28 Septembre 2021
Résumé : Et si vous découvriez que votre famille était construite sur un mensonge ? Flic émérite, Arnaud Shimansky connaît pourtant une mauvaise passe. Sur la sellette depuis plusieurs mois, il tente de sortir la tête de l'eau. Mais le sort s'acharne puisqu'il apprend le décès de son grand-père, héros de la famille, rescapé d'Auschwitz.
Auteur : Jérémy Wuck
Nombre de pages : 368
Édition : Pygmalion
Date de parution : 17 mars 2021
Prix : 19€ (Broché) - 13.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2756431215
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Arnaud Shimansky voit sa carrière de flic basculer quand il tire sur un jeune homme alors qu'il est alcoolisé. A l'enterrement de son grand-père, il se rend compte qu'il ne connait pas grand-chose de la vie de celui-ci avant son internement à Auschwitz. Qui était Simon Shimansky ? Arnaud se pose de plus en plus de questions quand son père élude le sujet, quand il découvre dans le grenier de son grand-père trois petits carnets, un uniforme SS et quand il rencontre un ancien ami de celui-ci, un certain Habsbourg. Arnaud va alors n'avoir de cesse de remonter le fil de l'histoire afin de découvrir ses origines.
Là encore, une nouvelle fois je sors mitigée de ma lecture. Pourquoi ? Eh bien, tout dans ce livre avait de quoi titiller mon envie de m'y plonger et ce fut le cas. Mais, voilà, je ne sais si c'est le style de l'auteur qui est scénariste, mais j'ai trouvé que la construction manquait de profondeur. Le personnage principal est plutôt sympathique mais peu crédible. On se dit que comme flic, il n'est pas très bon puisqu'il met plus des trois quarts du livre à comprendre ce que le lecteur, lui, appréhende quasiment dès le début. Et plus on avance dans la lecture, et plus on se dit qu'il est vraiment mauvais et qu'il perd de ce fait de la crédibilité. Déjà, il n'utilise pas son statut de flic pour faire avancer sa propre enquête familiale... Ensuite, on sent que l'auteur s'est inspiré des suppositions relatées dans la série-documentaire "Hunting Hitler", mais les a exploités bien trop rapidement sans s'en abreuver pour construire une trame plus incisive, plus construite. On a l'impression de suivre un épisode unique de série télé qui doit se finir en 45 mn.
C'est bien dommage, car le livre se dévore facilement dès le départ et on a envie d'en savoir plus sur la quête d'Arnaud, même si on a compris tout de suite comme je l'ai dis, ce que lui ne voit pas. Mais on désire comprendre son cheminement qui le conduira à la vérité.
C'est le premier livre de l'auteur, donc on lui pardonne cette facilité d'autant que l'on sent qu'il en a sous le pied. J'attends donc le suivant pour juger et me dire si oui ou non, c'est un écrivain que je suivrais par la suite.
A lire si vous ne savez pas quoi vous mettre sous la dent et si vous voulez vous plonger une histoire rapidement.
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Prologue
Avril 2015
Le soleil se couchait paisiblement derrière la cordillère rocailleuse du mont de l’Aconquija et, d’ici une demi-heure, le cimetière de Catamarca – village paisible situé au nord-ouest de l’Argentine – allait être plongé dans l’obscurité totale.
Comme il le faisait depuis une quinzaine d’années, l’homme alluma une lampe torche et se dirigea vers une tombe bien entretenue devant laquelle trois vieillards patientaient. Sans un mot, il les salua d’un mouvement de tête et posa une gerbe de fleurs sur la stèle qui ne disposait d’aucune inscription à part deux lettres en calligraphie gothique qui, avec les décennies, s’estompaient.
Les quatre personnes reculèrent de quelques pas, puis frappèrent leurs talons simultanément en un geste martial. Le clac résonna plusieurs secondes dans cet endroit calme. Après un moment de recueillement, le petit groupe se sépara.
L’homme resta seul devant la sépulture anonyme à se remémorer le passé, son bel âge trop précipitamment mort, trop rapidement vécu. La Seconde Guerre mondiale lui avait volé sa jeunesse, mais il s’en foutait royalement. Il était heureux d’avoir fait ce qu’il avait fait. Après un vif coup d’œil aux alentours, l’homme se pencha pour essuyer, de sa main gantée de cuir, la plaque de marbre. De son pouce, il enleva les escarbilles qui s’étaient accumulées au fil des mois. Une fois l’inscription nettoyée, il se releva doucement pour admirer la tombe qui luisait dans le faisceau lumineux. Il était temps pour lui de partir. Il coupa sa loupiote et quitta le cimetière.
En montant dans sa voiture, il se demanda si sa santé lui permettrait de revenir l’année prochaine.
