Au détour d'un livre

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Votez Bérurier ! de San-antonio

Votez Bérurier ! de San-antonio

Résumé : Par autorisations spéciales du Préfet de Seine-et-Eure et du garde champêtre de Bellecombe, nous reproduisons fidèlement la plus étrange affiche électorale jamais placardée :« Bellecombais, Bellecombaises !
On n’est pas ce que vous croyez !
La preuve, c’est que moi, Bérurier Alexandre-Benoît, inspecteur principal, je lance un défi à l’assassin de Bellecombe en me présentant à vos suffrages ! S’il veut m’empêcher de candider, qu’il y vienne !
La politique je m’ai toujours assis dessus, et sans coussins ! C’est pourquoi je me présente sous un parti nouveau dont moi et l’ex-adjudant Paul Morbleut, mon adjoint, on est les fondateurs et les membres virils : le P.A.F. (Parti Amélioré Français).
Ce soir, dans la salle des réunions, on vous définira notre programme.
Venez nombreux, l’assassin y compris ! Et surtout :
Votez BERURIER !!! 
»

Auteur : San Antonio, alias Frédéric Dard
Nombre de pages : 224
Editeur : Fleuve Noir
Collection : San Antonio
Date de parution : 1964 (1ère édition)
Prix : 6.30€ (Poche) - 6.49€ (epub,mobi) - 1.17€ (occasion) - 0€ (audiolibre)
ISBN : 978-2265093195

 

Avis / Critique :

Ce n’est pas la première fois qu’un San-Antonio a été chroniqué ici, et ce n’est probablement pas la dernière, car dans une vie de lecteur, lire un San-Antonio c’est comme un carreau de chocolat : une gourmandise un peu interdite, mais pas trop.

Celui-ci a été écrit en 1964. Il est donc relativement décent d’un point de vue moral – pour parler clairement, il ne contient pas de scènes explicitement à caractère pornographique – et il ne contient pas non plus les longues digressions auxquelles se livrait l’auteur à la fin de sa carrière. On s’en tient donc à l’histoire, mais servie avec la verve San-Antonienne, bien sûr.
 

L’histoire, donc : un tueur mystérieux assassine les uns après les autres les candidats à la députation de Bellecombe-sur-Moulx. En vacances dans le village voisin de Saint-Turluru-le-haut, San-Antonio mène l’enquête, rejoint par Bérurier. Ce dernier se porte candidat pour mieux appâter l’assassin, mais il se prend vite au jeu…

Tout cela est un prétexte pour laisser la part belle à Béru, soit dans les actes, toujours pas très propres ni très soignés, soit en parole, avec sa maîtrise très approximatives de la langue française. Afin de mieux le laisser s’exprimer, l’auteur lui a donné un nouveau copain, un gendarme à la retraite, l’adjudant Morbleut, qui, même si il a un certain mépris pour la police, a trouvé en Béru un fameux copain de boisson.
 

Il n’y a pas grand-chose de plus à ajouter : on suit avec plaisir les délires de Béru, l’enquête avance tant bien que mal, menée tambour battant par un San-Antonio toujours menacé de limogeage par le vieux, son irascible directeur.

Petite précision : ce livre a fait l’objet, il y a quelques années, d’une adaptation audio publiée dans la défunte collection « road book ». Elle est à priori encore disponible en téléchargement sur Amazon. Il faut rendre hommage aux auteurs de cette adaptation, car contrairement au cinéma qui a toujours raté les adaptations des romans du célèbre commissaire, on retrouve ici tout l’esprit de San Antonio. On pourra donc la télécharger sans hésiter.

 

A lire aussi sur ce blog : Turlute gratos les jours fériés -

 

"Votez Bérurier, de San-antonio - audetourdunlivre.com"

 

Extrait :


Du monde, il y en a partout. La place est noire. C'est à croire que, non seulement la ville mais le département tout entier s'est pressé ici pour voir et entendre ce téméraire policier qui, au risque de sa vie, affronte le meurtrier apolitique. Il a la une de « France-Soir », Béru. C'est la gloire. On le représente sur quatre colonnes, en profil de médaille avec son adjoint, l'héroïque ex-adjudant Morbleut.

Je suis obligé de produire ma carte de poulaga pour nous frayer un passage jusque dans la salle. L'estrade et décorée de tricolore. Derrière la table : deux chaises. Et sur la table deux bouteilles de Brouilly avec un verre à la renverse sur le goulot. Cela sert à la fois de clochette et de carafe désaltérante.

L'atmosphère est survoltée. On chuchote, on retient son souffle. Pendant du cadre de scène, les trois lettres servant d'emblème au nouveau parti brillent dans ce que M. Léo Ferré appellerait leur corsage de néon : P. A. F.

Soudain alors que l'on ne s'y attendait pas, une musique éclate : c'est l'air de la légion : « Tiens ! Voilà du boudin ! ». L'assistance se lève. On perçoit un hoquet en coulisse puis l'adjudant Morbleut, beurré à souhait et revêtu de son ancien uniforme, paraît. On l'applaudit ; il salue, calme la frénésie populaire et déclare :

- Mesdames, mesdemoiselles, messieurs et gendarmes ici présent, j'ai l'honneur, le très grand honneur, de vous présenter votre nouveau candidat. Vous serez galvanisés par son courage, séduits par son programme et vous voterez tous pour...

Il se racle la gorge et annonce :

- Alexandre... Benoît... BE-RU-RIER !

Un tonnerre, mes enfants ! Hitler à Munich, c’est Amédée Butant au salon des poètes à côté de cette vague qui déferle !

Un roulement de tambour et Béru-le-Valeureux paraît dans la lumière d’un habile projecteur. Il est nimbé d’héroïsme, mon gravos. Sa bretelle lui pend toujours sur les talons et son chapeau (qu’il a conservé sur sa tête) continue à bailler comme huître au soleil. Il fait quatre pas qui l’amènent au centre de l’estrade. Il se découvre pour un salut dartagnanesque. Mais le chapeau lui échappe des doigts et s’en va coiffer malencontreusement le chef ovoïde et rasibus d’un monsieur assis au tout premier rang. Le monsieur arrache le couvre-chef pestilentiel. Je frémis d’horreur. Le bitos à Béru mérite vraiment sa qualification de couvre-chef puisque c’est la tronche du vieux qu’il est allé orner. Parfaitement : le Big Boss est là. Il a fait le voyage de Paris à Bellecombe pour juger sur place.

- Mais, Antoine, balbutie M’man, ne dirait-on pas… ?

- On ne dirait pas, M’man, c’est bien le vieux. Je t’annonce une partie d’enguirlandage qui comptera dans les annales.

« M’est avis que nous allons bientôt acheter une mercerie tous les deux. Tu tiendras la caisse et moi je mesurerai les élastiques.

Béru a levé ses deux bras en « V ». On l’acclame de plus belle. Il toussote élégamment puis démarre :

- Bellecombais, bellecombaises… Si je viens me présenter devant vous pour ce dont au sujet de quoi vous êtes au courant, c’est pas parce que je suis métalo-man. C’est parce que j’estime que le régime de la dégonfle est pas payant et que si on devait l’appliquer on serait plus dignes d’être français.

- Il ne se défend pas si mal, sourit la douce, la clémente Félicie.

 

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