21 Mars 2018
Résumé : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, "servante écarlate" parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Auteur : Margaret Atwood
Traduction : Sylviane Rué
Nombre de pages : Robert Laffont
Edition : 544
Collection : Pavillons Poche
Date de parution : 8 juin 2017
1ère édition : 1985 - Traduction (1987)
Prix : 11.50€ (Broché, poche) - 10.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2221203323
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Elle avait un mari, une fille, un travail, elle a tout perdu, jusqu’à son nom, lorsque des intégristes religieux ont pris le pouvoir et ont transformé les États-Unis en une théocratie totalitaire nommée république de Gilead. Rééduquée, elle est devenue Defred, une esclave destinée à la procréation au service d’un commandant des croyants, un dignitaire du régime.
La servante écarlate est le récit à la première personne de cette femme, qui essaye de vivre dans ce monde inhumain où chacun se méfie de l’autre, où les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs et où le désir est interdit.
Le récit alterne les chapitres relatant les événements du présent et les chapitres se déroulant la nuit, où Defred évoque sa vie d’avant.
Le présent, ce sont ses relations avec ses maîtres, le commandant et sa femme, et avec les autres serviteurs : chauffeur, cuisinière ; ce sont les courses en ville qu’elle doit faire avec une autre servante avec qui elle n’échange que des banalités de peur de passer pour une rebelle ; ce sont ses manifestations organisées par le pouvoir pour mieux maîtriser les esprits ; c’est cette crainte permanente de faire un geste, d’avoir un mot qui pourrait être mal interprété et qui pourrait la condamner.
La vie d’avant, ce sont son mari, sa fille, se mère, sa meilleure amie, une rebelle dans l’âme qu’elle reverra plus tard. C’est aussi la prise du pouvoir par les intégristes et sa « formation » au centre, entourée des Tantes, enseignantes et surveillantes implacables.
Tout n’est pas expliqué dès le début dans La servante écarlate : on le découvre progressivement, au fur et à mesure de ce que vit et se remémore l’héroïne. L’histoire aussi progresse doucement, par petit pas. La fin, qu’on ne peut pas dévoiler ici, est ouverte et nous laisse en suspens… car finalement ce qui suivra n’est pas le plus important.
Seul le dernier chapitre n’est pas raconté par Defred mais par un historien spécialiste de la république de Gilead, longtemps après la fin de celle-ci. Il permet de donner les derniers éclaircissements à l’histoire.
La grande force de La servante écarlate c’est la voix de Defred, à qui l’auteure, Margaret Atwood, est parvenu à donner une réelle consistance. Cette femme, qui essaye de se résigner et d’accepter sa nouvelle vie mais qui n’y arrive pas. Cette femme, qui n’est pas une héroïne, qui essaye de rester à sa place, constamment en lutte avec elle même. Qui sait que son corps désire mais que ça lui est interdit. Cette femme intelligente qui essaye de faire avec le peu qu’elle a. C’est cette femme qui nous touche tout particulièrement et qui nous fait comprendre de l’intérieur toute l’abomination que peut représenter un régime totalitaire.
Et puis ce roman, écrit en 1985 est aussi en partie prémonitoire… Les grands totalitarismes qui ont inspiré 1984, comme le nazisme ou le communisme sont en recul dans le monde, mais il ne faut pas oublier que l’intégrisme religieux pourrait les remplacer… La vie quotidienne des habitants de ce qui était l’état islamique ne devait pas être si différente de ce que vivent les habitants de la république de Gilead.
On y entend aussi une voix qui dénonce la vision de la femme telle que la véhicule les religions. Pas une voix féministe au sens militant, mais une vraie voix féminine, vibrante et attachante.
C’est donc un grand livre. Une œuvre qui par delà les faits qu’elle dénonce parvient à nous toucher par ses qualités littéraires.
"La servante écarlate", "the handmaid's tale" - "www.audetourdunlivre.com"
Ce soir, je vais dire mes prières.
