / Critique :

Excellent !

Que dire de plus sur ce livre qui revisite les mythes en prenant soin de raccorder les différents faits historiques ou légendes qui ont contribué à leur édification. Très accessible dans sa lecture, bourré d'histoire, de faits, nous voici dans la peau de ces peuples qui ont serpenté les mers, bâtis des cités, contribué à leur légende. Qui était vraiment le roi Arthur ? Comment le roi Salomon s'est-il autant enrichi ? Les amazones, femmes intrépides d'un clan entièrement féminin ou guerrières, aux côtés des hommes, d'un peuple des steppes ?

D'ailleurs, que veut-il dire ce nom "Amazone" ? Simplement "celui qui ne mange pas de pain", c'est-à-dire qu'il se référait au peuple des steppes qui ne s'était pas sédentarisé par l'apparition de l'agriculture, mais continuait de suivre un mode nomade et guerrier. Qui était ces navigateurs pré-antiques qui poussèrent jusqu'en Irlande, Islande leur embarcation et y découvrirent des peuplades jusqu'alors, inconnues ? D'où viennent les licornes, le mythe des sirènes ? Comment et pourquoi Alain Bompart, navigateur d'aujourd'hui, reprend-il les écrits des anciens pour retracer leur route et  nous emmener dans des contrées que l'on pensait inaccessibles pour ces peuples d'alors, ces Phéniciens, ces scythes, ces grecs ?

Contexte historique, lien avec les mythes, les légendes anciennes, et vous voici transportés ailleurs, dans l'irréel, le mythique pour finir par atterrir au lieu des origines, celui que les archéologues, les scientifiques pensent être le berceau de l'humanité. 

Qu'étaient le jardin d'Eden, celui des Hespérides, Babel, Avalon ? Où se trouvaient-ils exactement, quelles sont les possibilités les concernant ? Nous voici lancés dans une enquête qui cherche à séparer le réel de l'imaginaire et vient nous abreuver de nouvelles connaissances que, peut-être, nous n'aurions pas supposé.

Ultima Thulé, le légendaire Yggdrasil (l'arbre du monde des Vikings), Sinbad, l'Atlantide, Sodome et Gomorrhe, Ulysse, Le pays du prêtre Jean, Hyperborée, Gog et Magog... des indiens blancs d'Amérique, descendants de navigateurs scandinaves ?

Michel Udiany, professeur à Liège, ressuscite les grandes civilisations qui ont marqué de leurs épopées les siècles.

"L'histoire des mondes imaginaires" est un voyage dans le temps qui nous offre l'opportunité à la fermeture du livre de se dire que nous y avons appris quantité de choses.

En un mot, passionnant.

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Richelieu, la foi dans la France
de Max Gallo

Résumé :

Max Gallo raconte la vraie vie de Richelieu, personnage de légende et grand bâtisseur de l'unité française. Armand Jean du Plessis de Richelieu n'aurait jamais dû devenir cardinal. Voué au métier des armes, il hérite pourtant, à vingt-trois ans, du petit évêché de Luçon. Dès lors, il fait preuve d'une détermination et d'une ambition infinies pour ne pas s'embourber dans son Poitou natal, et accéder à la Cour, à la dignité de cardinal, et finalement au Conseil du roi.

Avis / critique :
Richelieu, grand homme d'état.
Richelieu, le cardinal.
Richelieu, fondateur de l'académie française.
Richelieu et les trois mousquetaires.
Richelieu haï.
Richelieu, ministre de Louis XIII, ennemi de Marie de Médicis et d'Anne d'Autriche.

Quand on parle de cet homme à la robe rouge, on pense à Mazarin, son successeur, mais aussi et surtout pour les lecteurs d'Alexandre Dumas, à son rôle dans les Trois Mousquetaires, intriguant, rusé, méchant, odieux...

C'est à cet homme que c'est intéressé, Max Gallo, l'historien. Il nous fait découvrir un autre Richelieu, l'évêque qui a dû se battre pour s'imposer, perclut d'abcès, fin stratège, tout dévoué à l'état, à la France.

Armand Jean du Plessis de Richelieu, naît un jour de septembre (le 9) 1595 au château de Richelieu, fief de sa famille situé dans le Poitou. D'aspect chétif et fiévreux, il est le cadet d'une fratrie de 6 enfants. Jean Armand n'a d'autre choix, tout d'abord, que de prendre le métier des armes avant que son frère, Alphonse ne décide de devenir capucin. Armand passe alors dans les ordres. Il est fait évêque en 1608, après qu'il soit parti au Vatican faire valider son droit sur son évêché (un évêque devait avoir 26 ans, il n'en avait que 22). C'est à Rome qu'il apprend l'art de la politique et des intrigues. De retour en France, il part pour Luçon où il vit dans une maison dans laquelle il ne peut même pas faire du feu sans être asphyxié. Il n'a alors plus qu'une seule idée en tête : tenter de tirer de ce lieu marécageux, gloire et revenu.

Il s'y emploie donc.
Reçu à la Sorbonne, il obtint sa licence et son doctorat et devient aumônier de la chapelle d'Henri IV avant d'être admis dans l'entourage de Marie de Médicis, puis de devenir, secrétaire d'état.

C'est le début de son ascension qui ne s'arrêtera qu'à sa mort.

Dans cet ouvrage de Max Gallo, on découvre un Richelieu inconnu. Un Richelieu surtout très malade et en constant besoin de se sentir rassuré par les sentiments de Louis XIII à son égard. C'est aussi un homme qui, pour se protéger de ses nombreux ennemis, jaloux, emploi un grand nombre d'espions dans tout le royaume et les royaumes voisins. Un homme brillant, mais qui, devant se méfier de tous en perdit parfois sa capacité à regarder le peuple, trop préoccupé à défaire les intrigues de la cour et notamment celles de Marie de Médicis et de Gaston d'Orléans, le frère de Louis XIII, qui ne rêvait que d'une chose : s'emparer du pouvoir.

Un livre passionnant du début à la fin, à la portée de tous, qui ne s'attarde pas sur des détails qui auraient pu rendre l'ouvrage trop pompeux et qui, au contraire, grâce à une écriture fluide, apporte un côté ludique à sa lecture.

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Intérieur nuit
de Marisha Pessl

Résumé : La jeune Ashley Cordova, fille du célèbre et mystérieux cinéaste Stanislas Cordova, est retrouvée morte dans un immeuble désaffecté de Chinatown, à New-York. La police pense à un suicide. Scott McGrath, journaliste d'investigation dont la carrière a été brisée à cause du père d'Ashley, en doute et mène sa propre enquête …


Avis/Critique :

Qui est Stanislas Cordova ? Cinéaste qui vit dans le secret, reclus dans son mystérieux et gigantesque domaine, le peak, perdu au fin fond des Adirondaks. Ses films ne peuvent être vus que lors de projections clandestines dans les catacombes et on dit que voir un film de Cordova est une expérience qui marque à vie…

C'est cet homme et sa fille, toute aussi mystérieuse, qui se dessinent petit à petit, au fur et à mesure que l'enquête de Scott McGrath et de ses associés de fortune, avance. D'ailleurs, pourquoi enquête-t-il sur Ashley et son père ? Veut-il récupérer son honneur perdu à cause de Cordova, ou y a-t-il autre chose, une fascination pour cet être hors du commun et l'atmosphère étrange qu'il a su créer autour de lui ?

Le génie de Marisha Pessl, l'auteur, est d'avoir créé de toute pièce un personnage fascinant, un fantôme qui semble inaccessible, qui fait l'objet d'un culte digne d'une secte. Pour mieux brouiller les pistes et nous faire croire à la réalité de son personnage, elle insère de temps à autre dans le livre des extraits de journaux, de sites Internet ou de notes de McGrath qui nous dévoilent un peu plus sur Cordova et sa fille.

Le livre lui-même est un thriller efficace qu'on a du mal à lâcher. Il est long – plus de 700 pages – et c'est tant mieux, car sa lecture est un vrai plaisir.

La fin, quant à elle, est presque digne d'être la fin d'un film de Cordova.

Un livre passionnant, un vrai coup de coeur.

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Des chauves-souris, des singes et des hommes
de Paule Constant

Résumé :

Une petite fille, Olympe, veut courir avec les garçons du village qui la sèment près de la forêt. Elle découvre au pied d'un manguier une chauve-souris qu'elle emporte avec elle. Chez les Boutouls, société de guerriers et de chasseurs, les garçons rapportent le cadavre d'un énorme gorille qu'ils prétendent avoir tué. Transportée au village, la bête est dépecée et cuisinée, et tous les voisins sont invités à prendre part au festin...

Avis / Critique :

Afrique. Clan des Boutul. Situation du clan : près du fleuve Ebola.
Olympe est une jeune fille. Comme toutes les jeunes enfants, elle aime jouer, mais dans son clan, elle a ce statut de fille qui lui vaut d'être considérée moins qu'un garçon. Un jour, elle part néanmoins avec eux et sa tante, à la chasse. Là, elle trouve un bébé chauve-souris qu'elle ramène au village.
Elle nourrit ce bébé à la bouche. Contact.

De leur côté, les garçons ramènent un singe, un gorille mort dont ils disent qu'il était vivant quand ils l'ont tué.
Les garçons ont menti. Le singe était déjà mort depuis longtemps quand ils l'ont trouvé. En ces temps de disette, c'est une incroyable chance. Sa chair va permettre de nourrir le village pour une semaine. Pas de cérémonie de déshumanisation, mais un banquet gargantuesque.
Contact.
De l'autre côté, dans un dispensaire, se trouve Agrippine. Elle est médecin sans frontière et a tout plaqué pour se rendre en Afrique et aider les habitants. Près d'elle, des soeurs. Elles sont là pour aider les populations. Elles partent sur le fleuve Ebola et trouvent une petite fille... Olympe.

Contact.
Le titre, "Des chauves-souris, des singes et des hommes", dit tout du livre. Ce sont les agents contaminants de la nouvelle épidémie d'Ebola qui va se répandre. 

Ce n'est pas un roman qui nous parle des effets de la maladie, mais bien des prémices de la contamination, comment elle se répand, quels en sont ses agents, comment elle agit.
L'auteur, Paule Constant, connaît son sujet. Elle a vécu longtemps en Afrique, et son mari est infectiologue. Le sujet qu'elle aborde dans son livre, on le sent, est parfaitement maitrisé.
Le lecteur est tout entier plongé dans la vie de ce dispensaire et de ce village d'Afrique. Ce sont les coutumes, les rites, les pensées, qui nous sont livrés sans fioriture sur un ton presque poétique  alors que l'agent pathogène s'installe insidieusement. C'est un voyage le long du fleuve Ebola que l'on parcourt, une aventure humaine que l'on découvre. Les images s'installent dans notre esprit, les odeurs sont presque apparentes aussi.

C'est un roman à découvrir, tout en subtilité.
Une belle découverte.

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Les enfants de cendres
de Kristina Ohlsson

 

Résumé : Le train était bondé, pourtant personne n'a remarqué la disparition de la fillette endormie sur la banquette. Quand sa mère, retenue sur le quai, la rejoint en gare de Stockholm, elle ne retrouve que ses chaussures. L'enquêtrice Fredrika Bergman découvre son corps quelques jours plus tard à des centaines de kilomètres de là, dans le nord de la Suède. Le mot "indésirable" est inscrit sur son front. Mais l'horreur ne fait que commencer : un tueur impitoyable est dans la nature, et la petite Lilian n'est que la première d'une longue liste.

Avis / Critique :

Une petite fille meurt avec une inscription sur le front. Un moment d'inattention et l'enlèvement a eu lieu. Pourquoi le meurtrier l'a-t-il déposé devant un hôpital quelques heures à peine après son rapt. Est-ce le père qui est introuvable ? Quelqu'un d'autre ? Tout semble nébuleux dans l'enquête que met en place Alex Recht, enquêteur réputé. Des secrets, des non-dits, de mauvaises pistes avant que le début d'un cheminement ne se dessine enfin. Mais la quête de la vérité sera dure. L'adversaire est coriace, ses complices aussi. Celui qui est surnommé L'Homme, ne laisse aucune empreinte, manipule son monde, est brutal. Très brutal. Qui est-il ? Quel est son lien avec les mères de ses victimes ?

Kristina Ohlsson livre avec son premier roman un thriller diablement efficace. Ça sent bon l'ambiance suédoise, réservée, froide et dérangeante. Les indices se livrent tout doucement, les personnages sont tourmentés. Il n'y a pas de chaleur dans ce livre et c'est ce qui fait son charme, justement. Les pistes abordées découlent sur des secrets dissimulés à tous et qui ralentissent l'enquête. On progresse lentement, c'est ce qui marque l'ambiance du roman. Mais cette lenteur n'en est pas moins intéressante, car Kristina Ohlsson distille subtilement des faits par touche. Ce qui permet au lecteur de rester accroché et d'attendre fébrilement l'issue.

