Au détour d'un livre

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Mindhunter, dans la tête d'un profiler, de John Douglas

 

Résumé :   Au fil de ses vingt-cinq ans au FBI, l'agent spécial John Douglas est devenu une légende vivante, considéré comme le premier profileur de serial killers. Il a suivi et résolu des dizaines de cas, dont le dernier lui a presque coûté la vie.
John Douglas est entré dans l'intimité et dans l'esprit de tueurs en série pour parvenir à établir leur profil et à les arrêter. Il a ensuite formé une nouvelle génération d'agents spéciaux et a notamment inspiré à Thomas Harris l'agent Jack Crawford dans son roman Le Silence des agneaux.

Auteur : John Douglas - Mark Olshaker
Nombre de pages :  460
Éditeur : Michel Lafon
Date de parution : 19 octobre 2017
Prix :  19.95€ (neuf) - 13.87€ (occasion)
ISBN :  978-2749934051

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Avis / Critique :


Comment est-il devenu profiler ou comment l'unité des sciences du comportement a-t-il vu le jour au FBI ?
Telles sont les réponses aux questions amenées par John Douglas, l'agent du FBI, l'un des précurseurs de cette spécialisation dont la série Mindhunter, est tirée.

Complet, ce livre commence par une brève introduction à cette unité des sciences du comportement avant de bifurquer sur la vie de John Douglas avant son entrée au FBI. Comment un jeune garçon, pas très attentif à l'école, un brin délinquant à l'adolescence, a complètement changé de route en intégrant dans un premier temps l'armée et en suivant des cours du soir en psychologie par la suite tout en s'occupant des sports au sein de l'armée.
Des rencontres ont ensuite jalonnées cette vingtaine et peu à peu le voilà prêt à intégrer le FBI.

Tout ce cheminement de vie couvre la première partie du livre que certains ne trouveront peut-être pas très intéressant. Il passeront alors dessus pour se tourner vers la seconde partie où John Douglas raconte comment l'unité des comportements a pu arrêter des criminels et surtout de nombreux tueurs en série au travers d'exemples et profils.
Parmi ceux-ci, on trouvera Ed Kemper, Dennis Rader, Ed Gein, Berkowitz, etc.

Tous, bien sûr n'ont pas été appréhendés par le FBI et John Douglas mais il explique à travers ces exemples comment s'établit un profil de recherche, quels sont les éléments pouvant se montrer parlant sur le comportement du tueur et qui vont permettre de définir les traits de l'assassin, sa signature, son comportement. Comment en étudiant leur manière de tuer, leur victime, on peut remonter vers eux et parvenir à établir une projection du crime qui permettra de les appréhender en écartant de nombreux paramètres et en en conservant d'autres.

Ce livre est aussi en aparté l'occasion d'en apprendre un peu plus sur le fonctionnement interne du FBI.
Simple d'accès, bourré d'exemples parfois complet, parfois succins, ce livre est un préambule au suivant « agent spécial du FBI : enquête sur les tueurs en série » qui vient le compléter.

Un début un peu long et moins intéressant mais vite rattrapé par la seconde moitié plus technique.  

 

 

Mindhunter, de John Douglas - critique audio du livre

Extrait :

5

Les sciences du comportement

 

Cela faisait cinq ans, depuis ma formation de base, que je n’étais pas retourné à Quantico. L’endroit avait beaucoup changé. Depuis le printemps de l’année 1975, l’Académie du FBI était devenue complètement autonome, construite dans une partie de la base de la marine américaine, au milieu des bois et des collines de Virginie, à une heure de route au sud de Washington.

Mais certaines choses n’avaient pas changé. Les unités tactiques étaient toujours aussi prestigieuses et respectées, et l’unité de tir en était la vedette. Elle était dirigée par George Zeiss, l’agent spécial qui avait été chargé de ramener James Earl Ray d’Angleterre pour qu’il soit présenté à la justice américaine après l’assassinat du Dr Martin Luther King Jr en 1968. Zeiss était un colosse qui brisait les menottes à mains nues pour épater la galerie. Une fois, des types sur le champ de tir en ont pris une paire dont ils ont soudé la chaîne puis ils les ont données à Zeiss pour qu’il fasse sa démonstration. Il les a tordues si fort qu’il s’est cassé le poignet et a dû porter un plâtre pendant plusieurs semaines.

