22 Janvier 2018
Résumé : Tueur en série... Traque infernale. Médecine légale. Services secrets. ... Terrorisme. La victoire du Mal est-elle inéluctable ? Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours. Ludivine Vancker et ses collègues de la section de recherches de Paris enquêtent sur un tueur insaisissable dont les traces ne permettent pas son identification.
Auteur : Maxime Chattam
Nombre de pages : 516
Editeur : Albin Michel
Collection : A.M.THRIL.POLAR
Date de parution : 8 novembre 2017
Prix : 22.90€ (Broché) - 15.99€ (epub, mobi)
ISBN : 978-2226319470
Un corps est découvert sur les rails de la ligne RER d'Evry.
Aux côté des restes de l'homme, un paquet de drogues au logo d'une tête de mort. La victime vivait à Corbeil-Essonnes et s'était radicalisé depuis sa sortie de prison. La gendarmerie et la DGSI sont sur les dents. L'homme est-il la victime d'un tueur en série ou bien s'agit-il de tout autre chose ?
Le thriller de Maxime Chattam débute avec son héroïne, Ludivine Vancker que l'on retrouve avec ses collègues (voir La conjuration primitive et la Patience du Diable), prisonnière d'un homme dont on ne connait pas l'identité. L'officier de gendarmerie, gardée dans une cave, remonte le fil de l'enquête qui l'a mené jusque là.
Maxime Chattam avec ce roman revient en partie à ses premières amours et signe ici une histoire plutôt prenante. La première partie est axée sur Ludivine et les victimes du tueur en série. Le lecteur navigue entre les pensées de la gendarme et l'enquête qui tente de recouper les faits et de découvrir l'identité de celui-ci. La seconde partie s'axe sur le radicalisme et la DGSI qui cherche à démanteler une cellule sur le point de commettre un futur attentat. Les deux sont reliées par leurs protagonistes qui naviguent d'une enquête à l'autre pour se regrouper finalement sur une seule et unique avec un final que l'on devine dans les dernières pages.
Globalement, on reconnait bien ici la patte Chattam. L'histoire est bien menée, avec une ligne directrice qui, telle une pelote de laine, se déroule lentement. L'auteur nous fait entrer dans la tête de l'enquêtrice ainsi que dans celle du terroriste qui retrace l'histoire du pourquoi de son passage au radicalisme. Chattam nous plonge au cœur d'une cellule terroriste et tente de comprendre quel est son fonctionnement, sa mise en place où chacun a un rôle précis avec un meneur qui demeure jusqu'au bout dans l'ombre.
L'appel du néant est un polar efficace où le lecteur ne s’ennuiera pas grâce aux nombreux rebondissements. On peut cependant quand même déplorer une certaine longueur par moment qui casse parfois un peu le rythme surtout en ce qui concerne l'entrée en matière et la fin du roman.
Les personnages sont bien campés même si on ne s'y attache pas forcément à cause de certaines invraisemblances non expliquées par l'auteur (je pense à la mort de Ludivine - décédée d'une balle dans la tête - et qui est vivante au chapitre suivant sans que l'on sache comment a pu ce produire ce miracle). A moins que ce ne soit dans la manière d'amener la mort de Ludivine, confondue avec celle de l'homme, et qui n'est pas dissociée volontairement par l'auteur pour apporter de la confusion... ce qui fonctionne alors parfaitement bien, mais n'apporte rien à l'ensemble sinon un sentiment d'une pseudo mort mal construite.
Au niveau des détails techniques, Maxime Chattam connait parfaitement la mécanique de la gendarmerie et la retranscrit de manière juste ce qui amène du crédit à l'ensemble et va ravir le lecteur.
Bref, dans l'ensemble, on peut dire que "L'appel du néant" est quand même un bon livre si on oublie juste le passage entre la partie 1 et 2 où se produit l'incohérence avec Ludivine.
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Bande annonce "L'appel du néant" de Maxime Chattam - audetourdunlivre.com
Cette fille avait tout pour plaire. À commencer par son physique. Dans une société attirée en premier lieu par les apparences, elle pouvait s’enorgueillir d’être plutôt jolie. Même très jolie si on la regardait en détail. Une plastique de blonde cliché, taille moyenne, cheveux mi-longs dont les torsades inflexibles trahissaient la nature rebelle, beaux yeux clairs d’un bleu de pierre précieuse, pommettes hautes, juste assez saillantes pour lui allonger le visage et lui creuser les joues, lui conférant cet air un peu racé, presque slave. Lèvres pleines, d’un rose de pamplemousse à croquer, comme pour détourner le regard de ces courbes lentement dessinées au prix d’innombrables heures de sport régulier. La parure sociale était ciselée pour séduire, semblait-il.
Mais au-delà de toute superficialité d’apparat, c’était son attitude, ce qui émanait d’elle, qui haussait sa silhouette dans une catégorie au-dessus de la moyenne : elle dégageait ce qu’il est convenu d’appeler communément un charme fou. Sa façon d’observer de biais les gens, de sourire sans rire, d’être trahie par ses fossettes lorsqu’elle était amusée, ses gestes fluides defemme bien dans son corps et l’intensité captivante qui se dégageait de son regard composaient cette sorte de vernis sélectif aléatoirement posé sur certains par la nature, comme une aura indomptable. À vrai dire, même les petits défauts physiques de cette fille s’intégraient si parfaitement dans la composition générale qu’ils en devenaient des singularités touchantes. Ces canines juste ce qu’il faut de travers pour rendre sa bouche unique, ou cette auréole brune causée par le soleil d’un été lointain qu’on pouvait prendre pour une grosse tache de rousseur à l’extrémité de ses lèvres et qui ressemblait à la signature d’un artiste.
Cette fille n’était pas reconnue pour l’étendue de sa culture, mais elle lisait et cela, ajouté à une bonne dose de curiosité, avait suffi à lui constituer un bagage de survie en milieu intellectuel à forte tendance à l’étalage. À l’écouter, son intelligence n’était pas plus élevée que la moyenne, mais elle était très fière de son esprit de déduction. Tous ceux qui la côtoyaient dans son milieu professionnel s’accordaient à confirmer, voire à souligner davantage cette qualité.
Cette fille avait eu ses vices, certes. D’abord des excès de jeunesse – excès de naïveté surtout ; puis les drames et les traumatismes qu’elle avait dû affronter l’avaient peu à peu poussée dans une forme exagérée d’autoprotection, au point de chercher à se forger une armure physique grâce au sport, de se couper d’une partie de ses émotions et de s’emmurer dans ses peurs. Mais elle avait récemment réussi à vaincre ses angoisses et à accepter la possibilité de souffrir. À présent, elle respirait un savoureux mélange de joie de vivre, de sensibilité et de profonde connaissance de soi. Elle était enfin prête pour la vie.
Cette fille avait une petite trentaine d’années et pas encore connu le mariage ni les enfants, mais elle excellait dans son métier où certains la considéraient autant comme un petit génie que comme une créature étrange au potentiel effrayant dans des domaines nébuleux à leurs yeux. Elle avait beaucoup donné de sa personne pour en arriver là, et avait récemment atteint ce point d’équilibre qui dicte à un être qu’il est paré pour grandir davantage. En d’autres termes, elle aspirait à présent à réussir sa vie personnelle, sentimentale et familiale.
Cette fille avait donc tout pour plaire.
Tout sauf l’essentiel.
Séquestrée dans un réduit obscur et percluse sous l’effet des vapeurs chloroformées, cette fille n’avait pas plus d’avenir qu’une mouche se débattant dans la toile d’une araignée affamée.
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