L'auteur, analyste pour la police suédoise, nous fait partager l'ambiance d'une section d'enquête au coeur de ce puzzle, avec les problématiques professionnelles et personnelles de ses enquêteurs. Si bien que le lecteur a l'impression d'être lui-même dans l'équipe. C'est le point fort du roman. Le bémol, tient au fait que Kristina Ohlsson ne plonge jamais dans le fond de la situation. Elle reste en surface. Non pas qu'il le faille absolument, mais à certains moments, on sent qu'il manque quelque chose.
Autre bémol, et que l'on retrouve à présent partout et qui tient là, à l'éditeur, ce sont les fautes et les doublons de mots, des sauts de paragraphe oubliés, qui, parfois, oblige le lecteur à faire un arrêt, voire un retour sur la page précédente.
Exemple : À un moment, l'inspecteur Pedr est chez lui en proie à une réflexion concernant sa femme et la ligne suivante, il se trouve dans son bureau dans un autre état d'esprit.  
C'est dommage, car cela enlève un peu de plaisir de lecture.
Malgré ces petits désagréments, l'histoire est vraiment prenante. Il serait dommage de passer à côté de ce premier roman, suivi depuis par deux autres aventures de l'inspectrice Frederika Bergman.

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Le secret dévoilé, enquête sur les mystères de Rennes-le-Château
  de Christian Doumergue

 

Résumé : 1885. L'abbé Bérenger Saunière arrive dans sa nouvelle paroisse à Rennes-le-Château, village perdu au pays des Cathares. Un an plus tard, le prêtre entame des travaux pharaoniques et fait du presbytère délabré un véritable domaine. Mais d'où vient l'argent ? Après son décès en 1917, la rumeur enfle sur un prétendu trésor qu'aurait découvert Saunière et sur ses possibles liens avec une société secrète...

Avis / Critique :

Le trésor de Rennes-le-Château. Les trois mots de cette petite bourgade de l'Aude suffisent à éveiller l'attention depuis que court la rumeur d'un trésor découvert qui aurait permis à l'abbé Saunière de réhabiliter l'église du village, de bâtir la villa Bethany, la tour Magdala et d'accueillir les grands de ce monde. C'est vrai qu'il en fallait de la volonté, à l'époque, pour se rendre à Rennes-le-Château entre le nombre important de virages à prendre et son altitude. Alors, trésor y-a-t-il vraiment ?
D'un fait sortant de l'ordinaire et posant question, un homme, Noël Corbet, a-t-il réussi à concevoir pour remplir son restaurant, un phénomène mondial appuyé en cela bien malgré eux, par des chasseurs de trésors de tout poil ?
A moins que... un secret soit bien là, mais qu'il n'est pas celui que la plupart ont en tête. De trésor, il y a ou il n'y a-t-il pas, finalement?
L'auteur pour y répondre s'intéresse donc de près à l'homme. Je devrai dire en fait, aux hommes. Car ils sont plusieurs au coeur de l'énigme. Il y a l'abbé Saunière bien sûr, mais aussi, l'abbé Boudet, Plantard, celui qui a "créé" l'ordre de Sion et qui a contribué à donner un caractère mystique à l'affaire.
Et si la réponse était qu'il n'y avait pas de trésor ? Ou du moins, pas celui auquel l'on peut penser. L'abbé Saunière a-t-il mis le doigt sur un secret, de l'argent, des tombes anciennes mérovingiennes, qui lui auraient permis de rebâtir son église, de construire Bethany, Magdala
S'il y a bien eu quelque chose, ce n'était certainement pas à la hauteur de pouvoir réhabiliter un monument et de construire le reste.
Alors ?
Voilà donc un jeu de piste, entre cercles monarchiques auquel auraient appartenu les deux frères Saunières, un Pierre Plantard féru d'ésotérisme, d'Atlantide, de méditation et qui a codé son message d'une civilisation oubliée et de l'Agarta sous couvert d'une chasse au trésor et de symboles chrétiens.

Christian Doumergue a passé près de vingt ans à éplucher les diverses théories, à lire et relire les écrits de chacun, à fouiller dans le passé des hommes de l'énigme, à décrypter les textes anciens.
Un travail de Titan parfaitement élaboré, aux nombreuses théories qui se recoupent et qui, toutes tournent autour de Jésus, du christianisme primitif, des mythes anciens.
Un livre prenant, passionnant. bien documenté.
Pour les amateurs du genre et pourquoi pas, aussi pour les autres.

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Le métronome, tome 2
de Lorànt Deutsch

Résumé : Tout a commencé rue Saint-Jacques. Puis, à chaque siècle, une nouvelle voie fondatrice a matérialisé le développement de la ville, s'éparpillant bientôt en un maillage de rues, carrefours et ruelles où le temps nous échappe dans un flot de souvenirs... La chambre de François Villon à l'arrière de la Sorbonne, Ravaillac en embuscade rue de la Ferronnerie, la Pompadour enterrée place Vendôme, les fripes du Carreau du Temple...

Avis / Critique :

Vulgarisation historique, le second livre de la partition Métronome, nous entraine cette fois-ci au fil des rues de Paris et non plus des stations de métro. Lorànt Deutsch nous raconte donc en arpentant les quartiers de la ville, les histoires qui la jalonnent :
- Comment les champignons de Paris, qui viennent aujourd'hui de Chine ou de Hollande, ont été autrefois cultivés par un maraîcher en 1814, avenue Denfert-Rochereau.
- Qu'Auguste Rodin a débuté en décorant la façade de l'ancien théâtre situé 73, rue des Gobelins.
- Qu'au 7 rue des Grands-Augustins, Pablo Picasso installa son atelier dans lequel il peignit son célèbre tableau "Guernica".
- Que fut découvert rue Lecourbe, au XXème siècle une carrière de sable dans laquelle se trouvaient enfouis, des  haches, silex et une mâchoire de mammouth qui figurent aujourd'hui au muséum d'histoire naturelle.
- Que dans l'impasse de l'avenue du Coq, au 87 rue St-Lazare, vous pouvez voir le dernier vestige de ce qui fût autrefois le château du Coq, propriété du seigneur Jean Cocq.
- Qu'au 30, rue François-Miron, on peut trouver la maison de Marie Trouchet datant du XVIème siècle. Marie dont la fille Henriette deviendra la favorite du roi Henri IV.
- Que Wolfgang Amadeus Mozart logea alors qu'il avait sept ans, au 68 bis rue François-Miron.
- Que c'est au deuxième étage du 39, rue Descartes qu'est mort d'une congestion pulmonaire le poète Paul Verlaine, rongé par l'alcool.
Et beaucoup d'autres encore, entre anecdotes et histoire des lieux parcourus.

Pour ceux qui ont l'occasion de visiter Paris, profitez-en pour vous munir d'un carnet sur lequel vous aurez noté ce qui caractérise chaque rue afin de vous offrir une balade historique tout en prenant plaisir à découvrir parfois des lieux oubliés et des pans d'histoire tombés depuis, en désuétude.

Lorànt Deutsch nous offre ici avec son Métronome 2 une magnifique balade littéraire qui part du cardo maximus, et qui se révèle ludique, amusante dans ce Paris d'antan.

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Tu n'auras pas peur
de Michel Moatti

 

Résumé : Tout commence par la remontée d'un cadavre à demi-congelé, attaché à un fauteuil d'avion immergé dans un étang de Crystal Palace, au sud de Londres. Puis on découvre le corps d'une jeune femme défigurée dans un hôtel de Bournemouth. Son visage a été découpé au cutter et emporté.
Quelle énigme se cache derrière ces sinistres " natures mortes " ?

Avis / Critique :

Michel Moatti signe avec "Tu n'auras pas peur" un thriller qu'il est difficile de lâcher tant l'intrigue est prenante du début à la fin.
Le lecteur se retrouve au coeur d'un univers dominé par internet, ce qui le plongera peut-être dans une certaine angoisse en se rendant compte à quel point toute sa vie est gérée par cet outil.  Ce roman nous démontre combien la dépendance est grande vis-à-vis de ce média, de ce mode de communication. Les meurtres ne font que nous conforter dans le fait qu'avec internet notre considération pour l'humain se distille et marque notre indifférence face aux drames. Mais si les gens se réfugient dans une réalité loin de celle du quotidien, celle-ci finit toujours par rattraper l'auteur des actes.

C'est donc un thriller quelque peu atypique que nous livre Michel Moatti. Jusqu'où l'homme est-il prêt à aller pour faire du sensationnel, fabriquer des vérités détournées, et exposer ses meurtres comme des chefs-d'oeuvres destinés à des spectateurs d'un nouveau genre, ceux de l'ère du numérique.
C'est un jeu qui se met en place, entre la police, l'assassin, le lecteur, la journaliste...
Qui a tué, qui est le metteur en scène ?
Pour le savoir, il ne vous reste plus qu'à vous plonger dans "Tu n'auras pas peur", un roman dont vous ne ressortirez pas avant de connaitre la fin.

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Les démons (les possédés)
de F.M Dostoïevski

 

Résumé : « Est-il possible de croire ? Sérieusement et effectivement ? Tout est là. » Stavroguine envoûte tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite à son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdité de la liberté pour un homme seul et sans raison d'être. Tous les personnages de ce grand roman sont possédés par un démon, le socialisme athée, le nihilisme révolutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces idéologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la société et appellent un terrorisme destructeur. Sombre tragédie d'amour et de mort, «Les Possédés» sont l'incarnation géniale des doutes et des angoisses de Dostoïevski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. Dès 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe siècle.
 

Avis / Critique :

Attention, chef d’œuvre. C’est un livre riche, flamboyant, qui arrive à mêler politique, religion et sentiments. Ce n’est pas un livre, c’est un univers où se côtoient, s’aiment, se trahissent, se tuent des personnages d’une complexité rare…
De quoi s’agit-il ? Nous sommes dans une petite ville de province russe, avec sa noblesse locale, qui vit tranquillement. Barbara Pétrovna Stavroguine, notable, parente et mentor du gouverneur, entretient un vieil intellectuel un peu maniéré et vaguement socialiste, Stépan Trophimovitch Verkhovensky. Mais soudain tout est perturbé par l’arrivée de deux personnages. Le fils de Barbara Pétrovna, Nicolas Vsévolodovitch Stavroguine, est un personnage fascinant par sa beauté et son caractère détaché. L’autre, Pierre Stepanovitch Verkhovensky, est le fils de Stépan Trophimovitch. Il est cynique et inquiétant.
Il est fort probable que Dostoïevski règle ici ses comptes avec les révolutionnaires, dont il fut un temps des leurs. La révolution présentée ici est inquiétante, nihiliste et porte en germe la tyrannie. Il y a d’ailleurs dans le livre des pages étonnamment prophétiques quant au devenir des régimes communistes au XXe siècle, en particulier en Russie.
Mais il serait faux de résumer le livre à une critique des milieux révolutionnaire. Ce n’est qu’un prétexte, un catalyseur que l’auteur utilise pour entraîner ses personnages dans un tourbillon destructeur.
On trouve, pêle-mêle, des considérations sur le rôle de Dieu et de la Russie, une critique féroce d’Ivan Tourgueniev avec le personnage de Karmazinoff, l’affrontement des générations entre l’intellectuel vieillissant et son fils, de l’humour et, comme toujours chez Dostoïevski, une description de l’épilepsie.
Un mot sur la traduction : c’est la version du domaine public qui est critiquée ici, c’est pour cela que cet article fait référence à l’ancien nom français du roman, « les possédés » et non à son nouveau nom « les démons » qui est maintenant le nom couramment admis.
Le texte datant de 1886, certains mots sont un peu obsolètes et il est fort probable que certaines subtilités de langages nous échappent. Mais cela n’empêche pas de prendre un énorme plaisir à la lecture…

Un livre indispensable.
 

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L'embaumeur ou l'odieuse confession
de Victor Renard

d'Isabelle Duquesnoy

 

Résumé : "Pute borgnesse ! "
Victor Renard n'eut jamais de chance avec les femmes. A commencer par sa mère, l'épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d'être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa "demi-molle".  Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu...