1
Paris, février 2017
La pluie qui s’abattait sur la capitale depuis la veille au soir empêchait Arnaud Shimansky de distinguer quoi que ce soit. Malgré l’action effrénée de ses essuie-glaces, rien n’y faisait. Il lui était impossible de conduire dans ces conditions. Il fallait qu’il trouve, rapidement, une place de parking. À travers sa vitre embuée, il repéra un emplacement libre… mais réservé aux personnes souffrant de handicap. Ce qui venait de lui traverser l’esprit était mal – il le savait –, mais s’il ne le faisait pas, il raterait l’enterrement de son grand-père. Inimaginable.
Alors, sans sensibilité ni respect, Arnaud exécuta un créneau et se gara où cela n’était pas autorisé pour des « valides » comme lui. Une fois le contact coupé, il déposa sa carte tricolore sur le tableau de bord. Non pas pour aller au bout de son effronterie mais plutôt pour ne pas se faire enlever sa voiture par la fourrière. Il espérait que ses collègues seraient
indulgents avec un flic de la criminelle. Arnaud grogna en jetant un coup d’œil à sa montre, il avait déjà treize minutes de retard ; ses parents devaient être exaspérés.
Il sortit de sa voiture aussi vite qu’un cheval de course pour rejoindre le boulevard Ménilmontant. Au niveau de la rue du Repos, Arnaud pénétra dans le cimetière du Père-Lachaise. La pluie commençait à se calmer.
Il repéra immédiatement sa mère qui l’attendait. Elle s’abritait sous un énorme parapluie noir et tenait Maxime Shimansky, son mari, par le bras. D’un pas rapide, Arnaud remonta l’allée pavée. Il essayait par tous les moyens de ne pas glisser. Ses bottines utilisées une seule fois – lors du mariage de son oncle – possédaient des semelles lisses qui n’adhéraient absolument pas à la pierre, et particulièrement après un déluge comme celui d’aujourd’hui. Il pesta intérieurement. Pourquoi n’avait-il pas mis ses baskets comme il le faisait tous les jours ? La réponse était simple : à cause de sa mère.
— Oh, que tu es beau dans ton costume ! le félicita-t-elle.
— Merci, maman, grogna Arnaud tout en l’embrassant.
— T’es en retard et, devine quoi ? Cela ne m’étonne pas, lui lança, sarcastique, Maxime en le serrant dans ses bras.
— Je sais, papa. La pluie plus les embouteillages… Enfin, je n’ai rien loupé et c’est le principal.
— Laisse-le un peu tranquille, s’il te plaît, souffla Suzanne en fixant son mari d’un regard noir.
— Parce qu’il me faut une autorisation pour taquiner mon fils ?
Maxime prit une nouvelle fois son garçon dans ses bras et lui passa affectueusement la main dans les cheveux qu’il portait mi-longs et mal coiffés, lui donnant un faux air d’Yvan Attal. Une fois libéré de l’étreinte paternelle, Arnaud regarda celui qui avait – et c’était de circonstance – une tête d’enterrement.
— Ça va ?
— Comme un fils qui vient de perdre son père. Mais tu es là. Alors oui, ça va.
Arnaud lui prit la main et, ensemble, ils suivirent Suzanne Shimansky qui se dirigeait vers le lieu de l’inhumation. Arnaud fut surpris par le nombre de personnes présentes.
— Je ne pensais pas croiser autant de monde. C’est qui tous ces gens ?
— Des amis de ton grand-père.
— Je le croyais solitaire.
— Comme un loup, mais même les loups ont besoin d’amis.
— Les loups vivent en meute, papa.
Maxime retira sa main de celle de son fils et s’éloigna vers l’officiant.
Arnaud le regarda marcher seul au milieu de toutes ces sépultures quand il fut secoué d’un doute. Ses parents et lui n’allaient pas dans la bonne direction. Il tira sa mère par le bras.
— On va où, là ?
— Enterrer ton grand-père. Enfin, mon chéri ! Tu as bu ? Pas ce matin…
Arnaud détestait quand sa mère lui parlait avec cette note de condescendance.
— Mais non ! Le carré juif n’est pas de l’autre côté ?
— La dernière volonté de Simon était de changer de religion pour son dernier voyage.
— Hein ?
— Il s’est converti au christianisme à la mort de ta grand-mère pour pouvoir reposer à ses côtés pour l’éternité.
— Pourquoi je n’ai pas été au courant ? s’étonna Arnaud.
— Je pensais que tu l’étais. On ne va pas en faire une affaire d’État. Tu en parleras avec ton père, si ça te perturbe tant. Allez viens, on va être en retard.
Sa mère partit rejoindre son mari. Arnaud la suivit en faisant bien attention aux pavés insaisissables. Il retrouva ses parents au milieu de la foule qui s’agglutinait autour d’un trou dans le sol. Un trou dans lequel son grand-père allait finir.
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