12 Août 2020
Résumé : Noël a été décevant dans les Cotswold, fief d'Agatha Raisin. Pour réchauffer les coeurs et les estomacs, le petit village de Winter Parva propose une fête avec costumes, danseurs folkloriques et cochon de lait rôti.
Amatrice de barbecue, Agatha Raisin se jette sur l'occasion. Le tournebroche qui grésille a de quoi ravir les foules par cette journée brumeuse ! Mais lorsqu'on découvre que la bête n'est autre que le policier Gary Beech, assassiné et embroché, la fête tourne au cauchemar.
Auteure : MC Beaton
Nombre de pages : 324
Edition : Albin Michel
Collection : Agatha Raisin enquête
Date de parution : 3 juin 2020
Prix : 14€ (Broché) - 9.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2226444189
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Carsely.
Agatha Raisin est en voiture quand elle se fait verbaliser par le policier Gary Beech qui distribue à qui mieux mieux les amendes.
Winter Parva.
C'est la fête au cochon. Agatha s'y rend avec toute sa petite troupe de l'agence de détectives ainsi que Charles et Roy. Là, elle découvre sur la broche qui flambe non pas le cochon attendu pour les victuailles mais le policier en train de rôtir, la tête en moins. Et le boucher qui devait livrer la bête est lui aussi retrouvé mort.
La police se tourne alors vers Agatha Raisin qui avait proféré des menaces contre le dénommé Beech en arguant qu'il "faudrait le faire rôtir à la broche"...
Heureusement pour elle, Agatha n'est pas la seule qui en avait après le policier. Celui-ci distribuait les amendes comme des bonbons et s'était attiré les foudres de nombre de personnes.
Ni une ni deux, Agatha se décide à enquêter et elle se demande comment le policier a pu se payer une aussi belle maison.
Traficotait-il ?
L'enquête se corse quand elle reçoit chez elle la tête dudit flic alors qu'elle vient de découvrir qu'il avait des diamants chez lui.
L'étau se resserre et toute l'équipe semble en danger.
Qui se cache derrière ce meurtre ? Et que cache la veuve du policier, ex épouse d'un richissime homme d'affaires, un dénommé Richards qui traite les femmes comme des objets ?
Et puis, il y a cet autre policier, un écossais bourru qui n'a pas l'air bien clair...
Un excellent Agatha Raisin. Voilà ce que l'on peut dire de ce tome qui se lit rapidement et est teinté toujours de cet humour particulier, des vicissitudes de son personnage principal, d'actions, de meurtres et d'intrigues. On ne s'ennuie pas une seule seconde et jusqu'à la fin, on se demande qui a commis les fameux crimes et pourquoi. On retrouve tous les personnages des précédents tomes et même le retour de Simon, l'amoureux transi de Toni qu'avait éloigné sciemment Agatha, envoyé en Afghanistan. Toni va-t-elle retomber dans ses filets ou bien céder aux avances d'un certain Paul, le contrôlant ?
Un tome donc qui mêle humour, action, amour, intrigue sur un rythme bien plus rapide que les précédents tomes.
Un très bon Agatha Raisin.
Autres tomes d'Agatha Raisin critiqués sur ce blog :
- Le noël d'Agatha (nouvelle gratuite à télécharger)
- Tome 25 : Au théâtre ce soir
- Tome 21 : Trouble-fête
- Tome 20 - Voici venir la mariée
- Tome 18 - Un noël presque parfait
- Tome 14 : gare aux fantômes
- Tome 13 : chantage au presbytère
- Tome 5 : pour le meilleur et pour le pire
- Tome 2 : Pas de pot pour la jardinière
- Tome 1 - La quiche fatale
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Du lard ou du cochon, Agatha Raisin (Critique) McBeaton "www.audetourdunlivre.com"
Toni et Paul étaient assis sur un banc ; dans un parc.
Toni avait froid et elle était inquiète. Quand elle avait voulu rejoindre les autres, Paul lui avait dit qu’il avait quelque chose d’important à lui demander. Ils avaient survécu à leur première dispute : Toni avait, en effet, refusé de prêter l’oreille à la moindre critique concernant Charles. Charles avait été gentil avec elle, avait-elle protesté. Paul plongea la main dans sa poche pour en sortir la bague qu’il avait achetée.