La négociation lors des prises d’otages était enseignée à l’unité de sciences du comportement, unité qui comptait entre sept et neuf agents instructeurs. Comme Hoover et son entourage n’attachaient pas d’importance aux sciences humaines, cela a été jusqu’à sa mort une entreprise en sous-main.

Une grande partie du FBI et du monde de la justice en général considérait en effet à l’époque que la psychologie et la science du comportement appliquées à la criminologie n’étaient qu’une vaste fumisterie. Bien que n’étant pas d’accord là-dessus, je devais admettre que ce que l’on savait et enseignait alors dans ce domaine ne permettait en rien de comprendre et d’appréhender les criminels. Certains d’entre nous ont plus tard entrepris de remédier à cela. Quand je suis devenu responsable de l’aspect opérationnel de l’unité de sciences du comportement, j’ai désormais appelé celle-ci unité d’aide aux enquêtes. Lorsqu’on me demande pourquoi, je réponds franchement que je voulais nous débarrasser de tout le fatras inutile et sans intérêt pour notre travail qui encombrait alors les sciences du comportement.

L’unité de sciences du comportement, sous la direction de Jack Pfaff à l’époque où j’ai suivi mon stage de négociation, était dominée par deux fortes et fines personnalités : Howard Teten et Patrick Mullany. Teten mesurait un mètre quatre-vingt-dix environ. Il avait un regard pénétrant derrière des lunettes

cerclées de métal. Bien qu’ancien marine, il était du genre contemplatif – toujours très digne – le type même du professeur. Il était entré au Bureau en 1962 après avoir servi dans la police de San Leandro près de San Francisco. En 1969, il avait commencé à enseigner la criminologie appliquée, ce qui constitue un événement marquant dans notre histoire. Ce cours a ensuite changé de nom (je soupçonne que c’est après la mort de Hoover) et s’est intitulé psychologie criminelle appliquée. Avant même 1972, Teten s’était rendu à New York pour rencontrer le Dr James Brussel, le psychiatre qui avait élucidé l’affaire du poseur de bombes fou. Celui-ci avait accepté de lui enseigner sa technique d’établissement des profils psychologiques.

L’approche de Teten, une avancée majeure à l’époque, consistait à se focaliser sur les éléments de la scène du crime pour en tirer le maximum d’informations sur le comportement du criminel et sur son mobile. D’une certaine façon, tout ce que nous avons fait depuis lors en sciences du comportement et en analyse d’investigation criminelle a été fondé là-dessus.

Pat Mullany m’a toujours fait penser à un lutin. C’était un type grassouillet d’un mètre soixante-quinze à l’esprit vif et débordant d’énergie. Un diplôme de psychologie en poche, il avait été muté du bureau de New York pour venir à Quantico en 1972. Il s’est distingué vers la fin de son séjour à Quantico en venant à bout avec succès de plusieurs prises d’otages célèbres : à Washington, quand la secte musulmane Hanafi avait envahi les quartiers généraux du B’nai B’rith, et à Warrensville Heights dans l’Ohio lorsque Cory Moore, un vétéran noir du Vietnam, avait pris en otage un capitaine de police et sa secrétaire dans leur commissariat. Teten et Mullany ont réalisé tous deux la première avancée dans la science moderne du comportement et ont constitué une paire inoubliable.

Les autres instructeurs de l’unité participaient également au cours de négociation. Il y avait parmi eux Dick Ault et Robert Ressler, qui venaient d’arriver à Quantico. Après Teten et Mullany, Ault et Ressler ont fait progresser notre discipline et lui ont permis de devenir véritablement utile aux polices des États-Unis et du monde entier. À l’époque, Bob Ressler et moi-même ne nous connaissions qu’en tant que professeur et élève, mais nous avons rapidement travaillé ensemble sur l’étude des tueurs en série qui a ensuite conduit à ce que nous faisons aujourd’hui.

Nous étions une cinquantaine dans ce stage. Il était d’une certaine façon plus distrayant que formateur, mais quinze jours de répit loin du terrain étaient les bienvenus. Nous avons étudié les trois sortes de preneurs d’otages : le criminel professionnel, le malade mental et le fanatique. Nous avons aussi abordé certains des phénomènes particuliers qui s’étaient produits à la suite de prises d’otages, tels que le syndrome de Stockholm. Deux années auparavant, en 1973, un hold-up raté dans une banque à Stockholm s’était transformé en drame atroce avec prise en otage des employés et des clients. Ceux-ci avaient fini par s’identifier aux braqueurs, auxquels ils avaient prêté main-forte contre la police.

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