Avis / Critique :

Isabelle Duquesnoy a mis dix ans à écrire son ouvrage qui nous fait partager la vie de Victor Renard : un embaumeur au coeur de la Révolution française qui profite de son procès pour raconter à tous son histoire.  C'est que dès le départ, son destin ne fut pas des plus enjôleurs à cet homme au corps difforme. Dès la naissance et malgré qu'il fut enrubanné dans des langes mouillés d'eau bénite, Victor enchaina les mésaventures. Son frère jumeau meurt étranglé par son cordon ombilical, sa mère l'oblige à poser devant le peintre en deux tenues : celle du frère défunt, Isidore, qui a les plus beaux atours et les siens, gris et terne. Son père, flutiste de la paroisse se fait ouvrir la panse par des boeufs, inondant par là-même le sol de ses intestins... et rien ne va aller en s'arrangeant pour ce pauvre Victor qui s'entiche d'une fille de petite vertu, se marie pour rembourser des dettes et se sauver d'un duel, subi les remontrances de sa génitrice et les coups du sort...

Il y a de l'humour, de la causticité dans la narration d'Isabelle Duquesnoy. Il y a des clins d'oeil aussi comme en faisant apparaître Ange Pitou, journaliste et contre-révolutionnaire auquel d'ailleurs Alexandre Dumas rendra hommage en donnant son nom à un livre et à un personnage. On se régale à la lecture de ce long roman avec une mère acariâtre au langage fleuri ; un Victor à la tête penchée qui découvre le bonheur dans son métier d'embaumeur, mais qui se laisse entraîner dans des aventures qui tournent toujours mal ; des contre-révolutionnaires qui défient la convention ; les tableaux peints avec le sang des coeurs de nobles ; l'embaumement des corps explicité avec des mots crus, mais diablement intéressant ; la vie d'alors, dans la saleté, la rigueur, mais aussi dans la joie, l'entraide ou au contraire la jalousie et les petites manigances qui vont avec.

Tout cela Victor nous les fait partager sous la plume d'Isabelle Duquesnoy qui signe là, certes un roman un peu long (521 pages tout de même), mais très bien écrit, plein de gouaille, d'humour, ancré dans des faits réels de l'après-Révolution française, et avec une fin que l'on savoure.

 

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Ma mère, cette inconnue

de Philippe Labro

 

Résumé : "Netka, il y a du slave dans ce nom qui sonne clair. Elle a cinquante pour cent de sang polonais dans ses veines. Il me faudra beaucoup de temps pour identifier la Pologne, chercher la trace du père inconnu, éclaircir les mystères, imaginer l'enfant-valise, la petite fille abandonnée. Elle est, elle était ma mère", Philippe Labro.

Avis / Critique :

Elle s'est tût pendant toutes ces années. Elle n'a pas voulu raconter son passé d'enfant blessé, abandonné, à ses enfants. Elle a enterré, mis un couvercle sur ses blessures pour ne pas avoir à y faire face. Ce n'est que peu de temps avant sa mort qu'elle accepte de distiller à son fils, Philippe Labro quelques bribes.
Lui, va alors chercher à reconstituer son passé, celui auquel il n'a pas eu accès ou très peu. C'est son histoire à elle qu'il nous fait partager à travers ce qu'elle a bien voulu lui donner et ce qu'il a pu retrouver.

D'abord la naissance. Netka est la fille d'une institutrice, elle-même fille d'une journalière. Le père, comte polonais, habite un palais et fait deux enfants illégitimes à la jeune française dont il est amoureux, et qu'il ne pourra cependant jamais épousé. Et puis, il y a l'abandon par cette mère et ce père. Un abandon qui se soldera par neuf ans passés à Genève puis à Versailles chez des "marraines" qui les élèveront, elle et son frère, avec amour.
Un acte de naissance avec la mention "père inconnu".
Une mère qui n'en sera jamais une, déchue finalement de ses droits par la justice.
Un frère, Henri, aimant, et avec lequel Netka traversera l'enfance brisée.

Le ton qu'emprunte Philippe Labro n'est pas celui de la tristesse, il nous raconte simplement un destin, celui de sa mère, Netka, de cet enfant abandonné par un couple qui n'en est pas un, qui ne peut en être un aux yeux de la famille polonaise du comte.
Netka, une femme qui va fonder sa famille, devenir une grand-mère aimante, attentionnée. Il n'y a pas de superlatif, pas de plainte, juste un livre plein de tendresse pour cette femme qui l'a mise au monde. Une femme qui se révèlera pleine de caractère. Oui, car il en a fallu pour surmonter ces épreuves.
Et nous, lecteurs, nous nous laissons mener dans cette histoire de vie. Nous nous laissons conduire à travers les affres, mais aussi à travers les pensées de Netka, ses plaisirs, ses combats, ses amours.
Pour certains, ce roman leur parlera au plus profond, leur arrachera des sourires d'attendrissements, de complicité de vécu. Pour d'autres, ce sera simplement une histoire de femme à l'enfance blessée joliment narrée par un fils, Philippe Labro, qui tente de combler les interrogations d'une existence que lui-même a découvert en écrivant son ouvrage "Ma mère, cette inconnue".

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Quand sort la recluse
de Fred Vargas

Résumé : « - Trois morts, c'est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas. Ce n'est pas de notre compétence.
- Ce qu'il serait bon de vérifier, dit Adamsberg. J'ai donc rendez-vous demain au Muséum d'Histoire naturelle.
- Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire. Revenez-nous, commissaire. Bon sang mais dans quelles brumes avez-vous perdu la vue ?
- Je vois très bien dans les brumes, dit Adamsberg un peu sèchement, en posant ses deux mains à plat sur la table. Je vais donc être net. Je crois que ces trois hommes ont été assassinés.
- Assassinés, répéta le commandant Danglard. Par l'araignée recluse ? »

Avis / Critique :

Une nouvelle enquête s'offre au Commissaire Adamsberg suite à la mort par empoisonnement de trois vieux messieurs. La recluse, une araignée dont la morsure provoque une nécrose des tissus mais pas la mort, a pourtant tué à trois reprises. L'esprit aiguisé du commissaire et sa légendaire intuition ne lui épargneront pas les égarements et les fausses pistes. Mais s'agit il vraiment de l'araignée? La recluse n'est elle pas plutôt cette femme du moyen-âge qui s'isolait tel l'ermite pour vivre sa foi, coupée du monde, dans un minuscule réduit froid et humide, nourrie par l'aumône des villageois, et attendant la mort?...
Le suspens est garanti dans une histoire ancienne qui s'enchevêtre avec d'autres et qui révèle le personnage attachant d'Irène, l'amour naissant de Veyrenc et les souvenirs torturés d'Adamsberg.
Un super roman policier parfaitement documenté grâce au talent de Fred Vargas et à ses connaissance d'archeo-zoologue.
 

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Conspiration
de Giacometti et Ravenne

Résumé : De la France aux États-Unis, Marcas, mis sur la touche par sa hiérarchie, va devoir retrouver un secret qui hante l'histoire de France et dont la possession peut détruire les démocraties occidentales. Deux siècles plus tôt, en pleine Révolution française, l'inspecteur Ferragus présent dans les Illuminati est entraîné dans une implacable course contre la montre pour démasquer le groupe occulte qui veut s'emparer du même secret. Au coeur de ce secret, le pouvoir absolu.

Avis / Critique :

Une nouvelle aventure du commissaire Marcas, cela se savoure, cela se délecte avec un bon verre de vin ou d'eau pétillante, et une nouvelle fois le pari est gagné pour Eric Giacometti et Jacques Ravenne.

Cette fois-ci, notre commissaire préféré est aux prises avec une entreprise dirigée par des Skull and Bones (confrérie américaine de Yale) qui élimine ses adversaires et teste une nouvelle application technologique sur des cobayes qui pour la plupart meurt à l'instar des trente Parisiens qui se jettent de leur immeuble, pris d'un fou rire.
Après une mauvaise péripétie qui amène Marcas au bord du gouffre et prêt de se voir débarquer par sa hiérarchie, le frère obèse lui propose une nouvelle affaire qui pourrait effacer son ardoise. Ni une ni deux, Marcas accepte.
Parallèlement, nous remontons le temps en suivant Annibal Ferragus, franc-maçon et policier lui aussi (on pourrait presque se dire qu'il pourrait être l'ancêtre de Marcas à ce tarif). Nous sommes en 1793. Une femme mystérieuse faisant partie d'une organisation tout aussi mystérieuse cherche à sauver un prêtre qui détient le secret que les rois se transmettent de génération en génération. Seul Louis XVI manque à l'appel (ce qui lui vaudra de passer sous le couperet de la guillotine - vous comprendrez en lisant le livre). Ferragus se retrouve obligé de travailler pour Danton qui veut lui aussi mettre la main sur ce secret. S'ensuit une course poursuite sous couvert de code à déchiffrer et de révolution qui coupe les têtes plus vite que son ombre.
De son côté, Marcas mène son enquête et tente de sauver sa peau entre deux trahisons et contrat mis sur sa tête par les Skull and Bones. Ce qui va le conduire aux Etats-Unis dans l'antre même de cette société de Yale où nous nous rendrons compte que l'aventure de 1793 explique celle qui se déroule de nos jours. 

Tout au long du livre le lecteur navigue donc d'une époque à une autre, d'un héros à un autre. Il y a de l'action, du mystère, des sociétés secrètes, un peu d'histoire. Bref, de quoi ne pas s'ennuyer. Et on ne s’ennuie pas du début à la fin jusqu'aux derniers chapitres (peut-être un peu moins aboutis que le reste cependant) qui nous laissent sur un cliffhanger que l'on espère sera repris pour une prochaine aventure du commissaire Marcas.

Un roman passionnant dont on attend la suite ou le prochain déjà avec impatience.

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Une vie exemplaire
de Jacob M. Appel

 

Résumé : Jeune cardiologue éminent, père de deux adorables petites filles, le docteur Jeremy Balint est un homme qui a réussi sa vie. D'autres que lui, apprenant que leur femme dévouée les trompe depuis des années avec un collègue, se laisseraient emporter par la rage.
Pas Jeremy Balint.
Jeremy Balint va prendre son temps, car Jeremy Balint est un sociopathe. Avec méthode et patience, il va organiser l'élimination de son rival...

Avis / Critique :

Balint.
Rien qu'à ce nom, on sourit. L'auteur, psychiatre, fait là sans aucun doute un clin d’œil à l'inventeur des groupes de supervision et de réflexion à l'hôpital, Michael Balint.
On sent que Jacob M. Appel a pris du plaisir à écrire les pensées et les agissements de ce cardiologue, qui se montre d'un côté, attentif, prévenant avec sa nouvelle conquête et le père de celle-ci, et d'un autre côté, pervers calculateur n'ayant peur de rien pour mener à bien sa quête : assassiner son rival.
Tout est mesuré dans le personnage de Jeremy Balint. L'homme veut réussir son entrée dans le clan des tueurs en série. Il va donc prendre toutes les précautions, élaborer son plan avec minutie, choisir lentement ses victimes, se forger des alibis en béton tout en conservant une image sociale parfaite : père parfait, adorant ses deux filles ; mari attentif faisant semblant de ne rien connaitre des écarts de son épouse ; fils parfait, se rendant près de ses parents tous les samedis ; cardiologue aux petits soins de ses patients.

Mais le remords peut-il quand même surgir ?
Jacob M. Appel amène son récit de la manière que pose son personnage pour tuer, c'est-à-dire, à son rythme. Ici, pas question de démarrer sur les chapeaux de roue. Il nous tisse le contexte, la lente élaboration qui s'opère dans l'esprit du cardiologue, comment celui-ci envisage la mise en œuvre du premier crime, puis les pensées qui en découlent jusqu'au suivant, etc.
Jeremy Balint n'est pas forcément sympathique. Il a l'humour caustique, voire même irrévérencieux parfois. Il joue, se délecte de sa nouvelle facette, se libère des contraintes au fur et à mesure qu'il tue et se prend au jeu, alors même que sa carrière professionnelle s'envole, et que les obligations s'invitent.
Mais il y a toujours un œil pas loin qui observe.
Un œil.
Un voisin, une voisine, quelqu'un d'autre ?
Un livre qui se lit bien, avec quelques petites redites au début quand le personnage de Balint pense au meurtre libératoire, mais cela n'enlève rien au récit plutôt bien bâti.

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Le colis
d'Anosh Irani

 

Résumé : Une plongée bouleversante dans le quartier rouge de Bombay, entre modernité et tradition.
Madhu est une hijra : née dans un corps d'homme, séparée de ses attributs sexuels masculins, elle est une sorte de troisième sexe, ni homme ni femme. Après des années de prostitution, la quarantaine passée, Madhu est devenue trop vieille, trop usée, et doit mendier pour vivre et rester auprès de sa gurumai, sa guide.

