Au détour d'un livre

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A la poursuite de l'Atlantide, d'Andy McDermott

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Résumé : Depuis la nuit des temps, la cité engloutie de l’Atlantide fascine les esprits. Nina Wilde, une jeune archéologue new-yorkaise, le sait mieux que personne  : ses parents, morts en mission au Tibet, ont donné leur vie pour la trouver.  Après des années de recherches, Nina est parvenue à localiser l’Atlantide. Hélas, elle est désavouée par ses pairs. Alors, quand le célèbre mécène Kristian Frost propose de financer son expédition, elle saisit sa chance.

 

Auteur : Andy McDermott
Nombre de pages : 528
Édition : Bragelonne poche
Date de parution : 16 janvier 2019
Prix : 16.90€ (broché) - 7.90€ (poche) - 5.99€ (epub, mobi)
ISBN :
979-1028102609

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Avis / Critique :

Henry Wilde et sa femme Laura, après vingt ans de recherches, se rendent sur les hauteurs de l'Himalaya et tombent sur les vestiges d'une civilisation perdue qui pourrait avoir un rapport avec le mythe de la cité de l'Atlantide. Là, ils retrouvent les cadavres d'une expédition de l'Ahnenerbe. Les nazis auraient retrouvés eux aussi les traces de la légende des légendes sans pouvoir faire partager leur découverte. Henry et Laura Wilde sont aux anges jusqu'à ce que les hommes d'un certain Quobras, faisant parti d'une confrérie qui tente de taire tout ce qui peut avoir un lien avec l'Atlantide, les tuent.
Nina Wilde, leur fille, plusieurs années après a repris les recherches de ses parents et tente de persuader l'Université de New York de lui accorder des crédits de recherche, sans succès. Suivie, elle est agressée par un homme qui tente de la tuer. Heureusement, elle est sauvée par un certain Chase qui travaille pour Kristian Frost, un milliardaire qui est intéressé par ses recherches. Grâce à lui, Nina va pouvoir poursuivre les travaux de ses parents et trouver les palais édifiés par les descendants des Atlantes dont le langage de Glozel est l'une des clés. Ses recherches vont la mener au Brésil ainsi que dans le Golfe de Cadix, mais toujours avec Quobras et ses hommes sur les talons. Elle va alors découvrir au fil du temps qu'une machination est en cours et que le méchant et le gentil ne sont pas ce qu'ils semblent être au premier abord.

A la poursuite de l'Atlantide est la première aventure de Nina Wilde, l'archéologue et d'Eddie Chase, un ancien membre des SAS, d'origine anglaise. Le titre du livre a de quoi appâter le lecteur en attente de roman d'aventures dont la trame principal est un secret historique. Ici donc, il s'agit de l'Atlantide, l'île-continent dont parle Platon dans le Timée et le Critias. Donc, en voyant la couverture, je m'attendais à un livre dans le style de ceux de Steve Berry. C'est du moins ce que suggérait le titre et surtout la quatrième de couverture. 

Bon, si l'histoire est plutôt plaisante à lire, je dois dire que je suis restée sur ma faim. Andy McDermott signe là un roman non seulement d'aventures, mais surtout d'action. De l'action, il y en a à gogo et sûrement un peu trop. En fait, l'action recouvre les trois quarts du livre et ne laisse que peu de place au reste et c'est franchement dommage. On apprend peu de choses sur l’Atlantide, (j'entends par là, bien sûr, ce qu'aurait pu imaginer l'auteur puisque le mythe de l'île continent ne tient qu'en quelques lignes dans le Timée et le Critias). Il aurait en effet été intéressant que par l'intermédiaire de son personnage, l'archéologue Nina Wilde, McDermott nous emmène dans sa représentation de l'Atlantide. Ce n'est pas le cas ici.
L'Atlantide, son peuple, son histoire, passent un peu en arrière-plan au profit donc de l'action omniprésente. A peine le lecteur est-il transporté dans un lieu qui nous parle de la légende que l'intrigue dévie sur la bagarre, les coups de feu, de poing, bref, de la testostérone à gogo. On se croirait dans un ersatz de Mission Impossible.
Le plus de cette histoire, c'est que l'on s'attache aux personnages. J'ai pour ma part, une petite préférence pour Kari Frost, la fille du milliardaire du même nom. L'autre plus, c'est qu'on a l'impression d'être dans un film. Le roman est en effet rédigé comme un amoncellement de séquences.
Les moins sont donc un manque d'imagination historique, trop d'actions qui tuent l'action, des dialogues parfois un peu nian-nian.

Comme il s'agit ici du premier livre d'Andy McDermott, on comprend que l'auteur a voulu marquer les esprits pour continuer ensuite sa série et a signer là un roman qui se déroule à vitesse grand V. Mais pour les amateurs du genre, ils préfèreront avoir une intrigue comme celles écrites par Dan Brown, Rodrigues dos Santos, ou Steve Berry où le lecteur a de la matière à se mettre sous la dent. Peut-être est-ce le cas dans le deuxième volet de la saga Wilde et Chase.

On prend quand même plaisir à ce "A la poursuite de l'Atlantide", car le livre se lit bien et le style n'est pas mauvais.
A voir donc par la suite si l'auteur reste dans ces premiers travers ou améliorent ceux-ci.

