29 Octobre 2023
Résumé : "Pour éclairer la forêt, la floraison d'un seul iris suffit"
L'Iris Blanc est le nom d'une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps qui se trouvent autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin...
Auteurs : Fabcaro et Conrad, d'après les personnages d'Uderzo et Goscinny
Nombre de pages : 48
Edition : Hachette
Date de parution : 26 octobre 2023
Prix : 10.50€ (Album) - 7.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2014001334
_____________
Tout commence dans la Gaule. Les soldats romains doivent combattre les Goths, mais voilà, par lâcheté et parce qu'il en ont assez de se faire taper dessus, nombre d'entre eux décident de démissionner, voire de déserter. Bien sûr, tout cela provoque la fureur de César qui est en compétition avec Pompée dont les armées remportent succès sur succès.
Le grand César réunit donc ses conseillers et leur demande leur avis sur la question. Le médecin-chef nommé Vicévertus avance l'idée de la Pensée positive et de l'Iris Blanc, inspirés par le grand philosophe Grec Granbienvoufas.
Le médecin demande alors à César de lui confier une garnison afin de lui prouver qu'il peut remotiver les troupes grâce à cette méthode et à une meilleure alimentation. N'ayant rien à perdre, le grand César accepte. Mais il ne choisit pas n'importe quel endroit : le médecin devra se rendre à Babaorum et réussir enfin à soumettre le village d'irréductibles gaulois qui lui résiste encore et toujours. S'il réussit, Vicévertus bénéficiera d'une gloire éternelle et sa méthode New Age sera enseignée à toutes les légions romaines. S'il échoue, ce sera l’arène et les lions.
Vicévertus dès son premier passage chez les Gaulois transforme le village. Ordrafabétix a lâché le poisson faisandé pour aller le pêcher lui-même à l'aube et en servir du frais sur son étal. Bonnemine accueille avec joie les compliments du médecin romain, et chacun trouve dans les paroles de celui-ci de quoi réfléchir sur sa situation. Le langage autrefois querelleur devient poétique et plus doux, les gens se ramollissent jusqu'aux sangliers qui ne sont plus chassés et deviennent affectueux avec Obélix.
Exercice physique et graines sont au menu du village qui s'est transformé au contact du Romain.
De leur côté, les légionnaires ont le droit à des séances de groupe où ils rejouent leurs altercations avec les Gaulois afin d'appréhender le combat par le biais de la confrontation positive. Mais s'ils se montrent plus courtois, ils n'en demeurent pas moins inefficaces comme avant.
L'influence de Vicévertus inquiète cependant le druide Assurancetourix tout comme Astérix et Abraracourcix qui comprennent que le Romain ne fait qu'essayer d'endormir leur vigilance pour mieux chercher à les tromper. Bonnemine elle-même s'est laissée convaincre de partir pour Lutèce sans se douter qu'il s'agit là d'un piège tendu par Vicévertus pour la livrer à César.
Il faudra alors à notre duo Astérix et Obélix ramener Bonnemine, mais aussi rendre la raison aux villageois endoctrinés et remonter le moral d'Abraracourcix. Moral au plus bas depuis que Bonnemine est partie.
Psychologie positive, alimentation saine, richesse de la différence entre les peuples. Voici le contenu implicite de ce dernier Astérix.
On retrouve ici les traits d'humour et les jeux de mots qui ont fait le succès de la série comme par exemple :
- "Un esprit sain dans un porcin"
Les auteurs nous gratifient d'un char à grande vitesse, le CGV, rappelant le TGV et n'omettent pas d'indiquer les retards rencontrés, ici par le biais de sangliers sur la voie, par exemple. Sans oublier les bouchons à l'arrivée de Lutèce, ou encore le besoin des ruraux lutéciens d'aller se mettre au vert en province, et la cuisine nouvelle.
Sincèrement, on passe un bon moment de lecture. Je trouve même l'album un peu court, j'aurai bien aimé quelques pages de plus à Lutèce pour tout dire et un peu plus d'intrigues. Si on ne retrouve pas toute la magie d'Uderzo et de Goscinny, les auteurs Fabcaro et Conrad ont malgré tout su garder ce qui a fait le charme des albums d'antan et à lui redonner de la couleur.
La fin, comme d'habitude remet les choses d'équerre avec le banquet final.
Si le scénario de Fabcaro peut se montrer faible par moment (cela passe trop vite entre la phase Vicévertus et la fin de celle-ci), le dessinateur Didier Conrad a, lui, su parfaitement redonner vie aux personnages et à garder leurs traits distinctifs. Les bons mots sont là, les petits tacles contre la société d'aujourd'hui aussi, on sourit, on rit. Bref, on passe un bon moment à lire ces 48 pages et c'est là l'essentiel.
L'iris blanc est un bon album des aventures d'Astérix et Obélix et ce serait dommage de passer à côté de celui-ci, ne serait-ce que pour s'aérer l'esprit.
___________
Asterix - L'iris blanc (Album n°40) - www.audetourdunlivre.com