5 Janvier 2019
Résumé : « Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l'amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d'ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman son double inversé), l'échec des idéaux de leur jeunesse, l'espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.
Auteur : Michel Houellebecq
Nombre de pages : 352
Editeur : Flammarion
Collection : LITTERATURE FRA
Date de parution : 4 janvier 2019
Prix : 22€ (broché) - 19.99€ (occasion)
travaille au Ministère de l'Agriculture. il rédige des notes pour les négociateurs de traités et il est en pleine déprime.
Au début du roman, nous le suivons en Espagne où vient le rejoindre sa petite amie japonaise. Il l'ignore, est grossier avec elle, reluque les culs des espagnoles qu'il aimerait se faire, se montre misogyne, homophobe... Au bout d'une semaine, les revoilà à Paris et l'homme croit revivre en retrouvant son enfer parisien. Mais voilà, il découvre des vidéos de son amie la montrant dans un gang bang, en pleine séance zoophile. Ni une ni deux, Forent-Claude décide de plier bagage, de tout plaquer et de changer de vie. Il se remémore alors ses anciennes petites copines, sa vie en Normandie, à la DRAF, cherchant dans ses souvenirs de quoi le maintenir finalement en vie ou de le plonger définitivement vers l'issue fatale.
Donc, voici le nouvel Houellebecq tant attendu et dont les télévisions nous ont noyées du pitch arguant qu'il s'agissait du livre évènement à ne pas louper en ce début d'année.
Eh bien, quelle déception.
Autant j'ai plutôt aimé "Soumission", autant celui-ci m'a laissée dubitative. D'abord par le style. Houellebecq nous lance des phrases qui tiennent sur deux pages, entremêlant les paroles de son personnage sur un tiers du livre. C'est certes un style, mais n'est pas Nina Bouraoui qui veut, fut-il Michel Houellebecq.
Ensuite, nous avons un peu la redite de l'histoire du héros de "Soumission". On a l'impression de revoir le même personnage avec un nom différent : il s'est fait larguer par Camille qu'il aime encore, rencontre Yuzu qu'il veut quitter, déprime, veut se suicider, la vie c'est de la merde, et puis se rappelle Claire...
Au niveau du langage, Houellebecq fait dans le vulgaire ce qui n'apporte pas grand-chose à l'histoire sauf à rendre son personnage indigeste. Le côté misogyne est bien là, presque omniprésent (les femmes sont toutes des putes, des chattes à faire jouir, j'en passe et des meilleures), l'homophobie sous-jacente, et la pédophilie apportent leur lot de voyeurisme.
Bon soit, c'est un parti pris pour son "héros" et cela aurait pu être intéressant si il y avait eu un peu de nouveauté dans la rhétorique, mais là encore ça tombe à l'eau. Ces passages n'apportent rien à l'ensemble sinon ce petit côté irrévérencieux que se donne Houellebecq et qui le rend un peu pitoyable.
Ce Sérotonine, c'est un saut d'idées. Houellebecq passe d'un état à un autre, d'une histoire à une autre, d'une vulgarité à une autre, et se perd dans des circonvolutions inintéressantes.
Hormis cela, l'histoire justement est-elle en elle même intéressante ?
Eh bien, pas plus. Le côté visionnaire de l'auteur est rangé au placard. C'est plat, c'est morne, c'est triste, il ne se passe rien, c'est même chiant à lire pour tout dire hormis les 15 pages sur la révolte des agriculteurs (d'où l'étoile et demie).
Je me suis forcée à attaquer la seconde partie, car passé les 100 premières pages, je voulais déjà refermer le bouquin et passer à autre chose.
Y-a-t-il quelque chose à sauver dans ce "Sérotonine" ?
Réponse : non. Définitivement, non.
La question finalement de ce roman est la suivante : qu'est-il arrivé à Michel Houellebecq pour pondre 352 pages indigestes ?
Mystère...
A lire aussi sur ce blog :
- Soumission
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C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable.
Vers cinq heures du matin ou parfois six je me réveille, le besoin est à son comble, c’est le moment le plus douloureux de ma journée. Mon premier geste est de mettre en route la cafetière électrique ; la veille, j’ai rempli le réservoir d’eau et le filtre de café moulu (en général du Malongo, je suis resté assez exigeant sur le café). Je n’allume pas de cigarette avant d’avoir bu une première gorgée ; c’est une contrainte que je m’impose, c’est un succès quotidien qui est devenu ma principale source de fierté (il faut avouer ceci dit que le fonctionnement des cafetières électriques est rapide). Le soulagement que m’apporte la première bouffée est immédiat, d’une violence stupéfiante. La nicotine est une drogue parfaite, une drogue simple et dure, qui n’apporte aucune joie, qui se définit entièrement par le manque, et par la cessation du manque.
Quelques minutes plus tard, après deux ou trois cigarettes, je prends un comprimé de Captorix avec un quart de verre d’eau minérale – en général de la Volvic.
J’ai quarante-six ans, je m’appelle Florent-Claude Labrouste et je déteste mon prénom, je crois qu’il tient son origine de deux membres de ma famille que mon père et ma mère souhaitaient, chacun de leur côté, honorer ; c’est d’autant plus regrettable que je n’ai par ailleurs rien à reprocher à mes parents, ils furent à tous égards d’excellents parents, ils firent de leur mieux pour me donner les armes nécessaires dans la lutte pour la vie, et si j’ai finalement échoué, si ma vie se termine dans la tristesse et la souffrance, je ne peux pas les en incriminer, mais plutôt un regrettable enchaînement de circonstances sur lequel j’aurai l’occasion de revenir – et qui constitue même, à vrai dire, l’objet de ce livre – je n’ai quoi qu’il en soit rien à reprocher à mes parents mis à part ce minime, ce fâcheux mais minime épisode du prénom, non seulement je trouve la combinaison Florent-Claude ridicule, mais ses éléments en eux-mêmes me déplaisent, en somme je considère mon prénom comme entièrement raté. Florent est trop doux, trop proche du féminin Florence, en un sens presque androgyne. Il ne correspond nullement à mon visage aux traits énergiques, sous certains angles brutaux, qui a souvent (par certaines femmes en tout cas) été considéré comme viril, mais pas du tout, vraiment pas du tout, comme le visage d’une pédale botticellienne. Quant à Claude n’en parlons pas, il me fait instantanément penser aux Claudettes, et l’image d’épouvante d’une vidéo vintage de Claude François repassée en boucle dans une soirée de vieux pédés me revient aussitôt, dès que j’entends prononcer ce prénom de Claude.
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