Au détour d'un livre

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Nuit, de Bernard Minier

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Résumé : Nuit de tempête en mer du Nord. Secoué par des vents violents, l'hélicoptère dépose Kirsten Nigaard sur la plate-forme pétrolière. L'inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d'une technicienne de la base offshore.

Auteur : Bernard Minier
Nombre de pages :
Édition : XO Edition
Date de parution : 8 février 2018
Prix : 8.40€ (poche) - 9.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2266283786

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Avis / Critique :

La police criminelle de Norvège fait appel à Kirsten Nigaard, une jeune inspectrice sur les lieux d'un meurtre, celui d'une église dans laquelle une jeune femme a été retrouvé mutilée. Dans sa main, la victime avait un morceau de papier sur lequel figurait le nom de l'inspectrice. Très vite, Kirsten, flanquée d'un acolyte à l'aspect nounours mais teigneux, se retrouvent à bord d'une plateforme pétrolière. La victime était en effet l'une des travailleuses. En fouillant les cabines du personnel, Kirsten tombe sur des culottes ensanglantées. Le propriétaire ? Un français, un certain Neveu qu'elle se dépêche d'interpeller. En France, Servaz est à la poursuite d'un violeur quand il se fait tirer dessus. Dans le coma, il vit une NDE qui va le transformer, mais très vite sa vie de flic reprend le dessus quand Kirsten Nigaard lui fait savoir qu'un de ses anciens ennemis est de retour, un certain procureur Suisse, violeur et tueur en série, Hitmann. Les deux vont alors faire cause commune pour tenter de lui mettre le grappin dessus. Mais c'était sans compter sur un duo improbable de deux pères endeuillés qui, eux aussi, sont bien décidés à se venger, un autre duo qui garde un enfant malade dont le père pourrait être Hitmann ou Servaz...

Alors le dire tout de suite, je suis ressortie très mitigée de ce roman. J'ai vraiment adhéré au début et me suis laissée emporter par la Norvège, et ce, jusqu'au réveil de Servaz. Ensuite, ma lecture s'est faite moins plaisante. D'abord à cause des nombreuses descriptions dans un rythme accumulatif qui, à mon sens n'a de fait que de remplir les pages, mais ne sont pas nécessaires. En effet, ce rythme ralentit l'action et j'avoue à la moitié du livre en avoir sauté plusieurs passages pour passer au dialogue ou à l'action. Faire un gros livre de 500 pages, c'est bien si cela apporte de l'information à l'ensemble mais quand ce n'est pas le cas, l'effet se trouve devenir barbant. Bernard Minier n'est pas Elizabeth George qui excelle dans ce domaine. C'est plutôt dommage d'ailleurs, car l'intrigue est plutôt bien ficelé même si certaines ficelles semblent un peu grosses.

Je ressors donc mitigée de cette enquête alors que j'ai beaucoup aimé la Vallée du même auteur. Ici, on a l'impression que Minier a voulu faire un mix entre du Franck Thilliez et du Elizabeth George. Pas sûre de me laisser prendre à la lecture par un autre livre du même auteur.

 

Autres livres de Bernard Minier chroniqués sur le blog :
- M, le bord de l'abîme
- La vallée

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Extrait :

Mariakirken


La nef était faiblement éclairée. Kirsten s'étonna qu'on ait laissé les cierges à proximité de la scène de crime, laquelle était circonscrite par une tresse orange et blanc qui interdisait l'accès au sanctuaire et au chœur.
L'odeur de cire chaude lui chatouilla les narines. Elle sortit une boite métallique plate de son manteau; à l'intérieur, trois petites cigarettes préalablement roulées. Elle en ficha une entre les lèvres.
- On n'a pas le droit de fumer ici, dit Kasper Strand.
Elle lui adressa un sourire, sans mot dire, et alluma le cylindre mince et irrégulier avec un briquet bon marché. Le regard de Kristen balaya ensuite la nef et s'arrêta sur l'autel. Le cadavre n'était plus là. Pas plus que le linge blanc qui avait dû recouvrir l'autel - elle imagina des traînées brunes et de larges taches imbibant le tissu, l'ayant épaissi et raidi en séchant.
Kirsten n'était pas retournée à la messe depuis son enfance, mais elle croyait se souvenir que, lorsque le prêtre entrait dans le chœur pour y célébrer la messe, il s'inclinait et embrassait l'autel. une fois le service terminé, avant de quitter l'église, il l'embrassait de nouveau.
Elle ferma les yeux, massa ses paupières, maudit la femme dans le train, tira nue bouffée de sa cigarette, les rouvrit. Le giclement artériel n'avait pas atteint le grand crucifix, là-haut, mais il avait tout de même éclaboussé la Vierge  à l'Enfant et le tabernacle un peu plus ba. Elle apercevait des constellations de petites taches rouge-brun et de longues coulures noirâtres sur les dorures et sur le visage indifférent de Marie. Pas loin de trois mètres : la distance qu'avait parcourue le geyser.
Les Vikings brûlant leurs morts la nuit sur des bateaux-tombes, Loki, dieu du feu et de la sournoiserie, Jésus aux côtés d'Odin et de Thor, les chrétiens évangélisant par la force les peuples païens du Nord, coupant mains et pieds, énucléant et mutilant, les princes vikings convertis au christianisme par pur intérêt politique. La fin d'une civilisation. C'est à ça qu'elle pensait, dans le silence de cette église.
Dehors, la ville dormait encore sous la pluie. Tout comme le port, où un énorme vraquier hérissé d'antennes et de grues, peint en gris comme les navires de guerre, était à quai devant les maisons en bois du quartier de Bryggen. Fallait-il invoquer le génie des lieux ? Le passé de cette église remontait à des temps bien plus reculés que ceux visibles à Oslo. Ici pas de Théâtre national, pas de Palais royal, pas de prix Nobel de la paix ou de parc Vigeland. Début du XIIè siècle. Ici, la sauvagerie des temps anciens avait toujours été présente. A chaque signe de civilisation correspond un signe de barbarie, chaque lumière combat une nuit, chaque porte qui s'ouvre sur un foyer éclairé cache une porte ouvrant sur les ténèbres.

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D
Bonsoir, je n'ai vraiment aimé que deux romans de Bernard Minier : Glacé et N'éteins pas la lumière. C'est vrai que Nuit n'a pas laissé un grand souvenir. Bonne soirée.
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A
Oui, avec Minier, c'est assez inégal. Son dernier, Lucia, m'a déçue.