12 Mars 2019
Résumé : Hulda a tout donné à sa carrière. Mais en faisant toujours cavalier seul. Elle a beau être une des meilleures enquêtrices du poste de police de Reykjavik, à soixante-quatre ans, sa direction la pousse vers la sortie.
Alors, comme une dernière faveur, elle demande à son patron de rouvrir une affaire non résolue. Elle n'a que quinze jours devant elle...
Auteur : Ragnar Jónasson
Nombre de pages : 320
Edition : La Martinière
Date de parution : 7 mars 2019
Prix : 21€ (Broché) - 14.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2732488417
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Voilà un polar qui se passe dans l'île volcanique d'Islande. L'héroïne est une inspectrice sur le départ qui décide, contre l'avis de son supérieur qui voudrait la voir décamper au plus vite pour laisser la place à un jeune inspecteur, d'enquêter sur un cold case. Hulda Hermannsdóttir part donc sur les traces de la jeune Elena, une immigrée Russe que l'on a retrouvée l'année précédente dans les eaux glacées d'un lac. L'inspecteur Alexandre a conclu à un suicide, mais plus Hulda interroge les protagonistes de l'affaire, plus il semble qu'Elena ait été impliqué dans un trafic lié à la prostitution.
C'est le deuxième livre que je lis de Ragnar Jonasson et comme pour le précédent, après Natt qui avait pour héros Ari Thór, je ne suis pas déçue.
A l'inverse d'Ari Thór, Hulda a 64 ans et montre combien dans un milieu jeuniste, il est difficile pour une enquêtrice même chevronnée de ne pas être poussée vers la sortie, et ce, de façon brutale. Il met également l'accent sur l'histoire d'Hulda, son enfance chaotique passée avec une fille-mère, sans père connu, puis un mari et une fille décédés. Hulda tente de renouer avec sa vie de femme quand sa vie professionnelle prend le large et devient chaotique. Au milieu de ses interrogations, elle souhaite offrir à la jeune Russe une résolution à sa mort (on suit d'ailleurs le déroulé de son meurtre ou bien est-ce celui de quelqu'un d'autre, vous le saurez en lisant ce livre).
C'est aussi une manière pour Hulda de montrer qu'à 64 ans, elle n'est pas tout à fait finie et qu'elle a de la ressource. Mais rien ne va se passer comme elle le pense, et Hulda va passer de Charybde en Scylla, jusqu'à une conclusion qui se dessine lentement et que l'on devine à la toute fin.
Un excellent polar qui se lit vite avec une héroïne attachante dans une île où la glace est omniprésente. Cette Dame de Reykjavik est à découvrir.
Merci à l'agence Anne et Arnaud pour nous avoir fait découvrir ce livre
A lire également du même auteur : Nàtt
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La dame de Reykjavik, de Ragnar Jonasson - "www.audetourdunlivre.com"
1
— Comment m’avez-vous trouvée ? demanda la femme.
Sa voix tremblait. Son visage était livide.
L’inspectrice principale Hulda Hermannsdóttir sentit son intérêt redoubler. Rompue à ce petit jeu, elle s’attendait à susciter ce type de réactions – même quand les personnes qu’elle interrogeait n’avaient rien à se reprocher. Être passé au crible par la police est toujours intimidant, que ce soit au poste ou lors d’une conversation informelle comme celle qu’elles avaient en ce moment.
Elles étaient assises l’une en face de l’autre dans la petite salle de repos, juste à côté de la cantine du personnel de la maison de retraite de Reykjavík où la femme travaillait. La quarantaine, les cheveux coupés court, l’air fatigué… La visite imprévue de Hulda semblait la perturber. Bien sûr, son trouble ne prouvait rien, mais Hulda avait la sensation que la femme lui cachait quelque chose. Au fil des ans et des interrogatoires, elle avait fini par acquérir un certain talent pour sentir quand on essayait de la mener en bateau. Certains auraient parlé d’intuition, mais Hulda détestait ce mot, l’alibi commode des flics paresseux.
— Comment je vous ai trouvée ? répéta-t-elle calmement. Mais vous vouliez être trouvée, n’est-ce pas ?
Elle jouait sur les mots, mais c’était une façon comme une autre de lancer la conversation.
— Quoi ? Oui…
Une vague odeur de café flottait dans l’air – un relent âcre. La pièce, exiguë, était sombre et meublée à l’ancienne, sans éclat.
La femme avait posé sa main sur la table. Sa paume laissa une empreinte moite quand elle la ramena vers sa joue. En temps normal, Hulda se serait réjouie de repérer un tel signe. Peut-être le préambule à des aveux ? Mais elle n’éprouvait pas sa satisfaction habituelle. Elle reprit :
— Je voudrais vous poser quelques questions à propos d’un incident qui s’est déroulé la semaine dernière.
Elle parlait vite, comme à son habitude. Son ton était chaleureux et enjoué, élément important de la personnalité positive qu’elle s’était façonnée pour sa vie professionnelle et qui lui servait pour des tâches aussi délicates que celle-ci. Le soir, chez elle, elle était totalement différente. Seule, vidée de toute énergie, en proie à la fatigue et à la déprime.
La femme hocha la tête. Elle savait ce qui l’attendait.
— Où étiez-vous vendredi soir ?
La réponse fusa.
— Au travail, je crois bien.
Hulda se sentit presque soulagée. Son interlocutrice ne renoncerait pas à sa liberté sans combattre.
— Vous êtes sûre ?
L’inspectrice se pencha en arrière, bras croisés, scrutant la réaction de la femme. Cette attitude, qu’elle adoptait toujours lors d’un interrogatoire, pouvait passer autant pour une posture défensive que pour un manque d’empathie. Posture défensive ? Et puis quoi encore ? C’était juste une façon d’occuper ses mains, éternellement agitées, et de rester concentrée. Quant au manque d’empathie… Elle n’éprouvait pas le besoin de s’impliquer, sur le plan émotionnel, davantage qu’elle ne le faisait déjà, tant son travail monopolisait sa vie : l’intégrité et l’implication qu’elle manifestait dans ses enquêtes frôlaient l’obsession.
— Vous en êtes bien certaine ? C’est facile à vérifier, vous savez. Vous ne voudriez pas être prise en flagrant délit de mensonge…
La femme ne répondit rien, mais sa gêne était évidente.
— Un homme a été renversé par une voiture, lâcha finalement Hulda. Vous avez dû voir ça dans les journaux ou à la télé ?
— Quoi ? Euh, peut-être…
Puis la femme ajouta :
— Et comment il va ?
— Il survivra, si c’est ce que vous voulez savoir.
— Non, pas vraiment, je…
— Mais il ne s’en remettra jamais complètement. Il est encore dans le coma. Alors, vous êtes au courant de cet incident ?
— J’ai… j’ai dû lire un article quelque part…
— Ce que les journaux n’ont pas dit, c’est que cet homme avait été condamné pour pédophilie, dit Hulda tandis que le visage de la femme restait impassible. Vous deviez le savoir quand vous avez foncé sur lui.
Toujours aucune réaction.
— Il a fait de la prison il y a quelques années, il avait purgé sa peine…
— En quoi ça me concerne ? interrompit la femme.
— Comme je viens de vous le dire, il avait purgé sa peine. Mais ça ne signifie pas pour autant qu’il avait arrêté. C’est ce qu’a démontré l’enquête. Car nous avions une bonne raison de croire que cet accident avec délit de fuite n’était pas un simple hasard. Nous avons fouillé son appartement pour trouver une piste. Et nous avons mis la main sur toutes ces photos…
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