C’est alors que dans le brouillard retentit un hurlement de sirènes de police. Toni entendit une inconnue sangloter : « C’est sordide ! Horrible ! Un meurtre ! »
Elle bondit sur ses pieds. « Il se passe quelque chose, il faut que je retrouve Agatha ! » Sa silhouette menue en manteau rouge vif disparut dans le brouillard. Jurant dans sa barbe, Paul se leva pour la suivre.
Toni dut jouer des coudes pour se faufiler à travers l’attroupement qui se formait déjà. La police bouclait la zone autour du barbecue. Elle se fraya un passage jusqu’à l’avant de la foule. À la lumière du feu et des torches tenues par certains villageois, elle aperçut Agatha et Charles qui répondaient aux questions de l’inspecteur principal Wilkes. Bill Wong se tenait à côté de lui et, derrière le groupe, Roy passait coup de fil sur coup de fil.
Elle plongea sous le ruban. Un policier en tenue lui hurla de reculer, mais Bill fit signe qu’elle pouvait passer.
Pour Paul, en revanche, ce fut une autre histoire : une armoire à glace lui barra le passage quand il essaya de suivre Toni.
« Il faut que je passe ! protesta-t-il. C’est ma fiancée, là-bas.
– Sur la broche ? demanda le policier.
– Mais non, imbécile ! La jeune femme blonde, là !
– Vous m’avez traité d’imbécile ?
– Non, non ! » nia lamentablement Paul, et il battit en retraite.
Agatha frissonnait. L’interrogatoire n’en finissait pas. Elle avait l’impression de vivre un film d’horreur macabre. Ses pensées se dirigèrent tout à coup vers son ex-mari, James Lacey. Elle ne l’avait pas revu depuis le soir où il avait cru surprendre Charles en train de la demander en mariage. La vérité, c’est que Charles lui avait effectivement offert une bague… comme cadeau de Noël ! Ils avaient poussé la blague jusqu’à simuler une demande en mariage officielle avec genou à terre et promesse d’amour éternel, et c’est à ce moment-là que James avait débarqué.
Une lumière blanche illumina brusquement la scène devant elle : une équipe de télé était arrivée.
« Installez une tente autour du corps, aboya Wilkes. Mrs Raisin, je veux que vous et vos amis veniez faire une déposition au commissariat. Et par amis, je veux dire vous aussi, là », conclut-il en alpaguant Roy qui s’apprêtait à plonger sous le ruban pour se diriger vers un présentateur télé.
Agatha annonça qu’elle emmènerait tout le monde. Elle distingua à peine la voix de Paul qui criait, derrière le ruban, mais se garda de le dire à Toni.
Après des heures d’interrogatoire au commissariat, ils signèrent avec lassitude leurs dépositions. Quand Bill les raccompagna à l’accueil, Agatha en profita pour lui chuchoter en aparté : « Rendez-moi un service : Toni a un nouveau petit copain, Paul Finlay, il est prof à la fac de Mircester, il donne des cours du soir de français. Il est trop vieux pour elle. Est-ce que vous pourriez jeter un coup d’œil dans vos fichiers pour voir si vous avez quelque chose sur lui ?
– Je vais avoir du pain sur la planche avec cette enquête. Oh, ne me regardez pas comme ça ! Si j’ai un moment, j’essaierai. »
À travers les portes vitrées, Toni vit Paul qui attendait.
« Vous nous accompagnez chez moi ? » lui demanda Agatha.
Toni avait envie de discuter du meurtre… si meurtre il y avait eu. Peut-être quelqu’un avait-il volé un cadavre dans un cimetière ou une morgue. Voilà que, tout à coup, elle n’avait plus du tout envie de voir Paul ce soir-là.
« Je vous rejoins là-bas, répondit-elle à Agatha. Dites à Paul que je suis rentrée chez moi.
– Super ! » s’exclama Agatha, avant d’ajouter précipitamment : « Enfin, oui, d’accord. »
Toni, familière de la configuration des commissariats de police, s’éclipsa par la porte de derrière. Elle gagna lentement l’avant du bâtiment : aucune trace de Paul. Elle l’avait conduit chez Agatha, où elle avait laissé sa voiture. Elle supposa qu’il s’était fait ramener par une voiture de police ou qu’il avait pris un taxi pour rentrer à Mircester.
Elle fit signe à un taxi qui passait de s’arrêter.
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