 

 

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Extrait :

Prologue

TIBET

Le soleil ne s’était pas encore levé sur les hauteurs de l’Himalaya, mais Henry Wilde ne dormait plus. Cela faisait plus de deux heures que, les yeux grands ouverts, il guettait l’instant où les premières lueurs de l’aube feraient surgir les montagnes.

Plus de deux heures… Des années, plutôt ; presque toute sa vie, en fait. Ce qui n’avait été au départ qu’une simple curiosité d’enfant avait, au fil du temps, tourné à… Il hésitait à utiliser le mot « obsession ». Pourtant, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Une véritable obsession qui avait fait de lui la risée du monde universitaire ; une obsession qui avait englouti l’argent de toute une vie.

Cette obsession avait cependant placé sur son chemin l’une des deux femmes les plus remarquables qu’il eût jamais rencontrées.

— Combien de temps encore avant le lever du soleil ? demanda Laura, emmitouflée dans son épaisse parka, en se pressant contre lui.

Laura était la femme de Henry depuis presque vingt ans. Ils s’étaient rencontrés alors qu’ils étaient tous deux étudiants à l’université Columbia de New York. Chacun avait rapidement remarqué la présence de l’autre : Henry mesurait plus d’un mètre quatre-vingt-dix et avait des cheveux d’un blond inimaginable ; ceux de Laura étaient d’un roux intense, quasi surnaturel. Ce ne fut pourtant qu’à la sortie d’un cours où leur professeur avait, devant toute la classe, tourné en dérision une dissertation de Henry sur son sujet favori, que les deux jeunes gens s’adressèrent la parole. Laura n’eut pas besoin de prononcer plus de trois mots pour que Henry tombât amoureux sur-le-champ. « Je te crois. »

— D’une minute à l’autre, répondit Henry en regardant sa montre, avant d’enlacer amoureusement sa femme. Je regrette seulement que Nina ne soit pas là pour profiter du spectacle.

Leur fille Nina était la seconde femme la plus remarquable qu’il eût jamais rencontrée.
— Voilà ce que c’est, quand on prévoit une expédition en plein milieu de ses examens, répliqua Laura sur le ton du reproche.
— Ce n’est pas moi qu’il faut accuser, c’est le gouvernement chinois ! J’avais prévu de venir le mois prochain, mais ils n’ont rien voulu savoir. C’était à prendre ou à laisser.
— Mon cœur ?
— Oui ?
— Je plaisante. Je ne t’accuse de rien. Je n’aurais raté cette occasion pour rien au monde, moi non plus, et je regrette comme toi que Nina ne soit pas là.

— Recevoir une carte postale de Xulaodang est une piètre compensation, tu ne trouves pas ? Dire qu’on l’a traînée dans le monde entier sur de fausses pistes et que, le jour où on tient enfin le bon bout, elle ne peut pas venir !
— Où on croit tenir le bon bout, plutôt ! rectifia Laura.
— On va le savoir dans une minute.

Henry indiqua d’une main le panorama qui s’étendait devant eux. Trois pics de taille sensiblement égale et couronnés de neige se dressaient devant le plateau escarpé sur lequel ils avaient établi leur campement. Pour l’heure, la grande chaîne de montagnes à l’est condamnait ces sommets à l’obscurité. Dès que le soleil aurait franchi cet obstacle, tout changerait. Si les histoires qu’ils avaient recueillies étaient exactes, le changement promettait d’être spectaculaire…

Debout à présent, Henry aida Laura à se relever. Le plateau se trouvait à plus de trois mille mètres au-dessus du niveau de la mer. L’air, à la fois rare et froid, leur procurait une sensation inédite. Il avait aussi quelque chose de pur et de clair.

Au fond, il avait toujours su qu’ils trouveraient ce qu’ils recherchaient depuis si longtemps.

Le jour naissait sur les trois grands pics. Sur l’un d’entre eux, en tout cas, celui du centre. À son sommet parfaitement blanc resplendissaient les premiers ors du jour. Une lumière onctueuse se répandit lentement sur ses flancs. Ses deux voisins restaient dans l’ombre ; l’autre chaîne, à l’est, freinait la percée de l’aube.
— C’est vrai…, fit-il d’une voix calme et solennelle.
Laura se montra un tantinet moins recueillie :
— Pour moi, ça ressemble à un pic doré comme les autres.

Il lui sourit et se tourna vers le spectacle qui s’offrait à leurs yeux. Dans la lumière du petit jour, la montagne paraissait en feu.

— Ils avaient raison. Nom d’un chien, ils avaient raison !
— En un sens, dit Laura, c’est assez déprimant de penser qu’une bande de nazis était au courant il y a plus de cinquante ans et qu’ils étaient à deux doigts de tout découvrir !
— Mais ils n’ont rien découvert ! siffla Henry en relevant crânement le menton. Nous, si !

Jusqu’alors relégué à la catégorie « folklore et vieilles légendes », le pic Doré était la dernière pièce manquante du puzzle que Henry avait passé sa vie à assembler. Pour tout dire, il n’était pas sûr de ce qu’il allait trouver, mais certain d’obtenir ce dont il avait besoin pour atteindre son but final : la légende des légendes… L’Atlantide.

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