Avis / Critique :

Madhu était le fils d'un professeur d'histoire, mais se sentait femme dans son corps. A l'âge de quatorze ans, il est émasculé, devient un ersatz féminin et par là même se condamne à une vie loin de son foyer, et dans la déchéance. Après des années dans la prostitution, à la quarantaine frappée, Madhu est obligée de mendier pour vivre. Mais ce n'est pas n'importe quelle mendiante, c'est une Hija, une mendiante qui donne des bénédictions, un cran au-dessus des autres. Elle est aussi préparatrice de colis... mais pas n'importe quel colis. Il s'agit de jeunes filles d'une dizaine d'années vendues par leur famille qu'elle doit préparer à la prostitution...

Ce livre est un véritable coup de poing, une claque.
Il nous fait plonger dans un monde qui nous paraît improbable... et pourtant...
L'action se déroule dans un quartier de Bombay, en Inde. La seule manière de s'en sortir est la prostitution, surtout depuis que les anglais sont partis. Auparavant, les eunuques pouvaient prétendre à faire partie de la société, mais depuis que les anglais sont rentrés en Angleterre, les vieilles règles ont repris leur cours. Les Hijas ont donc rejoint les autres filles, cloîtrées dans des bordels.
C'est donc la plongée au cœur de ses quartiers où règnent des maisons de Hija, dirigées par une guide et les bordels que nous fait découvrir l'auteur, Anosh Irani.
Les filles y sont entassées par dizaines et officie la nuit jusqu'à avoir une dizaine de clients, plus de 3000 par an jusqu'à ce que le corps craque et renonce. Les femmes, sont alors gardées par les guides qui leur offrent une protection, un toit, en contrepartie de la moitié des gains rapportés par la mendicité. 

C'est aussi la "formation" donnée par Madhu à la jeune enfant, vendue par une tante, enfermée dans une cage, qui va être cassée psychologiquement et qui n'aura d'autres choix que de devenir de la chair dans les mains d'hommes peu regardant sur l'âge de la marchandise.
C'est également le déroulé de la vie de chacun, la survie dans un milieu terrible où les sentiments sont effacés pour survivre avec pour danger, les promoteurs qui arrivent et rachètent les bordels pour les transformer en immeuble. Les filles sont alors mises à la rue et jetées comme des déchets ménagers.

Ce livre est terrible et nous fait passer par de nombreux sentiments : de l'empathie, de la haine, du dégoût, et parfois des sourires, de la révolte. Il nous éclaire sur le rôle octroyé en général à la femme en Inde, et aux Hijas en particulier.
Peu de dialogues, beaucoup de narration composent les pages de ce roman prenant, étreignant au possible.
Anosh Irani mérite grandement le fait d'avoir été finaliste du prix Roger's Writer's Trust et d'avoir été élu parmi les meilleurs livres de 2016.
Un roman magnifique.


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Les immortalistes
de Chloe Benjamin

 

Résumé : New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés.

Avis / Critique :

Une petite boutique de tailleur, une famille juive, une diseuse de bonne aventure, ce sont les préalables du roman de Chloe Benjamin qui nous dépeint l'éclatement d'une famille que tout pourtant rapprochait enfant.
Oui, mais cela, c'était avant.
Avant que la prophétesse ne leur donne leur date de décès. Et si Vanya vivra plus de quatre-vingts ans, pour ses frères et sa sœur il en est tout autre. Pour eux, elle a prédit une mort avant la quarantaine. Pas de temps à perdre pour Simon, qui à l'adolescence décide de partir avec sa sœur Klara à San Francisco et de vivre sa sexualité au grand jour. Il faut dire que Klara est celle dont il se sent la plus proche. Elle est comme lui, en dehors de ce qu'on attend d'elle. Klara est magicienne quand Daniel étudie pour être médecin et que Vanya elle aussi poursuit des études.
A la mort de leur père, la famille éclate et leur histoire individuelle se tisse alors...

Le roman se décline en quatre parties, une pour chaque enfant. Dans la première nous suivons Simon, dans le San Francisco post seventies à l'émergence du SIDA, cette maladie qui fait des ravages, avec la mort de Harvey Milk, le conseiller gay de la ville, au jeu dangereux que joue Simon qui veut vivre son existence à fond avant de mourir, un dimanche.
Puis, c'est Klara que nous suivons, toujours à San Francisco et ensuite à Las Vegas. Klara qui tente de vivre de son art, la magie. Klara qui rencontre Raj, un Indou avec qui elle a un enfant. Mais la mort de Simon la transforme, elle croit l'entendre et l'année de sa mort prédite, le geste fatal arrive.
Puis, c'est Daniel le médecin. Il est en proie à un changement dans sa vie, métier, famille sans enfant. Le rapprochement avec sa nièce lui fait comprendre combien son existence a de failles. Il repense à la voyante que recherche aussi un agent du FBI, ancien amoureux de Klara.
Le questionnement s'opère quand les mois le mène vers novembre, heure prédite de sa mort prochaine...

Avec "Les immortalistes", Chloe Benjamin, nous livre un roman de vie de famille. Un livre qui a pour point d'origine la mort prédite par une voyante lors de l'enfance de Vanya, Daniel, Simon et

Klara, et qui détermine tout un chemin de vie, chemin qui aurait pu être tout autre sans cette information de départ. C'est un livre puissant dans ses sentiments, par son aspect familial, tragique, par son écriture, par sa traduction aussi. Car il faut rendre ici hommage à la traductrice, Florence Moreau, qui a su rendre avec brio le contenu livré par Chloe Benjamin

Pour l'apprécier, il faut lire ce roman par petites touches comme une dégustation que l'on ferait d'un morceau de chocolat. "Les immortalistes" peut paraître long, mais c'est justement toute la mise en place initiée par l'auteur qui est intéressante.
Une fois la lecture lancée, il faut savoir s'arrêter en cours pour mieux reprendre le lendemain et apprécier ces tranches de vie. Chaque jour de la semaine, un petit peu, jusqu'à finir la tablette de chocolat le dimanche afin d'en savourer pleinement les sensations qui ont été distillées tout au long de la semaine.

Les immortalistes est sans conteste l'un des plus beaux romans qu'il m'ait été donné de lire.

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Signe de vie, de Jose Rodrigues Dos Santos

Résumé : SOMMES-NOUS VRAIMENT SEULS DANS L'UNIVERS ?
Un observatoire astronomique capte une émission étrange venue de l'espace sur la fréquence de 1.42 GHz.
Un signe de vie.
Le gouvernement américain et l'ONU en sont immédiatement informés.
Un objet se dirige vers la terre.
La NASA prépare d'urgence une mission spéciale internationale pour aller à la rencontre du vaisseau inconnu

On retrouve avec plaisir Tomás Norhona, le cryptoanalyste héros de Jose Rodrigues dos Santos, aux prises ici avec un signal extra-terrestre.

Un jeune étudiant travaillant en Californie à l'observatoire de Hat Creek détecte un signal étrange. La triangulation lancée par le professeur Leonard Pinker à l'aide d'un télescope australien confirme l'étonnante découverte.
Alors que Tomás Norhona prépare son mariage imminent, le secrétaire d'Etat du Vatican le convoque dans son bureau où deux scientifiques l'accueillent : le professeur Bozoki et l'astrophysicien Seth Dyson. Ils lui apprennent alors l'incroyable révélation, un signal surgit de Tau Sagitarii présage d'une rencontre future.

Alors que son précédent ouvrage en France, Vaticanum, souffrait de plusieurs faiblesses, Signe de vie rempli parfaitement les critères du suspens. A chaque fin de chapitre, Jose Rodrigues dos Santos nous laisse en haleine et nous tente à poursuivre la lecture pour découvrir la suite. Signe de vie n'est pas seulement un ouvrage de genre, c'est aussi un ouvrage de réflexion, presque de philosophie qui pose de nombreuses questions. Sur la vie non seulement sur Terre, mais également ailleurs.
La vie est-elle un hasard ou un impératif cosmique ?
L'univers, qu'est-il ?
Quelle est la place des mathématiques, de la physique quantique, de la physique simple, de la biologie ?
De la vie s'est-elle développée ailleurs ?
Que peut laisser présager une rencontre avec une civilisation extra-terrestre ?
Quelle forme celle-ci revêtirait-elle  ?

Fort des études et des recherches qu'il a lues, Jose Rodrigues dos Santos pose des questions par le biais de la bouche de son personnage fétiche, Tomás Norhona, et fait le lien avec ses précédents ouvrages : "La formule de Dieu" et "La clé de Salomon"                               .
Le lecteur curieux, non seulement par l'intrigue de la rencontre, mais aussi par les questions qui y sont posées, ouvrira "Signe de vie" et aura du mal à en refermer les pages malgré les 697 qui le compose.
Très bien documenté, bien amené, empli de suspens, muni d'une fin pleine d'émotion, cela fait plaisir de retrouver Jose Rodrigues dos Santos et son héros Tomás Norhona, au meilleur de leur forme dans "Signe de vie".
A lire !

 

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Qui a tué mon père, d'Edouard Louis

Résumé : " L'histoire de ton corps accuse l'histoire politique. "

Avis / Critique :

Après "Eddy Belle gueule", Édouard Louis revient avec un court roman de 96 pages (70 en réalité). Ici, il retrouve son père qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Un père qui l'effrayait enfant, et qui aujourd'hui, à peine à 50 ans, n'est plus que l'ombre de lui-même. Édouard Louis revient sur les souvenirs de cet homme brisé par un père alcoolique, absent, qui battait sa femme. Un homme qui s'est enfoncé à son tour dans l'alcool, un homme brisé par la vie, une vie faite de douleurs dans un système où, dès le départ, les cartes étaient en grande partie distribuées.

C'est cette vérité à laquelle se confronte Édouard Louis en lui rendant visite et en redécouvrant l'image d'un homme qui fut tout autre que celui qu'il a connu, enfant. Cet homme a fini broyé par le système de la pauvreté, qu'elle soit sonnante et trébuchante, intellectuelle, générationnelle, inhérente à la condition de la classe des démunis dans laquelle il est né.

Édouard Louis nous raconte dans les deux premières parties de ce court roman, des anecdotes, des instants de vie de ce père, de lui avec ce père, de ce père avec sa mère...
Et puis, il y l'accident qui cloue celui-ci au lit.
Il ne travaillera plus.
Il ne sera plus.

C'est alors au tour des politiques d'être dénoncés et de noircir les lignes de "Qui a tué mon père".
Édouard Louis dénonce.
Il dénonce la non-empathie, il dénonce la sacro-sainte-économie qui exclut. Il commence par Chirac et Xavier Bertrand qui annoncent en mars 2006 que certains médicaments ne seront plus remboursés. Parmi ceux-ci, il y a ceux que prend son père. Sans pouvoir se payer ses médicaments, ce sont ses intestins qui se détruisent.
Et puis c'est Nicolas Sarkozy qui dénonce ces assistés "qui volent l'argent de la société française parce qu'ils ne travaillent pas". Peu importe que les indigents le puissent ou non, les politiques ne savent même pas dans quelles conditions ils vivent et ils s'en foutent d'ailleurs. En 2016, c'est la loi Travail, et son lot de casse sociale et de retour en arrière. Le Front populaire s'éloigne, il est enterré par l'autre Dieu des politiques "la libéralisation". Et puis, voilà Macron qui arrive, qui casse le dos des petites gens encore un peu plus, comme l'est le dos du père d’Édouard Louis.
Les pauvres ne sont pas assez pauvres, et les riches pas assez riches.
 
Édouard Louis crie, à travers les problèmes de santé de son père, sa colère contre ces politiques. La souffrance de ce père, ce sont les crimes de ces politiques qui ont jalonné pour Édouard Louis les décennies.
Ce roman, ce n'est pas seulement une lettre ouverte à ce père avec qui il parvient à se réconcilier, c'est aussi une dénonciation de la domination d'un groupe sur un autre.
Un livre court, et remuant.

 

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Mort-a-credit, de-Louis-ferdinand céline

Résumé : Dans ce roman, Céline raconte l’enfance et l’adolescence de Ferdinand Bardamu, son double en littérature. Après un prologue situant son présent, médecin dans les années trente, le héros narrateur, se rappelle ses jeunes années, dans un milieu petit bourgeois, vers 1900.

