Au détour d'un livre

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Fermer les yeux, d'Antoine Renand

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Résumé : Un enquêteur à la retraite, hanté par une erreur qu'il estime avoir commise quinze ans plus tôt.
Un jeune auteur, considéré comme le plus grand spécialiste français des tueurs en série.
Une brillante avocate, dévouée à la défense d'un homme victime, selon elle, d'une effroyable injustice.
Ensemble, ils devront débusquer le plus insaisissable des prédateurs.

Auteur : Antoine Renand
Nombre de pages : 480
Édition : Pocket
Date de parution : 11 mars 2021
Prix : 19.90€ (Broché) - 7.95€ (poche) - 4.95€ (epub, mobi) - 0€ (audible)
ISBN : 978-2266315296

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Avis / Critique :

Année 2005. Dominique Tassi est gendarme. Alors qu'il rentre après n'avoir que peu dormi, sa voiture fait une embardée et tue sa petite fille. L'homme déjà en proie à la boisson, plonge plus encore. Seul son fils, Guillaume lui permet de tenir et ne pas se tirer une balle dans la tête.

Un soir, Justine, gamine de sept ans, fille des propriétaires d'un bar joue avec les enfants de son village à cache-cache quand elle disparait. Aussitôt une battue est mise en place et tous recherchent l'enfant jusque tard dans la matinée, sans succès. Mais alors qu'il rentre chez lui, Tassi croise sur la route un homme qui semble porter dans ses bras un fardeau d'où s'échappe quelques cheveux blonds. Au pied de l'homme, un trou creusé qui n'attend plus que d'accueillir le corps. Tassi prend l'homme à revers et l'arrête. Il découvre alors dans la chemise qui la recouvre le corps de la jeune Justine. Il ne fait alors aucun doute pour le gendarme, comme pour ses collègues et les habitants du village que l'homme est coupable.

2020. Tassi est à la retraite et passe ses journées à la pêche tel le solitaire qu'il est devenu. A la faveur d'une visite de son fils, et alors qu'il le reçoit avec sa femme à diner, voilà qu'un fait divers attire son attention à la télévision. Une jeune fille de 17 ans, a été retrouvé, violée, les tétons et le pubis brûlés. Tassi est tétanisé. Tout ressemble à s'y méprendre aux sévices subies par Justine, 15 ans plus tôt. Mais l'homme qui l'a tué est en prison alors qui a pu tuer la victime ? Le doute s'installe. Et s'il avait fait enfermé un innocent ? Après tout, l'homme a crié dès le départ son innocence, arguant qu'il avait été sur les lieux après avoir entendu un coup de feu, ce qui l'avait attiré vers le corps de Justine.

Tassi a-t-il fait enfermé un innocent ? L'ancien gendarme ne va alors n'avoir de cesse de réparer son erreur. Mais comment faire quand on ne peut avoir accès au dossier ? Aidé par un criminologue auteur, aux accents de Stéphane Bourgouin, et de l'avocate de l'accusé qu'il a enfermé , Tassi va n'avoir de cesse de remonter les faits et de tenter de mettre la main sur le tueur en série qui sévit depuis bien trop longtemps. Mais Tassi est-il aussi innocent qu'il le prétend à tous ?

Antoine Renand, scénariste destinait à l'origine cette histoire à la télévision. Mais faute de financement, il la réécrit pour en faire un livre. Et il faut reconnaitre qu'il a bien fait, car il signe là un thriller diablement efficace qui nous tient en haleine jusqu'à la fin. Les personnages sont tous bien campés, on y croit, on adhère, et même parfois on s'attache à eux. On notera que son criminologue est certainement inspiré de Stéphane Bourgoin, car on retrouve certaines de ses caractéristiques chez lui. Les chapitres, courts, insufflent un rythme rapide et Antoine Renand ne s'attarde pas sur des détails qui auraient pu alourdir la lecture. Il saupoudre son roman de la bonne dose sans s'enfermer à l'intérieur. Certains passages crus seront difficiles à lire et on retrouve là un peu de Thilliez. L'histoire est donc haletante, prenante, et ce jusqu'à la presque fin. Je dis presque, car l'auteur aurait pu arrêter son intrigue quinze pages plus tôt et conclure ainsi. Il poursuit sa conclusion avec une deuxième explication à laquelle on adhère moins et c'est dommage, d'où le fait que je lui ait enlevé une demi-étoile dans ma notation. Sans cela le 5 étoiles était amplement mérité.
Un thriller donc efficace, une intrigue policière qui se tient de bout en bout, des personnages intéressants, mais une fin double qui gâche un peu le plaisir rencontré tout au long de ces 480 pages.

 

 

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Extrait :

La matinée avait été consacrée à la sélection des jurés. Puis, en début d'après-midi, le président procéda à un rappel des faits à leur intention.
Il était un peu plus de 16 heures quand il commença l'interrogatoire de personnalité. Après des questions sur l'enfance de Gabin et sur sa famille, le juge Henrieux s'intéressa à son emménagement à Presle-la-Vallée et à son mode de vie sur place.
- Moins d'un an après avoir terminé vos études d'horticulture - ici même, à Lyon -, vous partez vivre en Ardèche. Quel était votre projet ?
- Je voulais être plus proche de la nature, répondit Gabin depuis son box. M'éloigner de cette société de consommation dans laquelle je ne me suis jamais senti à ma place. Je souhaitais subvenir à mes besoins et gagner ce qui me manquait grâce à la terre et à mon travail, sans patron...
- Vous étiez altermondialiste ?
- On a souvent écrit ça sur moi. Appelez ça comme ça, si vous voulez, c'est en partie vrai. J'étais écologiste avant l'heure. C'est devenu à la mode, mais à l'époque c'était pas très bien vu. C'est jamais bon, dans ce monde, d'être en avance sur les autres...
Gabin acheva sa phrase avec un léger sourire et une pointe d'arrogance dans la voix, ce que déplora Emma. L'avocate savait que cet air supérieur, qu'il arborait parfois lorsqu'il était acculé, l'avait desservi lors de ses précédents procès.
- Vous avez acheté seul votre maison là-bas ?
- Avec l'argent hérité de mon père, oui. C'était une bergerie en piteux état, que j'avais envie de reconstruire. Il y avait du terrain et tout ce qu'il me fallait.
- Quelles étaient vos activités ?
- Je fabriquais des fromages, grâce à mes chèvres. Je faisais pousser des fleurs et des légumes...
- ... Vous arriviez à en vivre ?
- C'était difficile les premiers temps mais j'avais fini par trouver un équilibre.
- Ce que vous ne consommiez pas vous-même, dit le juge en chaussant ses lunettes et en lisant un document, vous descendiez le vendre au village, c'est bien ça ?
- En effet. J'essayais.
Le Président releva les yeux vers lui :
- Dans tous les témoignages du dossier, venant aussi bien de vos amis, de vous-même, que des habitants de Presle-la-Vallée, il transpire une animosité des villageois à votre égard. Cette antipathie, vous l'avez ressentie immédiatement ?
- Dès mon arrivée, oui.
- Comment vous l'expliquez ?

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