3 Septembre 2018
Résumé : « Je traversais la rue… Vincent passait sur le trottoir d'en face. Je me suis arrêtée au milieu du carrefour. J'étais là, figée. Le coeur battant. Je regardais son dos qui s'éloignait. Torse large, hanches étroites, il avait une stature impressionnante. J'aurais pu courir, le rattraper. Il a tourné au coin de la rue. Je suis restée debout, les jambes coupées.
RENTRÉE LITTÉRAIRE 2018
Auteur : Christine Angot
Nombre de pages : 191
Editeur : Flammarion
Collection : LITTERATURE FRA
Date de parution : 29 août 2018
Prix : 18€ (Broché) - 12.99€ (epub, mobi)
Isbn : 978-2081444218
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Christine Angot raconte dans ce roman les affres d'une femme partagée entre deux hommes. Un qu'elle a aimé il y a dix ans, et celui qui partage sa vie aujourd'hui.
Les deux hommes se connaissent, ils travaillent même ensemble. L'héroïne succombe à son ex platoniquement au début, ce qui déclenche forcément un questionnement, de la jalousie de la part d'Alex, son compagnon qui nous rappelle un peu Doc Gyneco. L'autre, Vincent, accentue cette jalousie tout en se mettant au second plan sans jamais oser franchir le pas avec l'héroïne alors qu'il manipule son monde sous couvert d'amour.
Du point de vue de la narration, si la forme peut plaire dans le sens où il y a beaucoup de dialogues, ils finissent par donner l'impression de combler l'ensemble. Il y a en effet beaucoup de situations qui se ressemblent tout comme les mots. L'impression nous est donnée d'avoir des protagonistes qui tournent en rond dans leur amour-amitié sans vraiment se décider, jusqu'à la fin où le tragique s'installe.
Dans son phrasé, Christine Angot est assez cash, sans fioriture. Le dialogue est celui de la vie de tous les jours. Angot n'a pas cherché à faire de la littérature et parfois, il faut noter que cela manque, tout comme les virgules. Dans l'utilisation des temps de verbe, on peut être décontenancé, en se retrouvant du présent à l'imparfait dans la même action.
Le livre n'est ni bon ni mauvais. On le finit parce qu'on a envie de connaitre la fin. Empreint de dialogues féconds, il se lit rapidement, mais ne laissera cependant pas un souvenir impérissable au lecteur.
A lire aussi du même auteur :
- Un amour impossible
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Je traversais la rue… Vincent passait sur le trottoir d'en face. Je me suis arrêtée au milieu du carrefour. J'étais là, figée. Le cœur battant. Je regardais son dos qui s'éloignait. Torse large, hanches étroites, il avait une stature impressionnante. J'aurais pu courir, le rattraper. Il a tourné au coin de la rue. Je suis restée debout, les jambes coupées. Les yeux fixés sur la direction qu'il avait prise. Je tremblais. Je n'arrivais plus à respirer. J'ai pris mon téléphone dans mon sac, j'ai appelé une amie.
— Qu'est-ce qui se passe, t'as une petite voix ?
— Je viens de voir Vincent. Là. À l'instant. Dans la rue. Je sortais du métro, il marchait sur le trottoir d'en face. J'avais envie de l'appeler. Je l'ai pas fait.
— Il t'a vue ?
— Non.
— Il était seul ?
— Il était avec une fille. Je pense que j'aurais appelé sinon. Je suis dans un état là ! Si tu me voyais. Au milieu de la rue, avec mon téléphone. J'arrive plus à avancer.
— Tu veux que je te retrouve quelque part ?
— Ça va aller Claire, merci.
— T'es où exactement ?
— Ça s'est passé au croisement de la rue des Gardes et de la rue de la Goutte-d'Or. Je suis à deux pas de chez moi. Je vais rentrer. Ça m'a fait du bien de te parler. Je vais me calmer. Et je vais rentrer.
— Tu es sûre tu veux pas qu'on se retrouve ?
— Je pourrai pas parler. Il vaut mieux que je rentre. C'est la première fois que je le revois depuis neuf ans.
— Tu l'avais pas revu ? Depuis que vous vous étiez séparés. Tu l'avais jamais revu ?
— Jamais.
— Si vous vous revoyiez, vous pourriez être amis tu crois ?
— Je pense pas. C'est aussi pour ça que j'ai pas appelé. Il réessaierait…
— Ah oui !?
— Je me trompe peut-être, mais je pense oui… Ne serait-ce que par rivalité avec Alex… Enfin je sais pas. Franchement je sais pas.
— Et toi ?
— Moi je veux pas perdre Alex. Je suis bien avec lui.
— Bien sûr.
— Là je suis mal, parce que ça vient d'arriver. Je viens juste de le voir. Vincent, je l'ai beaucoup aimé, vraiment beaucoup.
— Chaque fois que t'en parles, c'est très frappant… il y a quelque chose qui s'illumine sur ton visage.
— Je sais. Je m'en rends compte. Même là. Je sens bien ce que ça me fait quand j'en parle.
— Tu vas dire à Alex que tu l'as vu ?
— Non. C'est fou hein ! On n'est vraiment rien. On est des toutes petites choses. On croit qu'on va bien, et en fait on n'est rien.
On a raccroché, et j'ai continué mon chemin. Arrivée chez moi je me suis arrêtée devant la porte. J'ai respiré. J'ai mis la clé dans la serrure. Alex était là. Je ne lui ai rien dit. Plus tard, au cours de la soirée, j'ai fait : « Tiens, j'ai aperçu Vincent tout à l'heure. »
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