Avis / Critique

Ferdinand, un médecin aigri et vieillissant, nous raconte sa jeunesse. Il grandit dans une galerie commerciale parisienne dans une famille de petits bourgeois. La mère, boiteuse, tient comme elle peut une boutique d’articles de décoration en tous genres tandis que le père est employé de bureau dans une compagnie d’assurance. Cette petite famille vit médiocrement et très vite on sent que ça ne va pas forcément bien se passer pour le petit Ferdinand. Ses parents le prennent pour un voyou et un incapable. Son père le lui répète en permanence, et malgré son amour maternel, la mère ne le dit pas, mais le pense aussi un peu. Du coup, ses premiers pas dans la vie sont un peu ratés… Tout ce qu’il entreprend – petits boulot, voyage linguistique – se termine tragiquement, jusqu’à ce qu’il arrive à trouver une situation plus stable, mais également plus aventureuse.

On se demande bien où Céline va chercher tout ça.
Bien sûr, comme le livre "Mort à crédit" est sur le ton de la biographie, cela doit sûrement être inspiré par tel ou tel passage de sa vie, mais tout est follement exagéré. Difficile de raconter sans déflorer l’histoire, mais certaines scènes comme la meute des inventeurs venue détruire les locaux du journal pour lequel travaille Ferdinand sont complètement délirantes. Et ce qu’il raconte est passionnant, tant par les évènements que par l’évocation de l’époque dans laquelle il vit : travail, rapport à l’argent, foi dans la science. Il faut ajouter à cela certains passages scatologiques ou vomitifs dont l’excès force le respect.

Et puis il y a le style Célinien, basé sur la restitution du langage parlé. Certes, on a beaucoup revu ça depuis, mais un petit retour aux source ne fait pas de mal. Ce style ne se laisse pas faire : il faut quelques pages avant de s’habituer aux fréquents sauts du coq à l’âne de l’auteur ou à un argot qui est maintenant désuet. Mais quel plaisir une fois qu’on s’y est immergé. Et cela donne au récit une force qu’il n’aurait pas eu autrement.

C’est réellement un grand livre !

 

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Burn-out, de Stéphane Fatrov

Résumé : Véronique, une salariée surexploitée et prise pour une imbécile depuis des années par son supérieur, finit par faire un « burn-out » et pète littéralement les plombs sur son lieu de travail. Étage par étage, et jusqu’au grand patron, elle règle alors ses comptes en tuant et massacrant la plupart de ses responsables et collègues de travail de manière de plus en plus stupéfiante et inventive au fil de sa progression.

Avis / Critique :

Voilà une petite nouvelle d'un humour noir jubilatoire pour tous ceux qui ont fantasmé de se mettre à la place de l'héroïne de Stéphane Fatrov et il ne faut pas le prendre autrement. Ce n'est pas un polar, ce n'est pas une nouvelle humoristique, elle se situe entre les deux. 
Et c'est un régal.
L'annonce du commissaire qui raconte au mari les errements sanglants de sa femme au cœur de l'entreprise qui l'employait sont portés jusqu'au bout. Stéphane Fatrov ne fait pas dans le détail et on sent qu'il s'est fait plaisir à écrire cette nouvelle. Le règlement de compte de l'employé est jubilatoire même si on peut noter que cette entreprise recoupe tout ce qui se fait de plus mauvais au niveau management. Donc dans l'un ou l'autre des cas, le jusqu'au-boutisme est porté à son paroxysme.

La seule chose que l'on peut regretter c'est peut-être le manque de dialogues entre le mari et le commissaire qui sert ici de narrateur. Mais en dehors de cela, on passe vraiment un agréable moment de détente. Voilà une plume qu'on a envie de retrouver au travers cette fois-ci d'un livre et non plus d'une nouvelle.

Ce burn-out est à lire !

 

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Oxygène, de M.J. Arlidge

Résumé : Le commandant Helen Grace parviendra-t-elle à échapper à ses plus vieux démons ? Après Au feu, les pompiers, une nouvelle enquête signée M. J. Arlidge. Dans les tréfonds d'une boîte de nuit, un jeu SM tourne au cauchemar. Un homme est froidement assassiné, asphyxié jusqu'à la mort.
Helen Grace, envoyée sur les lieux du crime, peine à contenir son effroi en découvrant la victime : le corps ligoté et bâillonné est celui de Jake, son dominateur.


Avis / Critique :

Jake Elder se rend dans un club sado-maso, le Cachot et se laisse entrainer dans une salle où il va se retrouver lié sur une chaise avec du gros scotch. Quelques heures plus tard, on le retrouve mort.
Helen Grace, à la tête du commissariat de police mène avec une partie de sa brigade l'enquête. Elle est assistée de Charlie, son bras droit et de la jeune Sanderson qui cherche à faire ses preuves. Helen connaît Jake qui était son dominateur. Comme lui, c'est une adepte du BDSM qui aime se faire fouetter pour oublier ses soucis.
On suit également le parcours d'Emilia la journaliste fourre-tout à la joue balafrée qui ne va pas se priver de mettre la vie des autres protagonistes en l'air pour le besoin d'un scoop.

De premier abord, on rentre lentement dans "Oxygène", sûrement freiné par le style de M.J. Alridge et pourtant, passé les 50 premières pages, impossible de ne pas accrocher à l'histoire et aux personnages féminins qui le compose. Les chapitres courts donnent de la fluidité à un style qui est surtout porté sur les descriptions et centré sur les pensées des héroïnes. Le suspens devient omniprésent au fur et à mesure de la lecture et il est difficile de ne pas se dire "allez, encore un chapitre" avant de retrouver le livre pour le poursuivre le lendemain. Non pas que l'histoire soit addictive, mais les chapitres très courts donnent cette sensation d'en vouloir toujours plus. Les morts s'amoncellent, la vie des personnages se révèle jusqu'à devenir pour certains oppressant.

Ce livre est carrément bon et on en reprend facilement comme avec un bon dessert. La fin d' "Oxygène" change des fins habituelles, relançant le suspens pour un nouveau tome avec un cliffhanger qui amène le lecteur a vouloir découvrir la suite.
Je dois dire que si l'agence Anne et Arnaud ne me l'avait pas fait parvenir, pas sûr que je l'aurai acheté au vu de la couverture qui à mon sens n'est pas très attractive. Et cela aurait été dommage, car je serai passé à côté d'un sacré bon polar.
En somme, J'ai déjà hâte de lire le prochain.
Je ne m'avance pas trop en disant que M.J. Alridge est certainement l'un des meilleurs auteurs de polars anglais actuels.

 

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Corentine, de Roselyne Bachelot

Résumé : En 1890, une petite fille naît dans une famille de paysans bretons au cœur de ces montagnes noires où la misère pousse des milliers de gens à émigrer.
Ses parents vont la placer, alors qu'elle n'a que sept ans, chez un riche propriétaire où, disait-elle, elle put enfin manger à sa faim.

Avis / Critique :

Avec ce livre, Roselyne Bachelot rend hommage à sa grand-mère, bretonne des Montagnes Noires, partie travailler à Paris comme bonne et qui a su à force de travail et en trouvant l'amour combattre le destin promis par sa naissance pauvre et revenir sur ses terres pour y ouvrir une boutique de vêtements.

Cette grand-mère s'appelle Corentine. Elle est née dans l'une des terres les plus pauvres de Bretagne, à Kersaludès en cette fin de 19ème siècle où une partie des habitants part pour le Canada et les États-Unis à la recherche d'une vie meilleure.
Dans la famille de Corentine, on meurt de faim, car le travail est rare pour le père journalier et la mère handicapée par ses grossesses. En guise de pitance, une soupe et un morceau de pain une fois par jour. Pas d'autre choix alors que de placer comme bonne et palefrenier les enfants pour permettre au reste de la famille de survivre.

C'est ainsi que Corentine se retrouve à l'âge de seulement sept ans séparée de sa famille pour travailler dans l'une des riches fermes du coin. Elle y sera la bonne de la bonne, obligée de remplir les obligations les plus viles treize heures par jour sans avoir un seul jour de congé durant les cinq années que va durer ce placement. A 12 ans, par l'intermédiaire d'une lointaine cousine, l'opportunité lui est offerte de gagner une maison sur Paris. Corentine n'hésite pas et pense que cela va lui permettre de souffler un peu. Mais elle se retrouve dans une maison de médecin où la femme se montre particulièrement acariâtre et où la faim là aussi se fait sentir. Elle y restera trois ans, avant de voir un tournant se profiler dans sa vie. A 15 ans, Coraline intègre une maison aristocratique, passe du statut de bonne à celui de domestique, parvient à faire son trou et à monter les échelons à force d'abnégation.

C'est aussi là qu'elle va rencontrer celui qui va devenir son mari, le neveu de la maison qui tombe immédiatement amoureux d'elle. Il lui apprend à lire et à écrire, et lui propose quand elle atteint les vingts et un an le mariage, défiant sa propre famille avec cette mésalliance.
Mais le malheur rattrape Corentine très vite, car la Première Guerre mondiale se profile et Jules, son mari, est envoyé au front alors qu'elle est enceinte. Il y meurt. Corentine se retrouve à nouveau démunie. Obligée de quitter Paris, elle part pour Nantes, travaille dans une usine de fabrication d'obus, tout en s'occupant de sa fille, se lie d'amitié avec un syndicaliste, participe au mouvement de revendication des femmes, et parvient grâce à cet homme à récupérer son dû auprès de sa belle-famille.
Sa vie de privations prend alors fin et elle revient sur sa terre d'origine, à Kersaludès, pour y ouvrir sa boutique, se remarier et offrir à ces deux filles ce nouveau statut social qu'elle a acquis à la force de ses bras.

Mâtiné de dialogues en breton, ce récit raconte la dure vie des paysans d'alors dans les Montagnes Noires, la bataille pour survivre jour après jour et le départ d'une partie de la population pour tenter de trouver une vie meilleure ailleurs dans un temps où le Français n'était guère parlé et où le Breton était considéré par Paris comme un moins que rien. Au travers l'histoire de Corentine, c'est l'héroïsme de ces bretons qui ont cherché à se sortir de leur condition qui nous est conté. C'est aussi une manière de rappeler que c'est cette population de l'Ouest qui a laissé le plus lourd tribut dans les tranchées de 14/18.

Ce Corentine s'avère être un roman d'une grande sensibilité qui se lit avec aisance et qui témoigne de l'admiration de cette petite-fille qu'est Roselyne Bachelot pour sa grand-mère, femme battante et moderne. Un roman qui nous permet aussi de redécouvrir une partie de l'histoire de cette Bretagne et de ses habitants d'alors et qui explique l'attachement des générations anciennes et présentes pour cette terre qui a tant souffert mais qui a toujours su se relever. 
Un très beau récit.

 

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Retour à Birkenau, de Ginette Kolinka

Résumé : "Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir, après avoir été transférée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt.
 

Avis / Critique :

16 avril 1944, elle arrive après trois jours de train sans voir le soleil dans le camp de concentration de Birkenau.
Cinquante-cinq ans plus tard, Ginette Kolinka retourne sur place et découvre un tout autre paysage que celui qu'elle a connu. Les champs boueux qui composaient les allées du camp sont remplies de fleurs, une joggeuse fait son footing là où des milliers de personnes sont mortes, les baraquements sont propres. Birkenau est devenu un décor pour touristes.
Ginette Kolinka décide en rentrant, après avoir reçue plusieurs demandes de journalistes de raconter son histoire à Marion Ruggieri, celle de son arrivée, celle de l'internement, celle de la souffrance, mais aussi celle de la résilience.
Ce livre fait parti du devoir de mémoire afin que personne n'oublie ce qui s'est passé et surtout pense que ça n'est jamais arrivé.

Ginette Kolinka raconte à travers un récit poignant, mais jamais en tombant dans le sensationnel cette période de sa vie. C'est cru, brut, sans ambages. Quand une femme demande à une "kapo" "On m'a dit de donner mon bébé à ma mère, je l'ai donné à ma mère, quand vais-je les revoir ?", celle-ci lui répond, un air mauvais sur le visage "Vous voyez la fumée, dehors ? Ils sont là ! Ce sont leurs corps, vos familles qu'on brûle !"
Ce livre, c'est l'arrivée au camps de Ginette Kolinka, la perte de son père et de son frère, la tête et le sexe rasés, le tatouage du matricule, aucune douche, un haillon comme vêtement, nue sous ce haillon, une ravine comme toilettes où on les emmène à heure fixe, des levés en pleine nuit avec les malades et les morts pour l'appel, les pous de corps, la crasse, une écuelle de café ou de soupe à se partager à quatre, un pain pour quatre jours en guise de repas, le travail dans la boue, les coups et la mort souvent au bout "Inutile d'aller à l'hôpital. Leur premier réflexe est de vous renvoyer, le deuxième de vous tuer".
Trop maigre ? C'est la chambre à gaz. Alors, il faut tenir coûte que coûte.
Voilà le quotidien dans ce camp qui fait 325 fois la taille d'un terrain de foot et où s'entassent alors 15000 prisonniers. 
En janvier 1945, les nazis quittent Auschwitz, les prisonniers aussi. 56 km dans le froid, puis le train sans eau ni nourriture durant sept jours avant la libération.
Ginette a 19 ans, pèse 26 kg...
Dans les camps d'extermination et de concentration, 6 000 000 de juifs sont morts, 250 000 à 5000 000 tziganes, 275 000 handicapés mentaux, 15 000 homosexuels, 150 000 slaves et noirs...