Non plus à genoux, au pied du lit, sur le bois dur du plancher du gymnase, avec Tante Élisabeth plantée devant les double portes, les bras croisés, l’aiguillon à bétail suspendu à la ceinture, tandis que Tante Lydia arpente les rangées de femmes agenouillées en chemise de nuit, et nous frappe légèrement le dos, ou les pieds ou les fesses ou les bras, de sa baguette en bois, si nous nous laissons aller ou nous relâchons. Elle nous voulait la tête penchée juste ce qu’il faut, les orteils réunis et tendus, les coudes à l’angle adéquat. Une partie de l’intérêt qu’elle y portait était d’ordre esthétique : elle aimait ce spectacle. Elle voulait que nous ressemblions à ce quelque chose d’anglo-saxon gravé sur une tombe; ou à des anges d’une carte de Noël, enrégimentés dans nos robes candides. Mais elle connaissait aussi la valeur spirituelle de la rigidité corporelle, de la tension musculaire : un peu de souffrance purifie l’esprit, disait-elle.
Ce que nous demandions dans nos prières, c’était d’être vides, pour être dignes d’être remplies : de grâce, d’amour, d’abnégation, de sperme et de bébés.
Ô Dieu, Roi de l’Univers, merci de ne pas m’avoir faite homme !
Ô Dieu, efface-moi ! Rends-moi féconde. Mortifie ma chair pour que je me multiplie. Fais que je me réalise…
Certaines se laissaient emporter par cela. L’extase de la mortification. Quelques unes gémissaient et pleuraient.
Il n’y a pas lieu de vous donner en spectacle, Janine, disait Tante Lydia.
Je prie là où je suis, assise près de la fenêtre, en regardant à travers le rideau le jardin vide ; je ne ferme même pas les yeux. Là-dehors ou dans ma tête, l’obscurité est la même. Ou la lumière.
Mon Dieu. Qui es au Royaume des Cieux, qui es intérieur.
Je voudrais que tu me dises Ton nom, je veux dire, le vrai. Mais Toi fera aussi bien l’affaire.
Je voudrais savoir ce que Tu avais en tête. Mais peu importe ce que c’était, aide-moi à le traverser, je T’en prie. Quoique tu n’en sois peut-être pas responsable, je ne crois pas un seul instant que ce qui se passe autour de nous soit ce que Tu voulais.
J’ai suffisamment de pain quotidien, alors je ne perdrai pas de temps à en demander : ce n’est pas le problème majeur. Le problème, c’est de l’avaler sans s’étrangler avec.
Maintenant, nous arrivons au pardon ; ne prends pas la peine de me pardonner juste maintenant. Il y a plus important. Par exemple : garde les autres en sécurité si ils sont saufs. Ne les laisse pas trop souffrir. S’ils doivent mourir, fais que ce soit rapide. Tu pourrais même leur fournir un Paradis. Nous avons besoin de Toi pour cela. L’Enfer, nous pouvons nous le fabriquer nous-mêmes.
Je suppose qu’il me faudrait dire que je pardonne à tous ceux qui ont organisé ceci, et que je leur pardonne pour ce qu’ils font maintenant. Je vais essayer, mais ce n’est pas facile.
Ensuite vient la tentation. Au Centre, la tentation était tout ce qui n’était pas manger et dormir. La connaissance était une tentation. Vous ne serez pas tentés par ce que vous ne connaissez pas, avait coutume de dire Tante Lydia.
Peut-être est-ce que je ne veux pas vraiment savoir ce qui se passe. Peut-être est-ce que je préfère ne pas savoir. Peut-être ne pourrais-je pas supporter de le savoir. La chute a été celle de l’innocence à la connaissance.
Je pense trop au lustre, quoiqu’il ait maintenant disparu. Mais on pourrait se servir d’un crochet, dans la penderie ; j’ai réfléchi au possibilités. Il suffirait, après s’être attachée, de porter son poids en avant et de ne pas se débattre.
Délivre-nous du mal.
Puis il y a le Royaume, le pouvoir et la gloire. C’est difficile de croire à tout cela en ce moment. Mais je vais essayer quand même. Ayons espoir, comme on lit sur les pierres tombales.
Tu dois Te sentir plutôt roulé. J’imagine que ce n’est pas la première fois.
À Ta place, j’en aurais marre. Je serais vraiment écœurée. Je suppose que c’est ce qui fait la différence entre nous.
Je me sens très irréelle, à Te parler ainsi. J’ai l’impression de parler à un mur. Je voudrais que Tu me répondes. Je me sens si seule.
Toute seule à côté du téléphone, sauf que je ne peux pas utiliser le téléphone. Et si je le pouvais, qui appeler ?
Ô Dieu ! Ce n’est pas drôle. Ô Dieu ! Ô Dieu ! Comment puis-je continuer à vivre ?
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