Atom[Ka], de Franck Thilliez

Résumé : Lucie Henebelle et Franck Sharko, policiers dans la fameuse section criminelle du 36, Quai des Orfèvres, tentent de se remettre d'un drame qui a failli les séparer. Ils essaient de faire un enfant, en vain. Et à quelques jours de Noël, ce qui les attend est loin d’être l’annonce d’un heureux événement. À l’heure où tout le monde rentre se réchauffer, le froid, la mort et les souvenirs maudits guettent.

Auteur : Franck Thilliez
Nombre de pages : 608
Édition : Pocket
Date de parution : 3 octobre 2013
Prix : 8.70€ (poche) - 10.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2266239455

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Avis / Critique :

Tchernobyl.
Les radiations.
Des expériences sur des enfants.
L'Ange Rouge.
Un bébé.
Voilà les différents ingrédients que vous retrouverez dans Atom[Ka].
Le livre commence par la fuite d'un homme Russe pour la France. Il est irradié et porte avec lui un document secret. Nous voyons ensuite une série de découvertes de femmes, mortes pour certaines, ramenées à la vie pour d'autres, la mort d'un journaliste dans d'atroces circonstances, la disparition d'une autre, la découverte puis la disparition d'un enfant irradié et puis, au loin, dans l'ombre, la vengeance d'un ersatz de l'Ange Rouge qui revient hanter Sharko alors que celui-ci est en proie à ses démons et ses problèmes de fertilité.
Beaucoup de sujets abordés, donc, dans ce livre de Franck Thilliez qui s'étire sur près de 600 pages. L'action arrive lentement car il faut à l'auteur de quoi installer ses intrigues et prennent l'ensemble de la première partie avant que les évènements n'amènent du rythme après au moins avoir parcouru les 200 premières pages. Dans un premier temps, on a du mal à comprendre où et dans quoi l'auteur veut nous emmener. En effet, ce qui sert de prologue à l'intrigue nous laisse dans l'interrogation et on ne comprend pas très bien quel est le rapport avec la suite d'autant que Thilliez s'attarde facilement sur les problèmes de fertilité de son héros et en fait un thème redondant. Mais passé ces 200 premières pages, avec l'arrivée de la mort de moines, le prologue reprend sa place et le lecteur relie les fils de l'intrigue pour s'y plonger enfin.

Bref, beaucoup d'éléments sont amenés tout au long du roman, ce qui complexe parfois la lecture qui se retrouve noyée par moments par les histoires secondaires qui n'ont guère d'intérêts pour la trame principale.
Des idées qui viennent donc s'entrechoquer dans ce Atom[Ka] et qui entraînent Hennebelle et Sharko, tantôt en montagne, tantôt en Amérique du Sud, ou aux États-Unis et enfin en Ukraine.
Bien sûr, aux héros de l'histoire vont arriver des histoires rocambolesques. On verra en effet Sharko en proie au clone de l'Ange Rouge qui le poursuit et dont on se dit à la révélation de qui il s'agit et du pourquoi de sa vengeance, que cela n'avait pas grand intérêt de le mettre là-dedans. Pourquoi complexifier quand il aurait été plus pertinent de rendre l'histoire plus vivante en mettant moins de pages au compteur ?
Sur tous les livres de Franck Thilliez que j'ai lu jusqu'ici, c'est celui que j'ai vraiment le moins aimé et dont la lecture a été longue. J'étais même pressée d'en finir pour passer à autre chose. Dommage, car l'idée principale était vraiment bonne, mais voilà, à force de vouloir en mettre toujours plus Thilliez a fini par nuire à l'ensemble. Parfois la simplicité est ce qu'il y a de mieux...

Autres livres de Franck Thilliez sur le blog :

- Rêver
- Pandemia
- le syndrome E
- Train d'enfer pour ange rouge
- Gataca

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Extrait :

Prologue

Là-bas, il y a vingt-six ans

Il faisait bon vivre dans cette ville d'Europe de l'Est où le printemps était doux. Tard dans la nuit, Piotr et Maroussia Ermakov s'étaient approchés de leurs fenêtres pour assister à un spectacle unique. A environ trois kilomètres, des couleurs bleues, orange et rouges très vives avaient mordu le ciel. Les voisins étaient unanimes et communiquaient par balcons interposés : le spectacle était magnifique.
Le lendemain, malgré une certaine agitation dans les rues, les enfants continuaient à jouer torse nu dans le parc, à proximité de la grande roue et des autotamponneuses. Les paysans vendaient leurs légumes sur la place du marché et les femmes discutaient entre elles, malgré le grondement des hélicoptères et la cacophonie des sirènes perdues au loin. Il s'était passé quelque chose qui n'avait finalement rien d'amusant, là-bas, à l'horizon, mais, même si on en parlait, on s'en souciait peu. Ne leur avait-on pas dit que la ville était aussi sûre que le centre de la Place Rouge ? Et puis, il s'agissait juste d'une usine en flammes dont on ne savait pas précisément ce qu'elle fabriquait et dont on ne parlait ni à la radio ni dans la Pravda. Il n'y avait donc pas à s'inquiéter.

Cinq jours plus tard, Andreï Mikhaliov profita du chaos dans lequel sombrait l'Empire soviétique pour pénétrer dans le bâtiment ultra-sécurisé, situé à douze kilomètres du lieu de l'accident et à cent dix kilomètres de Kiev. Autour, la forêt avait brûlé, mais sans la moindre trace de feu. Les troncs, les branches étaient couleur rouille et les feuilles semblaient avoir séché en une fraction de seconde, pareilles à des ailes de papillons grillées par le soleil. Andreï sentait une odeur particulière dans l'atmosphère, mais il était incapable de la définir. Il avait un goût caramélisé dans la bouche, comme si de la matière invisible se déposait sur le plombage de ses dents. Il jeta un œil à l'instrument qu'il tenait dans la main : l'aiguille était bloquée à son maximum. Il ignorait précisément le temps dont il disposait, mais, parole de chimiste, il fallait agir le plus rapidement possible.

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