50 ans de silence avant de raconter son histoire, des années de dépression, l'oubli, puis la résilience voilà ce qu'il a fallu à Ginette Kolinka pour accepter ensuite de faire connaître ce pan de sa vie dans le bloc 27 situé à côté des chambres à gaz, la privation des droits des juifs au début de la guerre, puis la dénonciation, l'arrestation, son amitié avec sa voisine de camp, une certaine Simone Veil, et finalement le passage de ce récit aux élèves des classes de CM2 pour que les générations n'oublient pas.
Un témoignage poignant, formidable leçon de vie, de résilience.
A lire absolument.

 

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La course aux étoiles (tome 1), de James Michener

Résumé : Le roman vrai du programme spatial américain : voilà la fabuleuse histoire que nous raconte James Michener, l'auteur de Colorado saga, depuis le "kidnapping" des savants allemands à la barbe des Russes en 1945 jusqu'au triomphe de la navette spatiale.

Avis / Critique : 

Alors que l'on vient de fêter il y a encore quelques jours, les 50 ans du premier pas de l'homme sur la lune, cela m'a donné l'envie de me replonger dans le livre de James Michener qui relate la course aux étoiles. Pour ceux qui ne connaissent pas cette saga, et qui ont envie de savoir comment ont pu avoir lieu les missions Gemini et Apollo, je conseille vivement de lire au moins le premier tome.
Je parle ici de saga, car c'en est véritablement une. Michener nous embarque avec ce premier opus dans l'histoire de huit hommes qui ont changé la face de la conquête spatiale. Il y a bien sûr les Américains, mais aussi et surtout les scientifiques Allemands comme Werner Von Braun ou Dieter Kolff, un ingénieur de génie sans qui rien n'aurait été possible. 
Le roman de James Michener commence durant la seconde Guerre Mondiale. Les États-Unis sont en proie avec les Japonais dans le Pacifique pendant que la guerre fait rage en Europe, mais que le tournant est sur le point d'arriver. Tour à tour, pour placer ces personnages historiques dans leur contexte futur, Michener se plonge dans leur passé et nous fait découvrir, comme si nous y étions tant le détail est là, leur parcours.

Nous vivons alors avec le capitaine Grant, futur sénateur, le naufrage de son navire et de ses hommes au milieu des requins, et ces instants de bravoure qui vont le porter par la suite à la politique ; nous suivons Dieter Kolff, mécanicien et ingénieur autodidacte doté d'un sens pratique exceptionnel qui va réussir à sauver sa peau, d'abord en ne se faisant pas fusiller, mais ensuite en parvenant par le déterminisme de sa femme à passer les lignes américaines ; le général Funkhauser, esprit retors Allemand, mais qui finira par montrer son véritable visage en aidant Kolff et qui redonnera courage aux allemands emmenés aux États-Unis ; et les autres que je vous laisse découvrir.
Alors oui, c'est vrai, ce premier tome est un pavé, mais une fois que vous vous y serez plongé, impossible de ne pas le finir. D'abord, parce que c'est magnifiquement raconté, ensuite, parce qu'on a l'impression d'y être, et que c'est truffé de détails et d'informations, mais aussi et surtout parce qu'on  y découvre la vie de ces pionniers hors normes dans une course aux étoiles menée tambour battant pour être les premiers à conquérir la Lune.

Une saga épique à redécouvrir absolument.


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La nuit du mal, de Giacometti et Ravenne - (Le cycle du soleil noir, tome 2

 

Avis / Critique :

Résumé : Ce second volet de la saga du Soleil Noir nous entraîne à la recherche de la troisième Swastika, une croix gammée antique aux pouvoirs mystérieux, dont la légende raconte que celui qui la détient deviendra le maître du monde.

Deuxième tome du cycle du soleil noir, "La nuit du mal" de Giacometti et Ravenne est une fois de plus une réussite. Pas de temps mort, de l'action, de l'histoire, de l'amour aussi et un peu d'ésotérisme, soit tout pour faire un bon livre. On retrouve ici le père du commissaire Marcas, Tristan Marcas, archéologue au sein de l'Ahnenerbe qui se retrouve à jouer les espions pour le camp anglais et qui se lance à la recherche de la troisième et quatrième svastika afin de changer le cours de la guerre. Aidé de loin par Laure, la châtelaine au service du SEO anglais, de Ian Fleming l'auteur de 007, d'Aleister Crowley l'occultiste, sous la houlette de Wiston Churchill, il devra déjouer les plans d'Hitler dont nous suivons avec des flash-back l'arrivée au pouvoir avant de le suivre à Venise à la rencontre de Mussolini.

Dans ce thriller ésotérique, le lecteur va voyager passant de la Crète, à l'Allemagne, à l'Angleterre, puis l'Autriche et enfin l'Italie et apprendre aussi certains points d'histoire de la Seconde Guerre Mondiale.
D'ailleurs, à la fin du livre, les auteurs nous font part de leurs recherches pour concevoir ce roman, mettant ce qui est issu de l'histoire de ce qui tient de leur imagination afin de recadrer l'ensemble.

Très agréable à lire, avec des personnages tous bien campés et différents, difficile de lâcher le livre une fois entamé. On retrouve là la patte de Giacometti et Ravenne qui nous avait déçu lors des derniers Marcas et le lecteur sera satisfait d'avoir là une très bonne histoire.
Vivement le troisième.


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Agatha Raisin, tome 18 : Un noel presque parfait, de MC Beaton

Résumé : Bientôt Noël. Le sapin sent le roussi pour Agatha Raisin qui ne digère toujours pas d'avoir été larguée par James Lacey. Pour se forcer à l'oublier, elle se lance à corps perdu dans la préparation du réveillon pour ses amis. Jusqu'à en faire une obsession...

Avis / Critique :

Noël approche. Dans son agence de détectives, Agatha Raisin s'ennuie ferme et décide d'engager une jeune fille pour s'occuper de retrouver les chats et les chiens perdus. Oui, car à part les cas de disparition de nos animaux familiers, il ne se passe rien à l'agence. Rien ? Pas vraiment. Une lettre est arrivée, écrite par une certaine Phyllis Tamworthy qui se dit être en danger de mort. Accompagnée du fidèle Sir Charles, Agatha se rend au manoir où la supposé victime trépasse rapidement, empoisonnée par de la cigüe. Miss Phyllis, 85 ans, voulait vendre son domaine et ne rien laisser à ses enfants, préférant tout léguer à l’État.
Tous ont donc un mobile, mais qui a commis le crime ?

Ce nouveau tome des aventures d'Agatha Raisin est sans contexte réussi. Entre une enquête à rebondissement, l'introduction de nouveaux personnages dans son entourage professionnel, de l'humour parfaitement distillé, et un noël presque parfait à préparer, on ne s'ennuie pas une seconde.

On retrouve donc notre Agatha Raisin, l'héroïne de MC Beaton, au meilleur de sa forme, toujours un peu peste, la cinquantaine bien tassée, les pointes de jalousie se profilant devant la jeunesse de sa nouvelle recrue, et une générosité presque maternelle qu'elle distille à cette même recrue. Quand à l'enquête elle-même, elle est intéressante et plusieurs suspects se dessinent devant le caractère et le passé trouble de la victime, Miss Tamworthy. Le tout au cœur d'un village dont les habitants font partis intégrante du manoir et mène des rituels de sorcellerie le soir venu.
Accompagnée de la jeune Toni, affublé de sir Charles, entourée par ses amis, Bill et Miss Worthly, c'est avec plaisir que l'on tourne les pages de cette nouvelle aventure policière qui se conclut par la préparation du noël qui approche.

Ce nouveau tome est sans contexte un des meilleurs Agatha Raisin.

 

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Le consentement, de Vanessa Springora

Résumé : Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte.

Avis / Critique :

La polémique ou la révélation des agissements de Gabriel Matzeff a précédé de quelques jours la sortie de ce livre laissant entendre ce qu'il allait révéler de l'addiction de l'écrivain de 83 ans pour les très jeunes adolescents. Et c'est l'une d'entre eux, Vanessa Springora qui fait émerger au grand jour un secret resté dans les alcôves du milieu artistique et littéraire parisien des années 70-80, voire même porté aux nues.

Loin de chercher à être graveleux ou sensationnel, c'est d'abord le récit d'une femme qui, marquée jusqu'aux tréfonds de son âme, livre le récit de sa "relation" avec Matzeff, faisant prendre conscience de la spirale et de la manipulation dans laquelle Vanessa Springora est tombée.
Comment cela a-t-il pu arriver ?
Une fragilité d'enfant à la recherche d'un père qui pourrait être présent là où le sien est un courant d'air ; une mère qui l'a eu à 20 ans et qui peu à peu tombe dans l'alcool et tente d'oublier sa propre vie et passe d'amant en amant ; une certaine confrontation précoce au monde sexuel des adultes (un père qui lance alors que V. met ses poupées l'une à côté de l'autre "Alors, ça baise ?", par ex.) et qui entend les ébats de sa mère...

Délaissée par ses parents, V. a un énorme besoin d'amour et d'être sentie aimée et regardée. Va alors arriver le prédateur qu'elle va rencontrer dans un dîner mondain. Elle a à peine 14 ans, il en a 53. Tout est mis en place pour qu'elle succombe.
Il parle bien, il s'intéresse à elle, il a du charisme, il lui écrit de merveilleuses lettres, il a le sourire carnassier et la douceur au bout des doigts. Vanessa se laisse subjuguer et personne ne vient mettre un terme rapide à cette liaison qui s'amorce doucement d'abord et chastement avant de se transformer rapidement en éveil sexuel tel un Valmont œuvrant avec Cécile Volanges. Happée, la proie est ficelée et peu à peu le prédateur s'immisce dans toute sa vie, s'efforçant de n'être que le seul et l'unique et d'évincer tout le reste.

Mais la proie est aussi objet littéraire pour le prédateur.
Matzeff remplit ses carnets noirs de ses aventures pédophiles, se servant de ses victimes pour nourrir son œuvre. Et quand la proie enfin se rend compte qu'elle n'est pas la seule, qu'il y en a d'autres, et que son "amant" part aux Philippines pour y trousser de jeunes garçons de 11 ans, le dégoût en elle s'installe et les yeux s'ouvrent.
Ce sont des victimes, mais elle aussi.
Se séparant de lui, aidé par un ami qui l'épaule, l'auteur pédophile n'aura de cesse de se rappeler à elle encore et toujours jusqu'à aujourd'hui, par lettres, coups de téléphone, prenant des chemins détournés pour tenter de renouer, de continuer à manipuler, arguant que leur histoire est une histoire d'amour.

"Le consentement" est, pour son auteur, un livre cicatrice, un livre-révélation, un livre qui fait tomber un tabou (celui d'un certain milieu littéraire des années 70-80). Écrit avec pudeur, sans jamais aller dans le voyeurisme, ni dans le victimaire, il raconte avec sensibilité l'emprise d'un séducteur sur une jeune adolescente.
Très beau témoignage.


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Le complot, de Nicolas Beuglet

Résumé : Un archipel isolé au nord de la Norvège, battu par les vents. Et, au bord de la falaise, le corps d'une femme. Les blessures qui déchirent sa chair semblent être autant de symboles mystérieux.
Quand l'inspectrice Sarah Geringën, escortée par les Forces spéciales, apprend l'identité de la victime, c'est le choc. Le cadavre est celui de la Première ministre. Qui en voulait à la chef de gouvernement ? Sarah, très vite, le pressent : la scène du crime signe le début d'une terrifiante série meurtrière.

Avis / Critique :

L'inspectrice Sarah Geringën fait son jogging en compagnie de son fiancé français quand un hélicoptère vient la chercher brusquement sans lui dire l'objet de "cet enlèvement" inopiné. Tout juste sait-elle que l'ordre vient d'en haut et que son expertise est requise. Quand elle arrive sur la petite île isolée dans le noir le plus complet, au fin fond de la Norvège, elle comprend pourquoi les forces spéciales sont venues la chercher. Quatre cadavres l'attendent dont celui de la première ministre. Sur place, aucun indice, pas d'empreintes, pas de lutte ou si peu. Juste pour commencer, deux énigmes : un tatouage et une tête de taureau. L'inspectrice aussi froide que la neige de Norvège va alors mettre tout son talent pour tenter de démêler cette histoire rapidement.

Pas de temps mort, l'intrigue du livre Complot de Nicolas Beuglet commence dès les premières pages après un petit tour romanesque rapidement mené. L'écriture s'étire alors dans des chapitres longs et déroule son histoire en n'omettant pas de nous abreuver de descriptifs précis sur les process de la police Norvégienne.
Une fois ouvert le livre, difficile de le lâcher. On passe d'une intrigue policière à une intrigue historique, puis religieuse. Tour à tour, nous suivons l'enquête de Sarah Geringën en Norvège, puis au Liban, en Allemagne et à Rome. Lentement, le lecteur va découvrir que la mort de la première ministre Norvégienne cache un sombre secret, une révélation féminine. C'est d'ailleurs un livre profondément féminin, du moins à qui Nicolas Beuglet tente de rendre sa place au travers de l'histoire qu'il nous offre. 
Un livre écrit, comme il le fait savoir à la fin de l'ouvrage, bien avant l'histoire de Me#Too et des scandales Weinstein et autres.

Très bien écrit, ce livre nous fait passer d'une ambiance nordique à une ambiance plus latine avec une fin surprenante qui nous fait regretter le choix de notre héroïne. L'intrigue monte crescendo et c'est la force de ce livre que l'on a du mal à lâcher, d'autant que Nicolas Beuglet montre qu'il a fait nombre de recherches pour rédiger celui-ci. Certes, il y a quelques longueurs et même dans les révélations, on aurait pu attendre quelque chose de plus percutant (pour les deux premières notamment), mais le tour de force de l'écrivain est de n'avoir pas cédé à une intrigue qui aurait été trop rapidement menée pour se terminer par une belle romance simpliste.
Un "Complot" dense, rondement mené, avec une héroïne au caractère froid comme la Norvège, mâtiné de théories féministes et historiques intéressantes qui m'ont donné l'envie de lire le premier opus de l'auteur "Le cri".


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La chute, les derniers jours de Robespierre - de Jacques Ravenne

Résumé : Juillet 1794. Thermidor an II. Idole encensée du club des Jacobins, orateur acclamé de la Convention, inspirateur du redoutable Comité de salut public, Robespierre est à l'apogée de son pouvoir. En deux ans, il a tout conquis ; en trois jours, il va tout perdre.
Avec tout le talent narratif qui l'a rendu célèbre, Jacques Ravenne raconte la chute d'un homme et la fin d'un régime dans un récit à suspense où, à chaque page, la réalité dépasse la fiction.
Le roman vrai du crépuscule de la révolution.

Avis / Critique :

Le corps tombe dans la fosse du mauvais côté, les jambes ouvertes.
"Vous ne pouvez pas le laissez comme ça !", hurle-t-on.
Un homme saisit une pelle, la plonge dans un tas de chaux, et suspens son geste.
"Dix sous qu'il la met de côté !
Vingt qu'il tombe pile !
"
La pelleté tombe, un grésillement se fait entendre, une violente odeur remonte... Ainsi a finit celui que l'on appelait "L'incorruptible", le Président de la convention nationale, Maximilien de Robespierre.
Pour l'accompagner dans son trépas, il y a Augustin, son frère, surnommé Bonbon, Saint-Just, Hanriot, Couthon. Ils seront 22 à partager avec l'incorruptible ses derniers moments sur l’échafaud. Nous sommes le 10 thermidor, an II de la révolution...

Il ne s'est écoulé que deux jours entre le 26 juillet 1794 et l'exécution de Robespierre. Ce sont ces deux jours que nous racontent le journaliste et auteur de polars, Jacques Ravenne.
Le 8 thermidor, cela fait six semaines que l'incorruptible ne s'est pas exprimé devant la convention. Mais il vient de décréter une nouvelle religion, celle de "l’Être suprême". Le peuple s'y perd, n'a-t-on pas renié l'église ? Les bruits courts. Robespierre voudrait devenir dictateur qu'il ne s'y prendrait pas mieux, car cet être suprême, c'est lui, non ?
Tous tremble à l'idée de savoir s'ils vont être les prochains sur la longue liste, en route pour la sanglante guillotine. Nous sommes en pleine Terreur.
Il faut agir et prendre les devants.
Vite ! Avant que le couperet ne tombe !

Pour son livre, Jacques Ravenne convoque les grandes figures de la Révolution Française : feu Marat, le peintre David, Carnot, Tallien, Fouquier-Tinville, Saint-Just, Hanriot, Collot, Barère, Barras, Fouché... et tant d'autres qui vont participer de près ou de loin à la chute de l'incorruptible.
Sous la plume de Jacques Ravenne, le lecteur devient spectateur de premier rang des deux jours qui ont transfiguré l'histoire de la Révolution Française et qui vont permettre à un certain Napoléon Bonaparte d'émerger ensuite.
On tremble pour l'amie de Tallien, emprisonnée dans les geôles avec les rats qui lui dévorent les pieds pour avoir eu l'outrecuidance d'aimer un homme qu'elle ne veut pas dénoncer. On tremble pour Barras qui se sait sur la liste noire et tente de faire profil bas tout en complotant. On tremble pour ces pauvres hères qui passent sous la guillotine pour la simple et bonne raison d'avoir eu au sein de leur commerce, des clients qui ont osé émettre un avis contre la Terreur.
Oui, tous tremble, car chacun, qu'il soit nanti ou non peut passer sous le billot de l'enfer au bon vouloir des députés qui condamnent à tout va. Il faut purifier le système et ce, par tous les moyens. Et le sang coule, trop en ce mois de Thermidor. Le nombre d'ordres d'arrestations ne cessent de croitre, et les morts se succèdent.
Le pays a faim aussi. Les intermédiaires se font des fortunes sur le dos du peuple. Le ressentiment populaire gronde. "D'abord ç'a a été la faute du Roi, après celle des Girondins, après celle de Danton... On les a tous guillotinés, et après ?", s'exclame un ouvrier sous la plume de Jacques Ravenne.
La force de ce livre, c'est de nous faire entrer tour à tour dans la tête d'un homme du peuple, d'un député, d'une prisonnière, des protagonistes de l'affaire, amis d'hier, comploteurs d'aujourd'hui, et ennemis du lendemain. C'est de nous plonger au plus près des arcanes du pouvoir qui vont amener à la chute de Robespierre. C'est aussi de nous aider à mieux comprendre l'homme en nous faisant partager ses pensées, et ses justifications quant à ses faits et gestes pour le bien, selon lui, de la Nation. C'est enfin de voir sa déchéance, ses derniers instants... terribles, plus vraiment homme et déjà cadavre en sursis, la mâchoire éclatée retenue uniquement par une cravate.

Ce livre a donc la magie de nous faire découvrir une période sombre de notre histoire racontée sans fioriture, mais avec le talent du conteur et romancier qu'est Jacques Ravenne. On lit cette "Chute de Robespierre" comme si on lisait un bon thriller ou un roman psychologique. La tension monte au fil des pages et les complots se nouent et se dénouent aussi vite que les morts s'enchaînent. C'est un livre passionnant qui a le mérite de vulgariser cette période en la traitant non comme un simple livre d'histoire, mais comme un vrai objet littéraire où la tension et l'action montent crescendo.
Le lecteur qui aime les faits historiques, mais qui n'aura pas envie de se plonger dans un recueil universitaire y trouvera parfaitement son bonheur.
"La chute, les derniers jours de Robespierre " est un livre très bien écrit, captivant, et prenant.
Bref, c'est un livre à lire.

 

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Soumission à l’autorité, de Stanley Milgram

Résumé :  Serions-nous tous des fonctionnaires de l’horreur en puissance  ? C’est l’angoissante question que se pose tout lecteur de Soumission à l’autorité. Le récit qu’y donne Stanley Milgram de ses expériences effectuées en laboratoire entre 1950 et 1963 bouleverse en effet bien des idées reçues. Au prétexte d’une enquête apparemment banale sur l’apprentissage et la mémoire, Milgram a réalisé une fantastique série d’expériences, où des hommes et des femmes recevaient l’ordre d’infliger à une innocente victime des chocs électriques de plus en plus violents.
Combien d’entre eux allaient obéir  ? Et jusqu’où  ? Les résultats inattendus firent naître une controverse passionnée. Où finit la soumission à l’autorité… et où commence la responsabilité de l’individu  ?
Dans ce formidable document sur ce qui motive le comportement et les choix humains, Stanley Milgram propose une analyse originale de l’obéissance et de la résistance de citoyens ordinaires confrontés au pouvoir.

Avis / Critique :

Mise en scène dans le film « I comme Icare » d’Henri Verneuil, adaptée en jeu télé dans le documentaire « Le jeu de la mort », l’expérience de Stanley Milgram est fascinante. Grâce à cette célèbre expérience, Milgram a su mettre en évidence comment un être humain moyen est capable de mettre en sourdine sa morale et d’accomplir des gestes qu’il réprouve lorsqu’il est sous l’influence d’une autorité, même lorsque celle ci n’est pas coercitive.

De quoi s’agit-il ? Au cours d’une expérience soit-disant destinée à étudier l’influence de la punition sur l’apprentissage, un sujet – appelons-le le moniteur – va devoir infliger des décharges électriques de plus en plus douloureuses à un élève. Or, bien souvent, malgré les cris de douleurs et les protestations véhémentes de l’élève, le moniteur applique la consigne donnée par l’expérimentateur et envoie des décharges électriques qui peuvent aller jusqu’à 450 volts.

En réalité, l’élève est un comédien qui simule la douleur et il ne reçoit en fait aucune décharge. Mais ça, le moniteur l’ignore et malgré le dilemme moral que ça provoque en lui, il respecte les consignes et continue à électriser ce pauvre élève.

Ce que montre cette expérience, c’est qu’il y a clairement dans chacun des sujets un débat entre l’exigence morale (ne pas faire souffrir l’élève) et la volonté de bien faire devant l’expérimentateur. Ici, l’expérimentateur n’a pas d’autre pouvoir que celui que lui a donné l’élève : il a le statut de l’autorité légitime, mais si l’élève l’écoute et fait ce qu’il lui demande, ce n’est pas parce qu’il y est obligé ni parce qu’il y a une récompense – argent ou autre – à la clé.

Ce livre donne tous les détails de l’expérience. Le recrutement des sujets, les résultats détaillés des différentes variantes, les modifications qu’il y a apportées pour s’assurer que c’était bien l’autorité et non, par exemple, un possible sadisme naturel ou un autre biais, qui poussait le sujet à faire souffrir un pauvre élève qu’il croyait innocent. Il donne également quelques exemples de réactions des sujets pendant ou après l’expérience, car chacune d’elle était suivie d’un entretien avec le sujet pour connaître ses réactions. A la fin, l’auteur essaye de dresser une théorie pour expliquer les résultats obtenus.

C’est un travail scientifique rigoureux qui est décrit ici. Et surtout, c’est écrit dans une langue claire, agréable à lire et bien traduite. On est loin de travaux soporifiques de certains universitaires. Ça se lit presque comme un thriller.

Naturellement, on se demande comment on aurait nous-même réagi si on avait été le sujet d’une telle expérience. Bien malin qui pourrait se vanter d’être sûr qu’il s’arrêterait dès les premières protestations de l’élève : selon les variantes de l’expérience, jusqu’à 60 à 70 % des sujets allaient jusqu’au bout. Aurions-nous fait partie de ceux-là ?

Certaines voix ce sont élevées depuis pour critiquer les travaux de Milgram. Il est difficile, pour un lecteur candide tel que votre serviteur, de porter un jugement sur la pertinence de ces critiques. Et pourtant, comment douter du bien-fondé des conclusions de Milgram ? Il n’y a qu’à regarder les exemples de soumission à l’autorité que l’on a sous les yeux. Inutile d’aller chercher jusqu’à l’Allemagne Nazie, qui en est pourtant une illustration fascinante. Mais dans n’importe quelle guerre on voit des hommes, qui ne sont pourtant pas de dangereux psychopathes, tuer d’autres hommes.

Ce livre devrait être enseigné à l’école, car il fait œuvre utile, il nous apprend à exercer notre sens critiques face à l’autorité : nous avons tous en nous une tendance naturelle à la respecter, c’est grâce à cela que l’humanité a autant pu se développer. Mais cette tendance peut nous jouer des tours et pourrait tous nous transformer en bourreaux. Espérons que grâce aux travaux de Milgram, un jour, un peu plus d’Hommes sauront dire non à un ordre criminel.

 

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Toute la violence des hommes, de Paul Colize

Résumé : 

L'histoire de Nikola Stankovic et celle de tout un pays détruit par la guerre.
Dans la banlieue de Bruxelles, une jeune femme est retrouvée sans vie dans son appartement, criblée de coups de couteau. Tout accuse Nikola Stankovic, dernière personne que la victime a appelée avant sa mort. Il apparaît sur les caméras de surveillance juste après le meurtre, la police retrouve ses vêtements maculés de sang et découvre des croquis de la scène de crime dans son atelier d'artiste.

Avis / Critique :

Depuis quelques semaines, au petit matin, à Bruxelles, les badauds découvrent des scènes graphiques sur les murs. L'homme est surnommé "Le funambule" par la presse qui le dépeint tantôt comme un surdoué, tantôt comme un obsédé. Il faut dire que les oeuvres représentent tour à tour des scènes de sexe et des scènes de violence, parfois suggérées, parfois dessinées telles quelles.

Leur auteur est un jeune croate qui se retrouve mêlé au meurtre d'une de ses compatriotes.
Nikola Stankovic, acculé par les faits qui parlent contre lui, se mure dans un mutisme et déclare simplement à la police, à son avocat, et à la directrice du centre où il est envoyé en observation "ce n'est pas moi".
Peu à peu, à l'institut de psychiatrie, et avec l'aide de l'infirmier Sébastien et de la directrice, Nikola s'ouvre au travers de son art. Il dessine et donne des indices sur le meurtre, mais aussi sur son enfance, sur ce qu'il a vécu en Croatie durant la guerre avec la Serbie.
Peu à peu, les éléments vont se mettre en place et la vérité se révéler terrible.

Paul Colize, après son livre, "un jour comme les autres", offre là un excellent roman qui se dévore tout seul, chapitre après chapitre tant le suspens et le besoin de découvrir la vérité se fait jour. L'auteur a pris soin de rédiger des chapitres courts, sans nous ponctuer d'interminables descriptions à n'en plus finir pour se concentrer essentiellement sur les personnages, les faits, les flashbacks.
Les personnages sont tous très intéressants, bien décrits, à l'instar de Pauline Derval, la directrice du centre, tantôt froide, mais avec au final un grand cœur ; Sébastien, l'infirmier empathique ; Philippe, l'avocat ; Karim, le témoin des graphismes de Niko au centre ; la victime, au destin tragique de bout en bout ; et Niko dont nous découvrons la vie et le traumatisme au fil des pages.
La résolution de l'intrigue nous est offerte petit à petit avec un dénouement qui nous ramène à l'enfance de Niko et fait écho à ce qui s'est passé à la fin de la guerre Serbo-Croate avec la fuite des bourreaux pour l'étranger.

Une intrigue bien menée, originale, où la psychologie est omniprésente et juste dans les termes employés par l'auteur (ce n'est pas toujours le cas, malheureusement), avec en prime à la fin du roman, l'explication par Paul Colize de l'idée qui lui a donné envie d'écrire ce "Toute la violence des hommes".

Excellent. Très bien écrit. Envoûtant.
A lire absolument.

 

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L'approche du mal, de Jean-Luc Ployé

Résumé : «  A quoi bon expliquer l’inexplicable ? Pour nombre d’entre nous, le criminel, le tueur, n’est qu’une figure maléfique que l’on préfère chasser de notre esprit d’un revers de la main. Se confronter au mal, l’approcher par celui qui l’a commis ou celui qui l’a subi, constitue nécessairement un défi car il ne peut obéir à un schéma stéréotypé.  »
Depuis 1984, Jean-Luc Ployé a effectué plus de 13 000 expertises psychologiques pour les tribunaux français : la moitié sont des victimes, l’autre des mis en cause

Avis / Critique :

L'approche du mal est un livre qui a le mérite de montrer le travail d'un homme, Jean-Luc Ployé, expert en psycho-criminologie auprès des tribunaux et qui nous fait partager son métier, ses affres, mais aussi ses bons moments. Il ne s'agit pas ici de vignettes, mais d'une approche tantôt faite comme une vignette clinique, tantôt romancée. Ainsi, il nous fait partager sa rencontre avec Michel Fourniret, l'ogre des Ardennes au travers de ses expertises, nous révèle quelques pans de la personnalité de celui-ci, décrit quel test il utilise dans l'usage de son métier, et rapporte plusieurs types d'anecdotes. Il revient également brièvement sur son parcours, partant de son adolescence et devant à la plaidoirie d'un certain Badinter, sa carrière.

Jean-Luc Ployé, s'il s'attarde sur le cas Fourniret, parcourt aussi celui de Pierre Chanal, ce militaire rigide dont il a effectué le profil avant que celui-ci ne soit arrêté. Il nous narre sa rencontre avec le tueur en série des années après, son impression sur le personnage, et les caractéristiques du type de pensée de celui-ci. Ployé parle également plus brièvement de Francis Heaulme, autre cas qu'il a été amené à expertiser.
Mais ce n'est pas tout. Ce livre a le mérite de tenter de montrer les affres de l'expert quand il s'agit de déterminer la véracité ou non des dires de certaines victimes, auteurs, et amène, pour ce faire plusieurs vignettes fort intéressantes à parcourir.

Sans rentrer dans le détail des expertises, l'approche du mal est justement bien nommée, car il s'agit bien là d'une approche du métier d'expert auprès des tribunaux. Jean-Luc Ployé reconnait aisément la difficulté parfois de son métier, notamment quand il s'agit de témoigner et de devoir expliquer un profil sans utiliser le jargon scientifique ou psychologique afin d'être le plus clair pour les jurés. Il reconnait également combien certaines expertises peuvent déstabiliser, mettant en avant l'humain qu'est l'expert et non plus seulement le scientifique censé être imperméable et sans faille.

Ce livre est bien fait, se lit facilement, est intéressant. Il peut être lu par tous types de lecteurs et ne s'adresse pas qu'aux étudiants en psycho-criminologie. Son approche est justement dénuée du jargon psy qui aurait pu rendre la lecture moins accessible au public lambda. 
L'approche du Mal est en somme un extrait de 30 ans d'expertise dans un document qui se lit tout seul.


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La punition qu'elle mérite, d'Elizabeth George

Résumé : Elizabeth George revient avec le vingtième Lynley... God save the queen du crime !
Ludlow, bucolique bourgade du Shropshire, tombe dans l'effroi lorsque le très apprécié diacre
Ian Druitt est accusé de pédophilie. Placé en garde à vue, le suspect est retrouvé mort, pendu.
La commissaire Isabelle Ardery, qui a été dépêchée sur les lieux depuis Londres et qui se débat avec ses problèmes d'alcool, a bien envie de classer l'affaire en suicide. Mais c'est sans compter la sagacité du sergent Barbara Havers. Coachée à distance par l'inspecteur Thomas Lynley, la Londonienne gaffeuse et accro à la nicotine flaire le pot aux roses : et s'il ne s'agissait pas d'un suicide ?

Avis / Critique :

Gaz est un îlotier de la petite ville de Ludlow. Il vit avec Rob, un retraité à qui il sert d'homme à tout faire pour arrondir ses fins de mois. Accessoirement, il rend service et remet les jeunes dans le droit chemin, garçons et filles qui aiment se biturer lors de soirée mémorables qui se terminent souvent dans un lit. C'est ce qu'il fait avec le jeune Finn, fils de l'adjointe du chef de la police, parti un peu à la dérive. Mais voilà qu'un diacre meurt en se suicidant. L'homme a été accusé de pédophilie et, ramassé par la police, il se serait suicidé le temps qu'arrivent les inspecteurs pour l'interroger. L'homme, Ian Druitt était proche des enfants et s'activait dans plusieurs associations pour aider ses condisciples. Son père ne croit pas au suicide de son fils, pas plus qu'à l'accusation de pédophilie émise lors d'un coup de fil anonyme, dix-neuf jours plus tôt. Le père Druitt interpelle alors son député qui fait des pieds et des mains pour que Scotland Yard jette un œil neuf à cette affaire. Le dossier est confié pour vérification à Isabelle Ardery, la commissaire en proie à ses problèmes d'alcool et à Barbara Havers, mise sur la sellette.
Havers comprend très vite, en écoutant les uns et les autres que quelque chose cloche et en fait part à Lynley qui laisse l'info fuiter jusqu'au père du suicidé. Branle bas de combat, Havers et Lynley ont alors huit jours pour mettre l'affaire au clair.

"La punition qu'elle mérite" est un roman dense. Il fait en effet près de 877 pages en poche et il est conséquent en personnages, qui chacun ont une histoire riche et pleine de mystères qui, souvent s'interagissent entre elles : secret de famille, addiction, histoire d'amour, tromperie, mésentente, jalonnent tour à tour les chapitres et viennent trouver sens dans l'intrigue policière qui se décline tranquillement. Comme toujours, Elizabeth George dépeint avec justesse les situations et la vie des habitants de la bourgade qu'elle a choisi pour planter son intrigue.
Les sentiments y sont justes et les dialogues bien écrits.

Cela ne plaira cependant pas à tout le monde, notamment à ceux qui attendent des rebondissements, de l'action, de voir l'enquête de police au premier plan. Ici, les héros ce sont les personnages, leur vie intime, leur vie de famille, et Elizabeth George se plait à nous narrer leur histoire, leurs travers et l'intrigue est donc plus lente qu'un polar lambda. L'auteure prend le temps de créer une atmosphère et d'asseoir son intrigue.

Pour ma part, j'ai adoré et j'ai dévoré les pages de ce livre avec plaisir. Déçue par certains autres romans d'Elizabeth George, je suis ressortie de celui-ci réconcilié avec elle, et le résultat est que je lirais sans aucun doute le prochain.

 

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Trouble fête, un noël qui sent le sapin, une enquête d'Agatha Raisin, tome 21 - MC Beaton

Résumé : Le Noël qui s'annonce dans le village de Carsely sent le sapin... John Sunday, membre de la Commission de santé et de sécurité, menace de mettre fin aux traditions si chères aux habitants. L'arbre de Noël sur le toit de l'église ? Un danger public. Les décorations accrochées aux réverbères ? Inutiles. Les jouets réalisés par une villageoise ? Nocifs pour les enfants. Foutaises ! protestent les membres de la Société des dames du village : il faut mettre ce trouble-fête hors d'état de nuire !

Avis / Critique :

Agatha Raisin rêvait de vacances dans le sud de la Corse pensant y trouver le soleil. Oui, mais voilà, nous sommes en plein décembre et tout y est fermé. Patatras, la voilà donc de retour en Angleterre dans son bon village de Carsely et s'étonne de n'y voir aucune décoration de Noël. Il faut dire qu'un sombre personnage, Mr John Sunday, du comité de la sûreté menace quiconque mettra la moindre ampoule, sapin, dehors. L'hygiénisme est partout avec lui, et l'homme suscite la haine des habitants du comté qui le souhaite mort...
Mort ?
Eh bien justement, voilà qu'il a la bonne idée de passer de vie à trépas lors d'une réunion où les habitants devaient lui faire savoir leur ressentit.
Parmi les premières suspectes figurent la châtelaine du coin qui avait menacée de mort le bonhomme. Mais elle n'est pas la seule, le prêtre lui aussi voulait sa mort, ainsi que la commerçante du coin, et... et presque tout le monde en fait.
Cherchant à se dédouaner auprès de la police, la châtelaine engage Agatha pour mener l'enquête. Mais voilà que celle-ci a une intuition et qu'elle en fait part à une amie qui le répète et voilà que l'info fait le tour du village.
Et si le meurtrier était...
Bing !
Mince ! Alors qu'elle était sur le point de donner un nom, voilà qu'elle est tuée et son château incendié. Agatha Raisin, qui ne peut compter sur la police, décide de découvrir qui a tué la vieille bique. A-t-on affaire au même meurtrier ?

États-Unis, Carsely, Agatha Raisin parcourt les pays à la recherche du tueur et doit en même temps s'occuper de son personnel d'agence en proie au décès de la jeune Sharon.

Ce trouble-fête de MC Beaton est sans contexte l'un des meilleurs Agatha Raisin, ne serais-ce que par son humour. Et c'est vraiment un plaisir que de tourner les chapitres de ce livre. On retrouve, bien entendu, les protagonistes principaux de d'habitude : sir Charles, Mrs Boxby, Roy... mais d'autres arrivent et donnent une certaine dynamique à l'ensemble, renouvelant, si je puis dire, le cheptel des personnages.
En conclusion, voici un très bon Agatha Raisin !

 

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